Le 28 Août 2009, au festival Rock en Seine, les frères Noël et Liam Gallagher se cognaient furieusement sur la tronche (preuve irréfutable d’intelligence et de diplomatie subtile) et le groupe Oasis se séparait comme ça, paf.
(Va falloir un jour faire une analyse de la poisserie un poil légendaire de Rock en Scène, entre l’annulation dernière minute d’Amy Winehouse 2 FOIS, cet épisode fraternel, donc et cette année, l’annulation coup sur coup de A$ap Rocky et Doechii, phénomènes Hip-Hop du moment qui devaient jouer le même jour sans parler du retrait de subvention stratosphérique de 300.000 Euros de la région Île de France pour avoir maintenu Kneecap, un groupe irlandais qui s’amuse à brandir des drapeaux du Hezbollah libanais sur scène…)
Le 27 Août 2024, mû d’amour et de liens familiaux par la fortune qu’ils pourraient en tirer, les guignols de Manchester annoncent leur reformation et une tournée dans la foulée qui devrait les amener jusqu’au 22 novembre à Sao Paulo. (Mais gageons que d’autres dates seront annoncées tantôt)
Autant abattre mes cartes tout de suite : je trouve que les frère Gallagher sont des gros clowns malpolis qui ne seraient rien sans les Beatles (comme beaucoup, me direz-vous, mais eux, c’est flagrant)
Mais je voulais profiter de ce petit événement dans le Landerneau musical pour parler de 2 des mes évènement de la musique et même de la pop culture préférés.
Le jour où un rappeur a éteint des rockeurs
2008.
La directrice de Glastonbury, festival anglais historique, annonce que Jay-Z sera le headliner de l’édition de l’année.
Le frère Noël, sobre et subtil, balance que le festival court à sa perte et que la tradition, c’est les guitares et un rappeur, c’est pas possible.
Jay-Z déboule donc une guitare à la main et reprend Wonderwall en chantant comme une casserole histoire de montrer que ouais, c’est un gros truc de rockeurs votre tube.
À ce moment-là, le Game est plié. Le public scande son nom alors qu’il a même pas chanté une chanson à lui. Derrière, il enchaîne sur 99 Problems avec un groupe dont l’orteil du batteur a plus de talent que toute la carrière d’Oasis mise bout à bout en y incorporant des riffs de AC/DC, Prodigy et Amy Winehouse.
KO technique. Il pourrait faire un drop mic et se barrer comme ça, avec 2 chansons dont une pas à lui que le public se dirait qu’il a vu le meilleur show de sa vie.
Un peu comme quand je l’ai vu à la fondation Vuitton…
Le jour où la paix gagnait un match de foot (entre la noble France et la perfide Albion)
2017
Le 22 mai. Un terroriste se fait exploser à la Manchester Arena à la sortie d’un concert d’Ariana Grande. 23 morts. L’enfer.
Le 13 juin, en match amical, la France accueille l’Angleterre au Stade de France, lui-même théâtre de l’horreur et du sang. En 2015, Wembley avait accueilli les bleus en chantant la Marseillaise dans un Karaoké géant après les attaques de Paris.
La Garde Républicaine accueille les trois lions au son de Don’t Look Back in Anger, devenu hymne de Manchester. Les supporters anglais s’époumonent, le public français soutient et le temps d’une chanson, deux peuples ont pansé leurs plaies mutuelles et ont montré que quoi qu’il arriverait, on gagnerait. (Parce que nous sommes plus libres, beaux et rigolos que tous ces gens qui pensent que la haine est une force.)
Liam, ému, dira que c’est une reprise de merde et qu’il a attendu que ce soit fini pour enfin regarder le match.
Noël, qui est parfois un peu moins bête que son frangin, invitera le guitariste à son propre concert au stade de France pour reprendre la chanson avec lui.
Alors voilà. Merci les frangins Gallagher. Pas pour votre œuvre. Mais pour ces grands moments que vous avez inspirés sans le vouloir.