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mercredi 20 janvier 2016

Hors-Série Spécial Paris

Alors je voudrais pas faire le relou qui dit "Je vous l'avais bien dit" mais quand même je vous l'avais bien dit.

David Bowie, Alan Rickman, Glenn Frey, Otis Clay, Michel Delpech, Michel Galabru, Ettore Scola...

Merci 2016, t'es déjà toute naze.

L'occasion de se rappeler que 2015 était pas super non plus.

En gros, elle pouvait se résumer à "peur" "cris" "larmes" "poussière" "sang" "horreur" "ça craint" "front national" "Kev Adams" et "Paris"

Paris.

Paris fait tâche dans ce champ lexical de l'angoisse et du mauvais goût.
Paris, finalement, est trop jolie et libre pour qu'on puisse l'associer comme ça à des trucs aussi moches.
Paris, t'es trop stylée.

Vous connaissez déjà mon amour pour ses bars, je pourrais rajouter ses salles de cinéma, ses disquaires, sa Seine et ses bassins des Tuileries, son Grand Palais, Montmartre et le Moulin Rouge, ses musées, ses salles de concert, ses bars, parce que vraiment, je les aime, ses pavés, ses escaliers, ses quais, ses toits, ses impasses et ses boulevard, ses places, ses îles, ses canaux, ses néons et ses marchés. (enfin, surtout ses verres de champagne au marché de Noël)

Et un million de choses cachées.


Alors pour la célébrer, je vous propose mon top 10 des chansons qui parlent de ma cité.




Rive Gauche / Alain Souchon




Parce que je ne la connais pas bien. La rive gauche. Je préfère la rive droite, plus populaire, bizarre et biscornue. Mais quand La Souche la chante, on croise l'esprit de Gainsbourg et Miles Davis (ce qui est pas mal, faut bien le dire, comme compagnons de balade. On aurait pu tomber sur Kev Adams et Christophe Maé. Ou Mélanie Laurent.)
Il la rend mélancolique et bien plus vivante que ce Musée à ciel ouvert qu'elle risque de devenir. Il la rend romantique. Pas autant que Montmartre et Pigalle (oui, Pigalle peut parfois être romantique) mais romantique quand même. On sent l'automne, les feuilles qui tombent, les trompettes des années 50, le bruit des pages que l'on tourne des livres qu'on potasse en terrasse.
Elle nous rappelle surtout que Paris est poétique.




April in Paris / Ella Fitzgerald & Louis Armstrong




Parfois, il faut un regard extérieur pour se rappeler qu'on est chanceux. Et quand des Dieux comme eux deux chantent que le printemps reviens, j'avoue que c'est compliqué de se mettre à rouspéter.
Oui, je vis les plus beaux printemps de l'histoire de l'humanité et des printemps dans la plus belle ville de l'univers.
Parce que même si parfois, en Avril à Paris, il faut ressortir la petite laine, il suffit de la regarder pour sentir son coeur se réchauffer.

Evening in Paris / Quincy Jones




Un morceau qui donne envie de se promener la nuit dans la Capitale. Même à Stalingrad. Bon, faut avouer que c'est une soirée tranquille qu'il se prépare, le Quincy. On voit qu'il va pas aller aux Bain-Douches. Il va se boire un whisky tranquille, sur une terrasse, à admirer les scintillements de la ville lumière.

Il est 5 heures, Paris s'éveille /Jacques Dutronc




Oui, cette chanson, forcément.
J'ai plusieurs fois eu la chance de traverser le 18ème arrondissement au lever du soleil, à des heures où le temps n'a pas encore tout à fait redémarré.
En rentrant chez moi.
(oui, je sais, c'est tard. Je préfère me dire que c'est pile-poil la bonne heure pour apprécier la vie et oublier qu'on est un peu ivre.)
Et ben, c'est un peu comme le dit la chanson, et même un peu plus encore. J'ai vu la garde républicaine répéter pour la parade du 14 juillet dans des rues sans voitures, j'ai vu des gens pleurer et d'autres s'embrasser, j'ai vu des bars fermer et des cafés ouvrir. J'ai vu des accidents de vélo. Des éclats de rire, J'ai vu des africains boire du thé sur des chaises pliantes, en parlant des dialectes lointains. J'ai accepté leur thé. C'était au mois de Juillet et on a parlé football.
J'ai vu des choses que je ne verrai pas à une autre heure. J'ai vu une autre ville.

Paris sous les Bombes / Supreme NTM




Ici, on parle de bombes de peinture, pas de bombes qui tuent. On parle de tags et de graffitis.
Parce que Paname n'est pas polie. Paname râle, grogne et cogne.
Paname dit des gros mots, rouspète, crache par terre, mais c'est pour ça qu'elle est Paris. Un peu libre, un peu jolie, un peu gentille, un peu malpolie.


Bercy Madeleine / Pierre Perret



Le métro, c'est une aventure en soi. On côtoie des gens parfois bizarre, parfois méchants, souvent indifférents, on traverse des continents, on sent mauvais, on sue, on se perd, on attend, longtemps, on retourne au point de départ et on s'endort.
Mais le métro est justement une aventure. Justement, on traverse des continents, des boubous de Château-Rouge aux asiatiques d'Olympiades. C'est pour ça que j'adore m'y perdre, attendre, longtemps et retourner au point de départ.)
Un de mes meilleurs souvenirs parisiens restera cette fois ou Hobbes est moi on est allé volontairement se perdre à Télégraphe en prenant des lignes de métro au hasard. Parce qu'on était des explorateurs.

Le Poinçonneur des Lilas / Serge Gainsbourg



Restons dans le métro, justement, puisqu'il n'est pas qu'un terrain de jeu pour explorateurs amateurs.
Il réchauffe les clodos, donne une voie aux paumés, un toit aux non logés et des voyages aux sans congés. Le métro, c'est une autre ville, un autre Paris, où ceux qui se sont levés (ou ne se sont pas couchés) à 5 heures continuent de déambuler.

Ma Rue / Doc Gynéco




Comment parler de Paris, sans parler de mon quartier?
Parce que dans mon quartier, je suis une minorité. C'est moi l'étranger. Et pourtant, on y parle français, on cherche à s'entraider et on y chante du zouk l'été. J'essaye d'apprendre l'arabe avec mon boulanger et mon voisin boucher (d'ailleurs Monsieur Akoui, il faudra m'apprendre comment on dit "voulez-vous danser?") et samedi dernier, j'ai été aider les sans-papiers à remplir ceux qu'on leur avait donné.
Le doc chante tout ça, parce qu'il vient de là-bas.

Où est-il donc? / Fréhel (Bande Originale du Film Pépé le Moko)






Parce que Paris est cinématographique, mais surtout, Paris est une nostalgie.
Avec Caro-Magnonne, devant l'excellent documentaire d'Arte "Les Aventuriers de l'Art Moderne", on se disait que finalement, on était arrivés à la mauvaise période. Parce qu'elle est moi, on est des aventuriers et des desperados, mais surtout, elle est poète et littéraire et je suis curieux et bistroteux (si! ça se dit!)
Et, soupirants que connaître Pigalle à cette époque nous aurait bien plu, on se disait que quand même, on était arrivés pile au bon moment dans nos quartiers. Et que plus tard, on en sera nostalgiques.

