lundi 27 décembre 2010

Life Stories / Just Jack



J'ai passé des fêtes formidables, gâté comme un Maharaja, à me gaver de gâteaux en écoutant Bing Crosby et Cat Stevens.

J'ai eu des fous rires terribles avec mes cousins et Caro-Magnonne en dévalant comme des déglingués des pentes enneigées sur des chambres à air de tracteurs gonflées à bloc.

En partant jeudi, le TGV qui devait m'emmener n'avait pas mon wagon (en fait il manquait une rame complète, donc il manquait beaucoup de wagons.) et je crois que la SNCF avait parfaitement bien choisi son week-end pour se mettre à faire des blagues comme ça.

Ce matin, les RER B étaient en grève.

C'est incroyable le nombre d'aventures qu'il peut arriver en un week-end.

Et ce matin, en partant au travail, j'ai laissé la glisse folle sur les pentes des champs couverts de neige de ma mémé, j'ai oublié le goût des gâteaux de noël et l'odeur du vin chaud pour me fondre dans la foule des gens pressés.

Et je dois dire qu'il est nettement plus agréable de glisser comme un dingue sur une bouée géante en caoutchouc que de glisser entre les gens pour sortir d'un métro bondé.

Et Gare du Nord, j'ai croisé un vieux monsieur qui portait un modèle réduit de bateau à voile.

Pas un petit modèle réduit, une magnifique réplique de bateau à voile de skipper, un truc à traverser des atlantiques en solitaire avec une magnifique voile triangulaire blanche.

Un modèle réduit qui pouvait naviguer pour de vrai et affronter les rugissants des bassins des Tuileries ou de celui du Jardin du Luxembourg.

Un esquif à traverser un étang, nonchalamment, comme Tabarly gagnait ses courses.

Un bateau pour s'imaginer des voyages, affronter des pirates et faire rire un petit-fils peut-être.

Il était à peine 8 heures du matin et j'étais tout heureux de voir une image aussi belle et insolite que ce personnage très classe qui tenait son bateau comme on tient une fiancée sous les toits de faïence de Paris.

Et la journée est passée, ni pire ni meilleure qu'une autre, avec un navire dans la tête.

Et je suis rentré chez moi.

Et rue Belliard, je passais devant les voies ferrées quand une petite camionnette antédiluvienne m'a croisé.

Elle tirait un petit bateau à voile bleu.
















C'est incroyable le nombre d'aventures qu'il peut arriver en une journée.

mercredi 22 décembre 2010

Santa Claus is Comin' To Town / Bruce Springsteen



Je continue de vous souhaiter de joyeuses fêtes de Nowell comme le dit le Boss (avec classe, c'est évident.) et voici de quoi faire danser toute la famille, même la belle-mère ou la tante méchante autour du sapin.

Alors moi, je vous conseille de vous servir un léger whisky (ou un calva pour les plus snobs) et de pousser le volume et les meubles.

Dites à vos parents combien ils sont importants, roulez des pelles à la secrétaire/voisine/inconnue aux gros seins à qui vous n'osez pas proposer un café, chantez dans la rue ou dans le métro, coupez la dinde, (l'animal, pas la tante méchante!) et bourrez-vous de bûche.

Nan, parce qu'il y a de quoi être heureux, c'est la période et surtout, après avoir survécu à l'Apocalypse Snow, à la course aux cadeaux (les halles, la semaine avant Noël, c'est Bagdad, c'est pour ça que je n'y vais pas...) au froid paralysant et aux relous de tout poil (Pères Noëls escrocs, Enfoirés à la télé, chorales désaccordées et balcons décorés...), il est bon de souffler un peu, après tout une année vient de passer.

Il faut se préparer à celle qui va arriver.














Cette chanson est dédicacée à toute ma famille, mes parents, deux planètes hospitalières et inébranlables de vérité et de confiance, ma soeur, atomique, mes cousins de tous les coins et ma famille d'adoption de Paris à l'Est de la France (5-4 et 5-7 représente!) en passant par les rivages de Bretagne.

Je vous souhaite à tous et toutes un Joyeux Noël.

mardi 21 décembre 2010

Christmas (Baby Please Come Home) / Darlene Love



Cette semaine, les enfants, c'est fête.
Bonhommes de neige, vin chaud à volonté et balcons décorés.

Cette semaine, on groove autour du sapin en poussant le volume à fond, on chasse les chorales de noëls qui cassent les roustons chantent sur le pas des portes et on brûle les chaussettes, on regarde piège de cristal avec du thé et des gâteaux, on prépare un vin chaud, on transforme les disques d'Ivan Rebroff en frisbee.

Fini les courses dans les grands magasins à se faire broyer les pieds, là, on va les remuer.
Fini le froid.

Ce soir, c'est fête et groove.

