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mardi 6 mai 2025

Long Promised Road / The Beach Boys






 "Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles."

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Dis donc, gros, cette pensée de youtubeur, elle t'est apparue en épiphanie la veille de faire le El Capitan sans corde et à mains nues ou avant de reprendre une troisième fois des nuggets de poulet à la sauce (très) piquante ?

Non parce que d'accord, c'est bien beau de prendre des airs pénétrés et de balancer des phrases, comme ça, les yeux plissés à regarder au loin pour faire le malin, mais bon c'est pas forcément parce qu'on se décide comme ça un matin (sans même un petite gueule de bois pour excuser une décision qui sera forcément regrettée dans quelques heures) à faire un truc (genre escalader les 900 mètres de granit lisse du El Capitan sans assurance ni foi en l'avenir) que ça devient soudainement facile et à l'inverse, ce n'est pas parce que l'audace nous pousse à reprendre une troisième fois de la nourriture hasardeuse et épicée qu'on a fait un bond gigantesque dans le grand steeple-chase de la vie.

Je le vois bien, Sénèque, avec sa toge et ses tongs, au pied d'un miroir de pierre à se gratter la tête en regardant au loin (les yeux plissés) et à décider qu'après tout la notion de difficulté n'était que dans la tête, bande de zouaves. Et je vous laisse avec ça, analphabètes. Je retourne penser autour d'un bon buffet à volonté.
Je le vois bien le penseur, toge relevée sur ses sanitaires de marbre à se dire que ce 37ème nugget de pouletolis à la sauce pimentoros était bien audacieux et que certes cette pétarade intestinale était fâcheuse, mais qu'il avait vaillamment appliqué son épiphanie reçue ce sobre matin en regardant le El Capitan (les yeux plissés).

Et je vous vois venir. "Halala Moyen, tu es vraiment de mauvaise foi; toujours à chercher le bon mot, toi aussi. Sénèque se voulait inspirant, c'est une allégorie du courage et en plus, il n'avait pas randonné la paroi du El Capitan, et encore moins en free solo et ne pouvait, du coup, relativiser la dangerosité (principalement intestinale) des nuggets de poulet à la sauce piquante."

Et je vous répondrai que déjà, oui, je suis de mauvaise foi, évidemment et ensuite, moi aussi je peux plisser les yeux et balancer des phrases inspirantes, comme ça, au pif genre "Ce n'est pas parce que Dieu n'existe pas que le monde va mal, c'est non seulement parce qu'il existe pas, mais qu'en plus, parce qu'il est cruel" et vous me répondrez alors que déjà oui, c'est évident, et ensuite que quand même, tout est question de point de vue.

Et c'est justement, je trouve, ce dont manquent ces phrases de postérité, sentences motivantes et sensées élever les imparfaits que nous sommes. De point de vue.


Malgré tout le respect possible pour l'homme gigantesque, l'admiration, les louanges, ben je me dis quand même que Nelson Mandela, il devait être fatigué, non, quand il a dit "je ne perds jamais. Soit je gagne, soit j'apprends." ?

Ben vous êtes gentil monsieur Madiba, mais le pauvre gugusse qui mangeait un 6-1, 6-2, 6-0 en 34 minutes à Roland-Garros contre Nadal, ben il a sans doute surtout appris qu'il est un gros guignol et devrait peut-être envisager une reconversion dans le curling ou le lancer de javelot. On a vu mieux comme mantra positiviste.


Effectivement, le mot peut être puissant et les phrases jolies et ce verbe, qui a libéré des peuples et protégé des faibles, peut nous animer, insuffler une force ou une philosophie.

Mais l'acte, le grand saut ou la simple poignée de main ont autant d'importance. Car transformer son quotidien se fait en écrivant sur des murs mais aussi en essayant de vivre sans tomber, mais surtout sans chercher à faire tomber les autres.



Tiens et vous me convoquerez aussi le gugusse qui a dit ""femme qui rit, à moitié dans ton lit",  j'ai deux mots à lui dire...


(Note du Moyen Auteur : Ne vous y trompez pas. Loin de moi l'idée ici de jouer les philosophes ou de dénigrer les grands hommes. Au contraire. Les personnes citées précédemment sont bien plus brillantes que moi. Evidemment. Je ne suis pas très intelligent, je le sais. Mais je me bats un peu. Et je suis curieux. Et puis après tout, à jouer les diseurs de citation, je pourrais vous dire que dans la lutte contre la morosité, tous les Moyen(s) sont bons. Surtout un...)









































dimanche 22 mars 2015

La Complainte du Progrès / Boris Vian




Pour s'affranchir de la servitude, l'homme a mis au point de nombreux stratagèmes, plus ou moins ingénieux au fil du temps.

Comme la roue, pour transporter des choses plus lourdes que lui, le gourdin, pour affiner sa diplomatie et le décapsuleur, pour arrêter de s'exploser les dents.

Malin, l'Homme.

C'est donc fidèle à cette tradition de lutte contre l'effort et la relouterie du quotidien que j'ai décidé, moi aussi, de faire un pas dans le futur, d'embrasser le progrès et de faire confiance à la science pour faciliter ma vie et alléger mes épaules frêles.

J'ai déjà un décapsuleur, je vous rassure. Et j'ai un usage plutôt modéré du gourdin.

En revanche, je connaissais les vicissitudes des lavandières, le dur labeur du lavoir, la galère du linge sale et les tours de reins à porter ledit linge sale au lavoir moderne.

Les lavomatics.
Où je croisais des familles, gosses emmitouflés dans le dos des mamans inclus, des étudiants, des clodos qui se protègent de la pluie et du froid, des camés en pleine descente, des gens saouls et des princesses d'Afrique belles comme la reine de Saba qui se préparaient pour les sorties du week-end.

