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mercredi 30 janvier 2013

Tiny Paintings / Architecture in Helsinki




Pour moi, qui n'ai pas les yeux si affûtés ni les mains si précises, la peinture ou le dessin relèvent de la science-fiction.
Du miracle de Lourdes.


Ma dextérité me permettant de représenter habilement des bonhommes à base de bâtons et de ronds, je me demande à chaque fois par quelle sorcellerie vaudoue, un peu de couleur, un peu d'eau ou d'huile, un pinceau et une main peuvent donner un résultat cohérent, avec de l'émotion, un peu de vérité et pas mal d'idées.

Picasso, Chagall et des centaines d'autres sont des énigmes absolues.

Je me suis toujours demandé comment on pouvait passer de ça:



à ça:


ou ça:

ou les tableaux de ma maman

sans déborder.

Parce que sans parler de la technique (qui ici confine à l'alchimie) le grand mystère pour moi est: d'où vient l'idée de base.

D'où vient cette envie de faire des animaux carrés, de les réussir et de les rendre jolis?
Pourquoi faire une mariée rouge avec une chèvre violoncelliste et un poisson qui tient une chandelle vous rapproche un petit peu plus du divin et donne envie au public d'écouter des chansons de fêtes?

Samedi, dans une galerie d'art, j'ai donc pris un chouette cours et je me suis concentré.

Je dessine toujours des bonhommes avec des bâtons et des ronds.
Je ne comprends pas tous les tableaux que je vois.

Mais je sais que derrière ces toiles qui pourraient fissurer des statues de l'Ile de Pâques, se trouvent des personnes pour qui dessiner des rêves, des cauchemars ou des moments semble plus expressif que de les raconter.




































La peintre dont j'ai visité l'expo:

Emmanuelle d'André

jeudi 16 juin 2011

Kick, Push / Lupe Fiasco



Le hasard fait parfois bien les choses.

En rentrant de ma séance hebdomadaire chez mon psy, (qui d'ailleurs est d'accord avec moi: Oui, l'homme est condamné à se faire illusion sur lui-même. Exemple: Mélanie Laurent. 19/20.) j'ai croisé une joyeuse bande de skateurs qui arpentait les rues du XVIIIème sur leurs planches de bois montées sur leurs roues en uréthane.

Et je me suis rappelé combien je trouvais ce sport joli et surtout véritable sujet de réflexion sur l'art et l'urbanisme.

J'adore le skate, mais je ne suis absolument pas skateur moi-même vu que j'éprouve quand même quelques réticences à voir mon visage décapé sur un trottoir.

Oui, je trouve que le skate est un art, car il propose un discours sur l'urbanisme.

En utilisant le mobilier urbain (bancs, marches et rampes d'escaliers, plans inclinés) et en le détournant de sa fonction originale, le skateur pose un vrai dilemme: proposer une nouvelle fonction à un objet et ainsi en modifier la nature tout en le dégradant irrémédiablement à coups de passages répétés sur son revêtement.
En gros, les skateurs inventent une nouvelle utilisation d'un bout de béton, se réappropriant ainsi totalement un espace, lui donnant une nouvelle raison d'être, et le déglinguent en même temps à coups de glissades rageuses avec leurs trucks (les supports des roues) et rendant ainsi son utilisation impossible (ou alors vachement plus aventureuse et sujette à provoquer la chute qui brise les coudes et pète les dents.)

Un art qui sublime et détruit.
Un mariage entre l'architecture et le mouvement condamné à n'être qu'éphémère.

Pour moi, le skate est la plus pure preuve d'utilisation d'un espace au sein d'une cité.

C'est une forme d'expression propre à la ville.

Le vélo, on peut en faire partout, des graffitis, on peut en poser sur des arbres ou des montagnes si on est un gros relou qui ne respecte rien, mais pour le coup, le skate ne trouve son épanouissement total qu'au sein d'un amas complexe (et parfois design) de fer et de ciment.

Le skate n'est pas qu'un moyen de transport qui permet une liberté totale, filant comme le vent en zig-zaguant entre les bus et les piétons, le skate est une forme d'expression visuelle qui inclut intimement la ville, l'architecture et son mobilier quotidien dans sa grammaire.

La chose que j'adore, par exemple, quand je vois des riders glisser sur des plans inclinés ou des pièces de béton posée là pour faire joli, c'est qu'ils apportent l'idée de la mécanique à une structure dont le but premier est justement d'être fixe.

Et je trouve ça beau.

Le Hasard fait bien les choses, parce qu'en rentrant chez moi ce soir, je me suis aperçu que la chaîne Arte diffusait un documentaire sur le skate qui racontait en beaucoup mieux que moi cette idée d'expression en mouvement au sein d'un environnement fixe.

Je vous conseille fortement la vision de ce documentaire très intéressant en vous ruant sur le site de la chaîne Arte.tv où il peut encore être visionné dans leur rubrique Arte + 7.

Et si je trouve que le skateboard est de l'art, la boucle se ferme de façon parfaite lorsqu'un skateur décide de rider une oeuvre d'art urbaine.

C'est le travail que propose Raphaël Zarka, artiste plasticien dont j'ignorais jusqu'à l'existence jusqu'à ce qu'on m'offre ce petit livre, devenu une véritable bible au fil du temps:


Raphaël Zarka fait aussi de la photo et parfois, cela donne ça:


Une oeuvre d'art qui devient une autre oeuvre d'art.
Beau...

Et l'oeuvre d'art devient totale lorsque c'est l'environnement qui devient le sujet, et non plus le skateur, comme sur les photos de Fred Mortagne.




Et avant tout, les skateurs se déplaceront à l'envie, en liberté totale, roulant complètement au hasard.

Et là encore, il fait plutôt bien les choses...