vendredi 3 décembre 2010

Seven Bridges Road / The Eagles



J'aime les ponts.

Oui, je sais, annoncé comme ça, ça peut faire un choc.
Je n'aime pas que la musique, les robots géants, les avions, le Muppet Show, les terrasses de café, Desproges, The Party, Muhammed Ali, les déserts, les grues, l'Ice Tea, la bière et les super-héros, j'aime aussi les ponts.

Dingue.

D'ailleurs j'aime tellement les ponts que je pourrais presque vous chanter à tue-tête le petit pont de bois d'Yves Duteil si je n'avais pas un minimum de dignité (dignité toute relative d'ailleurs, puisque je connais effectivement les paroles par coeur et seule une timidité maladive m'interdit de pousser la chansonnette devant vous, fidèles lecteurs.)

Là, c'est moi en train de conduire sur le Golden Gate Bridge de San Francisco (Copyright Kiddie, Kiddie, si ça te gène, j'enlève ta photo, il n'y a pas de problème...) et j'étais drôlement content et impressionné même si ça ne se voit pas trop. (mon bras droit ne traduit qu'un flegme tout britannique et serein alors qu'en fait, je pleurais ma race.)




J'aime les ponts, donc.

Déjà parce que je trouve ça beau.
Il y en a certain qui ressemblent à des bateaux parfois, et les ponts suspendus, avec leurs haubans, on dirait de grands voiliers amarrés à la terre.

Là c'est la vue du Brooklyn Bridge à New-York. (oui, j'aime les ponts américains et je me la pète.)




Ensuite, parce que les ponts n'ont pas que l'énorme avantage de nous faire traverser dans la plus apaisante sécurité des abîmes insondables et des précipices cyclopéens.

Les ponts nous amènent à franchir, c'est vrai.
Ils nous permettent de faire fi des obstacles les plus impressionnants pour nous sentir libre de nos mouvements (au prix, c'est vrai de recherches techniques parfois sans fin, d'une ingénierie lourde, de moyens humains déments et d'investissements conséquents sur des chantiers dignes des Pharaons d'Egypte.)

Mais ce n'est pas pour franchir un précipice que je prends un pont.
Franchir un précipice est aisé finalement, avec un peu de temps, on descend, on remonte et hop, c'est fait.
(en gros)
Les ponts sont la preuve de notre impatience ou de notre paresse, finalement.
Une jolie preuve.

En fait, la raison principale pour laquelle nous construisons des ponts, c'est parce qu'avant tout, les ponts nous amènent à voir.

Je suis persuadé qu'inconsciemment, nous avons construit des ponts non pas pour traverser, mais pour admirer.
Nous avons tendu des passerelles de béton, de métal et de corde pour nous tourner vers une vallée, une gorge ou un rivage.
Nous avons déployé des trésor de patience mécanique et industrielle dans le seul but de nous arrêter, suspendus dans les cieux, et dominer notre monde.

Un pont, c'est le meilleur endroit pour voir ce qu'il y a autour (et surtout en dessous) de nous.

C'est la réflexion que je me faisais en sifflant du Leone pendant que j'empruntais le pont du cimetière de Montmartre...

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