Chaque jour une chanson que je partage avec vous amis lecteurs.
Une chanson en fonction de mon humeur ou de l'actualité du jour.
Une chanson pour danser, pleurer ou tout péter.
Une chanson pour aider à affronter la journée.
Vous commencez maintenant à connaître ma fascination quasi-maladive pour le bizarre, le décalé et l'étrange.
Chaque jour, à chaque coin de rue, je guette donc le moindre signe de mystère, de code secret et d'insolite.
J'ai donc voyagé par-delà les pays et les continents, j'ai croisé les mystères vaporeux de régions perdues et j'ai vu des miracles éphémères.
Tout ça, à Paris.
Dans le 18ème arrondissement.
Le 18ème, visiblement, ça défonce Bugarach au niveau ésotérique.
On y croise des mages et des marabouts, des voyants et des sorciers vaudou.
Sorcellerie d'un autre âge, peut-être, mais sorcellerie en phase avec son époque.
Magiciens et Chamanes font donc de la publicité pour leurs dons qui font revenir les amours comme le chien après son maître, aident à passer le permis de conduire, rendent riche et en bonne santé.
Des petits bouts de papier colorés, à l'orthographe hésitante, la syntaxe improbable et à la typographie bancale, mais que j'adore car ils sont un peu de fantaisie et d'abracadabra dans des journées qui manquent singulièrement de fantastique.
Des petits bouts de papier que je collectionne donc chaque jour.
Et je me suis dit que plutôt de les laisser s'entasser tristement dans une boîte à chaussure, j'allais partager ma collection.
J'ai donc ouvert un tumblr (un petit site comme un blog qui permet de partager des images, des vidéos ou des petits textes.) consacré uniquement à ces petits bouts de papier magiques (et tout autre genre de publicités pour des Mages, Somnambules, Voyants et Marabouts...) que vous pourrez retrouver ici :
Et comme j'ai traversé des mondes mystérieux, croisé des Mages et des Magicien dans le 18ème, décodé leurs alchimies et qu'ils m'ont un peu transmis de leur pouvoir, je laisse ma publicité magique agir sur vous...
Aujourd'hui c'est Halloween, le jour où on joue à se faire peur et à se dissoudre les dents avec des bonbons chimiques et très vulgaires.
Libre à vous, donc de terroriser vos voisins ou vos patrons, d'effrayer les filles dans la rue ou vos parents, puisqu'aujourd'hui, c'est permis.
Halloween a ceci d'avantageux que cette journée permet à tous les freaks, psychopathes et autres bizarroïdes du monde entier de se balader tranquillement dans la rue et de passer totalement inaperçus sans risquer de provoquer une hystérie collective...
Imaginez leur bonheur de ne pas se sentir rejetés à cause d'une démarche bizarre, d'un look de croque-mort ou d'une attitude de déglingué.
Je dois avouer que je me sens proche d'eux puisque moi-même malgré ma classe et mon charme (sur)naturels, j'ai longtemps cru faire partie de cette armée de morts-vivants qui effraye 364 jours par an et que l'on ne regarde plus le 31 octobre.
(Bon ensuite j'ai rencontré mon psy, lavé mes miroirs et écouté certaines personnes parler et je me suis senti pas si monstrueux finalement. Et loin de là, même. La vie est belle.)
Halloween, c'est la thérapie de groupe à portée des gens qui se sentent différents (ou qui sont simplement sociopathes et tueurs en série.) les rires, les films d'horreur et les bonbecs en plus.
Et c'est carnaval avec les petits cons enfants déguisés en sorcières ou lutins qui cassent les testicouilles sonnent aux portes pour demander du pognon.
(bon, il existe des inconvénients indéniables pour nous, gens -à peu près- normaux, comme le fait de croiser un authentique tueur en série comme ça, dans la rue, sans être particulièrement attentifs ou sur nos gardes -vu que c'est normal si il se balade avec une tronçonneuse à la main, c'est Halloween- et de finir par alimenter les pages "faits divers" d'un journal local de Bourgogne et de devenir la star d'un "Faites entrer l'accusé".)
C'est pour ça que j'aime Halloween.
Parce que le bizarre devient plus fréquent, l'étrange devient commun et l'insolite prend toute la place.
Et parce que comme les lascars du Satudray Night Live, je peux me promener tranquillement dans la rue...
(et j'en profite pour hurler mon amour à John Waters qui a fait du Bizarre, de l'étrange, du décalé et du marginal un art...)
Il existe une loi immuable qui régit l'univers: Si un déglingué se balade en ville un samedi soir, dormez tranquilles, il sera pour ma pomme.