Ni**as in Paris / Jay-Z &. Kanye West




Voilà.
L'Alpha et l'Omega.
Cette chanson qui est devenue encore plus un hymne pour moi.
Parce que quand vous avez deux champions poids lourds de ce calibre qui déboulent et pulvérisent le monde en clamant leur amour pour Paris, ben ça fait plaisir, Bitch.
Oublie Los Angeles, Hong-Kong, Londres ou Berlin, Bitch, Paris is the new New-York !
Alors sur cette chanson, poussez le volume à 11 et dites-vous qu'on nous envie.
Pour notre créativité, notre culture, notre histoire, notre richesse, notre architecture, notre image.


Mais surtout pour notre liberté.



Paris, je t'aime.
Parce que jusqu'ici, chaque jour, tu me l'as montré.



samedi 20 juin 2015

Né quelque part / Maxime Le Forestier




Mes amis, les chiffres sont accablants, il y a des plus en plus d'étrangers dans le monde.

Constat terrible qui pousse donc certains de mes contemporains au mieux à la peur haineuse, la bouche débordante de fiel et de bêtise crasse, au pire à la violence barbaresque qui ferait passer homo erectus pour Platon.

(Jeunes amis, attention. Si vous gougueulisez Homo Erectus, vous risquez à coup sûr de tomber sur un porno gay. Je vais donc sauver votre culture et l'intégrité de votre navigateur internet: Homo Erectus était un de nos ancêtres qui a vécu entre -1.5 millions d'année et - 100.000 ans. Il adoptait déjà la station debout et bégayait du feu. En revanche, il était pas au taquet sur la pleïade)

Regardez par exemples ces cons de Corses qui vous collent une merde noire aux sales relents de gaz parce que deux institutrices (géniales) ont l'idée saugrenue de faire chanter Imagine de John Lennon à des enfants dans différentes langues dont, suprême blasphème, l'Arabe.

Voici donc nos parents d'élève corses prêts à foutre en l'air une kermesse scolaire et à ériger un monument d'étain à la gloire de Charles Martel sur la place du village.

Lien


Si l'affaire n'était pas si tragique d'imbécilité noire, on pourrait rire, en voyant les commentaires de ces indignés de la couleur blanche et observer qu'ils parlent et écrivent le français certainement moins bien que Monsieur Akoui, mon boulanger.

(d'ailleurs Monsieur Akoui, tant que j'y suis, je vous souhaite un bon ramadan.)


Regardez ce môme de 21 ans, abruti suprémaciste dont les géniteurs méritent le titre de parents de l'année pour lui avoir offert un Colt 45 à son anniversaire, qui déboule dans une Eglise à Charleston, Caroline du Sud, tue 9 Paroissiens et rêve du retour à la ségrégation raciale.

Un môme de 21 ans, avec rien dans la tête à part la haine rentre dans une église et sème la désolation et le sang.

Regardez un ancien président tout énervé comparer la tragédie des migrants qui se noient dans la Méditerranée à une fuite d'eau dans une maison.

Si on savait que la dignité l'avait quittée depuis longtemps, il semble que le sens commun soit également aux abonnés absents pour oser ce genre d'analogie dégueusale, qui fera applaudir les nostalgiques de Poujade et du Maréchal, amoureux des foires municipales et du front national, ceux qui pensent encore qu'une nationalité à un quelconque lien avec une couleur de peau (et les Corses aussi, n'oublions pas.) et qui oublie un peu vite que si ces gens risquent leur vie sur des esquifs de fortune inaptes pour les bassins des tuileries sous risque de chavirage pour venir en Europe, c'est parce qu'ici, on ne tue les gens qu'au boulot.

Oui, mes amis, le constat est alarmant.

Il y a de plus en plus d'étrangers dans le monde.

Alors les paroles amères et noires aussi.

Et comme le temps qui m'est imparti n'est pas nationaliste mais bientôt terminé, je finirai en vous racontant une histoire qui a enlevé de ma tête l'ombre de la haine et le goût du sang.

Hier, en rentrant chez moi, arpentant mon quartier de Château-rouge-que-j'aime, je suis tombé sur de la magie.

Une Jungle.
Une Jungle mauve et verte et rouge.




Ravi par l'exotisme qui m'était ainsi offert, j'ai remonté la piste de ces animaux pour m'enfoncer un peu plus dans ma rue où résonnaient les tambours et j'ai croisé ces petites apprenties Picasso (ou Chagall. Faudra voir sur l'avenir.)


Et visiblement, pour elles, les seules couleurs qui semblaient importantes étaient celles de leurs craies pour embellir ma rue...












dimanche 22 mars 2015

La Complainte du Progrès / Boris Vian




Pour s'affranchir de la servitude, l'homme a mis au point de nombreux stratagèmes, plus ou moins ingénieux au fil du temps.

Comme la roue, pour transporter des choses plus lourdes que lui, le gourdin, pour affiner sa diplomatie et le décapsuleur, pour arrêter de s'exploser les dents.

Malin, l'Homme.

C'est donc fidèle à cette tradition de lutte contre l'effort et la relouterie du quotidien que j'ai décidé, moi aussi, de faire un pas dans le futur, d'embrasser le progrès et de faire confiance à la science pour faciliter ma vie et alléger mes épaules frêles.

J'ai déjà un décapsuleur, je vous rassure. Et j'ai un usage plutôt modéré du gourdin.

En revanche, je connaissais les vicissitudes des lavandières, le dur labeur du lavoir, la galère du linge sale et les tours de reins à porter ledit linge sale au lavoir moderne.

Les lavomatics.
Où je croisais des familles, gosses emmitouflés dans le dos des mamans inclus, des étudiants, des clodos qui se protègent de la pluie et du froid, des camés en pleine descente, des gens saouls et des princesses d'Afrique belles comme la reine de Saba qui se préparaient pour les sorties du week-end.

Bref, des gens. Plein.

Mais la technologie nous sépare, finalement, puisque dans mon ascension libératrice, j'ai fait l'acquisition de mon nouveau pote:

Une machine à laver.

Hello, Buddy !


Une machine à laver qui me permet d'éviter les corvées et les douleurs lombaires, qui me permet d'utiliser mon décapsuleur pendant que mon linge se fait des tours de manège, une machine à laver qui m'économise ces incessants aller-retours entre le lavomatic et mon 6ème étage sans ascenseur.

Mais une machine à laver qui m'a éloigné des reines de Saba et de leurs sujets.




mercredi 11 décembre 2013

Le Bistrot / Georges Brassens





Si Paris est connue pour le romantisme et la poésie qui se dégagent de ses ruelles, de ses quais, ses pavés, ses places cachées, ses monuments, ses accordéonistes slovaques qui encombrent le métro et ses petits jardins, moi je l'aime pour ses bars.