Alors, pour une des dernières fois de l'année (avant l'année prochaine...) on monte le volume à 11 et on se réjouit parce que l'année qui vient de passer n'était pas si mal et parce que celle qui arrive sera top.

On se réjouit parce que c'est un moment de joie.

Il faut juste se le rappeler.

jeudi 16 décembre 2010

Special Hommage à Blake Edwards: Nothing to Lose / Claudine Longet



Quand on est triste, comme moi ce soir suite au décès de Blake Edwards, réalisateur génial de chefs-d'oeuvres insurpassables comme The Party ou les Panthères Roses, (naon, pas le dessin animé, les films avec Peter Sellers!) ça fait du bien de chialer sa mère comme une lopette d'entendre des jolies filles chanter.

Voici un extrait du The Party sus-cité.

Alors qu'est-ce qu'il y a de plus beau que de voir un garçon trempé jusqu'aux os souffrir un Martyr Golgotesque à se retenir d'aller aux toilettes par crainte de froisser une jolie fille qui chante?

Dans ce film, ce génial Peter Sellers pulvérise le records du monde du "je suis toujours là où il faut pile poil au bon moment" dans un rôle quasi-muet.

Chez moi, le fou-rire commence quand j'entends les "chuip-chuip" délicats que font ses mocassins trempés quand il marche sur la moquette.

Un son effroyable d'otarie fatiguée (ou de baleineau échoué, au choix...) qui couvre la jolie chanson de la jolie Claudine.

La suite est le deuxième plus beau moment de solitude de l'histoire de l'humanité, après François Feldman au Téléthon, moment magique des aléas du direct comme je les aime (hop, pour rire en ces périodes de joie sur la terre, on clique ICI) (et ex-aequo avec Michel Drucker qui assiste au Fuckagate de Gainsbourg face à Whtiney "ouatdidisay?' Houston et le jour où l'état-major français avait compris que la ligne Maginot n'allait pas servir des masses...)

Ce film devrait être obligatoire, montré à des apprentis comédiens (et même certains césarisés) pour leur montrer à quoi ressemble un acteur, remboursé par la sécu, diffusé au conseil de sécurité de l'ONU entre deux discours et joué à la comédie française, histoire qu'on s'y fasse moins chier.

Mais pas seulement parce que ce film est une drôlerie absolue.
Aussi parce qu'il est touchant.

The Party, je l'aime pour son titre, déjà, qui fout la pèche, mais aussi parce qu'un garçon endure mille sévices, passe pour un fou ou un terroriste des sanitaires, un destructeur d'oeuvres d'art, un anarchiste écolo sauveur d'éléphants, un Attila des maisons, un dynamiteur de repas ou un flingueur de tournage avec la naïveté la plus sincère possible.

Mais surtout, il prend le risque de se faire un Tchernobyl avec sa vessie parce qu'à un moment, il a croisé les yeux (bleus) d'une fille.

Et pour moi, c'est la plus belle chose du monde.


















Je voulais en profiter pour rendre également Hommage à Jean Rollin, réalisateur de films bis bizarro-gore-sexy-(pas si)-nuls décédé aujourd'hui à l'âge de 72 ans.

Merci Mr Rollin, au moins, vous vous avez essayé, vous avez tenté d'amener quelque chose d'autre dans le paysage cinématographique français.

Il y en a, comme ça, qui vivent dans l'ombre, réalisent dans l'ombre et meurent aussi dans l'ombre.

Demandez donc à Farrah Fawcett ce qu'elle en pense...

mardi 14 décembre 2010

Marshmellow World / Frank Sinatra & Dean Martin



On est à pas loin de Noël et il est temps de se mettre dans l'ambiance.

Pour moi, l'ambiance de Noël, c'est les gâteaux de ma maman (et de la mémé et de Caro Magnonne, parce qu'elle se démerde plutôt bien en gâteaux de Noël.)
C'est Piège de Cristal. Et oui.
C'est le Géant de Fer, encore.
C'est de la musique qui fait pleurer avec des cordes et du vent, des airs qui swinguent, un sapin atomique, des étoiles, un peu de neige parfois, du vert, Walt Disney, un tigre du bengale, des traditions idiotes qui n'appartiennent qu'à Caro-Magnonne, les cousins et moi, du vin chaud et parfois un peu de silence.

L'ambiance de Noël, ça donne envie d'être classe et cool, c'est tellement plus sympa que de faire la gueule en râlant.

Ceux qui pensent être classes et cools, voici un exemple parfait de ce qu'est être classe et cool.

Comme quoi, on n'est pas forcément obligé de se déguiser en Père Noël, de faire ses courses le 18 décembre aux Halles ou d'acheter le dernier album des enculés enfoirés pour être dans l'ambiance de Noël.

Frank et Dean, qui sont mes profs officiels de coolitude, le montrent.

