jeudi 30 juin 2011

Remember Me, My Friend (extended) / Justin Hayward & John Lodge





Aujourd'hui, je veux vous présenter quelqu'un.

Quelqu'un que vous connaissez tous:

Le mec qui croit que vous êtes son ami.

Ce gars-là, il est redoutable.

Il pense naïvement que pour une raison totalement improbable vous et lui êtes amis.
(généralement un enchaînement aléatoire d'évènements incongrus et insignifiant dirigés par le grand tout cosmique qui dirige le monde -et qui d'ailleurs est bien bancal dans mon cas et ne dirige rien mais fout la merde- vers un but qui vous dépasse encore aujourd'hui.)

Le sot.

Il peut être une rencontre hasardeuse dans une soirée où, saoul, vous vous êtes mis à discuter politique football avec lui et a reconnu en vous un frère lorsque vous lui avez dit (bourré) que vous étiez fan de de Sydney Govou.
Il revient régulièrement à la charge avec son écharpe de supporter en vous pressant d'aller au stade avec lui, histoire de mater les gonzesses qui font le spectacle à la mi-temps et d'insulter les enculés de l'équipe adverse.
Et l'arbitre, évidemment.

Comment s'en dépêtrer?

être malade chaque jour de match (ou en déplacement si votre job vous autorise cette ruse de sioux) feindre une maladie rare et contagieuse que vous ne voudriez pas exposer à 30.000 personnes, insulter le président du club des ultras de son équipe fétiche.

Il peut être un lointain collègue de travail à qui vous avez eu la mauvaise idée de parler météo à la machine à café.
Généralement, il transpire et il a mauvaise haleine. (Ne riez pas, il a peut-être mauvaise haleine, mais vous, vous avez eu la mauvaise idée de lui parler.)

Comment s'en dépêtrer?
Lui révéler d'autres de vos passions à part la météo comme l'astrophysique et la physique quantique (ou la physique des fluides) le cinéma polonais, la littérature viet-nâmienne, la situation politique du Burundi ou alors présentez-lui votre ami fan de foot, ça devrait vachement bien coller entre eux et un jour, il arrêtera de répondre à vos textos.

Un ancien camarade de classe dont vous étiez le souffre-douleur pendant des années parce que pas de bol, chaque année ce mec réussissait à passer en même temps que vous en classe supérieure malgré ses fâcheuses tendance à confondre les stylos avec des coton-tiges et votre casier avec un urinoir.
La plupart du temps, vous le perdez de vue après le BAC, vous réussissez à l'effacer de votre vie au prix d'une psychothérapie coûteuse et douloureuse, vous changez de nom, de vie, vous avez un emploi stable et une famille.
Et là, il revient avec ses blagues racistes et/ou pornographique, vous demandant des nouvelles d'untel ou untel (que vous avez tout aussi volontairement oubliés, bien sûr) et se remémorant avec vous ces supers moments ou vous vous êtes éclatés comme des fous au bahut.
Enfin, lui il s'éclatait et vous vous pleuriez parce qu'il vous éclatait aussi.
(Je veux pas dire, mais le mec qui croit qu'on se fait des amis en les martyrisant, il se fout un doigt dans le fondement. Le syndrome de Stockholm, c'est du pipeau, moi un mec qui me tient en otage, j'efface son nom de mon répertoire téléphonique sitôt que je suis libéré.)

Comment s'en dépêtrer?
Inventez des gens supposés avoir suivi la même scolarité que vous deux et faites-y allusion.
Il se sentira seul ou vous prendra pour un maboul.
A chaque ancien élève qu'il vous cite, dites que vous ne vous en souvenez pas, il va finir par comprendre que vous ne vous souvenez pas de lui non plus.
Avouez que vous avez roulé des pelles à sa petite amie de l'époque.

Et il peut y en avoir plein d'autres comme celui qui se retrouve à être témoin en même temps que vous au même mariage et qui croit que maintenant vous êtes liés par les liens du sang, celui que suit les mêmes cours de sport/yoga/danse hip-hop/poterie que vous et qui veut vous montrer ses meilleures réalisations en sport/yoga/danse hip-hop/poterie ou encore le mec qui vous trouve sans cesse débile et qui contredit tout ce que vous dites mais qui vous suit à chaque soirée.

Tous ces gens croient fermement que vous êtes leur ami et la vie est cruelle.

Mais dans quelques années, vous vous direz qu'au moins eux ils étaient là quand vous vous rendrez compte que vous pensiez que les gens que vous suiviez à chaque soirée, à qui vous parliez tous les jours à la machine à café ou à qui vous montriez vos plus beaux dessins à la fin du cours étaient vos amis.

dimanche 26 juin 2011

Diary of a Working Man / Blackfoot



Durant ma scolarité, je me suis retrouvé dans un système d'éducation qui nous a toujours incité à poursuivre nos études plutôt qu'à opter pour une formation manuelle, jugée moins glorieuse.

