lundi 6 juin 2016

Say it loud, I'm Black and i'm Proud / James Brown (Muhammad Ali, 17 Janvier 1942 - 03 Juin 2016)



Muhammad Ali est mort.

Un des plus grands philosophe du XXème siècle.

Oui, oubliez Deleuze, Heidegger, Jaspers ou Sylviane Agacinski, le verbe ne s'est jamais aussi bien exprimé qu'à travers la bouche d'un homme qui faisait parler ses poings.


Un homme qui un jour s'est levé et à coups de directs du droit et de paroles, a renversé à peu près toutes les barrières qui pouvaient exister. Non seulement pour lui, mais pour tous les noirs et pour la planète entière.

Comme je ne veux pas que ce blog finisse par ressembler à une interminable chronique nécrologique, en souvenir de The Greatest, nous allons nous lever et danser (avec l'aide du groove affolant de James, bien évidemment.)

Faisons simple, des mecs de ce calibre, il en existe un par siècle, à peu près.

Muhammad Ali ne boxait pas, il dansait.
Il dansait avec légèreté. Il volait sur le ring, esquivait, glissait et assommait.

Surtout, Ali se tenait debout et chacune de ses paroles, chacun de ses gestes, tout son corps, toute son âme le criait: I'm Black and I'm proud.

Et son verbe assommait plus que ses poings.

Un roi qui parle. Un verbe incarné, une parole de feu qui se gravait pour toujours dans le marbre de l'histoire et dans l'esprit des gens.

Car Ali ne parlait pas finalement. Il éclairait.

Noir et fier, il n'a jamais renié ses convictions.
Il a refusé de partir au Viet-Nam. ça lui a coûté son titre de champion du monde, son droit de boxer et sa liberté.
Il refuse les pronostiques qui annoncent qu'il va se faire réduire en bouillie par George Foreman à Kinshasa.
Foreman, un bulldozer humain, impitoyable puncheur invaincu à l'époque en 40 combats. Dont 37 KO.
Ce 30 Octobre 1974, dans la nuit Zaïroise, il refuse le destin qu'on lui promet et forge le sien à la 8ème reprise en terrassant son opposant.

Noir et Fier, il annonçait être le plus grand, le plus rapide, le plus malin et le plus beau.

Et il avait raison.

Il dansait sur le ring, il dansait avec les mots mais féroce, la vie lui a volé cette grâce.

Et Philosophe, encore une fois, il acceptera que son créateur le mette à l'épreuve physiquement et encore une fois, refusera que son esprit soit moins vif.

Il est le seul dont l'étoile sur Hollywood Boulevard est accroché sur un mur et non dans le trottoir. Parce qu'il ne voulait pas que son nom soit piétiné.

Parce qu'il était noir et fier.







































Une dernière fois, en hommage au Greatest, dansons.


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