L'Esprit de Noël, c'est donner l'impression que tout va bien et que tout est facile.

On danse comme on marche, on chante comme on ouvre une porte et surtout, on montre qu'on est heureux.

dimanche 12 décembre 2010

Chemah (traditionnel) / par jean-François Zygel (interprété par Sonia Wieder-Atherton



Parfois, vous passez des week-ends les joues réchauffées par un chouette soleil printanier, à flâner le nez au vent dans les rues ou les parcs, à demander la main d'une fille ou donner à manger à votre chat.

Vous passez des week-ends au bord de l'eau à regarder des enfants faire du cerf-volant et des Taj Mahal de sable ou dans une cour d'usine avec vos collègues pour fêter un départ en retraite.

Et parfois, on passe des week-ends à pas être assez ivre pour les oublier.

Des week-ends de froid et de pluie, à travailler les dimanches dans des banlieues triste.

Des week-ends malheureux, qui -les pauvres- resteront marqués à jamais comme les week-ends où votre meilleure amie est partie.
(Je tiens à préciser que les meilleures amies partent souvent pour vivre des aventures formidables et merveilleuses et que ce n'est pas ça qui rend les week-ends malheureux. Ce qui rend les week-ends malheureux (mais pas longtemps) c'est de devoir continuer à vivre tout seul des aventures (qui seront peut être formidables et merveilleuses...) pendant que les meilleures amies vivent leurs aventures formidables et merveilleuses en regardant l'eau tourner à l'envers dans les toilettes...)

Des week-ends sans chansons.

"Je bâtis mes propres moments de Gloire" disait Mohammed Ali.

Il a raison, et pendant des week-ends comme ça, je bâtis mes propres moments de bonheur, moi, Momoyen Ali.

Avec des cordes torturées.




















NB: Sonia Wieder-Atherton est la violoncelliste formidable qui a composé la musique extraordinaire du très bon film "La Crise" de Coline Serreau. (que de compliments, mais bon, c'est mérité.)

mardi 7 décembre 2010

It's My Fault For Being Famous / The White Stripes

J'ai toujours su que la gloire me rendrait célèbre...





J'ai toujours su que la gloire finirait par arriver, me drapant d'une lumière blanche et m'élevant au-dessus de vous, mortels.

J'ai toujours su que la gloire me rendrait célèbre.

La célébrité, enfin.
Je rejoindrai ce panthéon idyllique peuplé d'idoles comme Thierry Beccaro ou Georges Beller.Et Mimi Mathy, bien sûr.

Modestement, je voyais à ces quelques lignes (quasi) quotidiennes un destin épique dans la veine de La Minute Nécessaire de Mr Cyclopède, la minute la plus intéressante de toute l'histoire de l'humanité ou d'attention à la marche, cette émission fantastique présentée par ce roi de la gaudriole qu'est Jean-Luc Reichmann.

Lachansondujour aurait son groupe facebook (que je vous invite tous à rejoindre là: http://www.facebook.com/group.php?gid=32533744692 donne qui veut, donne qui peut, c'est une cause presque aussi noble que le téléthon et vous escroque moins que les enculés enfoirés.)

La gloire est enfin venue, oui.
Cette gloire que j'ai atteinte à la force de mes mains, à la sueur de mon front.
Cette gloire que je ne dois qu'à moi (et à une pause salvatrice de la roue voilée de mon destin rancunier qui s'est arrêtée 2 secondes de tourner n'importe comment.)

Merci, la gloire.

En fait, vendredi dernier, j'ai eu un contact sur mon blog.
Je vous le transmets:

"Bonjour,
Je me permets de vous contacter par vos commentaires car mon équipe et moi-même avons eu l'occasion de visiter votre blog, que nous trouvons très intéressant et dynamique.

Passionnés du Web, nous souhaiterions faire connaître votre blog aux lecteurs de News de stars, qui figure parmi les sites féminin people francophones les plus visités.

Pour cela, n’hésitez pas à vous inscrire directement à cette adresse http://www.news-de-stars.com/inscription_blog.php et nous nous occuperons de tout.

J'espère vous compter rapidement parmi nos partenaires privilégiés.

A très bientôt,

Cyril de l'équipe blogs reporters News de stars
blogs@news-de-stars.com"

Alors je rêve d'une chronique dans le Monde, d'être débauché par Jimmy Fallon pour son Late Show, de faire une voix d'un Muppet ou d'écrire l'adaptation des 4 fantastiques en comédie musicale, d'intervenir sur une radio bien comme Nostalgie, Radio-Chopin (chez mon médecin, je vous le rappelle) ou Chérie FM.

Je me vois invité mondain, fils spirituel de Marcel Beliveau et de Fabrice, talent brut qui ne demande qu'à s'éveiller au monde du rire.


