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lundi 17 février 2025

We’ll meet Again / Johnny Cash

 


 (inutile de préciser à quel point cette chanson est merveilleuse...) 

 Alors, oui, c´est vrai, la chanson est de retour et je vous imagine déjà bouillants de joie, fiévreux et fiévreuses comme une vieille de Noël, parce que ouais, c´est Noël. 


Et comme il s´est passé plein de choses et qu´il y a plein de choses à raconter, je voudrais commencer en vous parlant de Benjamin. 
 Benjamin, c´est un chouette copain. 
Ça fait longtemps qu´on s´est pas vus, mais c’est parce que je suis pas très fort pour organiser des trucs et que j´avais été un peu occupé. 

Mais je sais déjà que de toute façon, on finira bien par se recroiser et on finira bien la derniere conversation qu´on avait commencé. 

 On s´est croisés à la fac. 
Et très vite, on a organisé des trucs. 
Des cinés, des apéros, des blagues et un peu une vie d'étudiant. Il y avait des films, des amis, de la musique, des bières et des filles. 

 Benjamin, ensuite il s'est organisé une vie plutôt chouette. Il a une chérie fantastique et deux gamins merveilleux. 

 Moi, je me suis pas aussi bien organisé, c´est vrai, mais ma vie est quand même super chouette (oui, je dis beaucoup de fois chouette, mais c´est parce que ce mot est chouette) même si avec Benjamin, on se voit moins . 

On se voit moins parce que je m´organise moins bien, mais je voulais pas que Benjamin, il devienne le copain qu´on ne contacte plus que de loin en loin, pour la nouvelle année ou pour les mauvaises nouvelles. 

 Vous savez, il arrive un moment, en vieillissant et en déménageant, certaines personnes, on les contacte juste pour dire bonne année et annoncer des nouvelles, majoritairement mauvaises. 
Avec Benjamin, les dernières nouvelles, c´était des décès. On est pas au top niveau bamboche. 
Alors quand mon cancer a été diagnostiqué, pour une fois je me suis organisé et malin et rusé, je lui ai pas annoncé. 
Parce que je voulais annoncer une bonne nouvelle. J´ai donc envoyé un message pour lui annoncer ma rémission. Comme ça, ça, c'est une bonne nouvelle. 


Benjamin, aujourd'hui, il est dans un cimetière à la campagne parce qu´il est parti, comme ça, sans prévenir. Même pas lui. Il était pas très doué non plus pour organiser des trucs, visiblement. 

 C´est absurde. Le dernier message est justement un message pour se dire de s’envoyer plus de nouvelles et c´etait le dernier. Il n´y en aura plus. Mais quand on se recroisera avec Benjamin, on boira un coup et on se racontera des jolies nouvelles. Le hic, c'est que comme je suis pas super doué pour organiser des trucs, je sais pas quand ce sera.

lundi 26 août 2013

Willin' / Linda Ronstadt




Ce qui, finalement, empêche la roue voilée de mon destin bancal de prendre le contrôle de ma vie, c'est que je ne le veux pas.

C'est à force de volonté que j'arrive, péniblement certes, à ne pas trop tomber par terre ni écorcher mes genoux.

Mais ces derniers, jours, c'est à force de volonté, une volonté d'acier trempé, un assommoir à faire peur à un tank, une volonté inébranlable que j'ai réussi à faire plier des gens.
Enfin, UN gens.

Suffisamment en tout cas pour ressentir une satisfaction certaine, mêlée à une arrogance non feinte que nous, cogneurs de la vie, Rafaël Nadal qui s'entraînent dans les transports en commun, Mohammed Ali des escalators, connaissons lorsque le combat est terminé et nous laisse essoufflés sur le champ de bataille, vivants et victorieux.

Ces dernières semaines, le dos au mur, je me suis battu plus fort que d'habitude, j'ai regardé plus loin et surtout, j'ai voulu avec plus de conviction.
Je pensais au départ utiliser une tactique infaillible dites du "faire les gros yeux" ou "avoir le regard pénétrant" mais je me suis dit qu'à force, à me balader constamment les sourcils froncés et à regarder tout le monde avec l'air très énervé, très méchant, très en colère et très relou, j'allais finir par perdre des alliés et de la crédibilité.

J'ai donc opté pour la sérénité.

L'assurance de celui qui, non seulement sait qu'il a raison mais en plus sait qu'il va gagner.

Et c'est ce qui s'est passé.

Je dois avouer que j'ai été le premier étonné parce que sous mes allures de nonchalant qui sait qu'il va gagner et qui joue les Jay-Z lorsqu'il négocie un biz', ben je m'attendais quand même à subir le courroux du "NON !" lâché en pleine volée, qui tombe lourdement sur le coin de votre museau comme sur les malheureux Bernard et Nathalie Morin lorsqu'ils partent au ski.

Je précise d'ailleurs que j'ai caché mon étonnement en faisant le coup des "gros yeux" j'ai hoché la tête comme Jay-Z après un biz' avant qu'il aille rejoindre B. et j'ai continué ma journée.

Et puis parfois, malheureusement, toute la volonté du monde, bonne et mauvaise d'ailleurs, ne vous suffit pas et vous vous retrouvez face à un mur plus solide qui s'appelle souvent "La vie, bitch" (je vous raconterai très bientôt le concert d'Eminem au stade de France auquel j'ai assisté -ou comment élever le "bitch" au rang de ponctuation, locution splendide qui éclabousse dans les dîners mondains.) qui (cette bitch) colle des Beyoncé dans les bras de lascars qui ont plus de volonté que vous ou des idées de génies dans la tête de personnes plus géniales que vous et qui, parce qu'elle est farceuse avec vous, vous bouche salement le chemin.

Et la vue.
Et vous colle dans des métros trop pleins


Ce qui, finalement, empêche la roue voilée de mon destin bancal de prendre le contrôle de ma vie, c'est que même lorsque ma volonté ne suffit plus et que je tombe, ben je me relève.

