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samedi 31 mai 2025

Let’s Work Together / Canned Heat





Aujourd’hui j’ai le cœur léger et heureux. 

En fait, depuis trois semaines, je ne pense qu’à une chose. 

Ce soir, le Paris Saint-Germain va jouer une finale de ligue des champions contre l’Inter de Milan. Des italiens. 

Mon club, ma ville, ma capitale. 

Lectrice, lecteur, Scarlett. Si tu n’es pas familier(e) avec la ligue des champions, sache que ce sont les meilleurs clubs de foutchebol d’Europe qui s’affrontent dans une compétition féroce qui récompense l’équipe la plus riche , plus tricheuse, la meilleure.

C’est très difficile. 

Un peu comme monter les marches du Sacré-Cœur en courant sans s’arrêter ou écouter les politiques actuels sans avoir envie de se crever les oreilles. 

Et cette année, le PSG, cette finale, le club l’a méritée. 

Une équipe soudée, solidaire et besogneuse, sans star, sans caprices ni dramas. Une équipe qui court et, incroyable, fait des replis défensifs. Une équipe presque devenue une famille grâce au coach Enrique. 

Paris a mérité sa finale. 

Mais moi aussi. 

Parce que depuis que j’ai découvert l’élégance de Raí (le frère cadet de Socrates, ce héros dont je t’avais déjà parlé, mais si, souviens-toi, c’était ) dans un maillot bleu et rouge en 1993 et que je me suis attaché à ce club, j’en ai vécu des émotions. D’autant plus depuis 20 ans que je vis à Paris. 

Des Raí, donc, des Djorkaeff, des victoires en coupes des vainqueurs de coupes (qui n’existe plus), des fax qui se perdent, des triplés, des Le Guen et des Guérin, des frappes d’Okocha, des naufrages face à la Juve, Ronaldinho, Pauleta, frôler la relégation, le Qatar, le dernier match de Beckham, le premier de Zlatan, le premier but de Messi avec Paris, en direct au Parc, sous La Tribune Auteuil en feu pour ses trente ans, les clowneries de Neymar. 

Et franchement, j’ai vécu plus de déceptions que d’euphories. Parce que pour un triplé de Raì face à Bucarest, j’ai vécu des défaites contre Gueugnon ou Lorient. Des éliminations improbables et des blessures lunaires. Et entre autre,  un truc tellement dingue que le mot est rentré dans le dictionnaire

Je me suis fait charrier, chaque année. Parce que j’y peux rien. Chaque année j’y crois. Chaque année je me dis que ça va aller. Comme avec le XV de France. 

J’ai vécu des déceptions amoureuses moins difficiles que certains matchs. Moins douloureuses que des coups de sifflets. J’ai vécu des belles journées moins belles que certaines frappes. 

Bien sûr, j’ai toujours la Lorraine et le FC Metz et l’ASNL dans mon cœur. Metz parce que c’est le club de mon père, surtout. Une belle relation avec les grenats et mon papa. 

Mais le PSG c’est le mien de club. C’est Ronaldinho, en 2003 et en pleine gueule de bois, qui détruit l’OM chez eux au point que le Vélodrome se lèvera pour l’acclamer.

Et quand on me dit « mais Moyen, pourquoi tu n’encourages pas une équipe qui gagne plus souvent, tu aurais moins mal? » Ben je vous dis que je ne peux pas. C’est comme ça. C’est ma malédiction. Et encore, j’aurais pu tomber plus mal, comme une équipe Espagnole ou l’OM. 

Nathalie Ianetta, directrice des sports de Radio France et Juventina dans le cœur fait un très beau texte sur les supporters cette semaine .

Les supporters peuvent être les pires personnes possibles. Grossières, bêtes et racistes. Et ça donne des Heysel. Mais les supporters peuvent être les personnes les plus touchantes. Par la joie et la peine partagées. Par les chants. Par la fidélité. 

Et les filles qui portent des maillots sont les plus jolies. (Parce que ça leur va mieux qu'à des moustachus ou des chauves qui soufflent au bout de 12 marches en essayant de faire les escaliers de Montmartre en courant)

Maintenant qu’il ne reste qu’une marche, justement, je la veux cette coupe aux grandes oreilles. Et si ils gagnent, l’hymne de la champion’s league deviendra l’hymne de la chanson du jour pendant au moins une semaine. 

Et si ils perdent ? Il y aura du chagrin, évidement. 

Mais surtout, pour une fois depuis longtemps, il y aura de la fierté. Pour Donnaruma, Marquinhos, Kvaratskhelia, Dembele, Doué, Hakimi, Kimpembe, Pacho, Ruiz, Vitinha. 

Paris et moi avons mérité cette finale. Pour tous ces moments de chagrin partagés. 

Mais surtout, aujourd’hui, Paris mérite ses supporters. 

lundi 6 juin 2016

Say it loud, I'm Black and i'm Proud / James Brown (Muhammad Ali, 17 Janvier 1942 - 03 Juin 2016)



Muhammad Ali est mort.

Un des plus grands philosophe du XXème siècle.

Oui, oubliez Deleuze, Heidegger, Jaspers ou Sylviane Agacinski, le verbe ne s'est jamais aussi bien exprimé qu'à travers la bouche d'un homme qui faisait parler ses poings.


Un homme qui un jour s'est levé et à coups de directs du droit et de paroles, a renversé à peu près toutes les barrières qui pouvaient exister. Non seulement pour lui, mais pour tous les noirs et pour la planète entière.

Comme je ne veux pas que ce blog finisse par ressembler à une interminable chronique nécrologique, en souvenir de The Greatest, nous allons nous lever et danser (avec l'aide du groove affolant de James, bien évidemment.)

Faisons simple, des mecs de ce calibre, il en existe un par siècle, à peu près.

Muhammad Ali ne boxait pas, il dansait.
Il dansait avec légèreté. Il volait sur le ring, esquivait, glissait et assommait.

Surtout, Ali se tenait debout et chacune de ses paroles, chacun de ses gestes, tout son corps, toute son âme le criait: I'm Black and I'm proud.

Et son verbe assommait plus que ses poings.