Oui, je sais, dis comme ça, ça pourrait faire alcoolo à la Renaud mais en fait je vous rassure, non, pas du tout.
J'aime les bars, les bar-tabacs, les bar-restaurants bref, tout endroit avec un comptoir, des toilettes à l'hygiène douteuse, du bruit, des cheveux, des lèvres et des dents, des tabourets, de la peau souple, des tireuses à bière, des tatouages, des décolletés, des cacahuètes et une odeur de café.

Des endroits pittoresques, souvent improbables, parfois prétentieux et lounges, remplis de bobos qui préfèrent parler de lutte des classes, de cinéma Kazakh et du dernier album de ce musicien brésilien qui fait de la flûte nasale et qui est génial plutôt que de football ou de rugby, de films qui font rire, de collections idiotes et de bandes dessinées.

Des lieux vivants, plein de gens du quartier, qui viennent de pays lointains ou qui ont toujours vécu ici, qui passent pour un café en sortant du bureau ou pour refaire le monde à l'apéro.

J'aime les bars parce qu'on y voit la vie.

Même en Banlieue.

Alors au boulot, quand arrive l'heure que l'on appelle celle "du manger" et que la cloche sonne, avec les collègues on allait parfois dans un bar-restaurant planqué au bout de la rue manger un plat du jour à l'hygiène aussi douteuse que les toilettes.

Un endroit improbable, sobrement appelé "Le Transilvania" où les serveuses étaient des créatures des Carpates avec plein de cheveux, la peau souple, plein de dents derrière leurs lèvres et un accent roumain à ensorceler Dracula.
Les clients, des ouvriers des chantiers voisins.
Des Pakistanais, des Portugais, des Maliens, des Chinois, des Colombiens (ou Argentins, Salvadoriens, Brésiliens, Chiliens, Jesépabien.)
Et des Roumains.

Un endroit un peu étrange quand même, avec des gros 4x4 (ou des grosses berlines) noirs garés devant la porte, des individus avec des liasses de billets de la taille d'une brique, un billard pas droit et ces serveuses qui avaient la fâcheuse tendance à changer souvent.

Bref, un endroit un peu vivant et un peu inquiétant.

Voilà que la semaine dernière, le rideau était fermé.

Pas de cantine, pas d' Oeuf - Mayo en tube, de panaché ni d'entrecôte décongelée.

Je me préparais donc à hurler contre l'infamie, sortir les pancartes contre les fast-foods qui tuent les bars aux plats du jour à l'hygiène chancelante et pleurer ma peine lorsque je suis tombé sur cet article:



Evidemment, vous comprendrez que j'ai vite rangé ma rébellion dans mon slip (et flippé rétrospectivement.)

J'adore les bars.
On y voit la vie.

Et parfois, on y vit une version roumaine des Affranchis.

vendredi 1 novembre 2013

Les Moustaches / Sacha Distel


Aujourd'hui marque le coup d'envoi de Movember.

Movember, c'est une action caritative qui court pendant tout le mois de Novembre et qui incite les hommes à se laisser pousser la moustache (avec joie et fierté) dans le but magnifique de récolter des dons pour la recherche contre les cancers masculins (la prostate et les testicouilles.)

Comme je suis du style généreux et pas du genre à refuser les défis, j'ai donc décidé de rejoindre cette bonne action, déjà parce que c'est plus drôle que les enculés enfoirés mais aussi parce que je trouve que c'est une manière assez rigolote et intelligente d'aborder un sujet finalement tabou qui nous touche, nous, les hommes en plein coeur et en plein cul.

Vous pouvez donc faire vos dons sur ma page Mo ici: http://mobro.co/moyenman afin d'encourager ma moustache et d'aider la recherche.

Evidemment, je ne touche pas un poil de ce que j'arriverai à récolter, tout partira dans les programmes de santé.

Alors mes amis, aidez-moi, aidez nous, aidez les moustaches (et les prostates et les testicouilles.)

Donnez, c'est pas pour les enfoirés, faites un don, c'est plus drôle que le téléthon.

Je vous promets de poster régulièrement des photographies de l'évolution de ma moustache.
Et si j'espère une élégance à la Clark Gable, notez que mon karma étant ce qu'il est, je crains malheureusement un sex-appeal de Jean-Claude Duss. Avec un D. Comme Duss.

Et vous, hommes, je vous incite à rejoindre la cause.
Parce que les moustaches, c'est le mâle.
Et parce que la recherche, c'est le bien.


lundi 22 juillet 2013

Quand on se promène au bord de l'eau / Jean Gabin (BOF "La Belle Equipe")



Ce qui est bien dans les week-ends à Paris, c'est quand on prend un train de Banlieue pour en partir.

Pendant que les gens se marchent dessus et recréent les conditions du métropolitain aux heures de pointes en essayant (difficilement) de trouver un coin à l'ombre aux buttes chaumont sans avoir l'impression d'être sur la côte d'azur, je suis parti avec les amis dans une petite ville fort sympathique et traversée par une rivière rafraîchissante qui s'appelle Moret sur Loing.
Moret (qui n'a rien à voir avec le fromage que l'on tartine) est une riante commune médiévale avec un vieux moulin, un pont très joli, des portes médiévales, des façades en bois sculpté magnifiques et une façade en dentelle de pierre qui date de François Ier.
Rien que ça.

Et il faut avouer que Jean Gabin et sa belle équipe avaient raison.

Qu'y-a-t-il de mieux que de tremper ses pieds dans l'eau en sirotant des bières fraîches à l'ombre d'un peuplier?

Ben pas grand-chose, il faut modestement l'avouer.

Parce que je ne voudrais pas dire, mais sachez, citadins, que vivre au rythme du glouglou d'une rivière en comptant passer les canards, ben ça fait partie des choses qui font que oui, la vie vaut la peine d'être vécue.

On entendrait presque un air d'accordéon entre deux coin-coin, en pendant que l'on dégustait notre glace, je me suis dit qu'un peu de pêche à la ligne, de rosé et de saucisson était une belle façon de traverser la vie...








































Alors qu'y-a-t-il de mieux dans la vie?
(attendez que je vous raconte mon Dimanche...)

lundi 17 juin 2013

Mes Vacances Imaginaires Episode #1 Puisque vous partez en Voyage / Françoise Hardy & Jacques Dutronc




(hop, la classe à l'état brut.)



Pour vous prouver que mon Karma est vraiment farceur, laissez-moi vous raconter une histoire...

Je prévois depuis maintenant plusieurs mois de partir en vacances.

