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samedi 2 mai 2015

Spécial Combat Floyd Mayweather vs Manny Pacquiao

J'aime la boxe.

Non, je n'aime pas forcément les coups, les ecchymoses et le sang.
Non, je ne me nourrit pas de violence.
Non, je ne suis pas en extase devant deux corps noueux, tendus de muscles, huilés, chauds, glissants, qui se collent l'un à l'autre dans un ballet grotesque d'esquives et de bourre-pifs.

Non, c'est plus que ça.

J'aime la boxe, pour ce qu'elle a de primitif et de terriblement complexe, à mi-chemin entre la négociation préhistorique à coups de gourdin sur le voisin et les échecs de Kasparov.

J'aime la boxe pour la détermination de deux types qui ont souffert dans une salle de muscu et qui veulent prouver aux autres qu'ils sont les plus forts.
Les plus forts dans la tête, surtout. Les plus impitoyables. Les plus motivés. Les plus courageux.

Deux mentals d'acier qui se détruisent à coup de masses dans la tronche.

Si le rugby est un sport de voyous joué par des gentlemans, la boxe est un sport de gentleman joué par des voyous.

Des tronches de repris de justice, des cerveaux de tracto-pelles.

Pour certains, comme Floyd Mayweather, de véritables hommes d'affaire.

Mais surtout des pitbulls en rut. La virilité en avant, les crocs dehors.

Mais les plus grands, vous les voyez grands sur et en-dehors du ring.

Jean-Marc Mormek, Lennox Lewis, Wladimir Klitschko, George Foreman, Mike Tyson, Sugar Ray Leonard, Jake LaMotta, Evander Holyfield.

Et le plus grand de tous, Mohammed Ali.

Autant de légendes de leur sport, autant de destins brisés comme les mâchoires ou de vies réussies à la force des poings.

Et de la tchatche.

Alors en attendant 03h00 du matin, je vous propose mes chansons de boxe préférées...

Hurricane / Bob Dylan



Hommage à Rubin "Hurricane" Carter, boxeur emprisonné sur la foi d'un procès douteux, couvert de racisme latent.

En moins de 10 minutes, Dylan balance un uppercut à sa façon avec cette guitare folk et un groove poids lourd.

Un chef-d'oeuvre.

Mama said Knock you out / LL Cool J



Forcément, dans la case égo éléphantesque et punchlines terrassantes, les rappeurs se devaient de reprendre l'imagerie de la boxe. Même origines commune, la rue, même moyen d'élévation social par l'égotrip,
Ici, LL Cool J cite Mohammed Ali. Humblement.

The Hitter / Bruce Springsteen



Bruce "The Boss" (ça sonne comme un nom de boxeur) Springsteen, la voix de l'Amérique des cols bleus, des travailleurs, ouvrier, trimeurs en usine, syndicalistes, devait forcément parler de ces mythes américains, nés de la poussière et des prisons, dont l'imagerie replonge jusqu'à la grande dépression, avec ses combats clandestins, ses os brisés, ses estropiés et ses orphelins.

Il écrit The Hitter pendant la tournée du Ghost of Tom Joad en 1996 mais ne la sort que 10 plus tard sur le splendide Devils and Dust. Un titre d'album qui pourrait résumer toute l'histoire de la boxe.

The Boxer / Simon & Garfunkel



Parce que vous pensiez sérieusement y échapper?

The Champ is Here / Lupe Fiasco



Comme quoi, Mohammed Ali reste le premier rappeur.
Lupe Fiasco, l'anarchiste, le sample directement pour son titre. The Champ is here chantait Ali en frappant ses congas.

Eye of the Tiger / Survivor



Vous pensiez sérieusement y échapper, bis ?

You beat me to the Punch / Mary Wells



Parce que oui, évidemment, les filles peuvent aussi parler boxe. Surtout quand elles parlent d'amour.

I Think i can beat Mike Tyson / Jazzy Jeff & The Fresh Prince



Avant de faire le clown sur les écrans, Will Smith faisait le clown dans le micro.
Au point d'imaginer qu'il pouvait battre Iron Mike...

Gonna Fly Now (Rocky OST) / Bill Conti



La chanson qui vous fait partir heureux le matin au boulot, qui vous fait soulever les meubles tout seul, changer un roue de bagnole sans cric ou nettoyer votre salle de bain sans pause.
La chanson qui m'a fait monter TOUTES les marches du sacré-coeur (presque) en courant.

