lundi 19 mai 2025

Sacred Heart of Mary / Mojo Juju and the snake Oil Merchand




Il est évident que je n’ai rien d’un calottin et je dirais même que beaucoup d’épouvantables malheurs du monde viennent quand même parce que des gens pensent que leur personnage imaginaire qui vit dans le ciel est plus important que le personnage imaginaire qui vit dans le ciel des autres. 

Je serai sans détour, la religion, souvent ça craint. 
Il y a du feu, des cendres et du sang, certaines interdisent la musique, il y a des croisades et des fusillades, la plupart interdisent tout simplement d’être une femme ou, au mieux, expliquent aux femmes comment elle doivent utiliser leur corps. 

Et en plus, même la carte « Quand même, l’Abbé Pierre, il a fait tellement de belles choses » ne se sort plus. 
Ou plutôt, vous voulez que je la sorte, la carte Abbé Pierre ? 

Et pourtant, de la foi, j’en vois. Dieu, qui n’existe pas et qui et surtout très cruel, ben parfois, on peut quand même se l’imaginer. 
Mais pas dans une religion. 

Dans des gens. 

Dans les femmes de l’île de Lesbos, qui s’occupent des réfugiés et leurs enfants qui survivent à la Méditerranée (et à tous les épouvantables malheurs du monde qu’ils ont rencontrés avant) et qui se demandent même pas pourquoi ils sont nés de ce côté là d’une mer qui est quand même jolie vue de tous les côtés. 

Les casques blancs de Syrie, qui sortaient des gens des décombres, bombardés par leur propre président. 

Les gens qui, près du canal, au métro Jaurès, donnent des cours de français en plein air pour aider les réfugiés à Paris. 

Et je ne parlerais pas de l’aide humanitaire de Gaza ou des femmes d’Afghanistan. 

Dans quiconque se lève le matin avec l’intention de donner des coups de main pour que quelqu’un d’autre, souvent complètement inconnu, se sente un poil plus digne que quand lui-même s’est levé le matin. 

Parce qu’en ce moment, entre tout un tas d’épouvantables malheurs du monde et tout un autres tas de personnes qui parlent comme des plaies d’Egypte, se lever pour croire qu’on peut aider à changer le monde, ça relève du sacerdoce.  

Et si ma religion à moi convoque plutôt Paul Maccartney, Bruce Springsteen et Stevie Wonder, je dois confesser qu’il y a une chose qui me touche quand même dans le mysticisme. 

J’ai grandi face à elle


 

Je vis aujourd’hui face à lui 


Et entre les deux, j’ai admiré des merveilles chez des gens qui regardent au-delà de l’horizon comme ça, pour voir ce qu’il y a là-bas 



ou au pays des somnambules sous les étoiles, des derviches tourneurs et de Souleymane le Magnifique (qui, soyons honnête, sonne bien plus classe et élégant qu’un banal Saint Michel) 



Mais aussi dans la synagogue espagnole de la cité des occultistes et des alchimistes, trempée dans la Moldau…





 Dans ces bâtiments, nous ne trouverons certainement pas la rédemption.
 
Après tout, nous avons laissé faire à Gaza. Et dans plein d'autres endroits. 

Mais nous pouvons y voir, derrière la beauté artistique, l’espoir que croire en quelque chose peut construire quelque chose de beau. 

Même si c’est juste croire en nous. 



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