lundi 11 juin 2012

Flesh and Blood / Johnny Cash




J'ai sur mon corps d'athlète de haut niveau quelques cicatrices qui me rappellent qu'à certains moments de ma vie, j'ai été plus Moyen que haut dans mon niveau d'athlète du grand steeple-chase de la vie, celui qui essouffle et laisse des courbatures.

Un genou tailladé en divers endroits, recousu aux urgences de Toul-c'est-cool-même-avec-Nadine-Moranoule suite à un tacle glissé de toute beauté sur un tesson de bouteille lors d'une partie de foot enlevée en CE1 sous l'oeil impassible de notre instituteur.

Une jolie marque de brûlure sur un pied, laissée par le pot d'échappement de la magnifique mobylette peugeot 103 de mon cousin.

Mon avant-bras gauche est un véritable champ de mine, un viêt-nam de peau avec des marques de coupures et une splendide brûlure chimique au destop en débouchant un sanitaire.

J'aime ces cicatrices car elles me rappellent des choses, illustrent mon épiderme et me font croire que je suis un aventurier, un soldat ou un gangster romantique et vachement méchant en ayant l'amabilité de m'éviter la tronche à Ribery. Ou double-face.

Les cicatrices, ce sont comme les anneaux des arbres que l'on voit dans les coupes transversales des troncs. Elles s'ajoutent quand on vieillit.

C'est à peu près ce que je me disais toute à l'heure lorsque je voyais la lame neuve du cutter me trancher le bout de l'index en deux dans le sens de la longueur alors que je la sortait de son étui.

(Oui j'ai eu le temps de me dire tout ça en l'espace du dixième de seconde où mon index manquait de se faire un Louis XVI et d'ailleurs, c'est le fait que j'ai pas vu TOUTE ma vie défiler devant mes yeux -mais seulement ses cicatrices- que, rassuré, je me suis rendu compte que je ne rencontrais pas un péril mortel mais seulement un banal accident d'écolier.)

Un Niagara (les chutes du, pas le groupe) rouge, remake des eaux du Nil changées en sang, et la question, instantanée, du "Ah ouais quand même, je viens de perdre un demi-litre, est-ce qu'il ne faudrait pas que je me recouse moi-même, guerrier comme je suis, avec du fil de pêche et un trombone déplié?"

Et finalement, comme je ne suis pas SI bricoleur non plus, j'ai décidé de laisser tomber la chirurgie et je me suis mis un pansement.

Une cicatrice de plus, un peu de chair de moins, une nouvelle histoire.

Et d'autres choses à voir défiler devant mes yeux.

1 commentaire:

Mement0o a dit…

Autant Ribéry j'peux comprendre, autant Double-Face c'est un peu plus la classe !