dimanche 28 novembre 2010

Walk of Life / Dire Straits



Vous savez ce que je faisais hier soir par -16° avec Caro-Magnonne, sa copine Bernard et Miss-E?
Nous étions au Stade de France à nous peler les rouleaux et assister à une branlée historique la défaite du XV de France face aux Wallabies.

Oui, j'aime le sport et particulièrement le Rugby car j'y trouve des émotions que je ne retrouve pas ailleurs.

Donc hier, nous avions décidé de nous déplacer plein d'entrain pour affronter un froid polaire à effrayer un kangourou et encourager les bleus, notre fier coq dressé sur ses ergots, bec fier et crête levée.

Ben en fait, les bleus, on ne les a vu que pendant une mi-temps parce qu'après, ils ont disparu, vaporisés, pulvérisés, enterrés dans les profondeurs noires de la pelouse du Stade.

Ils se sont fait méchamment marcher sur la gueule.

59-16.

Presque un score de Basket-ball.

La honte.

L'avantage, me direz-vous, c'est qu'on a vu du beau jeu.
Ah ça, on en a vu des passes croisées, du jeu sur l'aile, des trois-quarts supersoniques qui clouaient aux sol toute notre équipe.

On en a vu du jeu au pied intelligent pour contourner les défenses et envoyer les ailiers à l'essai.

On en a vu des plaquages désintégrants, des pénalités réussies de 40 mètres.

On a vu des choses magnifiques mais le problème, c'est qu'en fait il n'y avait qu'une seule équipe sur le terrain et elle venait des antipodes.
(Miss-E, ton futur pays assure, j'espère que tu vas continuer à les soutenir du coup.)

Alors je ne vous raconte pas la déception de se faire chier jusqu'au Stade de France par des températures à cryogéniser un eskimau, subir les fanfares basques, les connards supporters qui vous demandent de vous taire dans un stade de 80.000 personnes (pauvre Bernard...), les bourrés, les "connaisseurs" qui analysent chaque geste technique (en l'occurence chaque connerie, pour le match d'hier), les odeurs de saucisses et la bière SANS ALCOOL, tout ça pour voir la deuxième plus grosse défaite du XV de France de tous les temps.
La deuxième.
Même pas la première.
Déçu.

J'envisage sérieusement de changer de nationalité histoire de soutenir des gars qui savent faire deux passes convenables et je pense que je ferais un très bon Néo-Zélandais.

Mais bon, même si j'ai le coeur lourd aujourd'hui, je continuerai de les soutenirs jusqu'au bout.
Simplement parce que moi, à leur place, ben j'irai pas.
Je n'irais pas au contact face à des mecs de 95kgs lancés à pleine vitesse comme des locomotives pour essayer de les stopper net à la simple force des bras et les empêcher ainsi de démolir votre ligne de défense et de plaquer la balle dans votre en-but avec ce sourire narquois de satisfaction fière.
Je n'irais pas à la course, ballon en main, chassé par des sprinters qui ne veulent qu'une chose, c'est vous coller le nez dans le gazon.
Je n'irais pas face aux poteaux, à 35 mètres, devant 80.000 personnes pour tenter de passer la balle au-dessus de la barre.
Je n'irais clairement pas au contact, au soutien de mes coéquipiers fauchés par la défense adverse pour conserver la possession de balle (et sacrifier un peu de cuir chevelu, une arcade sourcilière ou quelques dents...)
Je n'irais pas en mêlée me faire déboîter les épaules et déchirer les oreilles.
Non, je n'irais pas.

(ceci dit, j'ai vraiment l'impression que hier soir, ben ils n'y sont pas allé non plus...)

mercredi 24 novembre 2010

I Close my Eyes and Count to Ten / Dusty Springfield



Je suis d'un naturel plutôt confiant.
C'est un truc qui vient de mes parents.
(j'ai plein de trucs chouettes qui viennent de mes parents, je sais, c'est classe.)