Un roi qui parle. Un verbe incarné, une parole de feu qui se gravait pour toujours dans le marbre de l'histoire et dans l'esprit des gens.

Car Ali ne parlait pas finalement. Il éclairait.

Noir et fier, il n'a jamais renié ses convictions.
Il a refusé de partir au Viet-Nam. ça lui a coûté son titre de champion du monde, son droit de boxer et sa liberté.
Il refuse les pronostiques qui annoncent qu'il va se faire réduire en bouillie par George Foreman à Kinshasa.
Foreman, un bulldozer humain, impitoyable puncheur invaincu à l'époque en 40 combats. Dont 37 KO.
Ce 30 Octobre 1974, dans la nuit Zaïroise, il refuse le destin qu'on lui promet et forge le sien à la 8ème reprise en terrassant son opposant.

Noir et Fier, il annonçait être le plus grand, le plus rapide, le plus malin et le plus beau.

Et il avait raison.

Il dansait sur le ring, il dansait avec les mots mais féroce, la vie lui a volé cette grâce.

Et Philosophe, encore une fois, il acceptera que son créateur le mette à l'épreuve physiquement et encore une fois, refusera que son esprit soit moins vif.

Il est le seul dont l'étoile sur Hollywood Boulevard est accroché sur un mur et non dans le trottoir. Parce qu'il ne voulait pas que son nom soit piétiné.

Parce qu'il était noir et fier.







































Une dernière fois, en hommage au Greatest, dansons.


dimanche 24 avril 2016

SPECIALE PRINCE ROGERS NELSON (1958 - 2016)

Alors oui, évidemment, je suis triste.


Pensez donc, Prince est mort, Gilles Verdez est toujours vivant, les médias préfèrent continuer de parler de trucs idiots plutôt que des migrants qui se noient pas centaines et en plus, il pleut.

Prince est mort.

Bon, je vais pas dire que je le pensais immortel (encore que) mais quand même, c'est étrange à écrire comme phrase. Un personnage aussi fantasque, charismatique et surtout talentueux ne pouvait disparaître aussi vite. (Encore que je me demande si mourir à 97 ans dans des draps en soie violette -même entouré de sublimes créatures souples et douces- ça n'aurait pas un peu écorné la légende finalement. Genre un rockeur qui meurt dans son sommeil. Elle est bien bonne, celle-là.)

Prince est mort et comme après la disparition de Michael Jackson ou David Bowie, le monde groove moins. La planète a un peu perdu de son rythme je trouve.

Donc oui, je suis triste.

Mais plutôt que de faire un éloge funèbre sordide, je vais vous raconter un de mes meilleurs souvenirs de concert de toute ma vie.

Le 01 Juillet 2010, à Bercy.

Stevie Wonder, un des derniers de ces dinosaures mythiques, faisait donc bouger plein de monde au son des ses tubes qui tapent.
Vous me connaissez, je suis pas du genre à en rajouter mais bordel, c'était mortel.

Et il commence à jouer les premières note de Supersition.

Les gens sont contents, noterez-vous, car ce titre est un petit peu sympa et dansant.

Et il s'arrête.

Il veut faire venir un ami sur scène.

Le public est en délire et le reste appartient à la légende...




Je ne m'en suis toujours pas remis.


Tout comme je ne me suis pas remis de son concert au Grand Palais où j'ai fait partie des chanceux qui ont pu y assister.

Tout comme je ne me suis pas remis de la première fois où j'ai entendu Kiss, Purple Rain, Sexy MF, When doves Cry, Get Off, Cream, Housequake, et un nombre incalculable d'autres tubes.

Tout comme je ne me suis pas remis de mon deuxième meilleur souvenir de concert.

Le 11 Octobre 2009.

Sous la grande et belle verrière du Grand Palais.



Prince n'était pas qu'un musicien génial, performer exceptionnel, auteur, compositeur, producteur incroyable et guitariste virtuose.

Il était la musique. Elle irradiait et il nous enveloppait dedans à chacune de ses apparitions.


Au revoir, Prince Rogers Nelson.

Et Merci pour votre -trop court- passage sur Terre. Vous avez participé à la rendre plus hospitalière et promis, on continuera de danser, sur vos chansons et sur les autres, pour la laisser pas trop sale à ceux qui viendront après.

jeudi 10 mars 2016

Learning to Fly / Tom Petty & The Heartbreakers



Il y a presque un mois, on a fêté (enfin, j'ai fêté, seul, chez moi en buvant un whisky et en regardant l'Etoffe des Héros.) l'anniversaire d'une légende absolue.

Chuck Yeager.

Coucou de mon coucou!


Le général Charles "Chuck" Yeager.
93 ans depuis le 13 février dernier.

Le premier homme à avoir franchit le mur du son en avion.

Pas n'importe quel avion. Le Bell X-1

Un suppositoire orange équipé de petites ailes taillées comme des lames de rasoir pour découper le ciel.

Le 14 Octobre 1947, Chuck Yeager, qui n'a que 24 ans, monte à bord du suppositoire orange qu'il a affectueusement baptisé "Glamourous Glennis" en hommage à sa femme (parce que Chuck Yeager est un romantique) pousse le moteur-fusée de son coucou à fond et découpe le ciel de la base d'Edwards, Californie pour faire un bond dans l'histoire.

La veille, il se bousille deux côtes en tombant de cheval, mais craignant de se faire retirer le vol test par l'armée de l'air, il ne dit rien et scie alors un bout de manche à balais pour lui permettre de faire levier et fermer la trappe malgré ses côtes en vrac.

Quelques années plus tôt, pendant la guerre, aux commandes de son Mustang P51, il abat 13 avions allemands, dont 5 la même journée. Il est également un des premiers pilotes à abattre un Me 262, le premier avion à réaction.

Bref, un cow-boy avec un zinc à la place du canasson.

Yeah. J'ai la plus grosse brique de Tetris du monde derrière moi


Il battra d'autres records, testera d'autres avions fous, sera un des instructeurs de Neil Armstrong lui-même (souviens-toi de Neil) sera mandaté par Ronald Reagan pour faire partie de la commission d'enquête pour comprendre ce qui est arrivé à la Navette Challenger qui explosa au décollage et se permettra encore quelques cabrioles aériennes jusqu'à 90 ans.