Bref, des gens. Plein.

Mais la technologie nous sépare, finalement, puisque dans mon ascension libératrice, j'ai fait l'acquisition de mon nouveau pote:

Une machine à laver.

Hello, Buddy !


Une machine à laver qui me permet d'éviter les corvées et les douleurs lombaires, qui me permet d'utiliser mon décapsuleur pendant que mon linge se fait des tours de manège, une machine à laver qui m'économise ces incessants aller-retours entre le lavomatic et mon 6ème étage sans ascenseur.

Mais une machine à laver qui m'a éloigné des reines de Saba et de leurs sujets.




vendredi 21 mars 2014

Romance / Beth Gibbons




Oui, alors là, il va falloir m'expliquer.

Pourquoi, dans les films, le moindre petit évènement banal du quotidien devient tout de suite terriblement romantique et vous emporte dans une tempête de bonheur où vos larmes coulent à torrents, vous fait dire que "ouais, la vie est belle, bordel" et ne révèle finalement qu'une seule chose en vous: la jalousie?

Prenez par exemple un simple visite au fast food du coin dans le chouette film Chungking Express de Wong-Kar Wai :



Une jolie fille, un beau garçon, une belle photo et une musique magnifique et hop, commander une salade du chef après une soirée de beuverie son travail devient la chose la plus romantique du monde.

Du coup, mercredi soir, moi aussi je suis allé me chercher un Kebab près de chez moi.

"Bonjour, salade-tomate-oignon?"



Forcément, tout de suite, le romantisme s'évanouit et même si le gentil monsieur qui m'a servi arborait une fière et superbe moustache, je dois avouer que c'était nettement moins sexy et nettement pas juste.
Surtout que Cheb Mami, c'est pas les Mamas & The Papas.

Bon, ce n'était qu'un premier essai finalement et des kebabs dans mon quartier, il y en a des milliers donc qui sait, peut-être qu'à force de tous les faire, je finirai par tomber sur Scarlett Johansson qui fait griller de la viande en écoutant les Mamas et les Papas.
(mais comme j'en aurai testé 780 avant, je risquerais malheureusement d'afficher 280 Kilos sur la balance, ce qui n'augmentera pas mes chances de rencontrer l'amour, le vrai en disant "sans oignons s'il vous plait" afin de sauvegarder mon haleine de viles émanations de poney mort. Décidément, tout est vraiment question de timing.)


Dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind du génie génial Michel Gondry, les trains de banlieue sont presque vides et on y croise de jolies filles aux cheveux bleus qui viennent comme ça, spontanément, pour vous parler alors que vous avez un bonnet sur la tête.
Et que ça parle de couleurs de cheveux et de métiers bizarres (est-ce que donner des noms de couleur de cheveux comme "green revolution" est un métier?) et que la fille s'appelle Clementine et on chante et la vie est jolie.



Forcément, dans mes trains de banlieue à moi, déjà, on est beaucoup plus.
A peu près la population de la Suisse réunie dans un wagon.
Ensuite, il n'y a pas de fille au cheveux bleus. Il y a des monsieur en costards qui suent abondamment et collent leurs aisselles sur mon pif, il y a des jeunes qui écoutent de la musique très fort, ce qui ne serait pas très grave si elle était plutôt bonne, il y a des poussettes, des caddies, des valises, des touristes perdus qui découvrent que pour admirer les beautés de Paris, il faut passer par La Courneuve au milieu de la population Suisse en sueur réunie dans un wagon.


Dans Garden State, lorsque l'on attend le docteur, on attend avec un chien d'aveugle qui onanise votre genou et Nathalie Portman avec des gros écouteurs sur la tête. Ce qui est pas mal, vu que les filles qui ont des gros écouteurs sur les oreilles pour écouter leur musique, c'est une des choses les plus jolies que Dieu ait créé, avec les couchers de soleil et la bière.







Du coup, je suis tombé malade et je suis allé voir le docteur.
J'ai attendu avec plein d'autre gens malades aussi et qui ne donnaient pas du tout envie de partager leurs microbes en chaussant leurs écouteurs pour écouter leur jolie musique ou de parler directement et franchement de névrose, de sociopathie, d'écoulements nasaux, de maladie mentale et de pathologies infâmes en se disant qu'on va de toute façon passer le reste de notre vie ensemble, donc autant vivre dans une intimité posologique tout de suite.
Et dans la salle d'attente, mon médecin a eu l'idée géniale de passer radio Chopin.
Du coup, on est tombé sur la marche funèbre.

Alors si je fais le bilan, je pourrais dire, agacé, que le films mentent. Et je me répondrais que c'est pour ça que je les regarde.


































Pour donner des idées.

mardi 18 mars 2014

Good Times, Bad Times / Led Zeppelin



"La vie, c'est comme le Rugby" disait Nietzsche. (ou moi-même, je ne suis plus bien sûr.) 

Et il (je) avait raison.
Il faut courir, prendre des coups, boire des bières, porter des shorts, prendre surtout des coups et à la fin, on se rend compte que la marge d'erreur est tellement faible qu'on a couru des kilomètres avec des shorts en prenants des millions de coups pour perdre de deux points.
Parce qu'on est arrivé deux secondes trop tôt ou un pas en retard.

Hier, par exemple, comme les journaux parlaient plus de circulation alternée que de Crimée, de Venezuela, de politique, de violences en Algérie, d'essais de missiles en Corée du Nord et de mon nouvel appartement réunis, je me suis dis que ce devait être un évènement d'une importance à la limite du planétaire et j'ai décidé que j'allais pour une fois avoir un coup d'avance.