Oui, je suis plutôt confiant.
La preuve, je ne doute pas une seule seconde que mon avenir sera presque aussi sympa que celui auquel je rêve parfois, je pense sérieusement qu'un jour, on se rendra compte que les Enfoirés sont des voleurs escrocs des pathétiques indécents qui utilisent une oeuvre caritative pour faire leur promo pourrie d'albums inaudibles ou franchement mauvais et je suis sûr que l'Equipe de France de Rugby sera sacrée championne du monde en Nouvelle-Zélande (après une victoire héroïque en finale contre les Blacks.) en septembre prochain (au moins, vous connaissez déjà la date de mes prochaines vacances, impossible que je rate ça et le décalage horaire m'interdirait de toute façon d'aller au boulot, vu qu'à la place, il y aura match.)

C'est dire si je suis confiant.

En fait, je suis d'une confiance parfois aveugle et inconsciente, quand je me balade(ais) l'IPod à l'air dans la rue, certain que personne ne viendrait me détrousser.
Je suis confiant, quand j'ai le dos bousillé, que de toute façon, ça va aller mieux.
Et je suis confiant qu'un jour, j'aurai plus à me soucier des coefficients des marées que des horaires des RER, là-bas sur une île lointaine au nom d'une princesse ancienne et belle comme une merveille du monde.

Mais en attendant de voir tout ça se réaliser, il m'arrive quand même de subir un peu.

Pas non plus des trucs épouvantables, hein, je ne suis pas mineur en Chine, je ne suis pas dans un pays en guerre et jusqu'à ce jour, je n'ai pas eu à subir de régime totalitaire (à part parfois l'ire céleste de Kim Il-Caro, -ma soeur bien aimée guide spirituel et lumière de mes jours sombres- quand elle est de bon poil.) et je ne suis pas recherché par une mafia quelconque pour me couler dans du béton et dans la seine.

Non, rien d'aussi méchant.

Parfois, je subis la ville par exemple.
ça peut être agressif une ville.

Mais je subis surtout ma capacité maladive à avoir confiance en plein de trucs sauf en moi parfois.

Par exemple, j'ai confiance qu'un jour il m'arrivera un truc chouette à m'en faire croire aux Anges Gardiens, à Ali-Baba, Superman, le Père Noël, le 11 novembre et la fin de la chasse aux Tigres du Bengale et pas que du Bengale d'ailleurs.
Le problème, c'est que je crois que j'attends un peu que ce moment à foutre le 6 juin 44 aux oubliettes de l'Histoire, celle avec un grand H, un moment à rendre jaloux Barack Obama et Neil Armstrong, n'arrive tout seul vu que je ne me crois pas capable de le provoquer.

(d'où une attente longue et parfois frustrante, c'est vrai, mais je suis confiant, n'oublions pas. Et l'alcool fait passer le temps.)

Je sais, il est plus idiot de se subir que de subir un petit mégalo Nord-Coréen, mais j'ai dit que j'étais confiant, j'ai pas dit que j'étais parfait.

Donc, oui, il y a des moments ou quand même, je ne suis pas sûr.

Et dans ces moments-là, quand il fait plus noir que d'habitude, il ne sert à rien de chercher la lumière.

Dans ces moments-là, il suffit de fermer les yeux.

Le temps de compter jusqu'à 10...

mardi 16 novembre 2010

Special Anniversaire de Miss-E: Your Protector / Fleet Foxes



Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de mon amie Miss-E.

Je voulais en profiter pour lui (re)dire toutes les merveilles que je lui souhaitais pour l'année à venir mais il est finalement inutile de se répéter.

Parce que même si on est loin, elle sait déjà que je penserai à elle assez fort.
Her protector.

Ce qu'elle ne sait pas, en revanche, c'est l'influence qu'elle a eu à des moments-clés récents de ma vie.

Sans forcément le savoir d'ailleurs, mais elle est quand même là quand je me sens aller mieux dans ma tête, quand je me sens ambitieux et quand je me sens ramer dans des salles d'attente.

Miss-E, il y a des choses que je n'aurais certainement pas fait sans toi.

Parce que parfois, il a suffit d'un seul de tes regards, ou d'une seule de tes phrases pour que je devienne quelqu'un de mieux.

Alors plutôt que de me demander ce que je pourrai bien devenir sans elle, je me promets de rester (à peu près) ce que j'ai réussi à devenir à son contact.