Mais, chose dingue, cette légende vivante, ce pionnier pur, celui qui a cette véritable étoffe qui fait les héros est retourné en Europe dans les années 50.

Et de Juillet 1956 à Juillet 1957, il a commandé une base.

La base aérienne de Toul-Rosières.

Oui.

Chuck Yeager a vécu à Toul-is-cool.

Imaginez mon étonnement et mon excitation quand j'ai appris ça.

Alors puisqu' Internet est un outil fantastique, j'ai pris mon courage à deux mains, j'ai mis mon masque à oxygène et mes lunettes de vol, je me suis inspiré de ces fous du manche qui s'aplatissaient violemment dans le désert de Mojave aux commandes d'un prototype hasardeux au nom de la défense nationale recherche et de l'exploration et je lui ai écrit.

Moi, Moyen, j'ai envoyé un mail à un Général de l'US Air Force qui a laissé une empreinte indélébile dans l'histoire moderne.

Et il m'a répondu.

Avec cette verve lyrique et poétique de ces aventuriers qui voient au-delà des frontières, des barrières et du ciel, ce phrasé romanesque des légendes.


(oui, j'ai préservé mon anonymat.)
Avouez que ça en jette, hein?
Ah ça, vous êtes bluffés.

Bon, je fais un peu lèche-botte dans mon courrier, je le confesse, mais question prose, il est pas mal non plus.

Et il répond EN FRANCAIS !

Ma fierté.
Mon fait d'arme.

Et comme j'aime les avions et la musique, j'avais profité de l'occasion d'un petit exercice de montage dans mon école de cinéma pour leur rendre hommage.

Et à Chuck Yeager également...




Chuck Yeager m'a donc appris au moins deux choses:
A voir au-delà des limites et des barrières, même invisibles, car c'est là que se trouve le bonheur et à compter ses mots.


Et en bonus, la version Live Unplugged qui fait frissonner...






mardi 8 mars 2016

Do my thing / Estelle (Feat. Janelle Monae)




Aujourd'hui, c'était la journée des droits de la femme et non, je n'aime pas la journée des droits de la femme.

Non pas que je n'aime pas que les femmes aient une journée, mais je trouve ça complètement con que les femmes aient une journée.

Pourquoi.

Pourquoi devrait-on instaurer une journée particulière pour se rappeler qu'après-tout, les gonzesses sont des êtres humains aussi et mériteraient (peut-être ) les mêmes droits que les hommes?

Je vous avais déjà dit ici que je pensais qu'il était temps d'interdire des trucs aux hommes (tout en proclamant mon amour pour le foot, les filles, Beyoncé et les stades.) afin qu'ils puissent dignement éviter au monde l'expression préhistorique de leur relouterie manifeste.

Là, j'ai envie de vous dire que ça fait bien longtemps que les femmes, elles ont pris le monde en main.

Je pourrais vous parler de celles qui jouent au foot et qui sont meilleures que les mecs, de celles qui disent des choses plus intelligentes que les mecs dans les médias (ce qui arrive très très souvent quand même) de celles qui surfent des vagues qui me collent le mal de mer quand je les regarde, des filles qui envoient aussi gros en ski extrême que les bonhommes, de Beyoncé, de Simone Veil, de Jane Campion, des rappeuses, des patronnes de grosses entreprises ou de femmes du bout du monde qui se battent contre le viol, l'excision, la burqa, les diktats, les préjugés et l'injustice, mais en fait, je vais vous parler de celles que je connais et que je vois tous les jours.

Ma frangine, Caro-Magnonne, que vous connaissez finalement déjà un peu, qui pète -littéralement- la classe et qui est capable de citer Nietzsche en rotant une bière sur du Beyoncé (tout en analysant finement notre monde déglingué.)

Miss-E, mon Hobbes, plus tigre que les mâles qui se croient Alpha, plus intelligente et plus jolie aussi.

Kiddie, auteure, scénariste, qui vit avec un (chouette) chat, marche sur les mecs avec ses talons, râle contre le rose, enfile les bières (elle aussi) brise le monde avec son rire et s'assume tellement bien avec ce chouilla de classe qu'il faut.

Blondie, drôle et chouette, proprio, qui travaille à la télévision et montre souvent aux garçons comment on bosse. Surtout les chauffards du Luxembourg.

Pretty, loin là-bas, par-delà le grand Atlantique, dans la grande pomme et qui l'assume et qui fait preuve de plus de courage que tous les Jedis d'ici jusqu'à la bordure extérieure. (n'oublie pas, Pretty, un océan n'est rien. C'est la taille du coeur qui compte.)

P'tite ème et son poste à responsabilité qui ferait rougir Ban Ki-Moon si la complexité du monde du prêt-à-porter ne lui faisait pas peur après avoir pris en mains le conflit Israélo-Palestinien.

Babé, sa jumelle, qui gère des rôteurs de bières préhistoriques qui martyrisent des guitares et grognent dans des micros tous les soirs, danse sur ces mêmes rôteurs de bières préhistoriques et sur Dave parfois.

Frau, qui gère une autre forme de pitbulls qui vivent en meute. Les collégiens. Dans un bahut perdu au fond de La Courneuve. Le 9-3. Et qui fait preuve de plus de courage que moi.

Ciseaux, qui évoluent dans un milieu hostile soumis à une grande pression et sombre, un milieu de requins et de requins machos, un milieu que je connais bien. Le Cinéma.

Et toutes les autres, de cette danseuse de flamenco en train de changer le monde petit à petit à cette petite avocate droite dans ses bottes et ses convictions, qui siffle des whiskys et écoute parfois du Dr Dre sans oublier d'être forte et décidée et drôle face à la bêtise, Coach (et ses cheveux roux) qui revient d'une vie aux Etats-Unis pour en commencer courageusement une autre à Nancy. et toutes celles que j'ai oubliées et je m'en excuse.

Voilà les filles, l'occasion pour moi de vous féliciter encore une fois (ce ne sera pas la dernière), de vous chanter mon admiration et de vous dire que face à vous, c'est inégal.