J'avais jeté mon dévolu sur une ville aux mille tourments qui me fascine depuis pas mal d'années déjà pour l'avoir croisée dans des films d'aventure et de capes et d'épées, des récits fantastiques à l'exotisme débordant, et des bandes dessinées colorées pleines de mystères et de secrets.
Une ville d'Histoire, avec un grand H, comme dans "Ho, c'est beau" et d'Architecture avec mille monuments, milles contes fantastiques et des personnages aux noms aussi voluptueux que Soliman le Magnifique.
Franchement, ça ne vous donne pas envie de vous appeler Soliman Le Magnifique?
Rien qu'avec ce nom, tu donnes déjà le ton: Avec toi, ça ne rigole pas et faut pas compter sur toi pour participer à une télé-réalité.
Ta réalité, ce sont les harems, les palais, les bateaux et l'océan, les cabinets de curiosité, les batailles terribles, les salons d'astronomes et les déserts.


Je voulais partir à Istanbul.

Ben oui.

Pas de bol, hein?

Et puis finalement, en y réfléchissant, je me suis dit qu'Istanbul me lançait un signe.
Avec Sainte Sophie et sa mosquée bleue et ses sultans, ses caravanserails, son Bosphore, sa mer de Marmara et son bazar et tous ses cafés où le thé coule à toute heure, elle m'a fait un clin d'oeil.

Car Istanbul est fougueuse comme sa jeunesse et sage comme ma mémé, alors Istanbul a décidé de se révolter.
Descendre dans la rue et ne pas attendre que les libertés soient totalement privées pour se battre pour elles.

J'ai à peine eu le temps de souhaiter une bonne répression sanguinaire pour pouvoir profiter de mes vacances que j'ai entendu tous ces sages, ces derviches tourneurs, tous les Muezzins des 5.000 mosquées, ces bibliothécaires et ces astronomes, ces somnambules, ces voyants, ces aventuriers et Soliman le Magnifique lui-même et tous ces érudits qui ont fait de cette ville une ville que je veux visiter, une ville qui eu trois noms, une ville qui a vu le monde changer, une ville terre de batailles atroces et d'érudition absolue, une ville des lettrés et des guerriers, une ville de la mer et des déserts, me dire que moi aussi, je devais me révolter.

Descendre dans la rue.

Enfin presque.

Disons, changer de rue.

Paris, il est temps pour moi de partir.

C'est une ville presque trois fois millénaire qui me l'a dit.


Istanbul, regarde, moi aussi je fais ma révolution.
Ne bouge pas.


J'arrive.




















Puisque je pars en (long) voyage de Paris, puisque ma décision est prise et que Paris devra vraiment sortir le grand jeu pour me faire rester (1 million de dollars et Scarlett, en gros.) je dédie cette chanson à ceux et celles que j'ai croisé dans cette quand même bien jolie ville et qui, inévitablement, vont me manquer.
Mesdames et Messieurs, vous vous reconnaîtrez, alors laissez-moi simplement vous dire que je vous aime, que sans vous, je n'aurais peut-être pas fait tout ce que j'ai fait, que vous me manquerez mais que vous me reverrez.
Chacun d'entre vous m'a apporté des choses incalculables et aussi précieuses que l'or ou le platine et j'espère que de mon côté, je vous ai montré l'attention que vous méritiez.

jeudi 29 novembre 2012

La Bière / Jacques Brel.



Dans les épisodes précédents de "lachansondujourdemoyenman"...







Comme vous l'avez maintenant deviné, il y a quelques mois je me suis lancé dans un projet saugrenu mais non moins primordial: brasser ma propre bière.

Alors, je précise tout de suite que j'ai un poil triché puisqu'il existe maintenant dans le commerce des concentrés de malt houblonné, nous économisant ainsi l'étape de préparation des céréales pour se concentrer sur le sucrage et le mélange avec l'eau chaude et la levure.

Et il y eu un soir et il y eu un matin et il y eu des bulles dans mon barboteur (cf vidéo du premier jour)
Tel Adam découvrant Eden et cette jolie Eve (qui n'avait pas encore foutu le bordel avec ses besoins quotidiens en pectine et cette nouvelle petite robe trop jolie en couleur vigne) j'ai dansé au son du glouglou joyeux comme on danse quand la pluie tombe au milieu du désert de Gobi.

Après de longues semaines de patience, j'ai enfin pu goûter (et faire goûter) mon breuvage et force est de constater que des larmes de joie inondaient mes joues roses et fraîches lorsque la première gorgée est descendue gentiment dans ma gorge.

Fichtre, c'est bon.

Me voici donc, me disais-je, à l'aube d'une nouvelle carrière:

Alcoolique autonome.

Pas de géant franchit dans la maîtrise éthylique puisque je n'aurais plus à descendre au Franprix du quartier ou à user mes coudes sur un comptoir en zinc pour bénéficier sereinement de mon verre plein d'or et de mousse légère.

Et en indécrottable amoureux de bistro que je suis, je me suis dis que je ne pouvais décemment pas abandonner le Baron Samedi, meilleur bar de l'univers et oublier les accueils de chef d'état qui sont réservés à certains privilégiés comme nous autres, les princes de la cuite qui ne veulent pas faire verre à part et qui se disent qu'un jour Scarlett rentrera et rira distraitement en laissant couler une goutte de whisky le long de son menton qu'elle a fort joli.



Brasseur?

Si après tout, j'ai réussi à faire de la binouze dans un 17m2 à Paris qui ne sente ni le goudron, ni le pétrole, ni le moisi et ne colle pas une tourista apocalyptique, je pourrais aussi bien faire un nectar doré (ou cuivré) à rendre jaloux des moines trappistes dans une brasserie digne de ce nom.

Je pense donc, alors que ma réserve baisse dangereusement, à me relancer dans la fermentation à domicile et me satisfaire d'avoir fait quelque chose de mes mains (et de mon eau...)

Mais en attendant, je me suis rappelé que le plus beau dans mon Ale maison, c'est que jusqu'à présent, je ne l'ai jamais bue seul.
Et que ce sont les gens qui étaient avec moi qui lui ont donné ce goût si caractéristique.













Et je vous rappelle qu'il ne vous reste que quelque jours pour m'encourager à porter ma moustache militante en me faisant un don, qui sera intégralement reversé à la lutte contre le cancer, sur ma page movember, ici:
http://mobro.co/moyenman

Ma Moustache, elle affole les biatches.

mardi 13 novembre 2012

Ah que j'aime la Moustache / Maria de Rossi




Amis, Famille, Fans, admirateurs, admiratrices,

Scarlett,

Dans un viril élan de solidarité franche et masculine, j'ai décidé de me laisser pousser la moustache.

(Je poustache, comme on dit dans les milieux spécialisés en pilosité glorieuse et autres bacchantes soyeuses.)

N'y voyez pas là audace ni caprice, mais bien le cri d'un homme, la marque d'une conviction, de l'attachement à un mouvement, j'ai nommé Movember!

Movember est un mouvement très sérieux qui appelle les hommes à se laisser pousser une belle pilosité du museau pendant le mois de novembre pour sensibiliser le monde au cancer de la prostate.

Oui, sans dec.

On s'instruit ici

Et comme il est plus élégant de s'afficher avec l'air classe de Jean Rochefort que de se saluer du dutre pour montrer que l'on partage cette peur et ce combat, la moustache devient donc un acte militant (en plus d'être classe.) et surtout la bonne excuse que j'attendais.