Un garçon qui a plein de défauts, des problèmes relationnels et une angoisse assez conséquente quand il s'agit de prendre une décision ou d'agir concrètement.
Mais qui n'a plus peur d'affronter tout ça.

Le protecteur n'est pas celui qu'on croit.
















Merci Miss-E.

Et bon anniversaire.

lundi 15 novembre 2010

I'm Alive / The Hollies



Bonne nouvelle, je ne suis pas paralysé.
Pas de tétraplégie, pas de fauteuil roulant et pas de clignements de paupières pour communiquer.

J'ai une lombalgie aigüe dixit mon toubib, et, pour la première fois de ma vie, je suis en arrêt maladie.
Pour trois jours.

Mais revenons un peu en arrière.

Revenons à mon rendez-vous chez mon médecin.

Je suis dans une salle d'attente très simple. Très moche surtout.
Papier peint jaunâtre, sièges verts.

J'interromps mon récit pour vous préciser que NON, je ne fais pas exprès de me retrouver dans des situations ahurissantes dans les salles d'attentes.
Je m'en passerais bien.

Je ne suis pas tout seul dans cette salle d'attente donc, mais cette fois-ci, j'évite toute occasion de m'humilier en public (sauf quand j'ai voulu m'asseoir sur la moche chaise verte et que ça a pris 17 heures à cause de mon dos en carton.)

De la musique classique sort des enceintes posées sur le sol.

mmmmh, c'est bien la musique classique, ça détend.
Un enfant gribouille sur son cahier, c'est mignon.

Enfin, gribouille...
Disons qu'il cherche à déchiqueter son cahier avec la pointe de son stylo.
Coquin, va.

Ah oui, mais il y va franchement, là, ce petit chenapan...

Et il imite le brontosaure en même temps, dès fois qu'il soit effrayé d'être trop discret, ben voyons.

Bon, il va se détendre le gniard, là, avec son art primitif et ses plaintes de primate?
Et puis la musique classique, ça stresse un peu au bout d'un moment...

Je me retrouve enfin seul, attendant fébrilement mon tour.

Enfin, pas longtemps, puisque je suis rejoins par une jeune fille (un instant, j'ai cru que c'était la même que dans la salle d'attente de mon psy et là, je dois vous avouer que j'aurai définitivement pensé que mon karma est le plus pourri du monde mais aussi le plus farceur. Et je me serais enfui en courant. Mais en fait, non, ce n'était pas elle, mais certainement sa soeur...)

Comme je veux éviter toute bourde hypothétique, je ne dis rien, faisant semblant de lire un magazine de décoration réservé aux gens qui doivent décorer des hôtels particuliers dans le 16ème ou relooker des ferrari.

Et là, radio-chopin (si, si, je vous jure, c'était radio Chopin, je serais incapable d'inventer un truc pareil.) nous balance la marche funèbre (je vous re-jure que c'est vrai. Et c'est parce que c'est vrai que c'est incroyable et beau.)

Mais la vraie Marche Funèbre, la glauque, celle qui vous invite à abandonner tout espoir, vous annonce que c'est la fin et qu'il faut l'accepter.

Celle-là:




A ce moment-là, je me mords les lèvres jusqu'au sang.

1, pour ne pas hurler de désespoir.
2, pour ne pas me marrer comme une grosse baleine, vu qu'après tout, la jeune fille qui m'accompagne est peut-être atteinte d'une maladie incurable et je ne voudrais pas jeter un froid.

(ceci dit, je confirme, la marche funèbre, c'est pas vraiment au poil pour réchauffer l'ambiance, j'ai déjà vu mieux...)

Heureusement, elle esquisse un léger rire en premier, du coup, je lâche un "héhé" très sobre de mon côté, et je lui dis que quand je vais raconter ça, personne ne me croira.

Elle rit un peu plus, je sourit et le docteur Frankenstein (enfin, son frère, mais celui qui a raté ses études.) vient me chercher.

Je mets un peu moins longtemps pour m'asseoir dans le fauteuil dans son cabinet (seulement une quinzaine d'heures) et là, c'est parti.

