jeudi 10 mars 2016

Learning to Fly / Tom Petty & The Heartbreakers



Il y a presque un mois, on a fêté (enfin, j'ai fêté, seul, chez moi en buvant un whisky et en regardant l'Etoffe des Héros.) l'anniversaire d'une légende absolue.

Chuck Yeager.

Coucou de mon coucou!


Le général Charles "Chuck" Yeager.
93 ans depuis le 13 février dernier.

Le premier homme à avoir franchit le mur du son en avion.

Pas n'importe quel avion. Le Bell X-1

Un suppositoire orange équipé de petites ailes taillées comme des lames de rasoir pour découper le ciel.

Le 14 Octobre 1947, Chuck Yeager, qui n'a que 24 ans, monte à bord du suppositoire orange qu'il a affectueusement baptisé "Glamourous Glennis" en hommage à sa femme (parce que Chuck Yeager est un romantique) pousse le moteur-fusée de son coucou à fond et découpe le ciel de la base d'Edwards, Californie pour faire un bond dans l'histoire.

La veille, il se bousille deux côtes en tombant de cheval, mais craignant de se faire retirer le vol test par l'armée de l'air, il ne dit rien et scie alors un bout de manche à balais pour lui permettre de faire levier et fermer la trappe malgré ses côtes en vrac.

Quelques années plus tôt, pendant la guerre, aux commandes de son Mustang P51, il abat 13 avions allemands, dont 5 la même journée. Il est également un des premiers pilotes à abattre un Me 262, le premier avion à réaction.

Bref, un cow-boy avec un zinc à la place du canasson.

Yeah. J'ai la plus grosse brique de Tetris du monde derrière moi


Il battra d'autres records, testera d'autres avions fous, sera un des instructeurs de Neil Armstrong lui-même (souviens-toi de Neil) sera mandaté par Ronald Reagan pour faire partie de la commission d'enquête pour comprendre ce qui est arrivé à la Navette Challenger qui explosa au décollage et se permettra encore quelques cabrioles aériennes jusqu'à 90 ans.

Mais, chose dingue, cette légende vivante, ce pionnier pur, celui qui a cette véritable étoffe qui fait les héros est retourné en Europe dans les années 50.

Et de Juillet 1956 à Juillet 1957, il a commandé une base.

La base aérienne de Toul-Rosières.

Oui.

Chuck Yeager a vécu à Toul-is-cool.

Imaginez mon étonnement et mon excitation quand j'ai appris ça.

Alors puisqu' Internet est un outil fantastique, j'ai pris mon courage à deux mains, j'ai mis mon masque à oxygène et mes lunettes de vol, je me suis inspiré de ces fous du manche qui s'aplatissaient violemment dans le désert de Mojave aux commandes d'un prototype hasardeux au nom de la défense nationale recherche et de l'exploration et je lui ai écrit.

Moi, Moyen, j'ai envoyé un mail à un Général de l'US Air Force qui a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire moderne.

Et il m'a répondu.

Avec cette verve lyrique et poétique de ces aventuriers qui voient au-delà des frontières, des barrières et du ciel, ce phrasé romanesque des légendes.


(oui, j'ai préservé mon anonymat.)
Avouez que ça en jette, hein?
Ah ça, vous êtes bluffés.

Bon, je fais un peu lèche-botte dans mon courrier, je le confesse, mais question prose, il est pas mal non plus.

Et il répond EN FRANCAIS !

Ma fierté.
Mon fait d'arme.

Et comme j'aime les avions et la musique, j'avais profité de l'occasion d'un petit exercice de montage dans mon école de cinéma pour leur rendre hommage.

Et à Chuck Yeager également...




Chuck Yeager m'a donc appris au moins deux choses:
A voir au-delà des limites et des barrières, même invisibles, car c'est là que se trouve le bonheur et à compter ses mots.


Et en bonus, la version Live Unplugged qui fait frissonner...






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