C'est moi qui suis en infériorité.



mercredi 24 février 2016

The Handwriting is on the Wall / Ann Peebles



Dans l'épisode précédent de la chanson, je vous parlais de mon amour pour les graffs et les tags sur les murs de Paris.

Des tags de tout, partout.

Bon, attention, il y a graff et graff. C'est évident qu'une gigantesque fresque qui éparpille ses couleurs sur les murs d'une usine en ruine ou d'un hangar vide, ça sera beaucoup plus chouette qu'un vieux "prout à celui qui lit ça" griffonné dans une cage d'escalier.

Encore que certains ont clairement le sens de la punchline et de la répartie et peuvent vous faire rigoler pendant deux jours juste avec une phrase. Ou un mot...



Des tags, donc.
Partout.
Sur les trottoirs, sur les murs et dans le métro.




Je les aime parce qu'ils sont de l'art


Parce qu'avant, ils étaient des publicités.


Parce que parfois, on les voit flous.


Parce que parfois, ils sont cachés




Mais surtout, parce qu'ils sont éphémères.

Leur but, finalement, est non seulement d'être vus mais surtout d'être recouverts. 
De disparaître derrière d'autres oeuvres, de recouvrir du béton et du métal et donner des couleurs au ciment.

Parce que les tags et les graffs sont un art de rue. Ils n'ont pas leur place en galeries d'art où leur fonction même disparaît.
Comme un tigre en cage, finalement.

C'est pour ça que je les ai traqués à New-York...



Dans l'Arizona...


Et que ma mère m'en a fait un chouette dans ma chambre, quand j'étais gamin...



dimanche 3 janvier 2016

The Storm / Tedeschi Trucks Band



Commençons l'année bien, tranquille et dans la bonne humeur avec une gonzesse qui chante le blues (avec la voix d'un alligator de sa Floride natale, mais si il avait mangé tous les cailloux de son marais, Janis Joplin et Etta James et le jeu de guitare d'Eric Clapton quand il imite Robert Johnson) et Derek Trucks (un nom de poète Français romantique du XIXème siècle) qui martyrise sa gratte à en avoir les doigts qui saignent.

C'est toujours bien de commencer l'année avec une gonzesse qui envoie du bois comme ça, ça aide à oublier qu'elle va être ratée.

Non parce que je t'attends, 2016, maudite et tourmenteuse.
Je t'attends, année de désolation punitive.

Car oui, autant vous l'avouer chers amis, 2016 sera pire que 2015, faut pas se leurrer.
Une tempête approche.
Violente.

Déjà, les 1er et 8 Mai tombent des dimanche. Ainsi que mon anniversaire.
C'est pas un signe, ça? A peine commencée, 2016 nous emmerde déjà en jouant la farceuse de mauvais goût.

Il y aura des JO, mais à Rio. Donc avec un décalage horaire.
Complot.

L'alcool donnera toujours la gueule de bois.

Justin Bieber et Adèle continueront de faire des disques.

Taratata sera toujours à l'antenne.

Et pour en rajouter à notre malheur, en 2016, il y a les Visiteurs 3 qui sort au cinéma...



























(Oui, je vous souhaite mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année.)




mardi 22 décembre 2015

Santa Claus Goes Straight to the Ghetto / Snoop Doggy Dogg



Bon, on va pas se mentir mais là, pour se sentir dans l'ambiance de Noël, c'est chaud.

Déjà, c'est le bordel partout, le moral varie tranquillement entre "épouvante totale" et "dépression des élections" en passant par "quelle bonne année bien moisie quand même" et on vit malheureux et dans la tristesse en attendant une mort horrible par des gugusses dont le simple fait qu'ils puissent tenir debout vu la bêtise crasse qui ronge leur crâne plein de caca relève du surnaturel.

Et en plus de ça, je voudrais pas faire le mec qui en rajoute ou qui rouspète à tout bout-de-champ mais là, j'aimerais bien savoir ce qu'ils ont fait à la COP 21. Du tricot? Un tarot? Ils se sont regardé en disant "le pétrole et la fonte des glaces, c'est mal, hein? Ouais, c'est mal. On y va?"

Non mais vous avez vu le temps qu'il fait?

Là, on est en train de passer un Noël en Tongs et T-Shirt (et bikinis aussi, ce qui n'est pas forcément un désavantage.) et vous m'excuserez, mais il est plus facile de se plonger dans l'ambiance de Noël sans risquer de se faire tuer par des fanatiques, sans voir le visage de Marine Le Pen toutes dents -blanches bien sûr- dehors et avec 1 mètre de neige dans les rues!

Avec un vent qui fouette un peu les joues et fait sortir les bonnets et les gants, avec une grosse envie de se coller sous la couette, avec des bonnes excuses pour boire du vin chaud. (Bon, ce ne sont pas des températures Brésiliennes qui vont m'empêcher de boire du vin chaud, vous me connaissez, je ne me laisse pas impressionner par le réchauffement de la planète, moi. Du coup, Dimanche, j'ai fait du vin chaud et je dois avouer qu'il n'était pas mauvais et qu'on me l'a confirmé...)

Des trottoirs glissants, des crachats gelés par le froid, le sel sur les routes, les chaussures qu'on tape pour les décrotter et se réchauffer, les écharpes qui nous couvrent le nez , la buée quand on respire.

Les marrons chauds vendus aux bouches de métro. (bon, ceci dit, ils sont là quand même, hein, mais je sais pas, ils n'ont pas la même odeur.)





Voilà une ambiance de Noël.

Mais en ce moment, Noël n'est pas très Charlie.


Même les décorations lumineuses brillent moins.


Alors heureusement, moi Moyen, je suis là pour vous replonger dans la fête, la famille, l'insouciance les courses aux cadeaux, la bûche de Noël, le vin chaud, forcément et tout ce qui fait que Noël est Noël.


Et puis bon, quitte à le passer sous le soleil, autant que ce soit celui de Californie.
Dans une décapotable.
Avec Snoop Dogg.

Et des filles en bikinis.


 

jeudi 30 juillet 2015

Alright / Kendrick Lamar



Il y a des causes qui méritent qu'on se lève, poing tendu, que l'on crie non, que l'on marche dans la rue et qu'on se révolte.