Lui: mmmmh-mmmmh, vous avez mal au dos
Moi: SANS BLAGUE!!! oui, un peu, comme vous le voyez.
Lui: mmmmh-mmmmmh et vous avez fait un mouvement bizarre?
Moi: J'ai sauvé toute une famille de maliens des flammes et d'un marchand de sommeil.
Lui: mmmmh-mmmmh ah oui, forcément.
Moi: oui, vous comprenez, c'est en rentrant dans la chambre du dernier (et de ses cousins, sa tante, le grand-père et la belle-soeur) un mur porteur m'est tombé sur le dos, et là, crac!
Lui: Le dos.
Moi: Non, le mur.

J'abrège ici volontairement ce dialogue, par modestie surtout, ne voulant pas étaler à la face du monde les sacrifices héroïques que je suis prêt à faire pour mon prochain (et surtout pour des familles entières de Maliens victimes des flammes et des marchands de sommeil...)

Comme monter sur une chaise pour changer une ampoule...


J'ai trois jours d'arrêt maladie.

Espérons que le Monde tienne le coup...




(à noter que The Hollies, c'est le premier groupe de Graham Nash, de Crosby, Stills et lui, donc. Et Young, parfois.)

dimanche 14 novembre 2010

Help the Aged / Pulp




Aujourd'hui, du haut de mes 31 ans, je me suis senti un peu vieux.

Non, je ne regarde pas Michel Drucker, je n'écoute pas Michel Sardou, je ne fais pas chier dans les files d'attente de la poste et je ne pense pas que de mon temps c'était mieux que maintenant même si effectivement, de mon temps c'était mieux que maintenant.

Non, aujourd'hui j'ai passé la journée chez moi.
En chaussons.
Comme un vieux.

Foudroyé dans le dos, à la limite de la tétraplégie.

Et comment ais-je réussi à me paralyser tout seul?

Dans un crash affreux au volant d'une voiture surpuissante sur une route détrempée alors que j'étais en tête dans le dernier tour?

Dans un terrible accident de parachute?

Lors du test d'un prototype, les commandes ne répondaient plus, et dans le haut-parleur de la base, on n'entendit qu'un long hurlement, mon hurlement, avant que je ne percute les étendues plates du désert de Mojave, à 937km/h? (une dérive trop courte diront les ingénieurs...)

En sauvant une famille entière de maliens des flammes et d'un marchand de sommeil?

Non, j'ai presque perdu l'usage de mes jambes en montant sur une chaise.

Pas en sautant d'une chaise.
Ni en tombant d'une chaise.

En montant sur une chaise toute banale, en bois, peinte en verte.
Pas une chaise de 16 mètres de haut non plus.

une chaise banale.

je suis monté dessus pour changer une ampoule chez la caro-magnonne et crac, le dos cisaillé, hop, la tétraplégie.

Je suis quand même rentré en rampant chez moi, j'ai monté les 6 étages en me traînant avec les bras dans les escaliers et me suis affalé sobrement allongé devant des conneries programmes incompréhensibles sur arte (mais si j'ai pas compris, c'était sans doute à cause de la douleur, les anti-inflammatoires, la fièvre, les vertiges, certainement dus à la rupture brutale de ma moelle épinière, tout ça...)

Et là, chez moi, du haut de mes 31 ans, je me suis dit que je m'étais paralysé tout seul en montant sur une chaise.

Je savais pas qu'on devenait vieux si vite.

samedi 13 novembre 2010

For Yo Sorrows (Feat. George Clinton & Too $hort) / Big Boï



Il m'arrive parfois, rarement, mais parfois quand même, d'être un peu tristoune.

Alors comme je n'aime pas ça, je m'arrange pour que ça ne dure pas.

Et franchement, un transistor qui me sort un son comme ça, avec la légende George Clinton en invité surprise, un volume poussé jusqu'à 11 et tout s'en va.

Un transistor, finalement, c'est tout ce qu'il me faut pour me dire que tout va bien.

Un transistor (ou un IPod, soyons modernes!) pour oublier des murs gris de pluie couverts d'affiches effarantes qui font croire que vous n'êtes pas heureux puisque vous n'avez pas ce qu'elles vous vendent.)

Un transistor pour ne plus penser à surveiller mes fins de mois, mais plutôt la météo de mes prochaines destinations de vacances.