Parce que je le veux.





mercredi 16 janvier 2013

Baby it's cold outside (Feat. Willie Nelson) / Norah Jones



Oui, il fait froid dehors.
Il fait froid à geler les crachats par terre, à faire de la fumée quand on respire, à glisser sur les trottoirs et à pas coller un Moyen dehors.

Et si je ne suis pas spécialement ami avec ces froids de canards qui vous font sortir les écharpes, les bonnets,les bouillottes et les crampons sous les bottes, je dois avouer qu'il y a quand même une satisfaction à sortir, c'est de savoir qu'on va rentrer.

Et puis quand des températures sibériennes s'invitent au Métro Stalingrad, je me dis que c'est un clin d'oeil que Paris me fait pour me faire réviser mes cours d'histoire, écouter Ivan Rebroff et garder forte la position de celui qui pense fermement que la guerre, c'est mal, surtout si c'est pour se cailler les balles.

Alors au son de cette jolie chanson, je remonte la rue du Pôle Nord, dans le dix-huitième, à deux pas de chez moi, je passe par la place de Finlande (dans le 7ème), la Place des Vosges et la Cité Noël (dans le 3ème), je vois qu'il n'y a pas de neige dans la rue des Blancs-Manteaux (dans le 4ème arrondissement) , le froid a arrêté le temps et l'Horloge du musée d'Orsay, et je continue de glisser marcher en slalomant entre les crachats gelés dans cette ville qui fait de la fumée quand elle respire.

Je frotte mes mains pour les réchauffer, remonte mon écharpe, tape un peu mes pieds et je rentre dans mon 18ème.

Du coup, je sens un peu de chaleur en passant par la rue de Tombouctou.




vendredi 4 janvier 2013

Our House / Crosby, Still, Nash and Young



Quelques lignes pour dire à mes cousins que je pense à eux et à leur troupeau, leurs prairies, leur (futur) fromage, leurs tracteurs et leurs animaux.

Parce que leur attachement à leur terre m'impressionne, m'émeut et me rend fier d'eux.

Et parce que ce ne seront pas des flammes qui les abattront.

Cousin, je vous aime et je pense à vous.

Je vous souhaite une très jolie année.

mardi 21 août 2012

Little Cabin Home on the Hill / Bill Monroe





Non, je ne suis pas parti en vacances ni mort de canicule puisque:

-1 Je ne suis pas SI vieux.
-2 Je ne suis pas encore en vacances.
-3 Je ne suis vraiment pas SI vieux.
-4 Je suis bien les conseils que me donne le ministère de la santé et je m'hydrate régulièrement bien comme il faut.

"Buvez même quand vous n'avez pas soif et allez à l'ombre."

Il est évident que ces conseils sont vachement simples à suivre, surtout quand il s'agit de boire même quand on n'a pas soif.






Non, je profite simplement du fait que nous ayons les mêmes températures qu'à la surface du soleil pour flâner avec mes lunettes de soleil et mes écouteurs, je lance chaleureusement (ha ha!) (j'aurais aussi pu dire "à brûle-pourpoint" et j'aurais fait le jeu de mot du siècle, mais étant de nature humble et discrète, je me contenterai d'être drôle.) des "bonjour", des "ça va?" et des "pffffiouuuu, quelle chaleur" bien hydraté aux gens que je croise (qui me prennent bizarrement pour un fou ou un alcoolique) et je lis des livres et le Monde pour faire croire que je suis érudit quand je ne suis qu'en état déshydraté avancé.

Et au fil de mes lectures en caleçon en terrasses sur mon canapé, qu'apprends-je?

A cause de la sécheresse aux USA et à la faible productions de céréales, le prix de la bière va augmenter !!

Mais cette sécheresse terrible à des conséquences bien plus tragiques et terre à terre que le prix de l'ivresse puisque des éleveurs sont obligés d'abattre leurs troupeaux faute de pouvoir les nourrir et des paysans se retrouvent dans des situations financières catastrophiques.
Neil Young -Génie Génial- avait d'ailleurs lancé le "Farm Aid" en 1985, gigantesque concert pour récupérer des fonds et aider les agriculteurs et il le continue encore de nos jours.

Je ne vous demanderai pas d'envoyer des billets pour les fermiers de l'Iowa, soyons sérieux.
Ayez simplement une pensée pour ceux qui triment en France.
Cousins Weber, je pense à vous et je vous dédie cette chanson. Une petite Maison sur la Colline.

Et pendant que je pensais à mes cousins, à leur troupeau, à leur (futur) fromage et leurs tracteurs, je me suis décapsulé une canette d'eau au houblon et j'ai bu à leur santé, pensant que je ne pensais pas assez à eux.

Mes amis, chaque goutte de bière vient d'un joli terrain où quelqu'un a marché, gratté, semé, récolté, parce qu'il aimait le sol sur lequel il est né.


Et sous mes tropiques de gaz d'échappements et mes champs de béton, mon cerveau s'est mis en ébullition...

Je me suis lancé dans un beau projet.

Avec mes mains et un peu d'eau.

lundi 11 juin 2012

Flesh and Blood / Johnny Cash




J'ai sur mon corps d'athlète de haut niveau quelques cicatrices qui me rappellent qu'à certains moments de ma vie, j'ai été plus Moyen que haut dans mon niveau d'athlète du grand steeple-chase de la vie, celui qui essouffle et laisse des courbatures.

Un genou tailladé en divers endroits, recousu aux urgences de Toul-c'est-cool-même-avec-Nadine-Moranoule suite à un tacle glissé de toute beauté sur un tesson de bouteille lors d'une partie de foot enlevée en CE1 sous l'oeil impassible de notre instituteur.

Une jolie marque de brûlure sur un pied, laissée par le pot d'échappement de la magnifique mobylette peugeot 103 de mon cousin.

