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mercredi 2 mai 2012

Where Have all the Good Times Gone? / The Kinks



Toi qui n'est pas encore né, toi qui est juste assez âgé pour t'enfoncer des crayons dans le nez avec la joie absolue de celui à qui il arrive la plus belle chose du monde, toi, né après la victoire de la France en coupe du monde de foutchabôal, cette chanson t'es dédiée.

Car crois-moi jeune insousciant(e) , tu n'as pas fini d'entendre qu'avant, c'était bien et que maintenant, ça pue.

Tu n'as pas fini d'entendre les longues plaintes mornes de ceux qui ont connu l'époque bénie des 205 GTI, de l'eurodance, des survêtements fluos et des boissons en poudre. Epoque incroyable où l'Equipe de France jouait vraiment bien au Foutchebôal.

Oui, on te le dira que tu n'as pas de bol, car tu es né au milieu des pluies acides, de la mer mazoutée, des inégalités, de l'obscurantisme, de la crise politique et du non retour de Burger King en France.

Tu verras tes parents se souvenir avec émotion d'une époque où le chômage n'était qu'à 9%, les loyers à 500 euros les 15m2 dans la capitale et où un bidon d'essence non frelatée ne causait ni aggression, ni meurtre barbare dans des rues sordides et sans lumières.

Ils te raconteront des histoire formidables où la nourriture était saine, même au fast-food, où la politique était le terrain d'échanges profonds visant à élever le citoyen et à en tirer le meilleur.

Je te dédie cette chanson, jeune, car je ne veux pas que tu t'inquiètes.

Pendant que les Kinks chantaient, on comprenait tout juste ce qu'il s'était passé à Dachau et à Auchwitz, le monde avait tremblé pendant une semaine 4 ans auparavant, se demandant si le feu qui vient du ciel allait tout embraser à cause d'une baie astucieusement appelé "des cochons", le napalm pleuvait au Viet-Nam et l'on se demandait encore si les afro-américains avaient le droit d'aller dans les mêmes toilettes que les blancs et de suivre les mêmes études tandis qu'en France, on faisait des expériences pour savoir si les algériens flottaient dans la Seine.

Rassures-toi jeune, tu connaîtras forcément un moment dans ta vie (qui correspondra normalement à l'arrivée de boutons disgracieux sur ton visage, je te préviens, d'une envie de rébellion à coups de "vieux cons" au son de ta voix éraillée qui mue lancé à tes parents, tes profs, ton facteur et tout ce qui  plus de 18 ans et pas de nichons -si tu seras un garçon, jeune- et d'une coupe de cheveux approximative et surtout moche pour afficher ton besoin d'indépendance.) où tu diras "non mais trop pas cool, quoi, c'était quand même mieux avant, pas lol" en écoutant les vieux Michael Jackson et Jay-Z de ton illustre père.

Alors je te donnerais raison.

Au moins pour la musique.






































Et puis pour ne pas être hors-sujet un jour de débat présidentiel, hop, petite leçon de politique...

dimanche 31 juillet 2011

Voyous et Gentlemen. Une Histoire du Rugby par les Hymnes et les Hommes. Episode 2

Pourquoi j'aime un simple jeu de ballon...



Amhran Na bhFiann and Ireland's Call

Dans les relations étroites que peuvent nouer l'Histoire et le sport, il y a des dates qui résonnent plus que d'autres.

Le 24 fevrier 2007, L'irlande accueille l'Angleterre dans le cadre du Tournoi des 6 Nations dans l'enceinte de Croke Park, et c'est un évènement d'une ampleur nationale.

Parce que le 21 Novembre 1920, suite à l'assassinat de 14 agents Britanniques ordonné par Michael Collins, les forces britanniques rentrent dans le stade de Croke Park pendant un match de football gaëlique et tirent dans la foule.

14 morts, dont deux enfants de 10 et 11 ans et un joueur, Michael Hogan qui donnera son nom à une des tribunes du stade.

C'était un dimanche.

Un dimanche dont on se souviendra comme sanglant. A bloody sunday.

A la suite de ces évènements, les Irlandais décident d'interdire tout sport non gaëlique dans ce temple de plus de 80.000 places afin d'en faire un lieu d'expression de la culture Irlandaise et de montrer aux Anglais que les traditions et la culture sont plus fortes que l'oppression.

Mais en 2005, le stade historique de Lansdowne Road est en pleine rénovation et les fédérations de football et de rugby n'ont plus de lieu où jouer.

La fédération des sports gaëliques (Gaëlic Athletic Association) accepte donc exceptionnellement de donner l'autorisation aux équipes nationales de s'y installer pour la durée des travaux à Lansdowne Road.