Et écouter des chansons qui groovent pour se rappeler qu'être heureux n'est pas si difficile.

il suffit d'un transistor.

dimanche 7 novembre 2010

I Can't Stand the Rain / Ann Peebles



Oui, c'est évident, il fait mauvais temps.

J'en profite donc pour coller un cafard à déprimer un frère Farelly avec ce standard repris, volé, samplé dans tous les sens.

Un groove soul qui vous enferme chez vous avec un thé pendant que la pluie tombe et qui ne donne absolument pas envie de sortir.

Mais qu'est-ce que c'est bon.

Oui, c'est bon de parfois rester derrière se fenêtre avec une tasse de thé. (ou un verre de whisky, tout dépend de l'humeur...)

Déjà parce qu'il fait moins froid que dehors (et on y est moins mouillé, sauf cas de maladresse extrême lorsque l'on se verse l'eau du thé sur la tronche, ce qui se double alors d'une brûlure au troisième degré et ça confine au pas de bol.)

Ensuite parce que chez soi, on imagine plein de choses, on construit des projets, on bâtit des espoirs.

Chez soi on refait le monde.

On n'a pas à l'affronter...

mercredi 3 novembre 2010

I'll Rise / Ben Harper




Je suis en train de (re)lire une de mes bibles, les fabuleusement génial "Le Combat du Siècle" du doublement Pulitzerisé Norman Mailer.

(oui, rien que ça, certains rament comme des galériens Yougoslaves pour être publiés dans "les dernières nouvelles de volgograd", lui, il se chope deux prix Pulitzer. Tranquille...)


Ce livre-là:



Magnifiquement adapté en un documentaire splendide et oscarisé sous le nom poétique et tribal de "When We Were Kings", de Léon Gast.



Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, il faut savoir qu'à ce moment, Ali a 32 ans, il n'est pas au mieux et est annoncé perdant.
Certains pensent même qu'il va se faire tuer sous la puissance brute de son adversaire.

Foreman est une machine de guerre avec des enclumes à la place des poings et sort d'une série de 40 victoires dont 38 par KO.

Lors des entraînements, Ali se forçait à ne pas regarder ceux de Foreman, car il aurait certainement déclaré forfait sur-le-champ.
George Foreman choisissait les sacs les plus lourds et les plus denses qui existaient et il les déformait à la seule force de ses poings.
Ses coups creusaient des trous dans des sacs durs comme des murs.
Et Ali ne regardait pas, car il ne voulait pas douter de sa victoire.

Alors je fait comme Ali.

Je sais que je ne suis pas forcément donné gagnant tout le temps, mais j'essaye de ne pas regarder mes adversaires, car je ne veux pas imaginer qu'ils puissent être plus forts que moi.

J'évite le regard des magiciens de la vie, même si je ne crains pas leur vaudou.
Je ne tombe pas dans l'illusion des séducteurs.
Je ne perds pas de temps à admirer la réussite financière de gens certainement plus jeunes et mieux habillés que moi.
Je ne compte pas les victoires des autres.
Je ne m'effraye pas sous les poings des vauriens.
Je n'écoute pas les oracles obscurs qui me voient à terre alors que je ne me suis pas encore levé.
Je ne cours plus après des choses que je ne veux pas atteindre. Je ne me fatiguerai plus pour faciliter le travail des autres.
Je ne regarde pas des murs de doutes et de discrétion s'effriter sous les coups d'assurance de personnes qui ne doutent de rien et surtout pas d'eux-mêmes.
Ils finiront par tomber bien plus lourdement que moi.
Je ne m'attarde pas à contempler ce que je ne suis pas.

Je ne veux plus croiser de miroirs.

Je fais comme Muhammed Ali.

Je bâtis patiemment mon propre moment de gloire.


(Il faut savoir que Ali fait partie de ces rares hommes à me faire pleurer de par leur simple existence. Comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou Zinedine Zidane et Michael Jordan, il a un jour décidé qu'il pouvait devenir ce qu'il voulait être, et le partager avec les autres.
Il l'a fait avec ses poings, mais pour moi, c'est aussi beau qu'un mec qui fait des rêves pour son peuple, un autre qui le libère ou d'autres qui dansent ou volent avec un ballon pour la simple beauté du geste.)