Mon avant-bras gauche est un véritable champ de mine, un viêt-nam de peau avec des marques de coupures et une splendide brûlure chimique au destop en débouchant un sanitaire.

J'aime ces cicatrices car elles me rappellent des choses, illustrent mon épiderme et me font croire que je suis un aventurier, un soldat ou un gangster romantique et vachement méchant en ayant l'amabilité de m'éviter la tronche à Ribery. Ou double-face.

Les cicatrices, ce sont comme les anneaux des arbres que l'on voit dans les coupes transversales des troncs. Elles s'ajoutent quand on vieillit.

C'est à peu près ce que je me disais toute à l'heure lorsque je voyais la lame neuve du cutter me trancher le bout de l'index en deux dans le sens de la longueur alors que je la sortait de son étui.

(Oui j'ai eu le temps de me dire tout ça en l'espace du dixième de seconde où mon index manquait de se faire un Louis XVI et d'ailleurs, c'est le fait que j'ai pas vu TOUTE ma vie défiler devant mes yeux -mais seulement ses cicatrices- que, rassuré, je me suis rendu compte que je ne rencontrais pas un péril mortel mais seulement un banal accident d'écolier.)

Un Niagara (les chutes du, pas le groupe) rouge, remake des eaux du Nil changées en sang, et la question, instantanée, du "Ah ouais quand même, je viens de perdre un demi-litre, est-ce qu'il ne faudrait pas que je me recouse moi-même, guerrier comme je suis, avec du fil de pêche et un trombone déplié?"

Et finalement, comme je ne suis pas SI bricoleur non plus, j'ai décidé de laisser tomber la chirurgie et je me suis mis un pansement.

Une cicatrice de plus, un peu de chair de moins, une nouvelle histoire.

Et d'autres choses à voir défiler devant mes yeux.

dimanche 5 février 2012

Luckenbach, Texas / Waylon Jennings


  Hier, je regardais à la télévision un formidable documentaire sur les grandes plaines de l'ouest sauvage et légendaire de ce vaste pays du hip-hop, de Michael Jordan, Neil Young (oui, bon, il est canadien, mais c'est pas loin...), Prince, de la cuisine hypercalorique, des fords Mustangs et du port d'armes que l'on appelle l'Amérique.

Ou les Etats-Unis pour les pointilleux.

Et les yeux humides devant les vastes plaines, les mustangs sauvages, désolations des déserts arides et le silence majestueux et immortel de Monument Valley, je me suis dit qu'il était temps pour moi de partir, loin, mais surtout loin de moi-même.

J'admirais donc le dextérité surhumaine des cow-boys de l'Utah ou du Wyoming au jeu du je prends le taureau par les cornes, mais avec un lasso (cette admiration pour des hommes portant des chaps en cuir et chevauchant des pur-sangs en jouant à faire de noeuds avec des lassos m'a d'ailleurs fait presque peur, du coup pour me rassurer, j'ai regardé un film avec Scarlett Johansson.) au son de standards country et j'avoue avoir envié leur quotidien, à admirer des couchers de soleil sans fins sur des horizons sans barrières.
(et dans des ranchs qui ne font pas 17m2.)

Le petit-fils de Geronimo était interviewé et je me suis cherché un nom indien (quelque chose comme Blaireau Futé des Prairies m'irait bien, ça sonne pas mal.)

Le règlement de comptes de OK Corral était reconstitué et j'ai voulu regarder des westerns.

Mais surtout, pendant une heure, j'ai aimé la country.

Des chansons nostalgiques, d'une tristesse terrible, qui parlent de ces plaines qu'ils ne reverront plus, des ces grands espaces promis au béton et au bulldozer, qui parlent des filles aux yeux clairs comme l'eau d'une rivière sauvage, de chevaux sauvage galopant dans le couchant, de barbecue, de whisky et des copains.

Et je me suis juré que moi aussi, je partirai loin de moi-même, fuyant ce que je peux me détester et j'irai admirer des couchers de soleil infinis sur des prairies où ne passent que des chevaux, quelques cow-boys, un tigre du bengale avec de la chance et certainement une fille aux yeux clairs.

mercredi 25 janvier 2012

I don't care if the Sun don't Shine / Patti Page



Oui, je m'en fiche si le soleil ne brille pas.

Je m'en fiche de la pluie froide qui tombe en ce moment (et rallonge fâcheusement les jupes des filles.)
J'oublie qu'il y a le métro avant le boulot. Et après le boulot.

J'arrive à ne sérieusement pas penser à mes lacunes évidentes en matière de sociabilité.

Je n'imagine plus un monde sans tigres du bengale ni baleine ou ours polaires.

J'oublie le boulot.

Je m'en fiche de ne plus avoir de bière dans mon frigo.
Ni de saucisson.

Je ne prête même plus attention aux représentants de la maréchaussée qui me contrôlent dans la rue, aux détrousseurs potentiels qui me suivent dans le métropolitain quand je pars vers l'inconnu(e), mes pas rythmés par des chouettes airs de guitares et aux névrosés qui m'accostent pour me dire pour qui voter. (je répète, votez bien, votez rien.)

Je ne relève pas quand on me traite de Dawson.

Je ne relève pas quand quand on ne me répond pas.

Je m'en fiche que le soleil ne brille pas.

Je cherche la chaleur ailleurs.

Et je crois que la chaleur m'a souri.



mardi 17 janvier 2012

Still Waters / Jim White



A midi, je me suis assis sur un banc au parc des Buttes Chaumont (car la joie de retourner en formation, c'est de manger dans le parc qu'il y a derrière le bâtiment.) j'ai sorti ma salade emballée et j'ai observé l'eau gelée du bassin.

(oui, parce que figurez-vous qu'il faisait un froid de canard ce midi et qu'il faut être drôlement motivé pour manger dehors, assis sous les marronniers nus par un froid qui pique, plutôt que dans un bâtiment chauffé où l'on vous sert du café.)