Des actes choquants, aux vieux relents de barbarie médiévale qui nous font soudain réaliser, que merde, au XXIème siècle de telles choses ne peuvent se produire, non mais c'est insensé!

Hier, le monde entier était choqué et ému de la mort brutale et sauvage d'un être qui avait l'air sympa, qui avait une famille, qui n'aspirait qu'à une vie tranquille, loin des malheurs et de la faim.

Le lion Cecil.
(Et vous connaissez mon amour pour les félins. Particulièrement les tigres des jungles mauves.)

Un lion avec une belle crinière noire, abattu par un pauvre homme avec certainement du vide dans la tête et certainement encore plus -de vide- dans le slip, au point de vouloir compenser en abattant le roi, pour une somme qui fera vivre deux familles pendant quelques temps au Zimbabwé, où je ne suis jamais allé et où je ne saurai dire si la vie est pire pour les hommes ou les lions.

Le monde, uni et soudé se levait pour hurler son dégoût.

Et pendant ce temps?

Pendant ce temps, aux amériques, où la disparition d'un lion faisait couler les larmes de Jimmy Kimmel, les noirs continuaient de tomber eux aussi sous les balles vilaines et moches de chasseurs en uniformes officiels.

La méditerranée continuait de se remplir de cadavres de réfugiés et les routes d'Asie et d'Arabie continuait d'être foulées des pieds des exilés.

Un migrant, qui lui aussi aspirait à une vie meilleure, loin des tourments de la faim et de la peur mourait dans le tunnel sous la manche.

Mais malheureusement pour eux, ils n'avaient pas de belle crinière noire.

Le Monde a donc pleuré Cecil le Lion, et ne les a pas pleurés eux, peut-être parce que dans leur cas, il était le chasseur.

Et c'est encore plus dommage pour ces malheureux, mais non seulement ils n'ont pas de belle crinière noire, ce qui est dommage parce que visiblement, ça les rend moins beaux, mais surtout, ils ne sont pas en voie de disparition. Au contraire, même.
Alors que finalement, il y aurait un moyen tout simple, assez bête, pour que les réfugiés, les migrants et les opprimés disparaissent pour de bon.

Qu'on arrête de les traiter comme des animaux.

dimanche 21 juin 2015

Run the World (Girls) / Beyoncé







Ce soir, l'équipe de France féminine de football joue un 1/8 ème de finale contre la Corée du Sud et évidemment, je vais les supporter comme un malade.

Et pour les gros nazes qui pourraient encore penser que "les filles n'ont pas leur place dans le football, c'est un truc de bonhommes" voici un magnifique exemple du contraire...


En septembre 2011, le Fenerbahçe SK, un des trois grands clubs d'Istanbul, décidait d'interdire son stade aux hommes et de le réserver aux femmes et aux garçons de moins de 12 ans, suite à l'envahissement du terrain par les supporters lors d'un match AMICAL (j'insiste sur le mot "amical" puisque ces blaireaux ne peuvent même sortir la carte moisie de l'excuse du "c'était une finale de champion's league et il y a 3 pénos qui n'ont pas été sifflés, ça nous a collé la rage" pour se défendre.) contre le Shakthar Donestk.


Parce que les supporters Turcs sont connus pour être les plus chauds d'Europe, n'hésitant pas à littéralement foutre le feu au stade.

Exemple avec Fenerbaçhe, justement:





Parlez de supporters de football turcs à ma frangine Caro-Magnonne, toute contente d'avoir gagné des places pour PSG-Galatasaray, rencontre de Champion's League en 2001.
Elle a quitté le Parc des Princes quand les fauteuils ont commencé à voler.

Mais revenons au 20 septembre 2011.

Dans un stade bourré à craquer, l'équipe de Fenerbaçhe va donc jouer sous les cris et les chants de 46.000 gonzesses.

Une ambiance survoltée, incroyable, sans aucun débordement, mais avec une ferveur et une passion qui n'avaient rien à envier aux mecs des kops.

Des images magnifiques et historiques, pleines de joie, de chants, de cris, de hurlements, de fièvre.

Le foot tel qu'on devrait le voir à chaque fois.

Non mais regardez-moi cette hystérie fantastique:







Un exemple incroyable montré par la Turquie.

La Turquie.
Un Pays Musulman.

Je ne dis pas qu'il n'y  pas eu un petit "enculé" glissé ici où là, mais sérieusement, ça fait plaisir en les voyant de pas avoir l'impression que les spectateurs sont en train de faire la guerre.

Alors que tant de choses restent encore interdites aux femmes, il serait temps d'en interdire quelques-unes aux hommes.

Et en Ligue 1, monsieur Thiriez, plutôt que de jouer des matchs à huis-clos quand les fans dérapent, pourquoi ne pas interdire le stade aux hommes et laisser les filles y aller comme d'habitude ou pour la première fois, entre copines?
Elles vous mettront une ambiance de folie folle et vous n'aurez pas à trembler pour les fauteuils de vos enceintes, parce qu'elles sont assez intelligentes pour ne pas avoir envie de les jeter.


Cet épisode incroyable est d'ailleurs relaté dans le formidable film Mustang, en ce moment sur vos écrans et qui relate l'histoire de 5 soeurs qui subissent les traditions dans la Turquie d'aujourd'hui.

Un film génial qui renvoie Virgin Suicides aux bégaiements arty d'une réalisatrice qui a surtout subi les traditions Hollywoodiennes.


Cette chanson du jour est dédicacée à ma soeur Caro-Magnonne (fan de foot et de Beyoncé) mais aussi Kiddie, Miss-E, Blondie, Frau, P'tite ème, Babé, Ciseaux Leclerc et toutes mes amies, parce qu'elles ont réussi mieux que moi dans la vie mais qu'elles doivent se battre plus et plus fort que moi tous les jours.

Alors qu'elles peuvent faire remuer des stades.


samedi 2 mai 2015

Spécial Combat Floyd Mayweather vs Manny Pacquiao

J'aime la boxe.