(Je rappellerai simplement à ceux qui disent que pour éviter le cancer des testicouilles, il n'y a qu'à se les couper, que laisser pousser une élégante moustache est quand même moins douloureux.)

Car oui, j'attendais, fébrile et anxieux, avant de sauter le pas, rejoindre ces cadors du bon goût et de la masculinité que sont Clark Gable, Jean Rochefort, Sean Connery ou Tom Selleck.

J'hésitais à découvrir si cette moustache augmenterait irrémédiablement mon handicap sociologique, déjà bien balèze, dans le grand steeple-chase de la vie, ou au contraire me révélerait aux yeux des clubs de bridge, amateurs de whiskys sans âge et de havanes.

Et donc.

Et donc qu'en est-il au bout de 13 jours de mouvement? (même si j'avoue avoir triché en commençant une semaine avant.)

Et donc, je ne suis pas si mécontent, puisque finalement, si ce n'est pas que beau, c'est quand même pas si moche.

Je remercierai avant tout ceux (et celles) qui me soutiennent dans ma tache.
-On a rit devant ma moustache. (ce qui est plus sympa que pousser un hurlement d'effroi en se crevant les yeux)
-On m'a dit que c'était cool, vraiment et que si, si , ça me va bien, vraiment (Hobbes, tu es ce que sont les Hobbes. Un double, une moitié, un félin et un compagnon d'aventures qui aide les garçons comme moi à faire des bêtises et à les assumer. )
-On m'a menti en disant que ça m'allait bien entre deux éclats de rire. (Frau P, tu es un peu le Miel des Vosges. Et la bête du Gévaudan.)
-On me soutient depuis de l'autre côté du grand Atlantique, ce qui rend les réseaux sociaux indisepnsables.
-On a fait comme si de rien n'était, ce qui est finalement le plus perturbant. Comme si j'avais un visage à moustache et que j'en avais porté une tout ma vie.
Comme si je ressemblais vraiment à Jean-Claude Dusse.

C'est donc sous ces encouragements délirants que je l'annonce, fier et poilu:
J'arborerai cet attribut masculin, jusqu'à la fin du mois.























Au moins.




















et non, vous n'aurez pas de photo.





















Bonus:
Mes 10 moustachus préférés:

-Stevie Wonder



-Marlon Brando


-Jean-Claude Dusse / Bernard Morin (indissociables)



-Clark Gable


-Jean Rochefort (dans le formidable film Un éléphant, ça trompe énormément)




-Groucho Marx

- Quint de Jaws.

-Sean Connery


-Tom Selleck, évidemment.

-Prince. (Classe absolue)



CADEAU BONUS.
-Scarlett

lundi 8 octobre 2012

Göttingen / Barbara




Je me découvre de plus en plus attendri par la culture allemande.

Car non, l'Allemagne n'est pas que fête de la bière, charcuterie et chaussettes dans les sandales, elle est aussi le pays des philosophes, de l'art et de Franz Beckenbauer, qui joua en 1970 une demi-finale de coupe du monde de football contre l'Italie le bras en écharpe. La Mannschaft perdra alors 4-3 après prolongations.

Et puis venant de l'est (et vraiment de l'est de par mes parents et grands parents) de nombreuses traditions germaniques résonnent en moi.

Les petits gâteaux que l'on fait à Noël, La St Nicolas, le week-end de Pâques, très important là-bas, le calendrier de l'Avent et les chants de Noël, sans compter que je me fais des Oktoberfest une fois par semaine chez moi, portant parfois des chaussettes blanches dans mes sandales.

De plus, depuis la chute du mur de Berlin en 1989 et leur unité retrouvée (il y a exactement 22 ans, le 3 octobre 1990 pour être précis et pourtant je me souviens de ces évènements comme si c'était hier) je me dis que la richesse culturelle de ce pays doit forcément valoir des voyages à Berlin, Hambourg, Munich ou Kaiserslautern.

Et parce que leurs stades, leur Mannschaft, leurs salles de concert et leur musique tyrolienne sont plein de ferveur et un peu des légendes pour moi, il n'en faut pas plus pour exciter mon envie d'exotisme et rassasier mon besoin de découverte.

Et si je n'ai pas encore d'amis à Göttingen, je suis certain qu'en allant là-bas, je m'en ferai quelques-uns...

vendredi 13 juillet 2012

Cayenne / Les Amis d'ta Femme (Parabellum cover)



Deux jeunes ont été condamnés par le tribunal de Limoges à 1 mois de prison avec sursis et 600 euros d'amende pour avoir mis une claque à un policier qui arborait des insignes SS.


Moi je dis:



pics on Sodahead



Je vous mets en garde mes amis.


Vous vouliez vous aussi vous lancer à l'assaut de la vie qui pue en vous disant que coller une paire de gifles à un gugusse bercé trop près mur qui arborait des insignes nazis en pleine rue allait rendre ce monde meilleur?


Pas de bol, notre justice bien faite vous donnera tort et vous collera des chaînes, du goudron et des plumes et au fond d'un cachot pendant qu'un représentant de l'ordre et de la justice, ange gardien aux ailes coupées pourra continuer de se balader tranquillement à l'air libre, bras tendu, front (national) haut et mèche propre.


Je vous invite à lire l'article du figaro mis en lien au-dessus mais personnellement, là je pense qu'il y a moquerie.


Pour ma part, je trouve la défense de notre ami nostalgique de la main croix de fer un peu légère:


"j'vous jure madame le juge, je ne savais pas ce que ça représentait une totenkopf, je trouvais ça juste joli et ces deux impolis m'ont volontairement passé à tabac, oui passé à tabac! comme ça, gratuitement. Faut dire, ils avaient l'air un peu basano-bougnoulo-communisto-juifs, madame le juge, donc ça ne m'étonne pas de ce genre de racaille. Madame."


-Bien monsieur, faites avancer le témoin


"Alors bonjour, je m'appelle monsieur "Biiiip" et que je suis gardien de la paix madame votre honoreur. Alors tout comme il a dit mon collègue, ces deux individus l'ont sauvagement agressé alors qu'il partait en mission sauver une femme enceinte séquétress.. stressquéssée.. séquess.. enfermée, quoi et rouée de coups de bâtons couverts de clous rouillés."


-Bien, merci pur votre déposition.

-La parole est à la défense.


"Bonjour madame..."


COUPABLE!






Bon, j'avoue avoir légèrement grossi le trait mais finalement ma parodie reste moins grotesque que le délibéré réel


Et lire ce genre d'information, ça me fait sortir de mes gonds et ça me fait sentir de sales odeurs de gaz.


Aujourd'hui, on a appris qu'il y a en France 67.373 détenus.
Pour 57.408 places.


































