samedi 9 juin 2012

Face à La Mer / Les Négresses Vertes



Paris, tu es bien jolie.
Paris, tu es bien petite pour ceux qui s'aiment d'un si grand amour.
Paris, tu es bien fleurie.

Mais Paris, pardon de te le dire, il te manque quelque chose d'essentiel.

Paris, tu es bien loin de la mer.

Et ce ne sont pas tes cabarets, tes bars et tes cinémas qui me détourneront de l'Océan.

Je te sens, tentatrice, à essayer de me retenir ici, mais tes efforts seront vains, car ma petite, tu as déjà perdu.

Alors c'est vrai, que peux tu faire du haut de tes tours et du fond de tes ruelles face à celle qui ne sera jamais éphémère?

Je te sais affriolante, survoltée, cultivée et même marrante, quand tu me propose des mystères et des énigmes.

Et pourtant, la mer ne fait pas tout ça, elle n'a pas besoin de cotillons et d'encyclopédies pour m'étourdir.
Elle ne dit rien et vous accueille.

Et face à elle, effondré, courbé, brisé, un souffle lui suffit pour me relever.
Face à elle, je vois des aventures qui me sont promises, des trésors cachés qui me sont réservés..
Face à la mer, je suis dos au reste. Et c'est ce qui compte.
Et ce sont des vagues et des bateaux, du vent, un peu de sel sur les lèvres. Des soleils infinis, des horizons sans fins, mille couleurs, le soleil et les maillots des filles.

Tout ce que tu ne pourras jamais m'offrir malgré tes trapèzes, tes numéros d'équilibristes et ton érudition.

C'est pourquoi, chère Paris, tu ne me verras pas vieillir.

Je vieillirai en regardant la mer dans les yeux d'une fille.





1 commentaire:

Mement0o a dit…

Wahou ! Très joli billet ! Quelle plume :)