Non, je n'aime pas forcément les coups, les ecchymoses et le sang.
Non, je ne me nourrit pas de violence.
Non, je ne suis pas en extase devant deux corps noueux, tendus de muscles, huilés, chauds, glissants, qui se collent l'un à l'autre dans un ballet grotesque d'esquives et de bourre-pifs.

Non, c'est plus que ça.

J'aime la boxe, pour ce qu'elle a de primitif et de terriblement complexe, à mi-chemin entre la négociation préhistorique à coups de gourdin sur le voisin et les échecs de Kasparov.

J'aime la boxe pour la détermination de deux types qui ont souffert dans une salle de muscu et qui veulent prouver aux autres qu'ils sont les plus forts.
Les plus forts dans la tête, surtout. Les plus impitoyables. Les plus motivés. Les plus courageux.

Deux mentals d'acier qui se détruisent à coup de masses dans la tronche.

Si le rugby est un sport de voyous joué par des gentlemans, la boxe est un sport de gentleman joué par des voyous.

Des tronches de repris de justice, des cerveaux de tracto-pelles.

Pour certains, comme Floyd Mayweather, de véritables hommes d'affaire.

Mais surtout des pitbulls en rut. La virilité en avant, les crocs dehors.

Mais les plus grands, vous les voyez grands sur et en-dehors du ring.

Jean-Marc Mormek, Lennox Lewis, Wladimir Klitschko, George Foreman, Mike Tyson, Sugar Ray Leonard, Jake LaMotta, Evander Holyfield.

Et le plus grand de tous, Mohammed Ali.

Autant de légendes de leur sport, autant de destins brisés comme les mâchoires ou de vies réussies à la force des poings.

Et de la tchatche.

Alors en attendant 03h00 du matin, je vous propose mes chansons de boxe préférées...

Hurricane / Bob Dylan



Hommage à Rubin "Hurricane" Carter, boxeur emprisonné sur la foi d'un procès douteux, couvert de racisme latent.

En moins de 10 minutes, Dylan balance un uppercut à sa façon avec cette guitare folk et un groove poids lourd.

Un chef-d'oeuvre.

Mama said Knock you out / LL Cool J



Forcément, dans la case égo éléphantesque et punchlines terrassantes, les rappeurs se devaient de reprendre l'imagerie de la boxe. Même origines commune, la rue, même moyen d'élévation social par l'égotrip,
Ici, LL Cool J cite Mohammed Ali. Humblement.

The Hitter / Bruce Springsteen



Bruce "The Boss" (ça sonne comme un nom de boxeur) Springsteen, la voix de l'Amérique des cols bleus, des travailleurs, ouvrier, trimeurs en usine, syndicalistes, devait forcément parler de ces mythes américains, nés de la poussière et des prisons, dont l'imagerie replonge jusqu'à la grande dépression, avec ses combats clandestins, ses os brisés, ses estropiés et ses orphelins.

Il écrit The Hitter pendant la tournée du Ghost of Tom Joad en 1996 mais ne la sort que 10 plus tard sur le splendide Devils and Dust. Un titre d'album qui pourrait résumer toute l'histoire de la boxe.

The Boxer / Simon & Garfunkel



Parce que vous pensiez sérieusement y échapper?

The Champ is Here / Lupe Fiasco



Comme quoi, Mohammed Ali reste le premier rappeur.
Lupe Fiasco, l'anarchiste, le sample directement pour son titre. The Champ is here chantait Ali en frappant ses congas.

Eye of the Tiger / Survivor



Vous pensiez sérieusement y échapper, bis ?

You beat me to the Punch / Mary Wells



Parce que oui, évidemment, les filles peuvent aussi parler boxe. Surtout quand elles parlent d'amour.

I Think i can beat Mike Tyson / Jazzy Jeff & The Fresh Prince



Avant de faire le clown sur les écrans, Will Smith faisait le clown dans le micro.
Au point d'imaginer qu'il pouvait battre Iron Mike...

Gonna Fly Now (Rocky OST) / Bill Conti



La chanson qui vous fait partir heureux le matin au boulot, qui vous fait soulever les meubles tout seul, changer un roue de bagnole sans cric ou nettoyer votre salle de bain sans pause.
La chanson qui m'a fait monter TOUTES les marches du sacré-coeur (presque) en courant.

Enfin, je vous conseillerai évidemment de regarder Raging Bull, le chef-d'oeuvre de Martin Scorsese sur la vie terrible de Jake LaMotta, When We Were Kings, le documentaire incroyable de Leon Gast sur le combat Ali - Foreman à Kinshasa, Zaïre, LE Combat du siècle (et je rajoute pour la peine le formidable livre Le Combat du Siècle de Normal Mailer.) où chaque phrase sortie par Mohammed Ali résonne comme un discours de Martin Luther King.
Mais aussi Le Champion, avec Kirk Douglas ou Body and Soul de Robert Rossen.

Et ruez-vous sur Warrior de Gavin O'Connor (avec Tom "la masse" Hardy et Joel Edgerton. Et si le film parle plus de Mixed Martial Arts (arts martiaux mixtes, une discipline qui se pratique dans une cage en forme d'octogone et non sur un ring et qui voit les combattants s'affronter en utilisant  des techniques issues de divers sports de combat comme la boxe, le Muay Thaï, la lutte, le judo et qui est sujet à de vives controverses éthiques malgré son caractère entièrement professionnalisé) son traitement est tellement touchant et juste à travers le destin de ces deux combattants de middle-class qu'on dirait vraiment une chanson de Springsteen mise en image.
Donc forcément. J'aime bien.

Et qui dit Boxe, dit ring-walk, ce moment culte ou le sportif traverse la scène pour rejoindre le ring sous le regard des milliers de personnes en transe.

Un moment-clé, où tout se joue déjà, où il faut impressionner l'autre en face et lui montrer qu'on ne se laissera pas mettre en bouillie facilement.

Voici pour moi le plus beau ring walk que j'ai pu voir à la télévision.
En 2002, je veillais tard pour regarder Tyson affronter Lennox Lewis.

Et Lewis a mis tout le monde d'accord ce soir-là en faisant son entrée sur Crazy Baldheads de Bob Marley quand la plupart choisissaient des titres rentre-dedans avec des subtilités de marteau-piqueurs.