J'avais donc décidé de chiper toutes les plaques minéralogiques paires (qui étaient autorisées à rouler le lendemain, soit aujourd'hui. Oui, il faut suivre, même vous les deux du fond!) pour les revendre 1 million de dollars pièce et ainsi bâtir mon empire, ma fortune et sauver la France d'une guerre civile.

Mon idée était géniale.

Jusqu'à ce que la mesure soit abandonnée le soir même.

Super, Moyen.

Et puisque tout est question de timing et de détails, il n'y a pas que les métros, les matchs ou les gâteaux que l'on rate pour deux minutes de trop.

Pensez à ces apéros d'où vous êtes partis trop tôt, à cette page oubliée lors des révisions et qui vous a fait rater votre interro, à ces trois centimètres trop à droite lorsque vous marchiez qui vous ont fait viser un étron canin, mais aussi ce petit pas de moins qui vous a évité de finir écrasé sous un semi-remorque, cette goutte qui a fait déborder le vase, et ce clignement de paupière qui vous a fait rater un sourire ou un regard.

"La vie, c'est comme le Rugby, faites gaffe, vous avez beau boire des bières, à la fin, pour deux centimètres, vous perdez de deux points."
Also spracht Zarathoustra.
Ou Moyen, je ne sais plus bien.

dimanche 9 février 2014

Home is where the Hatred is / Esther Phillips




Si dans la lutte contre le quotidien, tous les Moyens sont bons, dans la lutte pour trouver un appartement aussi.

Oui, amies, amis, fidèles lecteurs et trices, Scarlett, j'ai décidé de déménager.

Il faut dire, à force d'entasser des conneries d'accumuler de l'expérience, la vie dans mon appartement commençait sérieusement à ressembler à ça:
 (Franquin, génie absolu.)

"Moyen était parti chercher un disque. C'était il y a 3 jours."


La recherche d'un appartement à Paris peut parfois s'apparenter à la chasse au fauve.

Vous êtes dans un territoire hostile, laissé à vous-mémé, sans arrêt aux aguets, prêt à fondre sur votre proie et surtout, vous avez plus de chance de croiser des hyènes que de majestueux Tigres du Bengale.


Vautours moisi persuadés qu'ils sont assis sur des mines d'or et proposent des taudis à des tarifs prohibitifs.

Dis comme ça, ça ne donnerait pas envie de s'installer à Paris ni de déménager une fois que vous avez trouvé votre clapier.

Oui, sauf que là, il fallait.

Il fallait pour mon intégrité physique (mourir enseveli sous un tas de disques, livres, comics et films bizarres peut s'avérer un poil romantique mais c'est surtout affreusement idiot. Autant mourir vieux et en bonne santé dans un lit.) et pour mon équilibre mental (vivre dans un tas de disques, livres, comics et films bizarres peut s'avérer un poil romantique, mais ça empêche de voir où on marche et surtout, ça empêche de se rendre compte de ce qu'on a vraiment. Autant voir où on marche en admirant ses collections.)

Il fallait pour renouveler cet air vicié et me désengluer.

Parce qu'à force, je finissais par étouffer, étriqué dans trop peu de mètres carrés.
(vous me direz, il y a un aspect pratique, puisque je pouvais cuisiner en même temps que je me lavais les pieds.)

Les tigres ne sont beaux qu'en liberté.

Je suis donc lancé comme un acharné à la recherche de mon gibier et, sentant le vent violent de mon karma bancal tourner, je me dis que je vais avoir un beau trophée.

Pour vivre comme dans une comédie musicale.







mercredi 3 juillet 2013

Play in the Sunshine / Prince



Pour mon anniversaire, j'ai décidé de faire une pause dans mes visites de jolies villes et de partager avec vous un moment fantastique comme le quotidien peut vous en offrir et en même temps de vous présenter la fille la plus cool / chouette du monde que je risque un jour de demander en mariage.

Cette chouette fille en question s'appelle Christina, elle travaillait sur une voiture (une mécano? Je suis amoureux! Viens Christina, retapons ensemble une Ford Mustang et partons à la mer...) lorsqu'elle a eu le pied écrasé par le disque de frein alors que la voiture glissait des crics sur lesquels elle était posée.

Son pied gauche s'est nécrosé et elle a décidé de se faire amputer.

Et apparemment, Christina elle a le moral puisqu'elle met des jolies baskets sur sa jolie prothèse en fibre de carbone.

Et comme elle est chouette et cool comme je vous l'avais dit, elle se fabrique une prothèse en LEGOS.

La prothèse la plus classe du monde.


Déjà, je ne vous raconte pas comment voir ces petites briques multicolores (quadricolores dirait ma Frangine-Magnonne) résonne en moi.
J'ai encore des millions de pièces qui doivent prendre une place énorme dans le grenier de mes parents et qui en prenne une encore plus grande dans mon coeur, avec lesquelles j'ai construit, démonté, remonté, imaginé des centaines de trucs improbables.

Alors forcément, quand je vois ça, c'est une véritable madeleine de Proust, doublée d'une admiration absolue.

Voici une jolie jeune fille qui surmonte son handicap en en faisant un terrain d'expression et de créativité et qui fait preuve d'un recul et d'une philosophie incroyables pour littéralement jouer avec sa jambe amputée.

Vous vous souvenez quand je vous avais parlé de cette fille qui s'entendait pour la première fois?
(mais si, souviens-toi, on avait écouté du Billie Holiday, c'était  )

Ben Christina, elle me fait le même effet.
Elle m'émeut parce qu'elle est courage et parce qu'elle envoie voler les merdes du quotidien pendant 5 minutes.
Elle crée un moment épatant en même temps qu'un objet orthopédique à base de briques en plastique.