(Notez que je ne veux absolument pas créer la polémique: taper des gens, c'est mal et idiot donc il faut être puni. Mais se promener avec des insignes venus de l'ombre et de la fange, c'est scandaleux et ça mérite un châtiment. C'est pourquoi je pense que cette juge est une blague. Et je ne veux pas non plus hurler à l'erreur judiciaire pour ces 67.373 personnes. Je pense simplement qu'on pourrait les incarcérer dans des conditions qui ne feraient pas passer les geôles Nord-Coréennes pour Ibiza.)

samedi 9 juin 2012

Face à La Mer / Les Négresses Vertes



Paris, tu es bien jolie.
Paris, tu es bien petite pour ceux qui s'aiment d'un si grand amour.
Paris, tu es bien fleurie.

Mais Paris, pardon de te le dire, il te manque quelque chose d'essentiel.

Paris, tu es bien loin de la mer.

Et ce ne sont pas tes cabarets, tes bars et tes cinémas qui me détourneront de l'Océan.

Je te sens, tentatrice, à essayer de me retenir ici, mais tes efforts seront vains, car ma petite, tu as déjà perdu.

Alors c'est vrai, que peux tu faire du haut de tes tours et du fond de tes ruelles face à celle qui ne sera jamais éphémère?

Je te sais affriolante, survoltée, cultivée et même marrante, quand tu me propose des mystères et des énigmes.

Et pourtant, la mer ne fait pas tout ça, elle n'a pas besoin de cotillons et d'encyclopédies pour m'étourdir.
Elle ne dit rien et vous accueille.

Et face à elle, effondré, courbé, brisé, un souffle lui suffit pour me relever.
Face à elle, je vois des aventures qui me sont promises, des trésors cachés qui me sont réservés..
Face à la mer, je suis dos au reste. Et c'est ce qui compte.
Et ce sont des vagues et des bateaux, du vent, un peu de sel sur les lèvres. Des soleils infinis, des horizons sans fins, mille couleurs, le soleil et les maillots des filles.

Tout ce que tu ne pourras jamais m'offrir malgré tes trapèzes, tes numéros d'équilibristes et ton érudition.

C'est pourquoi, chère Paris, tu ne me verras pas vieillir.

Je vieillirai en regardant la mer dans les yeux d'une fille.





dimanche 22 avril 2012

L'Opportuniste / Jacques Dutronc



Aujourd'hui, c'est jour d'élections.

Du coup, je me suis dit qu'après une campagne de haute volée qui aurait pu concurrencer une élection de miss Roubignolles à Domèvre-en-Haye, il était peut-être temps de rajouter un peu de classe.






























Aujourd'hui, c'est jour d'élections.
J'ai chaussé mes lunettes de soleil, je vais allumer un barreau de chaise avec désinvolture dans l'isoloir et je vais voter bien, je vais voter rien...

mardi 27 mars 2012

Complexe / Joey Starr




Il faut que je le dise, je vois plus de pertinence dans ces 4 minutes 30 de baffes aux basses que dans les 30 dernières années de discours politico-sociaux.

NTM était pour moi une insurrection, un réveil au marteau-piqueur un lendemain de cuite.

Ce n'est que très récemment que j'ai réussi à expliquer à mon père l'impact que ce groupe a eu sur moi.

La révolution que mes parents avaient vécue avec Les Beatles, les Stones ou Led Zep, des jeunes qui braillaient très fort qu'ils étaient libres et qu'ils emmerdaient leurs aînés, je l'ai vécue avec le suprême.
A la nuance près que Joey Starr et Kool Shen précisaient que nos aînés étaient des cons, qu'ils s'étaient plantés comme des guignols à force de se foutre de la gueule du monde, que rien n'avait changé depuis 1967 finalement et que forcément tout ceci allait finir par exploser dans les rues.

Mais en plus, ils ont eu le génie de ne pas victimiser leur génération puisque finalement, ils incitaient la jeunesse à prendre le pouvoir et à prouver qu'être élevé par une société de pantins avides complètement décollés de la réalité du peuple, ben ça peut aider à devenir moins idiot.

Et si je n'ai réussi à l'expliquer que si récemment à mon papa alors que j'écoute NTM depuis 1993 (et l'album 1993, j'appuie sur la gachette) c'est parce qu'il m'aura fallu tout ce temps pour réaliser la portée de ce qu'il se passait avec ces deux lascars.

Ils ont été ma porte d'entrée dans le hip-hop parce qu'instinctivement, je me suis reconnu chez eux, même si je viens de Toul et pas du 9-3.
J'ai su, dès les premières notes, que cette musique était faite pour moi.

Et comme au boulot, j'ai pu croiser l'animal mais que je n'ai pas osé lui dire plus que "bonjour", je me fend d'une petite missive à son encontre afin de lui dire ce que j'aurais aimé lui dire.


Mr Starr,

Je ne reviendrai pas sur la pertinence affolante de cette chanson ni sur le fait qu'entendre quelqu'un parler de la réalité et de la vie de tous les jours me procure une émotion indéniable.

Non, si je vous écris aujourd'hui, c'est pour vous dire merci.

Parce que mine de rien vous avez forgé (avec l'aide de votre complice Kool Shen) une partie de ma façon d'appréhender mon quotidien, ma société et les discours politique et ma détermination à savoir refuser quand il le fallait.

Je me doute que vous ne voulez certainement pas vous poser en porte-parole quelconque, vous êtes finalement assez intelligent pour ne pas vouloir endosser ce genre de rôle casse-gueule qui vous colle au four et au moulin, au front des critiques et dans le rôle finalement peu enviable de celui dont on attend la parole pour parler, dont on attend le geste pour agir.

Mr Starr, rassurez-vous, je bouge tout seul et je parle sans répéter.

Non, ces remerciements qui vous sont adressés sont réservés à la musique qui a déboîté mes oreilles depuis presque 20 piges et au fait que parfois, en vous écoutant, j'ai pu me savoir intelligent puisqu'il me semblait comprendre ce que vous disiez crachiez dans le micro.

Merci pour la chanson C'est arrivé près d'chez toi, le texte le plus intelligent de ces 30 dernières années.

Merci pour ce concert de 1997 à Nancy, où j'ai eu l'impression d'avoir été frappé par un sous-marin. Une bombe atomique liquide qui a réduit mon corps en ondes.

Vous êtes ce qui est arrivé de mieux au rock français.

Parce que vous avez posé les bonnes questions sur un son à faire trembler les murs de Jéricho et vous m'avez fait sauter sur place pendant des plombes dans un Zénith inondé de sueur.

Et pendant que les gens pleurent sur le dernier single des enfoirés en se disant que la vie est injuste et qu'il faut aider les gens, je vous écoute me dire que si la vie est injuste, c'est peut-être la faute à certaines personnes et peut-être même à nous finalement.

Une dernière chose avant de vous quitter:

Vous avez oublié vos lunettes de soleil au bureau.
Si vous passez les récupérer, promis, je ne vous embêterai pas, j'ai déjà tout dit.

Je dirai juste merci, mais de vive voix.

lundi 27 février 2012

Le Trophée / Pierre Perret



(Oui, alors on ne se moque pas de Pierre Perret, sinon je demande à Mathilde Seigner de remettre votre diplôme, ok?)