Voilà, tout ça pour vous dire que la boxe va au-delà des uppercuts et des morsures d'oreille et que si le charisme animal de Mike Tyson ou les discours de Mohammed Ali résonnent encore aujourd'hui, au milieu du bling-bling et des combattants-hommes d'affaire de l'ère moderne, c'est parce qu'il ont toujours cherché à voir au-delà de leurs poings.





mercredi 3 septembre 2014

Bread and Roses / Judy Collins



Vous me connaissez, quand il s'agit de lutter contre l'infamie et l'injustice, je me lève et je me bouscule et je crie mon indignation.


Amérique.
Amérique, pays des grands espaces, de Michael Jordan, de la Nike Air Jordan, des super-héros, de l'espoir, de Martin Luther King, de Mohammed Ali, de Steinbeck et Bruce Springsteen, de Hermann Melville et Paul Auster, Amérique disais-donc, tu m'as déçu.

Je te croyais éprise de justice et de liberté, je te savais jeune, fantasque, un peu fofolle mais ouverte et là, paf, tu viens de me coller le moral en berne.

Tes travailleurs acharnés, ceux et celles qui ont construit ton pays, tes ouvriers, ta middle classe qui a forgé cet american dream que tu nous ressers à longueur de spots télévisés et de films/romans/chansons, ces laissés pour compte, Amérique, tu ne les traites pas bien.



Alors forcément, lorsque l'urgence se fait sentir, lorsque la colère gronde, ils se lèvent et ensemble, te défient. Et je me tiens à leur côté.

Amis, vous aussi levez-vous et indignez-vous.
La révolte sociale est là, la Pays le plus puissant du monde va vaciller sous les pas des gens en colère.

Suivons donc ces héros d'un nouveau combat.

Les pom-pom girls sont en grève.

Oui, les pom-pom girls.

Les filles qui agitent des pompons sur le bords des terrains de football américain, de base-ball, de basket et de hockey pour encourager ces gladiateurs modernes, combattants de muscles et de kevlar et inviter les spectateurs à les soutenir.



Le feu est à Buffalo.
Les cheerleaders des Buffalo Bills (la franchise de football américain) sont en grève et attaquent la franchise en justice pour arriérés de salaire, harcèlement moral et obtenir une augmentation.

Les filles de Buffalo sont en fait déclarées comme travailleuses indépendantes et sont donc payées au tarif syndical de 8 dollars de l'heure. (ce qui n'est pas lourd vu le taf physique à sautiller partout, le sourire forcé, sans compter les séances en salle de sport pour garder une ligne acceptable par le club.)
Les entraînements ne sont pas payés, pas plus que les 25 à 30 représentations annuelles qu'elles doivent effectuer pour le club, les équipementiers ou des oeuvres caritatives.
Les tenues sont de leur poche.
Et cerise sur le donut, une semaine avant chaque match, elles ont droit à un contrôle technique obligatoire où l'on note scrupuleusement chaque défaut physique et où on leur annonce les zones de leur corps à travailler et raffermir. 2 zones incriminées, c'est un avertissement.3 zones, elles sont sur le banc pour le prochain match.



La grosse classe.

Alors pendant que des gros balourds se foutent sur la tronche engoncés dans des armures du moyen-âge à ahaner des systèmes de jeu préhistoriques et sont payés des millions, les jolies jeunes filles qui les encouragent et participent mine de rien à l'ambiance du stade (et je suis sûr qu'elles font venir un paquet de lascars dans les gradins) connaissent les acquis sociaux de la Corée du Nord.

Moi, Moyen, je ne peux accepter ça.

Cheerleaders, je vous soutiens. Je suis là, à vos côtés et avec mes pompons imaginaires, je vous encourage pour que vous gagniez cette bataille.



I can give you my phone number if you want, bu you habe to dial ze 33 before if you call from the province.


Si vous voulez en savoir plus, les articles 

ICI et ICI

Ils sont assez anciens (Avril 2014) mais le litige cours toujours et à quelques jours de la reprise du championnat de NFL (National Football League) il semblerait que les Bills de Buffalo s'apprêtent à jouer sans leurs cheerleaders:


On lit 

                          










(note pour frimer devant les collègues à la machine à café demain, la chanson Bread and Roses est un traditionnel US des années 1910 et qu'il est communément associé à la grande grève des travailleuses du Textile de la ville de Lawrence, Massachussetts qui dura de Janvier à Mars 1912. Les filles gagnaient 9 dollars par semaine pour 56 heures de boulot. Initiée par deux syndicalistes, Jospeh Ettor et Arturo Giovanitti qui seront à tord accusés de meurtre afin de casser le mouvement, la grève leur permit d'obtenir une augmentation de 15% et de passer à la semaine de 54 heures, ces feignasses. Avantages qu'elles perdront quelques années plus tard...
Je vous invite à lire le formidable livre d'Howard Zinn, Une Histoire Populaire des Etats-Unis du XXème siècle, ça couvre de la fin du XIXème au 11 septembre, c'est passionnant et bourré d'informations sur les luttes sociales aus USA et si vous l'achetez, ce sera toujours des sous qui n'iront pas dans la poche de Valérie Trierveiller, vu que vous n'achèterez pas sa merde son glaviot sa bouse. Non, pour elle, je ne peux pas employer le mot livre...)




lundi 21 avril 2014

Stack-A-Record / Tom Tall







Bon, j'aime les disques.
J'aime les histoires qu'ils racontent, j'aime où ils m'emmènent et j'aime surtout les objets.
Parce que c'est beau.
Cherchez pas, une collection de disques sera toujours plus belle et sexy qu'une playlist Itunes.

Je suis très attaché à ma collection de films, c'est vrai, mais peut-être encore plus à ma collection de disques.

Déjà, parce que comme pour beaucoup de collectionneur, je les ai d'abord découverts grâce à mes parents. Cette collection, pas très grande mais magnifique de Rolling Stones, Pink Floyd, Beatles, Neil Young, Bob Dylan, Leonard Cohen, Janis Joplin de vinyles noirs, glacés, dans des pochettes cartonnées gigantesques et colorées..