Elle a raison.
La vie est un jeu, alors profitons-en.

(et j'en profite pour vous souhaiter à tous un très heureux non-anniversaire.)





lundi 20 mai 2013

Tiger Mountain Peasant Song / Fleet Foxes



La vie est faite de moments magique.

Il suffit d'ouvrir les yeux et de savoir les reconnaître.

Comme par exemple lorsque, lors d'un voyage à Lyon, capitale des gaules, des passages secrets et du saucisson, je revois des amis que je n'avais pas vu depuis encore plus longtemps que la saison des pluies qui nous frappe actuellement.

Et que l'on reprend, l'air de rien, des conversations vieilles de 10 ans comme si elles avaient eu lieu hier.
Et qu'ils vous présentent avec tout leur amour et un regard de fierté ce bout de chou de (presque) 2 ans, belle comme un coeur et malicieuse, qui vous check le poing avec la classe d'Eminem et balance la pluie aux ordures avec son rire.

Les familles sont de la magie.

Lyon est donc une ville très chouette, même sous la pluie avec ses fleuves, ses ponts et ses saucissons.

Et malgré les averses et le vent, la roue voilée de mon destin bancal a décidé, pendant 5 minutes, de tourner dans le bon sens.

Il y a un parc gigantesque. Un central parc, presque, mais avec un Zoo.
Il y a des canards en liberté, des daims et des oiseaux et plein d'autres animaux exotiques et jolis.

Et alors que nous courions marchions sous la pluie avec Hobbes, la roue voilée de mon destin bancal a décidé pendant deux secondes d'arrêter de me faire des blagues et de me faire tousser comme un tuberculeux.
Le soleil s'est montré, a épousseté quelques nuées et alors du fond d'un bosquet, parce qu'il est fier et beau et qu'il voulait le montrer, un tigre est apparu et s'est un peu promené pour qu'on puisse le regarder. (je dois avouer qu'à ce moment, j'ai eu du mal à faire croire que mes yeux étaient encore mouillés de la pluie.)

Le Tigres sont de la magie.

Un vrai tigre, comme on en voit dans des jungles mauves, comme ceux que l'on finira par faire disparaître à force de réussir à tout bousiller.
Parce que quand tout sera fini, quand il ne restera rien d'autre que la cendre et le goudron et plus de tigres, il ne nous restera que des regrets idiots.
Mais le tigre, lui saura que jusqu'au bout, il a été fier et beau.


Et si le voir dans un enclos, loin des ses empires et de ses sujets et de l'ombre de sa jungle peut rendre triste, le tigre ne se formalise pas, parce qu'il sait que même derrière des barreaux, il est fier et beau.

Et je suis sûr que pendant qu'il se montrait, puissant et serein, il voulait me montrer qu'en fait, être fier et beau, c'était facile.

Il suffit de le savoir.
.




Cette photographie est dédiée à ceux qui bousillent tout.
Car vous ne serez jamais fiers et beaux, vous n'êtes que cendres et goudron.

jeudi 10 janvier 2013

We all gotta Go Sometimes / Joe Hill Louis



Nous partirons tous un jour.

Sous cette banalité évidente se cache l'envie folle de salir ses souliers sur la poussière des routes en tendant le pouce en l'air pour arrêter une voiture qui nous amènera à la prochaine ville.

Car l'important n'est pas de savoir où l'on va, mais d'y aller.

Aller au bout des sentiers et derrière les barrières, enjamber les ruisseaux, compter les étoiles, partager un verre et refaire ses lacets.

Car l'important n'est pas de partir pour ce que l'on quitte mais d'y aller pour ce que l'on veut rencontrer.

Alors y aller au son d'une guitare du sud des Etats-Unis, ça donne encore plus de saveur au voyage.

Et en attendant de frapper le chemin de mes souliers sans lacets, je frappe le sol de mon appartement au son de cette jolie chanson.

mardi 6 novembre 2012

Time after Time / John Coltrane



J'ai entendu cette merveille ce matin à la radio et je me suis arrêté.

J'ai envoyé bouler 10 minutes de mon quotidien réglé comme un micro-processeur suisse, je me suis recouché, parce que quand même, quand on entend des morceaux comme ça, faut pas déconner, faut les écouter et je me suis rappelé que je n'avais toujours pas fait la moitié des choses que je pensais accomplir une fois arrivé à mon âge.

Et là, je me suis dis que ben j'en n'avais rien à glander.

Que j'avais quand même fait des tas de choses drôlement chouettes dont je ne pensais pas accomplir la moitié une fois arrivé à cet âge.

Et je me suis gardé ces 10 minutes de jolie musique, la fenêtre ouverte, allongé sur mon lit en buvant mon thé.

Parce que courir ne fait pas gagner du temps.
Le temps ne se gagne pas en fait.
Il se prend.







(bon, après j'ai couru dans la rue pour ne pas rater mon RER, mais ça valait le coup.)

jeudi 18 octobre 2012

Melody Cool / Mavis Staple (Feat. Prince)




Je ne sais pas vous, mais moi, quand le temps devient nucléaire et que la misère du monde devient de la pluie et trempe mes soulier, j'ai rapidement envie de:

A: Prendre une tangente supersonique, traverser un hémisphère et profiter d'une retraite anticipée dans des îles lointaines de sable blancs, vers les Marquises ou un quelconque récif de corail perdu dans le Grand Pacifique, bercé de musique Mélanésienne, du murmure des vagues, du parfum des colliers de fleurs que des créatures splendides, souples et douces comme du velours viendront me glisser autour du cou pendant que mes doigts se perdront dans leurs cheveux. (si en plus, il pouvait y avoir des Tigres du Bengale perdus au fond d'une jungle mauve, ce serait le Loto.)

