mercredi 3 novembre 2010

I'll Rise / Ben Harper




Je suis en train de (re)lire une de mes bibles, les fabuleusement génial "Le Combat du Siècle" du doublement Pulitzerisé Norman Mailer.

(oui, rien que ça, certains rament comme des galériens Yougoslaves pour être publiés dans "les dernières nouvelles de volgograd", lui, il se chope deux prix Pulitzer. Tranquille...)


Ce livre-là:



Magnifiquement adapté en un documentaire splendide et oscarisé sous le nom poétique et tribal de "When We Were Kings", de Léon Gast.



Pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire, il faut savoir qu'à ce moment, Ali a 32 ans, il n'est pas au mieux et est annoncé perdant.
Certains pensent même qu'il va se faire tuer sous la puissance brute de son adversaire.

Foreman est une machine de guerre avec des enclumes à la place des poings et sort d'une série de 40 victoires dont 38 par KO.

Lors des entraînements, Ali se forçait à ne pas regarder ceux de Foreman, car il aurait certainement déclaré forfait sur-le-champ.
George Foreman choisissait les sacs les plus lourds et les plus denses qui existaient et il les déformait à la seule force de ses poings.
Ses coups creusaient des trous dans des sacs durs comme des murs.
Et Ali ne regardait pas, car il ne voulait pas douter de sa victoire.

Alors je fait comme Ali.

Je sais que je ne suis pas forcément donné gagnant tout le temps, mais j'essaye de ne pas regarder mes adversaires, car je ne veux pas imaginer qu'ils puissent être plus forts que moi.

J'évite le regard des magiciens de la vie, même si je ne crains pas leur vaudou.
Je ne tombe pas dans l'illusion des séducteurs.
Je ne perds pas de temps à admirer la réussite financière de gens certainement plus jeunes et mieux habillés que moi.
Je ne compte pas les victoires des autres.
Je ne m'effraye pas sous les poings des vauriens.
Je n'écoute pas les oracles obscurs qui me voient à terre alors que je ne me suis pas encore levé.
Je ne cours plus après des choses que je ne veux pas atteindre. Je ne me fatiguerai plus pour faciliter le travail des autres.
Je ne regarde pas des murs de doutes et de discrétion s'effriter sous les coups d'assurance de personnes qui ne doutent de rien et surtout pas d'eux-mêmes.
Ils finiront par tomber bien plus lourdement que moi.
Je ne m'attarde pas à contempler ce que je ne suis pas.

Je ne veux plus croiser de miroirs.

Je fais comme Muhammed Ali.

Je bâtis patiemment mon propre moment de gloire.


(Il faut savoir que Ali fait partie de ces rares hommes à me faire pleurer de par leur simple existence. Comme Martin Luther King, Nelson Mandela ou Zinedine Zidane et Michael Jordan, il a un jour décidé qu'il pouvait devenir ce qu'il voulait être, et le partager avec les autres.
Il l'a fait avec ses poings, mais pour moi, c'est aussi beau qu'un mec qui fait des rêves pour son peuple, un autre qui le libère ou d'autres qui dansent ou volent avec un ballon pour la simple beauté du geste.)

1 commentaire:

Cammat a dit…

A la moitié du texte je commandais le dvd sur Amazon !! Depuis le temps que je veux voir ce docu, tu as ranimé la flamme. Encore un très beau texte, merci !