Hier soir, la prestigieuse académie des Oscars, la version US des césars, mais sans Mathilde Seigner qui fait sa Kanye West ou Jeanne Balibar qui trouve de très bon goût d'imiter le cochon devant Indiana Jones lui-même (d'ailleurs je soupçonne les artistes Américains honorés aux Césars de se faire des soirées "I was at the Fucking Césars" entre eux où ils se racontent leurs expériences respectives, rigolent un coup, pleurent de honte et oublient tout dans le champagne très cher.) mais avec à la place George Clooney, Spielberg, Scorsese, Billy Crystal, le meilleur hôte toutes remises de prix confondues, Robert De Niro et consorts, a honoré de façon flamboyante le film français The Artist en lui attribuant 5 statuettes, comme quoi faire des films muets laisse sans voix. (cette vanne a reçu un Ruquier d'Or, donc respect, les enfants!!)

Je profite donc de ce moment historique pour vous donner mes moments préférés des Oscars et vous annoncer que oui, en parlant, on peut avoir la classe aussi.

George Clooney, Meilleur Second Rôle, Syriana,  2006


George Clooney at the Oscars

Irish Filmmaker/Activist | Myspace Video


Parce que Oui, ce monsieur à la classe des Grands, celle des Gregory Peck, des James Stewart et des Cary Grant.
Il est drôle, il dit des choses chouettes, charme toute la foule et surtout remet sa récompense dans l'Histoire de son médium. C'est là sa classe: humble au point de vouloir paraître plus petit que son prix.


Julia Roberts. Meilleure Actrice. Erin Brokovich. 2001


Julia Roberts winning an Oscar® par agg44

Sérieusement. Comment résister à cette tempête qui vous sourit?

Simone Signoret, Meilleure Actrice, Les chemins de la Haute Ville 1960



Seconde Française après Claudette Colbert en 1935 à recevoir la récompense ultime, elle rayonne de classe devant l'académie alors que dans le même temps son mari, ce con d'Yves Montand nouait une relation avec Marilyn (en même temps, comment dire non à Marilyn...)
Et parce qu'elle est formidable, elle dira plus tard qu'elle regrettait que Marilyn Monroe n'ait jamais su qu'elle ne lui en avait jamais voulu.

Jack Palance, Meilleur acteur dans un second rôle, La Vie l'Amour, Les Vaches 1992



73 ans, il fait des pompes sur une main.
J'ai 33 ans, je fais une pompe sur 2 mains.

James Cameron, Meilleur Réalisateur, Titanic 1998


James Cameron winning an Oscar® Titanic par babisflou

I'm the King of the World!
Un égo éléphantesque, certes, mais un égo éléphantesque qui a mené à bien les projets cinématographiques les plus insensés de ces 25 dernières années. (Terminator, Aliens, The Abyss, Terminator 2, Titanic, Avatar...)
Des défis technologiques inhumains à la mesure de son caractère de tyran absolu refusant même la notion d'échec.
Du genre à demander l'impossible à son équipe technique et ses acteurs mais aussi du genre à passer 17heures par jour dans l'eau pendant le tournage de The Abyss, profitant des longues heures de décompression qu'il devait subir pour regarder les rushes de la journée avant d'aller affronter les producteurs pour justifier un dépassement de budget de 20 millions de dollars.
Du genre à reconstruire le Titanic quasi à taille réelle pour son film et à noyer son décor (et ses acteurs principaux) sous des tonnes d'eau pour un plan.
Avec Titanic, il touche l'Histoire, celle de Ben-Hur et des Dix Commandements, prend le temps de remercier ses parents et savoure sa place au sommet de l'Olympe.

Steven Spielberg, Meilleur Réalisateur, La liste de Schindler, 1994


Spielberg recoit un oscar par tduke

Parce qu'il le méritait déjà pour Les Dents de la Mer et pour Indiana Jones et pour Rencontres du 3ème Type et pour Jurassic Park et pour tous les autres.
Le meilleur de tous, enfin récompensé par ceux qui lui doivent tant.

Cuba Gooding Junior, Meilleur Acteur dans un second rôle, Jerry Maguire, 1996


Cuba Gooding Jr. Oscar Acceptance Speech par Lilia44540

Une joie incroyable.
Et un oscar mérité.
Mais ce qui me touche le plus, c'est comment il remercie Tom Cruise, pour moi un grand oublié, injustement d'ailleurs, des oscars.
Parce que bon, oui, il est à fond dans la scientologie et oui, c'est relou ses décrochages réguliers mais bon, pour né un 4 juillet, pour Entretien avec un Vampire où il défonce facilement tout le reste du casting, pour Magnolia, Minority Report et La guerre des mondes avec Spielberg, pour Rain Man où je trouve sa performance aussi remarquable que celle de Dustin Hoffman, pour tout ça, il méritait d'être récompensé.

Cuba Gooding Junior ne l'oublie pas et c'est chouette.
Et j'aime ces gens qui explosent de joie comme ça, spontanément, parce que pendant quelques secondes, ils oublient tout, les protocoles, les merdes du quotidien, la liste de courses en rentrant de la cérémonie et leur carrière pour se mettre à vivre.

Kate Winslet, Meilleure Actrice, The Reader, 2009


Oscar 2009 - kate winslet best actress HQ... par krscoop59

Parce que, jolie comme tout, elle demande à ses parents de siffler parce qu'elle ne les retrouve pas au milieu des spectateurs.
Et ça, oui, c'est un joli moment.

Robert De Niro, Meilleur Acteur, Raging Bull, 1981



Parce que ne pas lui avoir donné pour ce film aurait été un scandale.
Parce que ne pas l'avoir donnée à Martin Scorsese pour ce film est un scandale.

Woody Allen




Seule et unique intervention de Woody Allen aux oscars (qu'il a pourtant remporté pour Annie Hall -Meilleur Réalisateur et Scénario Original, 1978- Annah et ses Soeurs -Meilleur Scénario Original 1987- et cette année pour Minuit à Paris, toujours Meilleur Scénario Original.) car il a du mal à quitter New-York.
Et alors que l'Amérique est encore groggy du 11 septembre, il se déplace et rend hommage à sa ville pour l'aider à oublier les cendres, les morts et la poussière.
Et rappeler à l'académie que le cinéma et l'humour sont aussi là pour ça.


J'aurai pu rajouter le combat de boxe entre Ali et Stallone l'année de Rocky, Brando qui ne se présente pas et envoie une indienne à sa place, ou les oscars de De Niro et Scorsese, récompensé bien tard lui aussi (ils avaient du flan dans les yeux les années où sont sortis Taxi Driver, Raging Bull, Les Affranchis ou Casino?) ou Eastwood et Hitchcock qui se contente d'un "Thank you very much, indeed" pour le prix récompensant sa carrière.