B: Rester au fond de ma couette. Feindre la maladie grave et hautement contagieuse, couper mon téléphone, regarder des films qui font rigoler (Woody Allen, The Party, quelques Jude Apatow et Papy fait de la Resistance en boucle. Avec des chips.) Refuser tout net d'affronter ce monde qui fait rien qu'à pleuvoir comme une ordure et chercher à me piquer ma casquette et rester dans le mien, où les annonces des marabouts du XVIIIème arrondissement sont des oeuvres d'art exposées au public, où les disques s'entassent et les livres gambadent joyeusement.

C: Avoir un parapluie pour en échanger un petit coin contre un coin de Paradis

D: Avoir un Ipod qui vous connaît...
En partant travailler ce matin, ronchon comme une teigne, à rouspéter après tout, tout le monde et me faites pas chier tas de con, mon Ipod, bouclier ati-émeute et gilet pare-balle de la vie, qui me connaît rudement bien a eu l'ingénieuse idée de me passer cette chanson dans les oreilles.
Je l'ai écoutée 16 fois d'affilée, j'ai laissé mes pieds glisser sur les marche-pieds, j'ai presque souri, j'ai discuté avec le taxi qui m'emmenait dans les rues de Paris sous la pluie (et lorsque ce même taxi est tombé en panne au beau milieu d'une rue à sens unique -modeste mésaventure qui bien évidemment ne pouvait tomber que sur moi vu que c'est mon karma- je n'ai même pas flippé. Même quand le chauffeur a tapé sur son tableau de bord pour redémarrer.)

Je n'étais pas sur une île perdue où l'on ne sent que les embruns et les fleurs de tiaré, où les feulements des tigres venus de la forêt épaisse vous rappellent qu'ici, il n'y aura jamais de voitures.
Je n'avais pas de parapluie paradisiaque, ni de bouillotte sous ma couette.

Mais ce matin, j'ai bronzé des oreilles et je me suis dis que cette journée allait groover.

(bon, après je suis effectivement arrivé au boulot et mon enthousiasme débordant s'est écrasé comme un vieux flan.)




jeudi 23 août 2012

With My Own Two Hands / Ben Harper



Aujourd'hui, dans mon RER, je regardais par les fenêtres les champs de grues de la Plaine Stade de France, parce que je trouve ça joli les grues. On dirait de grands dinosaures las qui se traînent pour porter des tuyaux et du béton.

Je regardais les chantiers qui explosent un peu partout, les mains de travailleurs qui s'affairent, serrent des boulons, conduisent des machines et soudent des tubes.

Et j'ai pensé à ces gens qui allaient à Aulnay, comme tous les jours, qui revenaient peut-être de vacances, avec encore du sable dans les mains.

Des mains esquintées, usées sur des machines-outils et des postes automatisés.
Des mains de soudeurs, mécanos, d'ouvriers, qui ne s'useront bientôt plus dans leur usine.

Combien de gestes répétitifs ont-elles répétés?
Pour combien de pots de départ ont-elles levé des verres?
Combien de fois ont-elles ouvert des casiers, des portes et éteintes des lumières?
Combien de barres de RER ont-elles agrippées?


Je pensais à ces gens que je ne connais pas, mais que je ne verrai plus, dont je n'observerai plus les mains calleuses accrochées aux barres des wagons.

Aujourd'hui je me suis dit qu'à Aulnay, des mains allaient bientôt arrêter de s'activer, parce que ce sont leurs propriétaires qu'on a traité comme des outils.











Et moi.
Moi, aujourd'hui, je continue d'utiliser mes mains.
Pour une horloge en formica vert à réparer et un projet à terminer.




mardi 7 août 2012

Easy Come, Easy Go / Bobby Sherman



Puisque la vie ne fait rien qu'à mettre des bâtons dans les roues, par exemple en construisant des immeubles de 6 étages avec ascenseur mais en faisant tomber les ascenseurs en panne pour une durée indéterminée ou en alors en inventant (sans doute un soir de cuite) la gastro les soirs de rendez-vous galant et l'envie très forte d'aller aux urinoirs alors que vous êtes confortablement installé dans votre fauteuil, que la lumière vient de s'éteindre et que le générique d'Autant en Emporte le Vent illumine l'écran de son technicolor majestueux, des publicitaires et des as du marketing on inventé le concept de "facile"

Un régime? Perdre 25 kilos en trois semaines juste avant l'été? -Facile. suivez notre régime facile!

Une rencontre? Trouver l'âme soeur, l'unique, la vraie, celle qui donne envie de chanter le matin et de se coucher tôt le soir? -Facile. Insrivez-vous sur trouverlâmesoeurluniquelavraiecellequidonneenviedechanterlematinetdesecouchertôtlesoirfacile.com

Un crédit? Racheter Universal Studios ou Apple, financer l'achat d'une Ford Mustang avec un apport négatif? -Facile. On vous attend chez desousfaciles.


Mes amis, écoutez bien mon conseil:

Quand la vie, cruelle enchanteresse des bois maudits et ses experts en marketing vous promettent richesse, gloire, fortune, régimes, crédits, rencontres et utilisation de machines complexes comme des têtes thermonucléaires.

Mais tout ça, facile.

Ayez confiance.

Sauf quand elle vous promet une ouverture facile sur votre emballage de charcuterie.




dimanche 24 juin 2012

Find My Way / Amp Fiddler




J'essaye de me trouver un talent qui doit forcément être là, bien caché quelque part, n'attendant qu'une occasion pour surgir, féroce et déterminé et me mener avec fracas, tambours et trompettes dans le monde impalpable et certainement magnifique des magiciens de la vie.