Pour commencer, établissons d'abord le contexte:
J'habite un immeuble propre, avec de la moquette sur les marches d'escaliers, un ascenseur lumineux et (presque) fiable et deux digicodes pour rentrer.
Pour vous dire à quel point c'est sécurisé, je ne connais même pas mes propres digicodes vu que j'entre grâce à une espèce de bâton de miko en plastique noir accroché à mes clés. La torture serait donc totalement inutile puisque ne connaissant pas mes digicodes, je ne pourrais certainement pas permettre l'intrusion de terroristes internationaux, de serial killers ou de vendeurs de calendriers.
J'habite au sixième étage de mon immeuble et pour brouiller les pistes, sur ma porte il y a une plaque avec l'inscription "Yvonne M. Juriste"
C'est dire si il faut être motivé pour me retrouver...
Samedi dernier, j'étais tranquillement affalé installé chez moi à me regarder un programme quelconque.
Minuit.
On toque à ma porte.
Comme j'attendais Scarlett Johansson et qu'elle était en retard de 2 ans et demi, je suis allé ouvrir.
Pas de bol, ce n'est pas Scarlett, c'est un mec.
Et qui n'est pas un voisin, même pas de loin.
C'est un mec qui tient un casque de moto à la main, qui a un air paniqué à deux doigt du vraiment louche.
Lui: "Bonjour Monsieur, je suis en danger est-ce que vous pouvez m'aider, il faut que vous me cachiez"
Moi (surpris d'abord puis clairement opposé à sa proposition) "Ah ben qu'est-ce qu'il vous arrive"
Lui (regardant avec insistance le coin supérieur du mur. Ce qui est bizarre, puisqu'il n'y a absolument rien à part un coin.) : "Il m'arrive une embrouille, il faudrait que voous me laissiez entrer s'il vous plait, deux secondes, que je me cache".
(Cacher quelqu'un dans un 17m2 n'est pas chose aisée, donc je me met en tête de lui trouver une solution aléatoire, surtout que je veux bien parfois jouer les bons samaritains, mais il faut y mettre du sien et avoir l'air d'un échappé d'asile qui veut me sauter à la gorge pour me voler mes adidas superstar, ce n'est clairement pas y mettre du sien)
Moi: "Naoooon..."
Lui "s'il vous plait, je suis en danger."
Moi: "Ah ben non, le plus sage serait que vous alliez voir la police!"
Lui : "allez-y, aidez moi, vous êtes juriste."
Moi: "J'ai une tête à m'appeler Yvonne?"
Lui: "..."
Moi: "Non, le plus sage serait que vous alliez au commissariat ou que vous appeliez la Police si vous avez des ennuis. Il y a un commissariat rue Marcadet et un autre rue de Clignancourt"
Lui: "Comment vous savez ça, vous êtes de la Police?"
Moi: "Non"
Lui: "Si"
Moi: "Re-Non"
Lui "Ah ben comment vous le savez alors?"
Moi: "J'habite dans le quartier."
Lui "Ah"
Moi: "Vous voulez que j'appelle la police pour vous?"
Lui: "Oh Oui, s'il vous plait!"
Moi: "Ok, mais alors il faut me dire ce qu'il se passe, que je sache quoi raconter à la maréchaussée." (si, si, j'emploie parfois le terme Maréchaussée, il m'amuse beaucoup.)
Lui: "Non, mais bon, il y a un gros mic-mac"
Moi: "Ah ben vous savez, je peux pas appeler la police en leur demandant de venir tout de suite parce qu'il y a un gros mic-mac, ils risquent de pas aimer des masses et de ne pas nous prendre totalement au sérieux."
Lui: "Non mais vraiment cachez moi!"
Moi: "Naon!" (oui, je me fais insistant pour lui montrer que je ne suis pas un faible samaritain, je suis un samaritain qui n'est pas complètement con.)
Après, il m'a demandé un verre d'eau qu'il a tenu longtemps, m'a encore demandé de l'aider, s'il vous plait, je lui ai re-conseillé d'aller voir les képis et il est parti en me rendant mon verre d'eau qu'il n'avait pas bu (dommage pour les empreintes ADN, mais ça devrait être suffisant pour les empreintes digitales...)
J'étais content de moi, fier de ne pas avoir cédé à la panique et d'avoir envoyé une victime potentielle vers son funeste sort.
Même pas peur, le Moyen.
J'ai fini mon film toutes lumières éteintes, caché sous mes draps en l'écoutant au casque.
Et pour être sûr de ne pas être repéré, j'ai retenu ma respiration pendant 2 petites heures...