Chaque jour une chanson que je partage avec vous amis lecteurs.
Une chanson en fonction de mon humeur ou de l'actualité du jour.
Une chanson pour danser, pleurer ou tout péter.
Une chanson pour aider à affronter la journée.
Cette semaine, les enfants, c'est fête.
Bonhommes de neige, vin chaud à volonté et balcons décorés.
Cette semaine, on groove autour du sapin en poussant le volume à fond, on chasse les chorales de noëls qui cassent les roustons chantent sur le pas des portes et on brûle les chaussettes, on regarde piège de cristal avec du thé et des gâteaux, on prépare un vin chaud, on transforme les disques d'Ivan Rebroff en frisbee.
Fini les courses dans les grands magasins à se faire broyer les pieds, là, on va les remuer.
Fini le froid.
Ce soir, c'est fête et groove.
Alors, pour une des dernières fois de l'année (avant l'année prochaine...) on monte le volume à 11 et on se réjouit parce que l'année qui vient de passer n'était pas si mal et parce que celle qui arrive sera top.
Voila trois minutes de 1999, la chanson d'entrée du concert de Prince, mon Beethoven à moi. (vite, avant qu'elles ne disparaissent de la toile...) histoire que vous vous fassiez une idée du show. (Moi, je suis la 16ème main en partant de la droite...)
(Promis, après, j'arrête de vous parler de Prince pendant une bonne douzaine d'heure.)
Il est venu sans sa section cuivre (dommage, j'aurais kiffé de voir Macéo Parker ou Eric leeds, son saxophoniste de légende) mais avec deux claviers, une batteuse trop belle et trop douée, un bassiste monstrueux, une joueur d'harmonica et trois choristes.
Une arme nucléaire en fait.
Un napalm sonore à ses ordres.
Inutile de préciser la virtuosité des musiciens sur la scène, ils étaient tous (et toutes) hallucinant(e)s.
Et Prince utilise comme bon lui semble cette puissance de feu de croiseur pour embraser le Grand Palais et immoler la foule.
Il a un tel pouvoir et son groupe est tellement bon qu'il peut se permettre d'improviser dans tous les sens, de fusionner deux chansons entre elles, de repartir en arrière, ça assure toujours derrière avec une régularité et une efficacité démoniaques.
Donc, oui, le concert était fabuleux, oui il est classe, doué, charismatique, sexy, groovy, marrant (si, si , on dirait pas mais c'est vrai) bourré de talent, funky, génial, et plus encore.
Oui, j'ai pleuré sur l'incroyable version de 15 minutes de Purple Rain qu'il a fait.
Oui, le Grand palais a aimé la musique de sa majesté.
Oui, je suis tombé amoureux de sa batteuse (elle s'appelle Cora Coleman Dunham, elle est trop belle et elle a une frappe incroyable et un sens du groove monstrueux.) et de sa clavier. Et de ses trois choristes.
Et de Lui.
Oui, j'ai dansé, que dis-je? je me suis désarticulé sur Kiss (dans une géniale version jazzy/sexy), Cream, Everyday People (une reprise monstrueuse de Sly and the Family Stone), I wanna take U Higher, U Got the Look, Dance 4 Me (tiré de MplSound, un disque de son dernier triple album)
J'ai tremblé sur The One U Wanna See, Sometimes it Snows in April (un chef-d'oeuvre...), ou Eye Could Never Take the Place of UR Man.
Ses reprises du Freak (Chic), et de Play That Funky Music écrasaient les originales sans contestation possible tellement ses réarrangements leur donnaient de puissance.
J'ai remué la tête comme un barbare sur Guitar et son riff thermonucléaire.
Il a fait des solos à la gratte à faire pâlir Jimi Hendrix.
Il se permet de faire des solos en tapping main gauche sur le manche (normal) mais avec la main droite, il donne les instructions à sa batteuse pour varier la rythmique et enchaîner sur une autre chanson (là, ça devient franchement paranormal.)
Prince était heureux d'être sous la verrière du Grand Palais, hier.
Du coup il a fait la fête.
Avec Nous.
Prince, his name is MUSIC... (Funky Music)
Et voici l'originale de Play that Funky Music, comme ça vous aurez quand même une chanson entière.
C'est signé Wild Cherry, ça groove du tonnerre, mais c'est rien à côté de la version du génie de Minnéapolis...
Soulman Guillaume, mon partenaire des soulwords du Mardi au Baron Samedi passe derrière les platines pour un Mix 100% Soul au baron.
Et comme il est une encyclopédie de la Soul, il est évident que ça va déchirer sa reum.