Je me suis alors entraîné.

Je voulais avoir le talent de Tom Waits, mais je n'ai eu que la cirrhose. Alors j'ai arrêter de râler des choses que je croyais poétiques. (mais je continue de siroter du Whisky.)

Je voulais avoir le talent de Bill Watterson, mais je n'ai eu que des ampoules aux mains. Alors j'ai arrêté de gribouiller.

Je voulais avoir le talent de Paul Auster ou Michel Onfray, mais je n'ai eu que des fautes d'orthographe. Alors j'ai arrêté d'intellectualiser.

Je piocherai donc dans les quelques talents que je me sais posséder, comme décapsuler des bières avec à peu près n'importe quoi, réciter par coeur les dialogues des dents de la mer, brancher des prises électriques et monter des meubles ikea, aimer le whisky, me perdre en ville, arriver à l'heure et retenir tout ce qui est improbable et inutile plutôt que les informations intéressantes et les textes qui font penser (ou pleurer)


Mais finalement, dans cette quête, je ne suis pas si mal loti.

Regardez Yannick Noah, il voulait le talent (relatif) de Bob Marley, il n'a eu que la coiffure sale et l'intellect suraiguisé du fumeur de joints. Mr Noah, vous devriez arrêter de chanter. Et de parler, par la même occasion.






mardi 10 avril 2012

Little Things / Phillip Mitchell



Ce qu'il y a de plus beau dans la vie, ce sont les petites choses, comme la joie de manger ses frites avec de la mayonnaise, l'odeur du whisky, mettre une paire d'Adidas Superstar pour la première fois, découvrir une nouvelle chanson,  voir passer des bateaux et prendre celui qui relie le cinéma Quai de Seine au cinéma Quai de Loire, traversée épique de presque 2 minutes.

Finir les mots fléchés du 20 minutes et le sudoku pendant la pause de déjeuner, voir une rue avec un joli nom comme la rue du pôle nord, à côté de chez moi, s'arrêter sur un banc dans un parc à Télégraphe en se disant que gardien de square doit être un bien joli métier.

Caresser un chat, entendre une machine à écrire par une fenêtre ouverte comme l'autre jour alors que le ciel était gris, voir des étincelles de soudure sur un chantier ou trouver un journal sur un siège de métro.

Regarder bouillir l'eau des pâtes, tomber par hasard sur un dessin animé de Chuck Jones, ouvrir une boîte, ou avoir un coup de fil que l'on attendait pas.

Ce sont ces petites choses que j'aime.

Car elles aident à les voir en grand.


lundi 19 mars 2012

Numéro Spécial. 600ème Chanson du Jour.

Alors la voila cette 600ème chanson du jour.


En 600 chanson (presque 4 ans) il m'en est arrivé des choses.
Des biens, que j'ai voulu partager, et des moins chouettes, que j'ai racontées aussi car ça fait partie de la vie.


Et si je suis arrivé à 600, amis lecteurs/auditeurs, c'est parce que j'ai des amis en béton armé qui chaque jour me donne l'envie mais aussi une vie en mousse humide qui chaque jour me donne l'inspiration.


Mais si je suis heureux d'être passé par ces 600 c'est surtout parce que quand parfois la vie ressemble à une serpillière moisie oubliée au fond d'un seau, parfois il suffit d'une chanson, d'un p'tit texte et de ses amis pour se dire que demain, elle ressemblera à du Chagall, du Paul Mac Cartney ou à un passement de jambes de Zinedine Zidane, un Picasso ou un Chameau Sauvage.


Quelques jours d'angoisses c'est bien peu finalement face à 600 chansons qui me rappellent pourquoi la vie vaut la peine d'être vécue.


Et comme je le disais, celle-ci ne sera pas la mienne (car j'en ai fait 599 autres) mais la vôtre.


Alors je résume.


On m'a dit plein de choses gentilles, on m'a encouragé et donné envie de continuer.
Ici ou sur la meeeeeeeeeeerveilleuse page Facebook de la chansondujour


Et on m'a fait découvrir des chansons.


Alors je commence avec Wishing de Edo G and Masta Ace, que je ne connaissais pas et qui, il faut bien l'avouer, remue l'Ipod le matin en allant travailler et le soir en allant se coucher.


Une preuve supplémentaire que non, le hip-hop n'est pas qu'une musique de sauvage désarticulé et que oui, le rap peut faire réfléchir en même temps que danser.





(Merci Mement0o)


Et on m'a aussi fait découvrir des tricoteurs de Guitares avec des voix de Gospels:





(Merci Hélène)


Et mon ami Trent, qui me connait décidément très bien m'a appris que le twist chanté par des (jolies) rouquines, c'était drôlement chouette...





(Merci Trent.)


Sinon, certains d'entre vous se sont rappelé du Samedi 13 Février 2010 et ça m'a touché.


Certains on découvert Georgie Best, mon autre héros avec Mohammed Ali, Michael Jordan, Zidane et King Canto. Et Laird Hamilton et j'en suis heureux.


Et ils m'ont remercié pour certaines chanson que je leur ai fait découvrir comme celles de The Streets, qui, admettons-le une bonne fois pour toute mérite un bien plus grand succès, une chanson sur les Barbecues , et c'est vrai qu'il n'y a pas assez de chansons sur les Barbecues ou alors Mayer Hawthorne.


Mais c'est moi qui vous remercie pour venir ici découvrir ce que j'écoute et ce que je vis.


On m'a félicité pour aimer Bruce Springsteen, ce à quoi je répondrai que finalement c'est facile de l'aimer parce qu'il est grand, parce qu'il est le Boss, parce qu'il est l'Amérique qui chante et se lève et parce qu'il est la musique.