Je riais devant les canards (justement) qui glissaient en essayant de marcher maladroitement sur la surface lisse de la banquise du plan d'eau des buttes chaumont et je me suis dis que finalement, la campagne à Paris, ce n'étais pas si compliqué.

Enfin, ce n'est pas si compliqué les jours de semaine, à l'heure du déjeuner, par un froid polaire à ne pas mettre un canard dehors et hors des vacances scolaires.

Parce que le parc des Buttes Chaumont, l'été, ça vous rappelle le périph', la côte d'azur et le métro aux heures de pointes en un seul endroit.

Il faut cohabiter avec des gens, subir les chiens, les ballons et les enfants et marcher pendant des heures pour trouver une place où s'asseoir, comme sur une plage de côte d'azur.

Mais aujourd'hui, face à l'eau gelée, j'étais tout seul avec la buée qui sortait de ma bouche et ma salade emballée.

J'espérais -un instant- qu'un ours blanc égaré pointe le bout de son museau, mais j'ai du me contenter des canards.

Aujourd'hui, sans m'y attendre, j'ai voyagé, parce que l'eau s'était arrêtée.








jeudi 5 janvier 2012

Buried Treasure / Kenny Rogers



 Comme vous le savez, je suis un amateur de mystères, de découvertes et de choses étranges.

 Hier, je suis allé manger dans un formidable petit restaurant chinois dans le XIXème arrondissement.

 Les gens étaient gentils, la musique agréable et les menus vraiment pas chers donc j'ai poussé la porte, demandé une table et je me suis assis.


Mon père ne m'a pas transmis qu'un goût musical exquis ou une promesse de calvitie ravageuse, il m'a aussi appris à être curieux à propos des vins et à les aimer.
Ces Bordeaux sombres et souples ronds en bouche et légers comme des bulles de savon malgré des teintes de velours, les vins d'Alsace avec leurs essences subtiles, les Côtes du Rhône aux parfums qui semblent venir d'Asie ou d'Orient, les vins de Loire au goût clair, les rouges, les blancs, les vieux et tannés par le bois, les jeunes qui rafraîchissent avec leurs insolentes notes vertes ou les grands crus anciens qui ne demandent qu'à être invités à table pour vous raconter une histoire...

Machinalement, j'ouvre donc la carte des vins de ce petit restaurant chinois du XIXème qui ne servait ni bouillabaisse, ni viandes grillées mais des nems formidables et des plats de boeuf au saté divins.
 Par pure curiosité évidemment, je tiens à préciser...

 Et là, je fais une découverte extraordinaire. Des St Emilion grands crus, des vins de 1974, des Mouton Rothschild, des Châteauneuf du Pape 1986, des bourgognes Millésimés... 5 pages de cet acabit.
Je n'en croyais pas mes yeux de voir un restaurant de nouilles vapeur proposer la carte du Crillon.

A mon retour, sans avoir rien bu que de l'eau, sobre comme un chameau sauvage que je suis (et préférant imaginer les notes fruitées qui devaient sonner à chaque ouverture de bouchon plutôt que frustrer mes sens à ne choisir qu'une bouteille parmi les pages de découvertes formidables que me promettait la carte plastifiée d'un restaurant chinois du XIXème arrondissement...) j'ai demandé à la personne qui s'occupait de la formation pour laquelle je me déplaçait dans le XIXème si il connaissait la carte des vins de ce restaurant.

 Et là, il m'a raconté une histoire incroyable.

En rachetant l'endroit, les actuels propriétaires décidèrent de faire des travaux dans les caves.
Et en rangeant un énorme tas de cageots poussiéreux, ils sont tombés sur un passage dans un des murs.
Et derrière, des milliers de bouteilles.

Une collection complète de grands crus hors d'âge qui sommeillaient tranquillement, attendant d'être invités à table pour raconter leurs histoires.
Ils les ont donc mis sur leur carte, à des prix défiant toute concurrence, ignorant la valeur des pépites qu'ils avaient entre la main. Bientôt, tout le quartier fut au courant, au point que les propriétaires se demandaient pourquoi les gens venaient pour boire et pas pour manger.

 Ensuite, ils ont petit à petit découvert quels secrets renfermaient leurs bouteilles et ont alignés certains de leurs prix.

Il existe donc encore des trésors enfouis sous terre qui attendent d'être déterrés.
Comme des bouteilles de vins oubliées.

Pour tout un quartier, le trésor était donc la joie de déguster tranquillement un verre de vin rare dans un cadre les ramenant directement sur les rives du Yang-Tsé Kiang, en regardant passer des jonques au milieu des fumeries d'opium et en oubliant que demain, il faudra repartir dans une jungle sans tigres du Bengale...


















Maintenant, imaginez-vous sur les rives du Fleuve Bleu, cerné par la jungle aux tigres avec un verre de Médoc pourpre dans la main..

.

mardi 18 octobre 2011

Wagon Wheel / Old Crow Medicine Show



Vous courez dans le métro?

Vous marchez sur les tapis roulants et vous montez les escalators 4 à 4?

Vous faites donc partie de ces gens qui me rentrent dedans tous les matins et tous les soirs par peur d'être en retard.

Un conseil, amis pressés.
(un conseil sympa que je vous donne, pour votre propre santé et que je vous encourage à suivre avant que je ne vous fasse chier vos propre dents...)

Arrêtez-vous, respirez, regardez et écoutez.

Les wagons ne sont finalement pas fait uniquement pour y souffrir...

mercredi 20 juillet 2011

Blue Eyes Crying in the Rain / Willie nelson



Ceci est une histoire vraie, et c'est pour ça que j'aime la raconter.

En sortant du métro aujourd'hui, je suis tombé sur un spectacle qui m'a ému.

Une jeune fille en pleurs.

Elle semblait vraiment bouleversée et je me suis alors demandé ce qui pouvait la faire pleurer à ce point.