J'imagine le jour de la sortie de l'anthologie de mes chansons du jour en poche et illustré (avec des dessins de Delestre, 5-4 représente!!) aux éditions de la Pleïade.

J'imagine des choses simples en somme.

Et là, hop, un site à la "Voici" parmi "les sites féminins francophones les plus visités" me contacte pour mettre ces modestes lignes en lien chez eux.

Gloire, tu es bien farceuse.
Et inattendue.
Gloire, tu me crois gay?
ou alors, tu veux faire de moi le nouveau Beigbeder?
Un Emmanuel de Brantes sans moustache?

Intrigué, j'ai suivi leur lien.

Il faut donc que je fasse de la pub pour leur site sur mon blog pour qu'ils me mettent en lien sur une page obscure cachée dans les sous-sols de leur page web.

Que moi, Moyen, je me vende?
Ils veulent faire de moi un homme-sandwich, les mécréants,
Ah on veut me pécho ma liberté de penser?
Ah on veut faire de moi un acquis à la cause du conglomérat presso-politico-financier?
Ah on veut me mentir et me spolier?
Ah ces charlatans s'imaginent peut-être que moi, Moyen je suis prêt à tout pour devenir célèbre?
Voyous!
Infâme!
Vous ne savez pas à qui vous avez à faire!
Moi? Un site people? Pour la gloire?
Moi, qui vend mon âme pour me faire connaître?
Je ne me laisserai pas faire!















Je suis sûr que vous voulez savoir quel terrible secret cache Geneviève de Fontenay et quel enfer vit actuellement Jean-Luc Delarue, non?
Et puis ça vous plairait d'avoir tous les jours des nouvelles de vos stars préférées, non?

vendredi 3 décembre 2010

Seven Bridges Road / The Eagles



J'aime les ponts.

Oui, je sais, annoncé comme ça, ça peut faire un choc.
Je n'aime pas que la musique, les robots géants, les avions, le Muppet Show, les terrasses de café, Desproges, The Party, Muhammed Ali, les déserts, les grues, l'Ice Tea, la bière et les super-héros, j'aime aussi les ponts.

Dingue.

D'ailleurs j'aime tellement les ponts que je pourrais presque vous chanter à tue-tête le petit pont de bois d'Yves Duteil si je n'avais pas un minimum de dignité (dignité toute relative d'ailleurs, puisque je connais effectivement les paroles par coeur et seule une timidité maladive m'interdit de pousser la chansonnette devant vous, fidèles lecteurs.)

Là, c'est moi en train de conduire sur le Golden Gate Bridge de San Francisco (Copyright Kiddie, Kiddie, si ça te gène, j'enlève ta photo, il n'y a pas de problème...) et j'étais drôlement content et impressionné même si ça ne se voit pas trop. (mon bras droit ne traduit qu'un flegme tout britannique et serein alors qu'en fait, je pleurais ma race.)




J'aime les ponts, donc.

Déjà parce que je trouve ça beau.
Il y en a certain qui ressemblent à des bateaux parfois, et les ponts suspendus, avec leurs haubans, on dirait de grands voiliers amarrés à la terre.

Là c'est la vue du Brooklyn Bridge à New-York. (oui, j'aime les ponts américains et je me la pète.)




Ensuite, parce que les ponts n'ont pas que l'énorme avantage de nous faire traverser dans la plus apaisante sécurité des abîmes insondables et des précipices cyclopéens.

Les ponts nous amènent à franchir, c'est vrai.
Ils nous permettent de faire fi des obstacles les plus impressionnants pour nous sentir libre de nos mouvements (au prix, c'est vrai de recherches techniques parfois sans fin, d'une ingénierie lourde, de moyens humains déments et d'investissements conséquents sur des chantiers dignes des Pharaons d'Egypte.)

Mais ce n'est pas pour franchir un précipice que je prends un pont.
Franchir un précipice est aisé finalement, avec un peu de temps, on descend, on remonte et hop, c'est fait.
(en gros)
Les ponts sont la preuve de notre impatience ou de notre paresse, finalement.
Une jolie preuve.

En fait, la raison principale pour laquelle nous construisons des ponts, c'est parce qu'avant tout, les ponts nous amènent à voir.

Je suis persuadé qu'inconsciemment, nous avons construit des ponts non pas pour traverser, mais pour admirer.
Nous avons tendu des passerelles de béton, de métal et de corde pour nous tourner vers une vallée, une gorge ou un rivage.
Nous avons déployé des trésor de patience mécanique et industrielle dans le seul but de nous arrêter, suspendus dans les cieux, et dominer notre monde.

Un pont, c'est le meilleur endroit pour voir ce qu'il y a autour (et surtout en dessous) de nous.

C'est la réflexion que je me faisais en sifflant du Leone pendant que j'empruntais le pont du cimetière de Montmartre...