Enfin, je vous conseillerai évidemment de regarder Raging Bull, le chef-d'oeuvre de Martin Scorsese sur la vie terrible de Jake LaMotta, When We Were Kings, le documentaire incroyable de Leon Gast sur le combat Ali - Foreman à Kinshasa, Zaïre, LE Combat du siècle (et je rajoute pour la peine le formidable livre Le Combat du Siècle de Normal Mailer.) où chaque phrase sortie par Mohammed Ali résonne comme un discours de Martin Luther King.
Mais aussi Le Champion, avec Kirk Douglas ou Body and Soul de Robert Rossen.

Et ruez-vous sur Warrior de Gavin O'Connor (avec Tom "la masse" Hardy et Joel Edgerton. Et si le film parle plus de Mixed Martial Arts (arts martiaux mixtes, une discipline qui se pratique dans une cage en forme d'octogone et non sur un ring et qui voit les combattants s'affronter en utilisant  des techniques issues de divers sports de combat comme la boxe, le Muay Thaï, la lutte, le judo et qui est sujet à de vives controverses éthiques malgré son caractère entièrement professionnalisé) son traitement est tellement touchant et juste à travers le destin de ces deux combattants de middle-class qu'on dirait vraiment une chanson de Springsteen mise en image.
Donc forcément. J'aime bien.

Et qui dit Boxe, dit ring-walk, ce moment culte ou le sportif traverse la scène pour rejoindre le ring sous le regard des milliers de personnes en transe.

Un moment-clé, où tout se joue déjà, où il faut impressionner l'autre en face et lui montrer qu'on ne se laissera pas mettre en bouillie facilement.

Voici pour moi le plus beau ring walk que j'ai pu voir à la télévision.
En 2002, je veillais tard pour regarder Tyson affronter Lennox Lewis.

Et Lewis a mis tout le monde d'accord ce soir-là en faisant son entrée sur Crazy Baldheads de Bob Marley quand la plupart choisissaient des titres rentre-dedans avec des subtilités de marteau-piqueurs.





Voilà, tout ça pour vous dire que la boxe va au-delà des uppercuts et des morsures d'oreille et que si le charisme animal de Mike Tyson ou les discours de Mohammed Ali résonnent encore aujourd'hui, au milieu du bling-bling et des combattants-hommes d'affaire de l'ère moderne, c'est parce qu'il ont toujours cherché à voir au-delà de leurs poings.





mercredi 3 septembre 2014

Bread and Roses / Judy Collins



Vous me connaissez, quand il s'agit de lutter contre l'infamie et l'injustice, je me lève et je me bouscule et je crie mon indignation.


Amérique.
Amérique, pays des grands espaces, de Michael Jordan, de la Nike Air Jordan, des super-héros, de l'espoir, de Martin Luther King, de Mohammed Ali, de Steinbeck et Bruce Springsteen, de Hermann Melville et Paul Auster, Amérique disais-donc, tu m'as déçu.

Je te croyais éprise de justice et de liberté, je te savais jeune, fantasque, un peu fofolle mais ouverte et là, paf, tu viens de me coller le moral en berne.

Tes travailleurs acharnés, ceux et celles qui ont construit ton pays, tes ouvriers, ta middle classe qui a forgé cet american dream que tu nous ressers à longueur de spots télévisés et de films/romans/chansons, ces laissés pour compte, Amérique, tu ne les traites pas bien.



Alors forcément, lorsque l'urgence se fait sentir, lorsque la colère gronde, ils se lèvent et ensemble, te défient. Et je me tiens à leur côté.

Amis, vous aussi levez-vous et indignez-vous.
La révolte sociale est là, la Pays le plus puissant du monde va vaciller sous les pas des gens en colère.

Suivons donc ces héros d'un nouveau combat.

Les pom-pom girls sont en grève.

Oui, les pom-pom girls.

Les filles qui agitent des pompons sur le bords des terrains de football américain, de base-ball, de basket et de hockey pour encourager ces gladiateurs modernes, combattants de muscles et de kevlar et inviter les spectateurs à les soutenir.



Le feu est à Buffalo.
Les cheerleaders des Buffalo Bills (la franchise de football américain) sont en grève et attaquent la franchise en justice pour arriérés de salaire, harcèlement moral et obtenir une augmentation.

Les filles de Buffalo sont en fait déclarées comme travailleuses indépendantes et sont donc payées au tarif syndical de 8 dollars de l'heure. (ce qui n'est pas lourd vu le taf physique à sautiller partout, le sourire forcé, sans compter les séances en salle de sport pour garder une ligne acceptable par le club.)
Les entraînements ne sont pas payés, pas plus que les 25 à 30 représentations annuelles qu'elles doivent effectuer pour le club, les équipementiers ou des oeuvres caritatives.
Les tenues sont de leur poche.
Et cerise sur le donut, une semaine avant chaque match, elles ont droit à un contrôle technique obligatoire où l'on note scrupuleusement chaque défaut physique et où on leur annonce les zones de leur corps à travailler et raffermir. 2 zones incriminées, c'est un avertissement.3 zones, elles sont sur le banc pour le prochain match.