Ce qui nous amène au 24 février 2007 et aux larmes de Brian O'Driscoll, de Rory Best, de leur équipe et de toute une nation...

Un moment incroyable où respect, fierté et Guinness se rejoignent pour donner un vrai beau moment d'Histoire.

Les deux hymnes de l'Irlande, le Amhran Na bhFiann (Le chant des soldats) pour la République d'Irlande et le Ireland's Call (L'appel de L'Irlande) pour tout le pays, résonnent dans les travées d'un stade qui est l'incarnation matérielle d'une blessure et d'un honneur.

Un peuple est debout, chante pour son Pays et chante pour son équipe.

Ecrasés par l'Histoire mais portés par leur peuple, les joueur du XV du trèfle fondent en larmes, à l'image de Jerry Flanery, Brian O'Driscoll, Ronan O'Gara, les légendes, Rory Best, le talonneur au gabarit d'autobus et aux yeux rougis, ou encore John Hayes, ce fermier chauve de Limerick, pilier mais soudeur avant de devenir joueur de rugby,  un mètre quatre-vingt treize et cent vingt-huit kilos, du scotch sur ses oreilles déchirées et qui pleure comme une madeleine lorsque retentissent les deux hymnes de l'Irlande.

Deux Hymnes pour montrer aux Anglais que c'est unis qu'ils vont les accueillir, dans ce stade où la haine s'est exprimée par la bouche des canons.

Un accueil classe aussi puisque le "God Saves the Queen", chanté dans un silence de cathédrale par une équipe d'Angleterre sereine et consciente du moment qu'elle est en train de vivre ne sera pas sifflé mais applaudi.

Ce qui prouve que des valeurs peuvent encore passer à travers le sport, et particulièrement à travers le rugby.

Et que ces valeurs se transmettront en même temps que l'Histoire.




On ne gagne pas des matchs avec des chants, mais on gagne le respect nous dit le commentateur, et il a raison.

Mais avec des chants, on marque aussi l'Histoire, et parfois, l'Histoire le rend bien.




Shoulder to Shoulder, we'll answer Ireland's Call... (quelles paroles incroyables.)





L'Irlande gagne ce combat grâce à ses chants.

mardi 3 mai 2011

Hine Ma Tov (traditionnel Hébreux) / Judy Caplan Ginsburgh


Découvrez la playlist Hine Ma Tov avec Judy Caplan Ginsburgh

Ah qu'il est doux pour des frères, de demeurer ensemble.

Aujourd'hui, je me tourne plein d'espoir vers une jolie histoire.

Une histoire qui pourrait sembler paranormale à l'heure actuelle et qui montre que le dialogue n'est pas là que pour se balancer des insultes au visage.

La Magnifique Histoire de Aicha el-Wafi et Phyllis Rodriguez

Aicha el-Wafi et Phyllis Rodriguez sont deux mamans.
Et aussi deux amies.
Elles se sont connues suite à un drame terrible qu'elles ont vécu chacune de leur côté, et c'est dans la douleur qu'elles ont appris à se connaitre et dans le respect qu'elles ont appris à s'aimer.

Elles ont décidé de partager leur douleur et plutôt que d'en faire une rage, elles en ont fait leur lumière.

Phyllis Rodriguez est américaine.
Elle est artiste et activiste et travaille dans la justice sociale.

Aicha el-Wafi est française. Elle appartient à Ni Putes Ni soumises, le fameux mouvement féministe et travaille auprès des femmes musulmanes afin de les aider a vivre leur féminité au sein de leur religion.
Elle a été mariée de force, deux de ses enfants sont morts en bas âge et il lui reste deux fils et deux filles.

Le 11 Septembre 2001, Greg, le fils de Phyllis, est tué dans l'attaque du World Trade Center.
Avec son mari Orlando, ils décident d'écrire une lettre ouverte qui s'appelle "Not in Our Son's Name" (pas au nom de notre fils) et qui s'adresse à l'époque à George W. Bush.
Ils y appellent le président à ne pas engager de réponse militaire aux attentats.

(déjà là, je pleure...)

Pendant ce temps, en France, Aicha ne se doute pas des conséquences incroyables que cet évènement tragique aura sur sa vie personnelle.

Un des fils d'Aicha el-Wafi est à ce moment en prison.
Il est en prison depuis le 17 août en fait.

Et le 11 décembre, tandis que le monde tremble encore, 6 chefs d'accusation vont s'ajouter à son casier...