Une mauvaise nouvelle terrible comme la perte d'un être cher, comme ça, brutalement en plein mois de juillet à quelques jours de son départ en vacances?

Une journée horrible au travail entre ce patron despotique qui lui hurle dessus et ce collègue libidineux, gras, poisseux et vulgaire qui n'arrête pas d'essayer de lui toucher le cul à chaque fois qu'il s'approche d'elle?

Une rupture affreuse, pleine de larmes, de café froid et de mégots de cigarettes écrasés au fond des tasses. Une rupture qui sent le tabac et l'endive amère. Une rupture d'une incroyable laideur, certainement, aussi laide que cette fille est jolie, parce que le garçon n'avait aucune classe et n'était finalement que goudron?

Pourquoi pleurait-elle?

Et en me rapprochant des marches sur lesquelles elle se trouvaient, j'ai remarqué qu'elle cherchait quelque chose.

Elle replaçait ses cheveux en arrière régulièrement, presque mécaniquement, pour se dégager la vue (et déjà que les yeux pleins de larmes, c'est pas facile pour voir, mais alors plein de cheveux, c'est pas mieux.)

Et presque arrivé à sa hauteur, elle s'est relevée d'un coup, tenant dans la main son précieux butin.

Un talon de chaussure.

Ses jolies chaussures étaient rouges et trempées et il manquait un talon à l'une.

Elle a respiré un grand coup, sans doute pour effacer cette journée qui devait se trouver à mi-chemin entre ce que j'avais imaginé et ce talon cassé et elle est repartie toute droite et pieds nus.

Et comme elle était rusée, elle a utilisé la pluie qui tombait pour cacher ses larmes qui coulaient.

lundi 25 avril 2011

The Hockey Song / Stompin Tom Connors



Hier, j'ai eu la chance d'assister dans un Bercy redécoré aux couleurs du Canada à la rencontre France - Canada comptant pour la préparation aux mondiaux qui vont se jouer en Slovaquie.

Le Hockey est un subtil mélange de:


+


+


+


+




Et au canada, ce sport est une religion, un peu comme le Foot au Brésil, le Rugby en Nouvelle-Zélande et la pétanque chez nous.


Hop, l'entrée en fanfare du team canada sur le son de Hells Bells d'AC/DC (miel à mes oreilles, joie bonheur et craquements de mâchoires en prévision)

C'est un sport que j'adore pour sa rapidité, l'exigence technique et mentale qu'il requiert et les mises en échec qui ponctuent périodiquement le jeu de bruits de mâchoires brisées, d'os craqués et d'épaules clouées sur les rambardes.

Je suis même de chez moi la NHL (National Hockey League), le championnat Nord-Américain, le championnat le plus prestigieux au monde puisqu'il réunit au sein de ses équipes ce qu'il se fait de mieux sur la planète en matière de patineurs/croqueteurs/boxeurs.


Alors hier, j'étais heureux de voir la nation la plus forte du monde fouler la glace de Paris pour un joli match dans une ambiance de joie et d'accent québécois.

La moitié de la communauté canadienne de la capitale devait être dans la salle et du coup, ça assurait une ambiance de matchs des Canadiens de Montreal avec tous ces drapeaux, les maillots brandis un peu partout, les supporters et les bontempis qui enivraient la foule (oui, je m'enflamme, mais le bontempi est un instrument qui m'émeut...).


Paf, premier but Canadien...

Et si je m'attendais à un massacre digne de la défaite taule historique du XV de France face à l'Australie en novembre dernier, j'ai été agréablement surpris de voir notre équipe résister avec honneur face aux superstars canadienne.

Mon seul regret est que nous n'ayons pas eu droit à un petit concert de Roch Voisine pour l'avant-match.

Et ne voyez pas d'ironie là-dedans, je trouve vraiment que ça aurait été sympa, vu l'enthousiasme que ce cher Roch de notre belle province dégageait pendant ses commentaires du tournoi olympique de hockey à la télévision française (il a failli passer pro après sa carrière universitaire et c'est une blessure qui l'a amené à faire de la chanson, comme quoi, la tranquillité de nos oreilles tiens parfois à peu de choses...)

(Mon double Maléfique Moyenbad vantait déjà les mérites de Mr Voisine il y a quelques mois...)

Et malgré les palets balancés à 90km/h, les mises en échec à pleine vitesse contre les rambardes, les bourres-pifs, les coups de crosses et les mains dans la gueule, c'est un sport tellement technique qu'il pourrait s'apparenter à un ballet.

Et je passerais facilement pour un rôteur de bière inculte si je vous disais que ça pourrait être le lac des cygnes interprété par des camionneurs.

La glisse fluide, les mouvements de l'équipe, les changement incessants de joueurs sur la glace, les combinaisons alambiquées pour amener le palet au fond des filets, les appuis précaires pour contrôler la rondelle de plastique, les shoots en déséquilibre total à pleine vitesse sur des lames fines comme des rasoirs, les voltes-faces, les feintes, les arrêts brutaux alors qu'ils sont lancés à presque 50km/h sur leurs patins et j'en passe...



Hop, petite vidéo de mon cru fimée par moi-même...

C'est pour tous ces détails que j'ai un énorme respect pour les hockeyeurs.

Parce que ce sport, sous ses allures de cours de récré gelée nécessite une telle technique et une telle concentration que vous sentez qu'il faut une vie de pratique pour arriver à ce niveau.

La France perd 3-2.




Et moi, je vais chausser mes rollers, pour glisser dans les rues de Paris.

dimanche 17 octobre 2010

Against the Wind / Bob Seger



C'est rigolo, parce que ces derniers temps, j'ai l'impression d'avoir plus vieilli que ces 5 dernières années.