Alors je ne pourrais malheureusement pas être là (week-end de dingue en famille, ça va être mortel) mais Moyen te soutien, Guillaume et il pensera fort à toi!
J'adore ces joyeux fouteurs de Bordel qui sont quand même vachement plus marrant que la Mano Negra et se prennent vachement moins au sérieux que Louise Attaque.
Du Punk Tzigane.
Fallait oser quand même.
Un gugusse à Moustache qui passe son temps à brailler, c'est pas ce qu'on fait de plus sexy par exemple. De la musique Roumaine, c'est pas forcément ce qu'on fait de plus vendeur.
Et ben c'est pas grave, ces mecs agissent comme des imposteurs en faisant croire qu'ils sont des Nirvana émigré slaves et envoient péter tout ce qui bouge.
Ils se prennent juste ce qu'il faut au sérieux et incitent fortement à bouger au son de l'accordéon en hurlant "Nazdrovjé" (j'ai mis un "j" pour faire plus balte. Pour faire slave, j'aurais mis un "i" et pour faire con un "y"... Mais je crois que vais me faire douloureusement reprendre par Jelly, ma linguiste polyglotte et surtout multiclasse préférée) à chaque fois qu'on fini un shot de palinka cul-sec.
(la palinka est un alcool hongrois qui fait passer la vodka pour une menthe à l'eau...)
ça donne envie de se marier en roumanie, de tirer de la kalaschnikov en l'air dans une roulotte, de manger de l'ours braisé, de boire des trucs interdits, de hurler à poil, de se laisser pousser la moustache, d'inventer des langues et de faire de l'accordéon électrique (avec une pédale wah-wah)
En fait, ça donne envie de vraiment foutre le bordel et de faire les cons. De pas regarder l'heure. De pas penser à demain.
Et pour vous prouver à quel point ils sont cools, il sont même potes avec Madonna :
Peut-être pas la chanson la plus connue du Godfather of Soul comme il aimait s'auto-appeler (oui, il s'auto-kiffait) mais voici un beat funky monstrueux. Voici de quoi se mettre en jambe pour partir guincher le samedi soir. Parce que quand même, question mettre la chaleur, James Brown était un poil expert. Une présence scénique incroyable, un groove d'extra-terrestre dans la voix, un sex-appeal démesuré, c'est simple on a pas fait beaucoup mieux depuis. Son album Live at the Apollo de 1962 est devenu une référence, ses chansons sont samplées dans tous les sens, ses musiciens continuent les tournées de folie (et Macéo Parker, un des anciens pilier de sa section cuivre, en live au Nancy Jazz Pulsation ben c'était de la folie folle, mes jambes s'en souviennent encore) et son esprit hante encore les ondes.
Ce mec est une pierre gigantesque dans la culture noire. Il avait du succés, il était fier de sa couleur de peau, il a influencé un nombre incalculable de gens derrière, blancs ou noirs d'ailleurs, bref, ce type est incontournable dans l'histoire de la musique du XXème siècle.
Il était Mohammed Ali, Michael Jordan, Michael Jackson et Claude François (pour les costards) dans la même personne. Un géant.
Un géant qui pouvait être très très con, c'est vrai (il savait très bien taper sur sa femme), mais finalement mieux vaut se souvenir de lui pour son fabuleux son. Il y aura toujours des gens pour ne pas oublier le reste.
Ouvrez les fenêtres de vos apparts/maisons/voitures/bateaux/caravanes (comment ça, ça caille dehors? Quand James Brown envoie son beat, il fait chauuuud), poussez le volume jusqu'à 11, et laissez le groove vous entrainer, le week-end ne fait que commencer...
WE'RE GONNA HAVE A FUNKY GOOD TIME!!
Version Live. On avait Claude François, les américains avaient James Brown. Et à part le même goût prononcé pour la chemise à paillette qui décolle la rétine et brûle les yeux, on peut pas dire qu'ils aient eu grand chose en commun... Claude François, c'est la version beurre-saucisson-ch'tis de James Brown (ou James Brown, c'est la version viande rouge-sueur-testostérone de Claude François, au choix)
En ce lendemain de réveillon, quoi de mieux que cette chanson (bande originale du génial film du même nom qui voit Thierry Lhermitte et Josiane Balasko complètements déchaînés traverser paris au rythme des verres qu'ils se prennent dans la tronche. la cuite du siècle)
Et pour finir l'année en beauté (et la commencer en joie) je voulais en profiter pour rendre un petit hommage à Fred Chichin mort cette année.