Ces disques que je ré-écoute pour la 1796ème fois, ils sont d'abord mes parents.

Ensuite, parce que mes vinyles et mes CD racontent certainement mieux que moi qui je suis.
Quelle a été ma vie jusqu'aujourd'hui, 21 Avril 2014.

Alors je les classe.
Par genre, par ordre alphabétique, par artistes.
Une fois, je les ai même classés par périodes.
Mais pas selon la chronologie de leur sortie.
Non, c'est trop simple.
Je les avais classés selon l'époque où je les avais achetés.
Parce que mes 152 vinyles et presque 500 CD, qui racontent mieux que moi qui je suis, je suis capable de dire à quelle période je les ai achetés. (allez, à un an près.)
Je sais que le tout premier que j'ai acheté, c'était le Greatest Hits II de Queen.
Le deuxième, un best-of d'Eric Clapton et de son groupe Cream.
Le troisième, le Greatest Hits I, de Queen.
Que Travelling Without Moving de Jamiroquai, je l'avais eu gratuitement lors de l'opération de la fête du disque 1997 (on renvoyait les codes-barres de 2 CD et on en avait un de son choix en cadeau.)
Que j'ai acheté What's Going On en 1996 et racheté en 2001.
Et que mon premier Springsteen date de 1995.

Oui, j'aime les disques.

Samedi, c'était le disquaire day.
Ou record store day comme disent nos amis américains.

Et qu'est-ce donc direz-vous, vous?

Le Record Store Day est né à l'initiative des disquaires indépendants afin d'inciter les gens à revenir les magasins.

En pleine crise du disque, le défi était donc de faire venir le public dans un magasin et de le faire repartir avec des disques.

Les labels et les artistes ont ainsi joué le jeu et cette journée est surtout l'occasion de voir réapparaître des albums devenus introuvables, des face B inédites ou rarissime, des versions alternatives de classiques, des lives, des picture discs (le picture disc est un vinyle avec un dessin imprimé dessus. Très difficile à graver donc la qualité du son en pâtit terriblement, mais ils sont recherchés par certains collectionneurs pour leur visuel.) ou des titres sortis spécialement pour l'occasion.

Je suis l'opération depuis 2-3 ans maintenant et si je dois avouer que je suis content d'avoir trouvé des petites perles (et d'en avoir profité pour découvrir des choses) je dois avouer que je reste quand même sur ma faim:

Déjà, les labels retombent tête la première dans les travers qui ont causé la quasi-disparition de la consommation de disques: tarifs prohibitifs (et ils se gavent bien les bougres) politique éditoriale parfois incompréhensive (pourquoi balancer Space Oddity de David Bowie -avec une version live qui tue en Face B- sur un Picture Disc alors que, comme je le disais plus tôt, la qualité du son sera certainement moins bonne que sur l'Album original de 1969? Et le vendre 15 Euros? Ouatzeufeuque?)
Certains labels n'hésitent même plus à ressortir des daubes assorties du sticker "Record Store Day" pour faire croire que si, en fait ce disque est génial, hop, achetez-le et à laisser des tas de trucs certainement très chouettes moisir dans des caves.

Et surtout, cette opération tue un plaisir sacré de l'amateur de disques que je suis: retrouver, au fond d'un bac poussiéreux, un disque que l'on cherche depuis des plombes. Un graal.
Une relique que l'on aura méritée, à passer des journées entières plié en deux sur des bacs à vinyles, à scruter des collections complètes de marches militaires et de flûte de pan, se couvrir de poussière, s'user les yeux et pécho de rhumatismes pour finalement le trouver là, à nous attendre, pour le prix d'un café-croissant.

Samedi, donc, je suis parti faire le record store day quand même.
Et j'ai fait sottement la queue comme un geek avant la sortie de l'Episode 1 de Star Wars (ou un faux geek devant un Apple Store pour la sortie du nouvel Iphone)
Et oui, j'ai trouvé deux-trois trucs, dont un 33T d'inédits de Bruce Springsteen, encore lui.
Toujours lui.
(avec le boss, on se plante rarement. On tombe sur un de ses disques, on sait qu'il sera, au pire, bien.) du Hip-Hop en 45T et un 45T d'un groupe que je ne connaissais absolument pas, sur le label Third Man Records, le label de Jack White (un des rares a avoir vraiment compris le concept de cette journée et à le pousser à fond. Pour cette journée, il aura chanté, enregistré et pressé une chanson en 45 Tours en moins de 4 heures. Un fou. Jack White, c'est le Willy Wonka des disques et Third Man Records, c'est la Chocolate Factory.)



C'est beau, c'est le Boss


Hip-Hop en force et en 45 Tours

C'est chouette, c'est beau, c'est Third Man Records

Mais surtout, en cherchant dans les bacs, j'ai trouvé un de mes graals.

Un de mes albums fétiches que je cherche depuis des années.

Une merveille d'une merveille.


Where i'm coming from de Stevie Wonder.
1971

Il n'a que 21 ans quand il enregistre ce disque et la maturité qui s'en dégage, aussi bien musicalement (les arrangements sont somptueux) qu'au niveau des textes est incroyable.

On y trouve par exemple ce titre incroyable dont je vous avais déjà parlé, Look Around, dont la mélodie magnifique me troue le dutre à chaque fois que je l'entends.

Et le truc génial, c'est que lorsque je cherchais dans le bac Soul/Funk de ce disquaire du 18ème arrondissement que je venais de découvrir, je savais, entre un best-of des Commodores et un album d'Imagination, que j'allais le trouver.
Comme si les vinyles, tout autour, me disaient "Oui, il est là, aujourd'hui il est pour toi."
Comme si ce disque m'appelait.

Pour 5 euros.

Un café-croissant.




Je finirai en disant que finalement, le Disquaire Day, c'est tous les jours.
Retournez chez les disquaires pour découvrir des artistes, des chansons, des groupes, des albums, pour rencontrer et discuter, pour voir de belles choses, des pochettes alignées, de jolies couvertures.
Pour sentir l'odeur des disques, pour avoir une musique inconnue dans les oreilles, pour sortir.

Et pour trouver votre Graal.