Pas vieilli au sens physique du terme, je reste épargné par les rides, l'arthrite, Alzheimer, ou l'incontinence et la vessie qui rétrécit.
Je reste frais et beau, les amis.
(et je reste imberbe aussi et j'ai encore des doutes sur le fait que ma voix ait réellement muée, mais c'est une autre histoire...)

Non, depuis ces derniers temps, j'ai l'impression de (presque) devenir une grande personne.

Dingue.

Je fais des choses que je pensais impossible il y a quelques temps.

Comme avoir des discussions sérieuses avec mes employeurs, avoir des discussions houleuses avec des collègues ou des relations de travail.

Assumer des taches d'homme, comme genre, réparer un truc...

(je vous promets que je vais vous raconter mon épisode "réparation de toilettes" de cette semaine, c'est palpitant comme du Tom Clancy, je suis Jack Bauer face à une ogive nucléaire, et j'ai 8 minutes et un seau (et un tournevis) pour sauver le monde...)

Je réagis de manière différente, je réfléchis presque.
Je me prends à anticiper.
(sachant que mon horizon d'anticipation maximale s'étendait à la prochaine bière, c'est dire les progrès que j'ai accompli...)

Il m'arrive même de vouloir des choses pour moi et d'avoir envie de me faire plaisir.

Je me suis mis en tête de plaire.

Et ne croyez pas que cette révolution historique arrive toute seule de la manière la plus naturelle qui soit, il y a bagarre.
(chez moi, on dit qu'il y a de la chtôsse. C'est beau, la chtôsse.)

Et il y a travail, parce que c'est pas facile tous les jours, et c'est pas tout seul.
(d'où la relation très Batman et Robin entre Moyenman et son Psy, c'est parfois cocasse, certes, mais toujours instructif sur la personnalité de moyen-héros enfouie sous des tonnes de doute de Moyen...)

Je crois que bientôt mes superparents vont pouvoir se rendre compte que je deviens un homme leur fils.

Je suis toujours un garçon qui aime les supers-héros, pleurer au cinéma, les robots géants, Chagall, Woody Allen, Calvin et Hobbes, la musique, les soucoupes volantes, les mystères, les tigres du bengale et la bière.
Mais en plus de tout ça, je commence à m'aimer moi.

dimanche 5 septembre 2010

Rose Garden / Lynn Anderson







Résumé de l'épisode précédent...

Etant en vacances, je profitais de mon retour au bercail pour faire un petit bilan de santé.
Tout allait bien.
J'ai donc décidé de tailler la Glycine...



Confiant comme un bouc mou, j'escalade courageusement l'échelle posée sur le muret qui sépare notre jardin de celui des voisins armé d'un sécateur de compète.

Je tiens à préciser que ce qui va suivre est interdit aux moins de 16 ans par le comité de censure cinématographique français pour langage vulgaire et violence graphique. Comme Kill Bill. Et ouais, tailler la glycine, c'est gore.

En équilibre plus que précaire sur un muret instable, je joue du sécateur comme un samouraï, je coupe, je tranche, je taille, les branches ne résistent pas, même le rosier du voisin me craint et rentre dans son jardin.

Je prends les plus grands risques, fait voler les branches que je coupe dans tous les sens et à aucun moment je ne songe à l'accident, confiant comme je suis.

Et au moment où je m'y attends le moins, lorsque ma garde est complètement baissé, fier du devoir accompli et heureux de quitter le champ de bataille (comme si je regardais modestement l'aube se lever sur les champs du Pélennor...) qu'arrive le drame.

(j'insiste, écartez les enfants.)

Je redescend de l'échelle et je regarde mes bras.

L'horreur sous mes yeux aurait pu me faire défaillir mais je lutte pour rester conscient ou ne pas sombrer dans la folie.

Un choc.

Mes bras ne sont plus que plaies.

Des plaques rouges partout.
Des gonflements.

Je me rends compte que cette bataille gagnée avait son prix.

Je découvre que je suis allergique au gazon.

C'est con hurle-je.










A noter que cet air Country me met de bonne humeur ma foi et surtout la coupe de cheveux de la chanteuse, belle comme un jardin à l'anglaise...

mercredi 7 juillet 2010

The Door is Always Open / Dave And Sugar



Ma porte est toujours ouverte.
Mon appartement est petit, c'est vrai, mais il me parait toujours plus grand quand les gens que j'aime sont dedans avec moi.

C'est ce que je me disais Lundi Soir en tout cas.
lundi soir, je pars chez mon psy en me disant "ma porte est ouverte aux amis, c'est normal, tiens donc, où sont mes clés, je ne les sens pas dans maVLAM."

Je précise que je ne m'amuse pas à hurler VLAM à tue-tête sur le palier de mon appartement le soir quand je pars chez mon psy, j'imitais seulement le bruit d'une porte qui se claque violemment sur votre nez.

Parce que Lundi Soir, je suis parti de chez moi et je me suis rendu compte que j'oubliais mes clés quand la porte s'est refermée à cause d'un courant d'air à effrayer un Typhon.

Evidemment, mes doubles étaient également chez moi, sinon, je ne serais pas Moyen.

Je vous ferais grâce de mes essais pour ouvrir la porte avec une radiographie (vieux truc de magicien de la Vie, quoi? tu es enfermé dehors et tes clés sont à l'intérieur? pas de problème files-moi une radio, hop hop hop je la glisse dans la fente de la porte, hum, ça résiste, je secoue un peu, clac c'est ouvert, tu es chez toi!)

Je vous épargnerai donc mes gesticulations de Magicien de la Vie en devenir et me résouds à appeler un escroc serrurier à 21h, parfait pour avoir un tarif honnête.

Mes concierges, qui sont des gens formidables, me glissent une carte de visite d'un serrurier, un vrai donc, et pas un voleur qui vous glisse son numéro dans la boite aux lettres, et quand vous l'appelez, il démolit votre porte parce, ben il n'y a pas le choix mon pauvre monsieur et ça fera 2000 euros.