Parce que je suis fan des rita depuis longtemps. Parce que ces deux-là ont collé pas mal de coups de pieds au derche du rock français. Parce que Fred Chichin était un des rares hommes sur terre (avec Rochefort, Dujardin et Sean Connery) à porter la moustache avec classe. Parce que leur musique est indémodable, avec ce zeste de folie qui la caractérise. Parce qu'un DJ qui ne passe pas un Rita Mitsouko dans une soirée ne sait pas ce qu'il rate. (Marcia Baila est un classique les enfants.) Parce que merde, pour une fois qu'on a de la musique française fun et pas sinistro-sérieuse ou crispo-chiante. Parce que j'ai vraiment pleuré le jour où Chichin est mort.
Quoi qu'il en soit, cette chanson fait partie de ces odes à l'ivresse, justement que j'affectionne particulièrement.
Pas à l'alcoolisme, attention, c'est différent. L'alcoolisme donne des résultats souvent pathétiques, comme Gainsbourg qui parle ou Renaud qui dit que depuis qu'il est amoureux de sa blondasse, il arrête la clope et il boit de l'eau... (Les ravages de l'alcool mes amis.) Non, l'ivresse allège la vie, rend festif et, par contagion, rend tout ce qui vous entoure festif. L'ivresse fait chanter et danser. l'ivresse rend polyglotte et amoureux. l'ivresse rend futile et moins con.
Mais attention, il existe un palier ou l'ivresse baisse, il faut donc vite reboire un truc pour se maintenir à niveau. (et c'est généralement à ce moment-là que les plus faibles d'entre nous tombent dans le piège de l'alcoolisme et parlent comme Gainsbourg en vomissant les mots ou disent des conneries comme Renaud.)
Sur ce, je vous souhaite une bonne et heureuse année, pleine de moments ivres.
Au milieu des années 90, une lutte sauvage fait rage entre deux congrégations. Une lutte sanglante. Les fans des Négresses vertes contre les fans de la Mano Negra. Comme si il était impossible d'aimer les deux Le même affrontement oppose les fans d'IAM à ceux d'NTM (bon, là, il n'y a pas photo, IAM c'est les petits chanteurs à la croix de bois qui se prennent pour des Jedis...)
Alors je me replonge dans cette époque où les réalisateurs de clips (et de pub) n'étaient pas encore des stars et se permettaient des choses assez folles (les clips des Rita Mitsuko de Mondino sont des chefs-d'oeuvre!!) Une époque de folie musicale en france (ça pêtait dans tous les sens avec l'arrivée du RAP, les négresses, donc, la mano, quand même, les garçons bouchers, les béruriers noirs, et plein de groupes comme ça qui en avaient assez qu'on se tape Sacha Distel et Dick Rivers à la radio)
Moi, ami lecteur, j'ai toujours été du côté des negresses vertes. je trouvais que c'était plus festif que la Mano, que ça se prenait peut-être moins au sérieux mais surtout que leur chansons étaient vachement marrantes et leurs clips bien délirants.
Sous le soleil de Bodega, leur tube. (même si ils ont plein de morceaux géniaux comme Zobi la Mouche qui, comme dirait cousin Vincent, envoie du paté, face à la mer, un titre magnifique qui donne envie de devenir manouche dans le sud, ou voilà l'été qui colle la banane à n'importe quel moment de l'année...) Une guitare manouche survoltée, des paroles mystiques, une rythmique festive, il n'en faut pas plus pour cramer les planchers des musettes et autres baloches de france et de navarre... Alors sortez les cotillons, les serpentins et les langues de Belle-mère, merde, c'est la fête les enfants!!
Et ce groupe me donne une autre bouffée de nostalgie intense (mais celle qui serre la gorge et colle les larmes aux yeux et tout et tout...)
Sur leur magnifique double CD Live Green Bus, les négresses vertes nous gratifient d'un morceau d'Anthologie qui se nomme Mambo Show. Un morceau qu'on écoutaient en boucle quand j'étais à Brest, avec mon pote Xavier. Un titre hyper-puissant dans lequel on peut entendre une partie de basse terrible, un son monstrueux à coller Barry White au mur avant que le batteur n'enchaîne sur une session je-tape-très-fort-sur-mon-instrument-pendant-que-mes-collègues-hurlent-sur-scène. Un truc magnifique. (et vachement puissant, aussi, hein, ça donne envie de danser toute la nuit!) Et Xavier, il kiffait la basse. Alors, à chaque fois que je réécoute ce morceau, je repense à Xavier. Forcément. J'espère que là où tu es, mec, tu as trouvé une belle basse et de la bonne musique. Tu me manques, mec...