samedi 22 octobre 2011

Knock On Wood / Eddie Floyd



Je ne sais pas si je suis superstitieux, mais j'avoue avoir quelques tocs (plus ou moins) conscients qui rythment mon quotidien (et empoisonnent parfois celui des autres.)

Par exemple, je compte toujours les marches des escaliers que j'emprunte.
Ce toc-là remonte à longtemps avant Moyen-Christ.
Gamin, j'allais parfois en vacances à Nice avec La Marraine (dans la famille, on l'appelait La Marraine parce qu'elle était le Parrain. Notez par là qu'elle ne ressemblait pas à Marlon Brando, même si il avait eu les cheveux violets, mais elle était l'histoire de la famille. Et un peu son chef et comme elle était institutrice à la retraite, on filaient droit, fallait pas déconner.)

A Nice donc, elle m'a demandé un jour combien de marches il y avait jusqu'à l'appartement.
On les a comptées ensembles et depuis, inlassablement et sans m'en rendre compte, je les compte toutes.
(Oui, je peux parfois faire peur.)

C'est aussi un peu grâce à elle que -toujours à Nice pendant mon enfance insouciante, à porter des bonnets et des blousons quand tout le monde était en maillot de bain vu ma propension à cette époque à attraper un rhume en ouvrant le frigo- j'ai participé à l'élévation du niveau de la Méditerranée avec les tonnes de cailloux que nous avons jeté de concert dans l'eau bleue juste pour me faire plaisir. Et me distraire sous mes écharpes.

J'aime quand tous les interrupteurs d'une pièce sont dans le même sens, ce qui me vaut parfois de sacrés casses-têtes pour éteindre une lumière quand elle est reliée à plusieurs interrupteurs.

Je vérifie toujours 3 fois que ma porte soit bien fermée, même quand je suis dehors et que mes clés sont à l'intérieur.

(depuis que je suis resté enfermé dehors avec mes clés à l'intérieur, je vérifie toujours 3 fois que mes clés soient bien dans ma poche.)

Je m'acharne chaque matin à avoir les boucles de mes lacets de la même taille.

Elles restent de la même taille pendant environ 27 secondes, mais ça me rend heureux.

Je rythme ma vie au son des chansons et aux rites quotidien que mon esprit (torturé) a l'audace de m'imposer.

Et jusqu'à présent, je n'ai pas eu la preuve d'effets néfastes.

Je touche du bois.



1 commentaire:

hélène a dit…

Il faut quand même savoir qu'être supersticieux porte malheur !