La grosse classe.

Alors pendant que des gros balourds se foutent sur la tronche engoncés dans des armures du moyen-âge à ahaner des systèmes de jeu préhistoriques et sont payés des millions, les jolies jeunes filles qui les encouragent et participent mine de rien à l'ambiance du stade (et je suis sûr qu'elles font venir un paquet de lascars dans les gradins) connaissent les acquis sociaux de la Corée du Nord.

Moi, Moyen, je ne peux accepter ça.

Cheerleaders, je vous soutiens. Je suis là, à vos côtés et avec mes pompons imaginaires, je vous encourage pour que vous gagniez cette bataille.



I can give you my phone number if you want, bu you habe to dial ze 33 before if you call from the province.


Si vous voulez en savoir plus, les articles 

ICI et ICI

Ils sont assez anciens (Avril 2014) mais le litige cours toujours et à quelques jours de la reprise du championnat de NFL (National Football League) il semblerait que les Bills de Buffalo s'apprêtent à jouer sans leurs cheerleaders:


On lit 

                          










(note pour frimer devant les collègues à la machine à café demain, la chanson Bread and Roses est un traditionnel US des années 1910 et qu'il est communément associé à la grande grève des travailleuses du Textile de la ville de Lawrence, Massachussetts qui dura de Janvier à Mars 1912. Les filles gagnaient 9 dollars par semaine pour 56 heures de boulot. Initiée par deux syndicalistes, Jospeh Ettor et Arturo Giovanitti qui seront à tord accusés de meurtre afin de casser le mouvement, la grève leur permit d'obtenir une augmentation de 15% et de passer à la semaine de 54 heures, ces feignasses. Avantages qu'elles perdront quelques années plus tard...
Je vous invite à lire le formidable livre d'Howard Zinn, Une Histoire Populaire des Etats-Unis du XXème siècle, ça couvre de la fin du XIXème au 11 septembre, c'est passionnant et bourré d'informations sur les luttes sociales aus USA et si vous l'achetez, ce sera toujours des sous qui n'iront pas dans la poche de Valérie Trierveiller, vu que vous n'achèterez pas sa merde son glaviot sa bouse. Non, pour elle, je ne peux pas employer le mot livre...)




lundi 15 avril 2013

I ain't got no Home in this World anymore / Woody Guthrie



Puisque l'heure est à l'honnêteté et aux scrupules, j'ai décidé moi aussi, en toute transparence, de dévoiler mon patrimoine.

Et je le dévoile même sans tarder.

Hop.




Je possède donc:
- 3 bouteilles de Blue Moon. Bière blonde non filtrée des Etats-Unis.
- 1 bouteille de 5 a.m Saint. Bière Ambrée de Grande-Bretagne.
- 1 bouteille de O' hara. Bière Ambrée Irlandaise.
- 1 bouteille de Philomenn. Bière Ambrée traditionnelle de Bretagne.
- 1 bouteille de Pilsner Urquell. Bière Blonde de République Tchèque.
- 1 bouteille de Samuel Adams. Bière Blonde de Boston, USA
- 1 bouteille de Brooklyn Lager. Bière Blonde de Brooklyn, New-York, USA.
- 1 bouteille de Kozel. Bière Brune de République Tchèque.
- 1 bouteille de Gambrinus. Bière blonde de République Tchèque.


Voilà.

Pas de quoi se taper la gueule de bois de l'année.

Alors je possède aussi quelques disques, des bandes dessinées, des livres, de films, des casquettes, des adidas, des Nike Air Force One et des comics mais ces quelques bouteilles sont pour le moment mon bien le plus précieux. (avec quelques films de Scorsese et de Woody Allen, mes t-shirts des dents de la mer, mes tickets de concert, une photo, des disques sur-usés, des livres cornés, un Ipod gravé des mots immortels de Buzz l'Eclair "To infinity and Beyond", des cartes postales et plein d'autres choses qui vous paraîtront ridicules, comme un menu de pizzeria new-yorkaise ramené de là-bas, un livre sur la mission Apollo beau comme la Chapelle Sixtine, un livre sur les codes secrets, un Superman, une bouteille d'eau remplie d'un peu du Pacifique aspiré à Mavericks, Half Moon Bay, Californie, des publicités de Marabouts, des films magiques dont je ne pourrai jamais me séparer, une boule à neige avec le Moulin Rouge dedans...)