Un (ex) homme à dreads sur le crâne s'est souvenu de son départ et je me suis souvenu que je l'attendais.


Cette 600ème chanson du jour était pour vous parce que c'est vous qui avez fait les 599 autres.


Comme je ne veux pas jouer les mégalos qui étalent, je vous invite à lire dans les commentaires de la 599 ème chanson du jour les gentilles choses qu'on ma dite, les jolies musiques qu'on m'a présenté et je retourne à mon Ipod et à ma vie.


600 chanson, ce n'est pas grand-chose finalement.


On se retrouve pour la 1000ème.
Et avec de la chance, je la partagerai avec vous en live, autour d'un verre ou d'une piste de danse.






Encore une fois, Merci et n'oubliez pas: 


Il ne faut pas s'empêcher de vivre par peur de ce qui pourrait vous arriver. 


Et pour ça, la musique peut vous aider.

lundi 13 février 2012

None of us are free / Solomon Burke



Parce que pendant que nous plaignons dignement les enfants soldats ou des bidonvilles de Jakarta, pendant que nous hurlons notre colère devant le traitement des ouvriers des mines de sel de Pologne ou d'Azerbaïdjan, pendant qu'indignés nous nous cachons derrière le commerce équitable pour soutenir le paysans Guatémaltèques, chaque jour, automatisés, nous nous levons à heure fixe pour effectuer le même trajet qui nous mènera vers les mêmes tâches avant de nous rendre aux mêmes réflexes conditionnés que nous effectuons machinalement avant de dormir.

Et oui, nous pouvons néanmoins nous estimer heureux.










































Et sur une note plus légère, aujourd'hui 13 février est l'anniversaire de mon amie Blondie pas la chanteuse à qui je souhaite une excellente 24ème année. En chanson. (Avec Blondie la chanteuse.)

mercredi 25 janvier 2012

I don't care if the Sun don't Shine / Patti Page



Oui, je m'en fiche si le soleil ne brille pas.

Je m'en fiche de la pluie froide qui tombe en ce moment (et rallonge fâcheusement les jupes des filles.)
J'oublie qu'il y a le métro avant le boulot. Et après le boulot.

J'arrive à ne sérieusement pas penser à mes lacunes évidentes en matière de sociabilité.

Je n'imagine plus un monde sans tigres du bengale ni baleine ou ours polaires.

J'oublie le boulot.

Je m'en fiche de ne plus avoir de bière dans mon frigo.
Ni de saucisson.

Je ne prête même plus attention aux représentants de la maréchaussée qui me contrôlent dans la rue, aux détrousseurs potentiels qui me suivent dans le métropolitain quand je pars vers l'inconnu(e), mes pas rythmés par des chouettes airs de guitares et aux névrosés qui m'accostent pour me dire pour qui voter. (je répète, votez bien, votez rien.)

Je ne relève pas quand on me traite de Dawson.

Je ne relève pas quand quand on ne me répond pas.

Je m'en fiche que le soleil ne brille pas.

Je cherche la chaleur ailleurs.

Et je crois que la chaleur m'a souri.



jeudi 12 janvier 2012

Wonderful / Brian Wilson



Alors oui, certains veulent planquer le Général Bigeard (grande figure de Toul c'est cool, le Général. D'ailleurs il a même une avenue à Toul c'est cool, c'est l'avenue où il y a le Cora. Pour ceux qui connaissent pas, le Cora, c'est comme Carrefour sauf qu'on entend l'accent lorrain à la caisse.) au Panthéon,  l'essence va bientôt se compter en carats et non plus en litres,  la mer ressemblera bientôt à une grosse flaque de pétrole, Yannick Noah et Christophe Maé vont continuer de faire des albums, le nationalisme triomphant et les lettres de délation anonymes vont redevenir tendance (va falloir se tenir bien à droite, les enfants...) les 17m2 à Paris se loueront pour à peine un SMIC et Burger King ne reviendra pas en France.

Mais sache, ami lecteur, que malgré tout, la vie est belle.

Les Nymphéas de Monet sont toujours aussi beaux au musée de l'Orangerie.
La mer n'est pas encore une grande flaque de goudron.
Les étoiles ne sont pas éteintes.
Les bars ne sont pas fermés.
Les images de Mohammed Ali dansant sur un ring, de Pelé, Zidane ou Cantona dansant sur du gazon et de Michael Jordan flottant dans les airs ne sont pas oubliées.
Les mots de Prévert ne sont pas effacés.
On n'a pas encore fait de remakes des films de Woody Allen.
La voix de Marvin Gaye n'est pas enrouée.
Les guitares de Neil Young et de Bruce Springsteen ne sont pas débranchées.
Le Whisky et la bière ne sont pas désalcoolisés.
Les tigres du bengale et les baleines ne sont pas tous tués.
Les graffitis sur les murs ne sont pas tous gommés.
On a toujours les livres de John Steinbeck et Paul Auster.

Et je pourrais comme ça citer encore quelques centaines de raisons qui font que la vie est merveilleuse.

Mais je préfère en découvrir de nouvelles.




A noter que cette merveilleuse chanson est tirée du non moins merveilleux album Smile des Beach Boys.