Mais je vous laisse retrouver vos propres moments préférés et savourer celui que Jean Dujardin nous a offert hier...




mercredi 15 février 2012

Ma Benz / Brigitte




Parce que tu as un tatouage mais pas un encrage de bad boy nourri aux clous et bâti comme un tracto-pelle.
Parce que ton côté garçon, doucement affiné à coup de velours rouges venus des cépages du bordelais et de blancs charpenté venus de chez toi n'effraierait quand même pas un Navy Seal à la descente de mineur de fond quand il s'agit de taquiner du mauvais whisky.
Parce que ta voix chante. Avec musicalité. Pas comme les lyrics sauvages d'une bête enfermée chaque jour et qui ne ressortirait que les nuits sans lune pour hanter les rues sans réverbères.
Parce que tu marches comme on danse.
Parce que tu sais reconnaître ce qui est beau de l'ignorance.
Parce que tu es une ourse du Yosémite.
Parce que tu sais toute la fermeté dont il faut faire preuve pour t'apprivoiser. Mélangée à la faiblesse de ne jamais totalement te capturer.
Parce que tu aimes le fromage et le lard fumé et que tu le revendiques.
Parce que tu es ta famille et qu'elle en est fière. Et c'est pour ça que c'est toi qu'elle regarde.

Parce que c'est ton anniversaire.

Parce que c'est trente ans, c'est important.

Bisous, Kiddie.

dimanche 23 octobre 2011

Dis-Moi est-ce que tu m'aimeras / Kent



A force de vous rabâcher qu'un jour la gloire et Scarlett Johansson frapperont à ma porte, il était temps que ça se produise.

Souvenez-vous, il y a un mois j'inscrivais lachansondujour aux Golden Blog Awards dans l'espoir caché de gagner un prix et de siroter du champagne au milieu de jeunes filles aux robes surnaturelles et de richissimes éditeurs ou producteurs prêts à me payer une fortune pour continuer à égayer le quotidien sordide du français moyen qui assiste à la défaite du XV de France et qui perd toutes ses économies dans des actions minitel.

(d'ailleurs vous pouvez encore voter pour moi jusqu'au 24 octobre 18 heures, alors par pitié, cliquez!)

Il y a trois jours, j'ai reçu un mail m'invitant à assister à la cérémonie de remise des prix qui aura lieu le 16 novembre prochain à l'Hôtel de Ville de Paris, certainement en présence de nombreuses jeunes filles aux robes surnaturelles et de producteurs richissimes qui ne savent as trop quoi faire de leur argent et qui devraient investir dans le fiable, investir dans le moyen.

Bon, ce mail me dit simplement que je suis invité à assister à la cérémonie et non que je vais rafler tous les prix (prix que je brandirai en disant "I'm the King of the World" et "Scarlett, you're good, i kiffe you, i kiss you!") ais quand même cette invitation me fait plaisir et titille ma curiosité.

Après tout, le festival de Cannes ne rappelle-t-il pas les équipes des films en compétitions qui vont être primés?

Et quand vous faites des anniversaires surprises, ne vous arrangez-vous pas pour que la personne à qui vous fêtez l'anniversaire soit présente?

(Là je me dis que ça aurait de la gueule d'organiser un anniversaire surprise pour quelqu'un sans l'inviter, pour que ce soit vraiment une surprise...)

Alors par prudence, je commence déjà à rédiger mon discours de remerciements (où il y aura des mots très forts comme "faim dans le monde" "la guerre ça pue" "crise" "existentialisme" "méta-discours" "supers-pouvoirs" "toujours hors-jeu cet enculé de Richie Mc Caw" et "Scarlett Johansson") , je vais repasser mon plus beau T-Shirt histoire d'afficher ma classe légendaire:



et je vais me préparer des cartes de visites à distribuer (d'abord) aux jeunes filles dans des robes surnaturelles et (ensuite) aux producteurs/éditeurs richissimes qui feraient bien d'investir dans le Moyen pour que leur vie soit bien.

Mais lectrices, lecteurs, je vous promets que je ne vous oublierez pas, vous qui avez fait ma gloire.

Je penserai à vous quand je passerai à la télévision dans des émissions sérieuses et profondes ou au grand journal.

Je penserai à vous, pour que vous continuiez de penser à moi.

Le 16 novembre, je serai à l'Hôtel de Ville de Paris à assister à une remise d'un prix que je n'aurai pas, et c'est un peu à vous que je le dois.






























(Il faut que je trouve le numéro de Scarlett Johansson, j'ai le droit d'emmener une personne...)

lundi 26 septembre 2011

Heureux qui comme Ulysse / Georges Brassens




Je suis donc revenu de mon beau voyage et je suis heureux comme Ulysse.

J'ai traversé des villes magnifiques et des désolations sauvages, rencontrés des gens formidables et tenté de comprendre ce qu'ils disaient, j'ai vidé un ou deux fûts et quelques bouteilles de vieux whisky des hautes terres pour les comprendre mieux encore.

Je me suis retrouvé parfois seul au milieu de la solitude et parfois entouré au milieu d'espaces délimités par 4 murs et un bar.

J'ai senti le vent, j'ai pu parfois toucher des nuages, j'ai entrevu la pluie et profité du soleil dans des endroits sans noms.

Je suis parti heureux de voir plus que je ne pouvais voir.

Je suis parti au hasard sans jamais chercher mon chemin pour ne jamais avoir l'impression de retourner en arrière.

Je suis parti sans jamais attendre quel devait être mon prochain pas.

Je suis parti car je voulais revenir.

jeudi 14 juillet 2011

Le Bal Perdu / Bourvil



Aujourd'hui, c'est 14 Juillet, et ça veut dire cotillons, défilés, feux d'artifices et surtout baloches.

Le 14 Juillet, c'est le jour de gloire de tous les sapeurs-pompiers du pays.

Et pendant que l'on se souvient de la fête de la fédération du 14 juillet 1790 (et non de la prise de la Bastille un an plus tôt, tas d'ignorants qui a préféré aller danser plutôt que de suivre les cours d'histoire) en faisant défiler des canons, je préfère me retrouver sous des guirlandes de guinguettes à danser sur des chansons populaires.

Les groupes de bals se sentent alors investis d'une foi inébranlable chevillée au corps: faire danser et chanter le français joyeux et permettre aux soldats du feu (joyeux itou) de jouer les séducteurs de casernes avec leurs uniformes clinquants.

(La différence entre le pompier et le marin se situant évidemment au niveau du ponpon, plus facile à trouver toucher chez l'un que chez l'autre.)

Et je dois avouer que je suis plutôt bon client de ces ambiances généralement bon enfant qui vous permettent de voir du bleu-blanc-rouge sans que ce soit à un défilé frontiste, de parler à tout le monde, de danser sur du Michel Sardou Sardur et de se dire qu'un feu d'artifice en plein été est un plaisir trop rare.

La seule question que je me pose, c'est pourquoi à tous les baloches que j'ai fais, tous les groupes que j'ai vu jouer ont, à un moment ou à un autre, joué "ça (c'est vraiment toi)" de Téléphone?

Une autre règle immuable des bals et du 14 juillet...