J'appelle le maître des clés qui m'annonce être en déplacement mais il me file un autre numéro en me disant d'appeler de sa part, tout ira bien.

Ah, me dis-je.

Ce qui va suivre est la retranscription fidèle de la conversation téléphonique qui a eu lieu juste après.

Tuuut.
Tuuut?
Tuu-clic- Allo?

Moi: "Bonjour Monsieur, je vous appelle de la part de BIIIP, je suis coincé chez moi sur mon palier et ma clé est dans mon appartement."

Mr X : "Qui vous a donné ce numéro?"

Là, dans ma tête, se posent deux solutions:
-Soit je suis tombé sur un père de famille en train de border ses gosses qui a peur d'être piégé par l'inspection du travail parce qu'il est serrurier au black, et là, je me dis qu'il va me raccrocher au nez ou me faire payer 2000 euros.
-Soit je suis tombé sur un assassin qui bosse pour des albanais et je suis déjà mort.

Moi: "humreuleureum, Monsieur BIIIP?"

Mr X : "Ah, Ok."

(genre, tout va bien, je ne suis pas trahis par un confrère de la pègre et je vais venir te faire payer 2000 euros...)

Moi : "Oui, donc voila, la porte, fermée, clés dans appartement tout ça.."

Mr X : "Vous habitez où?"

Là, j'hésite.

Franchement, la perspective de me prendre une balle dans la tête parce qu'en fait ma porte s'est refermée à cause du souffle d'une balle tirée par un sniper pour abattre un type dans l'appartement d'en face, faisant de moi le témoin gênant d'un règlement de compte entre mafieux albanais m'enchante guère et celle de payer 2000 euros m'enchante encore moins.

Moi : "J'habite rue BIIIIP" (non, je ne donnerai pas ma rue, dès fois qu'un tueur albanais lise ce blog."

Mr X : (un temps de réflexion qui me semble durer une éternité de 54 secondes) "Je prends quelques outils et je suis là dans une demie-heure."

(Le mot outil m'a tout de suite fait penser à des flingues en tout genre, des silencieux, des cordes à piano pour étrangler, comme dans les films, des crans d'arrêts ou des explosifs pour faire péter ma porte et me faire payer 2000 euros.)

Moi : "Huuuuuuu Ok..." (avec la voix d'un ado qui découvre des poils.)

Le type arrive, avec un grand sac.

Je suis prèt à me sauver.

Il me regarde.
Il met la main dans son grand sac plastique.
Je récite des jevousalumarie.
Il me regarde.
Je me prépare à dévaler les escaliers.

Pas de flingues, de couteaux ni d'explosifs, il sort une radiographie.
(vus vos poumons, mec, va falloir penser à la retraite...)

Je suis vert.

Une radio.
Comme moi.
Sauf que lui, c'est un magicien de la vie.

Il glisse la radio dans la fente de la porte, ah, ça résiste? Attends, j'insiste, hop, un petit coup de pied en bas, toujours pas?, un coup d'huile là, je secoue, CLAC c'est ouvert, vous êtes chez vous.


54 secondes.
(en gros)
(oui, il fait tout en 54 secondes, réfléchir et ouvrir les portes, il est très fort.)

80 euros.
(oui, ça aussi c'est fort.)

Mardi soir, j'ai filé mes doubles à ma soeur.
Qui est aussi ma voisine.

dimanche 7 février 2010

Seven Spanish Angels / Ray Charles & Willie Nelson


Ray charles & willie nelson - seven spanish angels
envoyé par rawestern. - Regardez plus de clips, en HD !

Comme c'est Dimanche et que c'est jour de la messe et de rugby, je me réveille tranquillement avec de la musique sacrée.

c'est de la Country qui sonne comme un gospel avec la voix soul pleine de cailloux de Ray "The-Genius-qui-n'a-pas-volé-son-surnom" Charles et la voix country pleine de ouueeennng de Willie "porte-les-couettes-avec-plus-de-classe-que-Laura-Ingals" Nelson.

Ray Charles retourne à ses premières amours, la Country, avec un des papes du genre et même si la musique de feux de bois n'est pas fondamentalement ma tasse de thé, là, j'avoue, ça me colle la chair de moule.

Parce que parfois deux voix balancent plus que tous les tonnerres de toutes les tempêtes antiques (n'est-ce pas Kiddie "j'écoute-en-boucle-le-duo-qui-tue-sa-mère-Bob-Dylan-et-Johnny-Cash" ?) et un piano et une guitare dans un coin suffisent pour renverser des murs.

En plus avec ses paroles qui sont quand même méchamment du genre à me coller les larmes aux yeux parce que c'est tout triste, c'est tout simple mais c'est surtout tout beau, voici une chanson qui devient pour moi une habitude comme la messe le dimanche ou la pinte devant le tournoi.
(un fan des westerns et des grands espaces comme moi ne peut que tomber amoureux d'une chanson qui parle de poussières, de héros et de jolie fille et qui finit dans un coup de feu.)

Le dimanche, c'est un jour de messe et de rugby, c'est un jour sacré.

Alors voici une chanson qui vaut toutes les prières du monde quand on veut se rappeler pourquoi c'est beau d'être amoureux.

Et me rappeler que dans 76 jours, je serais face au désert où résonnent encore les détonations des coups de feu de duels légendaires, à chercher des yeux une squaw apache qui me fera pleurer au coin d'un feu.

lundi 9 novembre 2009

Flowers on The Wall / The Statler Brothers



Ich bin ein Berliner disait Caro-Magnonne dans notre auto sous un ciel radieux comme un Mur de Berlin en Novembre.
Et sans les tags.

Quitte à se taper du temps pourri et des souvenirs de vacances opportunistes de Nicolas S. , autant fêter d'autres murs me disais-je donc.
(surtout que cet opportuniste de Moyenbad qui n'a rien à envier à Nicolas Von S. avait déjà anticipé les cérémonies de commémoration de la chute du mur avec une musique émouvante à tirer des larmes. Si, si, souvenez-vous en cliquant ici.)