Voila mon tout petit patrimoine.
Un bric à brac et des bouteilles.

Evidemment, n'y voyez là le delirium tremens de l'alcoolique au dernier stade qui parle à ses bouteilles comme à ses hypothétiques enfants les soirs de solitude, mais plutôt l'émotion de l'amateur qui contemple un trésor comme certains des bouteilles de vin, des pin's ou des billets de banque et des comptes off-shore.

Car toutes ces bières fantastiques aux goûts variés que je me garde amoureusement pour les ouvrir avec joie lors d'occasions spéciales et ces objets improbables que je collectionne, on me les a offerts.

Donc ils valent de l'or.






































Notez que cette chanson, d'une formidable actualité, date de 1940.

Et que forcément, le Boss en a fait une version forcément géniale.

mardi 17 janvier 2012

Still Waters / Jim White



A midi, je me suis assis sur un banc au parc des Buttes Chaumont (car la joie de retourner en formation, c'est de manger dans le parc qu'il y a derrière le bâtiment.) j'ai sorti ma salade emballée et j'ai observé l'eau gelée du bassin.

(oui, parce que figurez-vous qu'il faisait un froid de canard ce midi et qu'il faut être drôlement motivé pour manger dehors, assis sous les marronniers nus par un froid qui pique, plutôt que dans un bâtiment chauffé où l'on vous sert du café.)

Je riais devant les canards (justement) qui glissaient en essayant de marcher maladroitement sur la surface lisse de la banquise du plan d'eau des buttes chaumont et je me suis dis que finalement, la campagne à Paris, ce n'étais pas si compliqué.

Enfin, ce n'est pas si compliqué les jours de semaine, à l'heure du déjeuner, par un froid polaire à ne pas mettre un canard dehors et hors des vacances scolaires.

Parce que le parc des Buttes Chaumont, l'été, ça vous rappelle le périph', la côte d'azur et le métro aux heures de pointes en un seul endroit.

Il faut cohabiter avec des gens, subir les chiens, les ballons et les enfants et marcher pendant des heures pour trouver une place où s'asseoir, comme sur une plage de côte d'azur.

Mais aujourd'hui, face à l'eau gelée, j'étais tout seul avec la buée qui sortait de ma bouche et ma salade emballée.

J'espérais -un instant- qu'un ours blanc égaré pointe le bout de son museau, mais j'ai du me contenter des canards.

Aujourd'hui, sans m'y attendre, j'ai voyagé, parce que l'eau s'était arrêtée.








lundi 31 janvier 2011

Erosion / Giant Sand

Découvrez la playlist erosion avec Giant Sand

Je vous disais récemment que je n'étais pas très fier de moi pour certaines choses en ce moment, comme par exemple ne pas être champion du monde de handball, ne pas savoir jongler avec des tronçonneuses enflammées (ou plutôt, ne pas savoir jongler avec des tronçonneuses enflammées sans me mutiler atrocement) ne pas être encore une star et ne pas avoir avancé plus que ça dans mes divers projets de je-change-de-vie-pour-qu'elle-soit-plus-jolie.

Oui, c'est vrai que je ne suis pas très très fier de moi en ce moment.

Alors pour éviter que ma (bonne volonté) ne soit usée au fil de journées nucléaires, de pannes de RER, de problèmes de plomberie dans un appartement ridicule, et puisque vous m'êtes tous témoins, je vais faire en sorte d'inverser la tendance.

Je commence d'ailleurs à faire des efforts démesurés en regardant des annonces pour des appartements (mais dans mon arrondissement, faut pas déconner!) j'exige de la part de mon agence immobilière une installation plombière qui me permet de goûter aux joies de la douche, de la vaisselle et du sanitaire sans craindre de faire un remake de Abyss dans mon 17m2, je dis merde, parfois, et j'ambitionne de ne pas finir ma vie là où elle est actuellement. (si elle pouvait finir sur Mulholland Drive, avec une vue sur Los Angeles, au bord d'une piscine avec un verre de bon whisky à la main, un cigare et le regard de Scarlett Johansson, je me dis que ça serait pas mal...)

Aujourd'hui, en un coup de fil, j'ai réussi à refuser de voir ma (bonne) volonté entamée.
(c'est quand même dingue de voir que dans nos contrées pourtant civilisées, demander à avoir un système d'eau courante en état de marche pour satisfaire ses besoins d'ablutions diverses peut passer pour une excentricité d'original un peu zinzin...)

Ce n'est que le début, les amis.

Et j'espère qu'à la fin, vous serez fiers de moi.