Un album que Brian Wilson voulait comme une suite directe au chef-d'oeuvre "Pet Sounds".
Commencé en 1966 - 1967 , il n'a jamais pu réellement le finir dans sa forme originelle en raison de nombreux problèmes comme des dissensions et un manque de motivation au sein du groupe, des désaccords avec Capitol, la maison de disque, la perte de leur triple A, les problèmes de drogue de Brian (et sa dépression et ses problèmes mentaux). Des extraits sont sortis sous des formes diverses (dont l'album Smiley Smile) mais en 2011 sort enfin la version la plus proche de ce qu'aurait dû être Smile. Et en étant l'heureux propriétaire grâce aux occasions de Gibert Joseph, le meilleur disquaire de l'univers intersidéral et de Paris, je peux vous dire que c'est une merveille. Peut-être encore plus beau que son illustre prédécesseur.



Une autre raison qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue.

mardi 22 novembre 2011

Nuthin' To Do /Common



Il arrive parfois qu'au boulot, il n'y ait pas de boulot.

Enfin, quand je dis pas de boulot, c'est une façon de parler parce qu'il y a toujours quelque chose à faire, mais de temps en temps, on passe plus de temps à attendre des coups de fil qu'à s'user les mains à bosser.

Alors ces moments de trêve furtive sont fugaces, évidemment mais on a quand même bien le temps de les sentir passer.

Du coup, je classe mes trombones, je range mes stylos par taille et par couleur, je range mes outils par forme (et couleur aussi, comme les crayons.) je classe mes dossier, je range le stock, je re-range mes dossiers que j'avais dé-rangés pour m'assurer que je n'avais rien oublié, je passe des coups de fils, je dé-classe exprès mes trombones pour m'auto-faire chier et la journée est terminée.

Et quand je rentre seul chez moi, je n'ai pas de trombones à classer.

Alors j'écoute des musiques passées, je regarde des matchs de champion's league avec une résolution de 23 pixels sur 16, je lis des romans usés et la soirée est terminée...

vendredi 30 septembre 2011

Pheromone / Prince





Il m'arrive de me poser parfois des questions relativement simples mais dont je ne trouve que rarement la réponse au gré de mes journées folles.

Par exemple, pourquoi la caissière de mon Franprix d'à côté me dit-elle "Bonjour Madame" quand je passe à la caisse?

Bon, je sais que je dois lutter pendant trois semaines pour avoir une barbe de trois jours, que j'ai parfois des esquisses de démonstration lacrymale incontrôlée devant certains films (mais ça ne se voit pas lorsque j'achète mon saucisson et une part de brie au Franprix, quand même) que je bois du thé quand je n'ai plus de bière (ce qui pourrait en revanche facilement se deviner à la caisse du Franprix si j'achetais 35 boîtes de thé et trois panach' en bouteille) et qu'il m'arrive d'écouter distraitement (et par erreur) Chérie FM au travail (ce qui, là aussi, pourrait se trahir sottement à la caisse du Franprix si je me mettais à fredonner du Didier Barbelivien comme ça, au débotté.) mais quand même, je suis en droit de me demander si ce "Bonjour Madame" était:

1: Une méprise affreuse de la gentille caissière du Franprix, automatisée par son poste et tellement habituée à voir des clientes féminines que son cerveau, autrefois alerte et plein d'incertitudes, de curiosité naturelle et de fraîcheur, n'est plus conditionné que pour dire "Bonjour Madame" en toutes circonstances (imaginez la pauvre, après ses 10h30 passées à la caisse du Franprix de ma rue -qui n'est pas la supérette la plus sexy du monde, sur une échelle de 1 à 10 en sexitude de supérette, je lui mettrais Mimi Mathy comme note- elle se fait arrêter au volant de son auto pour une légère infraction au code de la route, pressée qu'elle était de rejoindre son foyer et profiter d'un bonheur familial mérité et alors que Jean-Michel, motard de la police nationale lui demande les papiers du véhicule et son permis avec ses belles lunettes de soleil, sa moustache et ses bottes, elle, tremblante et légèrement attristée par ce coup du sort, lui répond "Bonjour Madame".
Comme Jean-Michel est un con, il va le prendre mal et notre pauvre caissière, rouage usé du système commercial mondialiste, passera une soirée de merde.
(remarquez que moi aussi, fier dans mes baskets et mon T-Shirt à tête de mort -qui porte une couronne, la tête de mort.- j'aurais pu m'offusquer et puis ben non, j'ai été classe et compréhensif, j'ai ri en la maudissant intérieurement.)

2: Cette pouffe de feignasse inculte a réellement pensé que c'était une madame qui passait à sa caisse en entendant ma voix (parce que cette morue n'a pas daigné lever les yeux pour admirer la clientèle sociable et nonchalante qui arrivait pour égayer sa journée et la surtout rendre enfin utile à la société au milieu de ses 24 pauses quotidiennes) alors que quand même, je me fais suer pendant trois semaines (dont 10 jours à jouer les baroudeurs tatoués au milieu de régions hostiles, peuplées de trappeurs en kilt, froides et sauvages à effrayer un ours) pour avoir une barbe de trois jours, c'est pas pour se faire taxer de "madame" quand je passe à la caisse du Franprix. Faudrait voir à quand même pas déconner.
J'ai ri jaune pour montrer mon mécontentement et j'ai fais des phrases avec les mots "corner" "hors jeu" "couille" et "tête de delco" pour montrer qu'il ne pouvait pas y avoir confusion.

Je suis rentré chez moi en me demandant pourquoi la caissière du Franprix d'à côté m'avait dit "Bonjour Madame"

Je me posais encore la question pendant que je rangeais ma crème pour la peau et mon gel douche hypoallergénique, que je me faisait un thé avant de regarder un épisode de Grey's Anatomy.

Il faudrait peut-être que je songe à me raser...




































J'en profite que là, à droite, vous avez un petit pouce bleu qui est apparu astucieusement sur ma page.
Il s'agit d'un lien qui vous permet de voter pour moi pour les trophées de Golden Globs Awards.