Et quoi de mieux que de la bonne country qui sent bon le Checkpoint Charlie pour faire dévier les seaux d'eau qui nous tombent sur le coin du museau.
Avec une chanson qui parle de fleurs, beaucoup et de murs aussi un peu.

Ich Bin ein Berliner me disais-je dans notre auto sous un ciel de fêtes comme un nouvel an à Volgograd. (ceci dit, être sous un ciel Berlinois un 9 novembre sera toujours plus sympa qu'être sous le ciel de Douais un 14 juillet.)

Alors en ce 9 novembre 2009, on oublie que parfois les murs font de l'ombre et on peint des fleurs dessus, histoire qu'ils nous rendent notre soleil.

samedi 3 octobre 2009

On the Road Again / Willie Nelson



Cette semaine, dans le cadre d'une thématique "déménagements, transports, cartons et hernies" je suis devenu chauffeur-livreur et j'ai conduit plein de véhicules...

A chaque jour son camion et à chaque camion, sa blague.

Alors on commence les mardis soirs et mercredis matin avec le Vito.

C'est ça, là :



mais avec des bout en bois à la place du métal pour faire plus autenthique, écolo, hippie et classe.

Une marche arrière qu'il faut passer au chausse-pied et une boîte de vitesse qui sent le chaud à chaque arrêt.

Pas de radio.
Je chante donc à tue-tête ces standards qui me passent par la tête comme "envole-moi" ou "Pour le Plaisir" pendant que défilent sous mes yeux émus les beaux paysages industriels de Sarcelle.

Le Mercredi matin, avec ce véhicule de rêve, je fais 400 mètres avant que l'embrayage ne décide de se faire un Mike Brandt et de me laisser tout seul à un feu rouge sur la route la plus fréquentée de la Courneuve.

Sympa l'embrayage.

Je me retrouve donc tracté par des garagistes portugais qui calent tous les 150 mètres, je rentre au bercail croyant pouvoir me remettre de mes émotions mais non, je décharge le Vito et recharge tout dans ce véhicule-là pour repartir illico me dit mon patron.



Le Ford qui vous fait ressembler à un Playmobil à cause de son habitacle de poids lourd sur un châssis de 2CV.

Radio (miracle!)
Stations enregistrées:

France Info. Mouais, ça manque de Groove. (entre l'Iran, Clearstream et les violeurs récidivistes, la journée commence au poil...)

Radio Bleue: "accident sur l'A6, carambolage monstrueux... On nous signale un véhicule en flamme sur la N186 quand vous venez de Versailles... Un motard à terre sur l'A1 en direction de Roissy-Charles-de-Gaulle... Un accident camion contre voiture sur le périphérique intérieur...Blabla morts...incendie...crashs...voitures...accidents..blabla"

Rire et Chansons. Tout bon routier écoute Rire et Chansons.
Et Johnny.
Mais il se décontracte avec rire et chansons.
La semaine politique commentée par Anne Roumanoff, les sketchs de Roland Magdane entrecoupés de chansons de Marie Laforêt, ça vous donne envie? je vous sens coquins les enfants... Gourmands... Allez, puisque c'est vous... :


ICI ON RIT COMME DES OTARIES ET ON ECOUTE DES SACRES CHANSONS !!!!


C'est avec émotion, donc que je m'aperçois que je deviens un routier et j'en suis à me choisir un nom de CBiste quand une lueur, un spasme réptilien me fait zapper sur la dernière radio.

FG DJ radio. Coma de 12.8 secondes, j'ai frôlé l'accident.

Vendredi Matin fini les conneries, je deviens un pur Routier Sympa, un vrai qui siffle les kros et les filles sur le bord de la route en écoutant les grosses têtes, je deviens un homme, ton fils, papa.

je conduis ça:



Je frôle la mort deux fois (dont une grâce à une queue de poisson qui ferait passer Ayrton Senna pour un instructeur d'auto-école d'un trou du cul qui a failli m'envoyer au tas.)

J'arrive en un seul morceau et je décharge tout ce brave engin, remplis ras-la-gueule de cartons tout seul.

Et ma semaine se finit ainsi.

Alors il y a des jolis paysages dans le Val d'Oise.

Et conduire avec des chouettes chansons comme celle de Willie Nelson que j'ai entendu au grès de mes zappings radio, ça vous fait croire que vous conduisez dans des paysages plus sauvages, plus grands et plus beaux.

Conduire avec des chouettes chansons, ça rend les voyages plus épiques.

Conduire avec des chouettes chansons, ça rend aventurier, même quand on transporte des cartons.

Et demain, on parle des trains...

dimanche 23 août 2009

Sunday Morning Coming Down / Johnny Cash



Vous avez vu comment il fait beau?

Voilà une chanson du dimanche.
Une chanson qui ne raconte rien d'autre qu'un chouette dimanche sous le soleil.

Bon, d'accord, le monsieur sort d'une gueule de bois cataclysmique, avale deux bières au petit-déjeuner s'habille en haillons et sort dans la rue avec une haleine de chacal moisi.

Mais comme c'est Johnny cash et de la country (mais de la bonne, pas de la caviardée par un accent texan à couper à la tronçonneuse et un banjo pourrave...) ben c'est joli.

Oui, c'est joli de marcher dans la rue un dimanche au soleil, même si vous pensez que Dieu, qui n'existe pas et qui est très cruel, prend un malin plaisir à entasser les merdes sur votre tête déjà handicapée par une gueule de bois nucléaire.

Oui c'est joli de fredonner des refrains country une bière à la main en regardant les passant un dimanche sous le soleil.

J'aime les dimanches au soleil.
Alors je vais sortir rejoindre mes amis pour manger sur un coin d'herbe.

J'aime les dimanches au soleil. J'attends déjà le prochain.