Conspiration en vue de l’accomplissement d’actes de terrorisme.
Conspiration en vue de l’accomplissement de piraterie aérienne.
Conspiration en vue de l’accomplissement de destruction d’avions.
Conspiration en vue de l’accomplissement d’usage d’armes de destruction massive.
Conspiration en vue de l’accomplissement de meurtres d’employés de l’administration américaine.
Conspiration en vue de l’accomplissement de destruction de biens.

Aicha est la mère de Zacarias Moussaoui.

Zacarias moussaoui, arrêté et jugé comme étant l'un des instigateurs du 11 septembre, purge une peine de prison à vie, sans remise de peine possible.
Il n'a droit à aucune visite et reste dans sa cellule 23 heures par jour.

Et deux mères dans la détresse d'avoir perdu leur enfant vont se rencontrer.

Cela arrive en novembre 2002.
Aicha demande à rencontrer des parents de victimes.
On lui présente 5 familles, et tout de suite, son regard se pose sur Phyllis car elle était la seule mère. Les autres étaient des pères, des frères, des soeurs.

Mais elles racontent leur histoire bien mieux que moi, alors je vous laisse l'écouter.




En écoutant une histoire pareille, je me suis dit d'un coup que finalement, au milieu des ruines et des larmes, quelque chose de positif pouvait sortir.

Il n'en tenait qu'à nous.

En Hébreux, Hine mah Tov umah naʿiym, sheveth aḥ-iym gam ya-ḥadh signifie "Ah qu'il est doux pour des frères, de demeurer ensemble."
















A noter que le désopilant comique américain Adam Sandler (dont je conseille l'excellentissimement génial film "Funny People" réalisé par Judd Apatow) a enregistré un disque de chansons juives où l'on retrouve ce titre.

mercredi 3 novembre 2010

I'll Rise / Ben Harper




Je suis en train de (re)lire une de mes bibles, les fabuleusement génial "Le Combat du Siècle" du doublement Pulitzerisé Norman Mailer.

(oui, rien que ça, certains rament comme des galériens Yougoslaves pour être publiés dans "les dernières nouvelles de volgograd", lui, il se chope deux prix Pulitzer. Tranquille...)


Ce livre-là:



Magnifiquement adapté en un documentaire splendide et oscarisé sous le nom poétique et tribal de "When We Were Kings", de Léon Gast.



Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, il faut savoir qu'à ce moment, Ali a 32 ans, il n'est pas au mieux et est annoncé perdant.
Certains pensent même qu'il va se faire tuer sous la puissance brute de son adversaire.

Foreman est une machine de guerre avec des enclumes à la place des poings et sort d'une série de 40 victoires dont 38 par KO.

Lors des entraînements, Ali se forçait à ne pas regarder ceux de Foreman, car il aurait certainement déclaré forfait sur-le-champ.
George Foreman choisissait les sacs les plus lourds et les plus denses qui existaient et il les déformait à la seule force de ses poings.
Ses coups creusaient des trous dans des sacs durs comme des murs.
Et Ali ne regardait pas, car il ne voulait pas douter de sa victoire.

Alors je fait comme Ali.

Je sais que je ne suis pas forcément donné gagnant tout le temps, mais j'essaye de ne pas regarder mes adversaires, car je ne veux pas imaginer qu'ils puissent être plus forts que moi.

J'évite le regard des magiciens de la vie, même si je ne crains pas leur vaudou.
Je ne tombe pas dans l'illusion des séducteurs.
Je ne perds pas de temps à admirer la réussite financière de gens certainement plus jeunes et mieux habillés que moi.
Je ne compte pas les victoires des autres.
Je ne m'effraye pas sous les poings des vauriens.
Je n'écoute pas les oracles obscurs qui me voient à terre alors que je ne me suis pas encore levé.
Je ne cours plus après des choses que je ne veux pas atteindre. Je ne me fatiguerai plus pour faciliter le travail des autres.
Je ne regarde pas des murs de doutes et de discrétion s'effriter sous les coups d'assurance de personnes qui ne doutent de rien et surtout pas d'eux-mêmes.
Ils finiront par tomber bien plus lourdement que moi.
Je ne m'attarde pas à contempler ce que je ne suis pas.

Je ne veux plus croiser de miroirs.

Je fais comme Muhammed Ali.

Je bâtis patiemment mon propre moment de gloire.


(Il faut savoir que Ali fait partie de ces rares hommes à me faire pleurer de par leur simple existence. Comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou Zinedine Zidane et Michael Jordan, il a un jour décidé qu'il pouvait devenir ce qu'il voulait être, et le partager avec les autres.
Il l'a fait avec ses poings, mais pour moi, c'est aussi beau qu'un mec qui fait des rêves pour son peuple, un autre qui le libère ou d'autres qui dansent ou volent avec un ballon pour la simple beauté du geste.)