jeudi 23 juin 2016

Streams of Whiskey / The Pogues




Vous savez ce qu'il y a de bien avec la pluie qu'on se colle maintenant depuis le 12 septembre dernier et qui nous fait croire qu'on est encore en Novembre?

Ben du coup, l'ami Supporteur Irlandais, quand il vient pour l'Euro chez nous, il est pas dépaysé.

Il retrouve l'ambiance de sa verte contrée avec ses moutons (il y a bientôt des élections) ses bières et ses whiskys, parce que bon, on peut se le dire, c'est pas la peur de mourir mitraillés qui nous empêche d'aller en terrasse, c'est la pluie, mais ça ne nous empêche quand même pas de boire des coups.
Et ses chansons.

Alors, détendu, le supporteur Irlandais devient, avec Picasso, Chagall, Le Grand Palais, l'Océan, les rousses, les oursons guimauve et les vinyles, une de ces choses qui font que la vie vaut la peine d'être vécue.

Parce que sous la pluie, l'Irlandais est le soleil.

Pensez donc, nous sommes à deux doigts de nous taper sur le coin du museau sans attendre qu'une guerre nucléaire ou un Djihadiste saoul décide de nous décimer et eux, les Irlandais, ils arrivent chez nous pour l'Euro avec leurs chants et leurs whiskys, boivent nos bières et nous rappellent que même devant du foot, la vie est belle.

EXEMPLES :

Lorsque l'un d'eux, certainement un peu trop amateur de nos bières et de son whisky marche sur une voiture et en enfonce le toit, ben hop, ils glissent des billets à travers les portières pour payer les réparations et tapent sur la carrosserie pour lui rendre son aspect.
La classe Irlandaise.



A bordeaux, ces farceurs, pour montrer qu'ils sont romantiques la bière à la main, se mettent à 850 pour chanter la sérénade à une jeune fille, pendant que votre Jules, Mesdemoiselles, il rouspétait devant Portugal - Autriche et l'inefficacité chronique de cette tanche de Christiano Ronaldo.
L'élégance Irlandaise.



A Bordeaux toujours, au petit matin, après avoir chanté, ils ramassent leurs poubelles et nettoient le parc où ils s'étaient installés. En chantant. Et une bière à la main
Le respect Irlandais.



Et enfin, puisque visiblement ils ont bien aimé (les bars de) Bordeaux, en prenant le Tramway, et puisqu'ils sont sensibles, ils chantent une berceuse au petit bonhomme qui est là avec son père et enguirlandent les gugusses qui font trop de bruit.
La Délicatesse Irlandaise.





Du coup, je suis fier qu'ils soient nos adversaires en 1/8ème de finale dimanche et je serai bien sûr dans un pub pour assister au match.
Mais mon coeur saigne aussi un peu, parce que soit ils perdent et je serai triste et leurs supporteurs partiront, soit ils gagnent, et je serai triste parce que la France aura perdu.

Amis Irlandais, je vous aime et bien sûr, vous revenez quand vous voulez. (non pas que je souhaite violemment que vous partiez Dimanche.) 
On chantera et on boira des bières. Et j'ai toujours dit que si vous n'aviez pas été aussi alcooliques, vous auriez dirigé le monde. Permettez-moi de me corriger.

Je crois que si nous avions tous bu et chanté comme vous le faites, nous aurions tous régné sur le monde ensemble et c'est bien la pluie qui nous aurait chassés de nos terrasses.

Thank you, guys!

lundi 6 juin 2016

Say it loud, I'm Black and i'm Proud / James Brown (Muhammad Ali, 17 Janvier 1942 - 03 Juin 2016)



Muhammad Ali est mort.

Un des plus grands philosophe du XXème siècle.

Oui, oubliez Deleuze, Heidegger, Jaspers ou Sylviane Agacinski, le verbe ne s'est jamais aussi bien exprimé qu'à travers la bouche d'un homme qui faisait parler ses poings.


Un homme qui un jour s'est levé et à coups de directs du droit et de paroles, a renversé à peu près toutes les barrières qui pouvaient exister. Non seulement pour lui, mais pour tous les noirs et pour la planète entière.

Comme je ne veux pas que ce blog finisse par ressembler à une interminable chronique nécrologique, en souvenir de The Greatest, nous allons nous lever et danser (avec l'aide du groove affolant de James, bien évidemment.)

Faisons simple, des mecs de ce calibre, il en existe un par siècle, à peu près.

Muhammad Ali ne boxait pas, il dansait.
Il dansait avec légèreté. Il volait sur le ring, esquivait, glissait et assommait.

Surtout, Ali se tenait debout et chacune de ses paroles, chacun de ses gestes, tout son corps, toute son âme le criait: I'm Black and I'm proud.

Et son verbe assommait plus que ses poings.

Un roi qui parle. Un verbe incarné, une parole de feu qui se gravait pour toujours dans le marbre de l'histoire et dans l'esprit des gens.

Car Ali ne parlait pas finalement. Il éclairait.

Noir et fier, il n'a jamais renié ses convictions.
Il a refusé de partir au Viet-Nam. ça lui a coûté son titre de champion du monde, son droit de boxer et sa liberté.
Il refuse les pronostiques qui annoncent qu'il va se faire réduire en bouillie par George Foreman à Kinshasa.
Foreman, un bulldozer humain, impitoyable puncheur invaincu à l'époque en 40 combats. Dont 37 KO.
Ce 30 Octobre 1974, dans la nuit Zaïroise, il refuse le destin qu'on lui promet et forge le sien à la 8ème reprise en terrassant son opposant.

Noir et Fier, il annonçait être le plus grand, le plus rapide, le plus malin et le plus beau.

Et il avait raison.

Il dansait sur le ring, il dansait avec les mots mais féroce, la vie lui a volé cette grâce.

Et Philosophe, encore une fois, il acceptera que son créateur le mette à l'épreuve physiquement et encore une fois, refusera que son esprit soit moins vif.

Il est le seul dont l'étoile sur Hollywood Boulevard est accroché sur un mur et non dans le trottoir. Parce qu'il ne voulait pas que son nom soit piétiné.

Parce qu'il était noir et fier.







































Une dernière fois, en hommage au Greatest, dansons.