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mercredi 18 juillet 2012

Lucky, Lucky Me / Marvin Gaye



Mes amis, vous qui comme moi luttez chaque jour contre la roue voilée de votre destin bancal en essayant de chasser le mauvais oeil et d'attirer chance et bonne fortune de votre côté, j'ai trouvé la solution.

Comme je vois toujours que mon verre de bière est à moitié plein, je vois aussi qu'il y a plus galérien.

Des gens qui sont finalement là pour collectionner les emmerdes comme vous les timbres et ma soeur les gommes et qui vous rappellent qu'à côté d'eux, vous êtes un ticket gagnant à la loterie:

Prenons en exemples ces personnes suivantes:

Violet Constance Jessop.



Née en 1882, elle est anglaise, hôtesse et infirmière.

En 1911, elle sert comme hôtesse à bord de l'Olympic, navire géant la White Star Line.
Le 20 septembre de cette même année, crac, l'Olympic heurte le HMS Hawke, croiseur de sa gracieuse majesté et est obligé de faire halte en cale sêche à Belfast.

Mais Violet aime apparemment les bateaux et en 1912, elle est hôtesse à bord du sistership de l'Olympic, fleuron de la White Star Line, Bateau le plus moderne de l'époque, le plus grand, le plus luxueux, le plus insubmersible.

Mais comme elle a pas de bol, ce bijou qui fait son voyage inaugural ce 15 avril 1912 s'appelle le Titanic et se prend un iceberg de plein fouet.

(bon, vous avez tous vu le film, je vais pas vous refaire le naufrage en intégralité.)

Elle s'accroche (certainement) à une planche et est sauvée au milieu des eaux glaciales de l'Atlantique Nord.

Ce qui va permettre à cette chouette Violet (oui, je la trouve chouette, Violet) de persévérer.

En 1916, le monde est en guerre, et elle sert comme Infirmière à Bord du Britannic , fleuron de la White Star Line (à mon avis, ils ont dû se poser des questions sur leur karma eux aussi) et le 21 novembre, il coule comme un plomb au beau milieu de la Méditerranée.

Violet était donc à bord des trois sisterships de classe Olympic de la White Star Line lorsque ceux-ci connurent quelques pépins techniques les entraînant par le fond ou au mieux en cale sèche pour plusieurs mois.

Elle décédera en 1971 à 83 ans d'une pneumonie (certainement dûe à ses bains forcés, c'est dire si elle a pas de bol.)


Mais Violet a un challenger au rayon poisserie.

Tsutomu Yamaguchi



Ce grand-père à l'air débonnaire né en 1916 pensait avoir une bonne étoile lui aussi et croyait avoir de la veine.
Pensez-donc, il travaille malgré la guerre et le 6 août 1945, il est envoyé en voyage d'affaires.
Il n'a pas le temps de trouver Hiroshima jolie qu'un deuxième soleil apparaît dans le ciel.
140.000 morts.

Un peu paniqué, Mr Yamaguchi décide de rentrer chez lui.

Il profite sereinement de son été, se repose de son choc, certainement sous le soleil.
Ce soleil qui vous réchauffe le visage.

Et le vent se lève à Nagasaki...

70.000 morts.

C'est un cancer de l'estomac qui emportera Mr Yamaguchi en 2010.
Il faudra 64 années de soleil pour que le gouvernement japonais accepte de le reconnaître comme étant (le seul) survivant des deux seuls bombardements atomiques de l'histoire de l'humanité.



Forcément, à côté de ces deux-là, nos métros ratés et nos rhumes au mois d'août font pâle figure.


Mais finalement, savez-vous pourquoi ils ont vécu aussi longtemps, bravant les catastrophes, les cendres et la mort?

Ben je suis sûr que c'est parce qu'ils se sont considérés comme les personnes les plus chanceuses du monde...


















































J'en profite pour souhaiter un excellent anniversaire à Mr Mandela. 94 ans.
Pour ceux qui ne savent pas qui c'est, c'est un Moyenman Sud-Africain.


souvenez-vous...

lundi 27 décembre 2010

Life Stories / Just Jack



J'ai passé des fêtes formidables, gâté comme un Maharaja, à me gaver de gâteaux en écoutant Bing Crosby et Cat Stevens.

J'ai eu des fous rires terribles avec mes cousins et Caro-Magnonne en dévalant comme des déglingués des pentes enneigées sur des chambres à air de tracteurs gonflées à bloc.

En partant jeudi, le TGV qui devait m'emmener n'avait pas mon wagon (en fait il manquait une rame complète, donc il manquait beaucoup de wagons.) et je crois que la SNCF avait parfaitement bien choisi son week-end pour se mettre à faire des blagues comme ça.

Ce matin, les RER B étaient en grève.

C'est incroyable le nombre d'aventures qu'il peut arriver en un week-end.

Et ce matin, en partant au travail, j'ai laissé la glisse folle sur les pentes des champs couverts de neige de ma mémé, j'ai oublié le goût des gâteaux de noël et l'odeur du vin chaud pour me fondre dans la foule des gens pressés.

Et je dois dire qu'il est nettement plus agréable de glisser comme un dingue sur une bouée géante en caoutchouc que de glisser entre les gens pour sortir d'un métro bondé.

Et Gare du Nord, j'ai croisé un vieux monsieur qui portait un modèle réduit de bateau à voile.

Pas un petit modèle réduit, une magnifique réplique de bateau à voile de skipper, un truc à traverser des atlantiques en solitaire avec une magnifique voile triangulaire blanche.

Un modèle réduit qui pouvait naviguer pour de vrai et affronter les rugissants des bassins des Tuileries ou de celui du Jardin du Luxembourg.

Un esquif à traverser un étang, nonchalamment, comme Tabarly gagnait ses courses.

Un bateau pour s'imaginer des voyages, affronter des pirates et faire rire un petit-fils peut-être.

Il était à peine 8 heures du matin et j'étais tout heureux de voir une image aussi belle et insolite que ce personnage très classe qui tenait son bateau comme on tient une fiancée sous les toits de faïence de Paris.

Et la journée est passée, ni pire ni meilleure qu'une autre, avec un navire dans la tête.

Et je suis rentré chez moi.

Et rue Belliard, je passais devant les voies ferrées quand une petite camionnette antédiluvienne m'a croisé.

Elle tirait un petit bateau à voile bleu.
















C'est incroyable le nombre d'aventures qu'il peut arriver en une journée.