Ben je trouve que c'est une splendide erreur.

Parce qu'à privilégier les études supérieures et l'université au détriment de cursus plus courts, on donne implicitement un jugement de valeur à tout un style de vie.

On dénigre officiellement une classe sociale.

Alors non seulement les apprentis, manutentionnaires en tous genres, ouvriers du bâtiment et autres travailleurs à la chaîne doivent déjà vivre avec la pénibilité naturelle de leur profession, mais en plus, ils vivent avec la dévalorisation totale de leur condition, induite par un système éducatif qui les renvoie au rang de voie de second choix.

Et cette injustice se retrouve à toutes les strates de la société puisque pendant que les responsables de la crise des subprimes et de la récession mondiale continuent de spéculer sur des cours fluctuants à l'heure du goûter en discutant de millions avec le voisin, il me semble que ce sont les ouvriers qui se retrouvent expulsés de chez eux à cause d'un crédit contracté à des taux évolutifs astronomiques qu'il ne peuvent plus rembourser..

Ce sont eux qui se retrouvent sans usine chez Daewoo dans le nord, chez Vico parce que le patron de la boîte a décidé de déplacer toute l'usine en Italie pendant la fermeture annuelle, chez Renaud Vilvoorde, chez Continental et chez des centaines d'autres...

Je ne veux pas rentrer dans l'indignation facile et la conscience politique de comptoir, alors je me contenterai de vous parler d'un reportage photographique publié à l'époque dans "Le Monde 2" l'hebdomadaire du Monde et qui m'avait brisé le coeur.

Anthony Suau, prix pulitzer pour son travail de photo-reportage en Ethiopie, a suivi le quotidien des expulsions à Cleveland pendant la crise des subprimes.

Agents de police qui viennent faire signer des avis d'expulsion arme au poing par peur de se faire accueillir à l'arme à feu par des gens désespérés, familles qui se réfugient dans des centres d'hébergement et d'aide d'urgence.

Pendant la crise, des chiffres insensés tombaient chaque jour sur la situation économique du pays.
On parlait de 1.000 milliards de dollars nécessaires pour relever le pays.
Comment s'imaginer 1.000 miliards?
1.000 milliards, ce n'est pas la réalité.
La réalité, c'est devoir faire des courses hebdomadaires pour une famille pour moins de 30 dollars.


"A Cleveland, 13 % des logements sont vacants. Les expulsés ne sont pas des pauvres mais des salariés aux revenus « moyens-faibles ». Ils avaient touché le coeur du « rêve américain »« évolutif » : 5,5 % aujourd’hui, et 8,5 % dans trois ans. « D’ici là, votre situation se sera améliorée. Vous signez là, là et là. » Lorsque le taux a « évolué », le nombre de ceux qui ne pouvaient pas payer a explosé. Les banques les ont mis à l’amende. Le cycle était enclenché. Un détail, au passage : la proportion de femmes seules avec enfants, de Noirs et d’Hispaniques parmi les victimes des saisies est trois à six fois supérieure à celle des autres.














Je suis allé à l'université, j'ai fait des études qui m'ont plu.

Mais aujourd'hui, je crois que je rêve de savoir souder.

lundi 20 juin 2011

One Fine Day / The Chiffons



Les amis, vous savez que demain, c'est le 21 juin et que tous les 21 juin depuis maintenant 30 ans, c'est la fête de la musique.

Et comme je suis un garçon sympa, soucieux de la santé de ses lecteurs, je vais vous donner ici les bonnes raisons pour passer une bonne journée.

-Les Bonnes Raisons de ne pas fêter la fête de la musique.

Parce qu'à la fête de la musique, il n'y a pas de musique. Il y a des groupes de lycéens qui reprennent mal du Noir Désir, massacrent Nirvana en montrant leurs appareils dentaires et exposent une manifestation sonore et gênante de la puberté à la face du quartier en tentant d'assurer sur du Led Zep avec leur voix qui mue.

Parce que la fête de la musique, c'est la fête des sens. les oreilles qui se froissent à chaque coin de rue et surtout les narines qui s'enrichissent d'odeur de merguez-frites et de bière tiède.

Parce que pendant la fête de la musique, les familles sortent faire un tour pour admirer une chorale du coin où chante la voisine ou le groupe de hard-rock du cousin. Toute la famille. les poussettes qui empêchent d'avancer, les enfants qui courent et braillent et vont casser les glaouis au clavier, mamie et son déambulateur qui n'entend rien et qui trouve tout trop fort, pépé qui remet son dentier régulièrement et fredonne "mon amant de st jean" avec ses amis du club de Bridge, la frangine qui trouve le chanteur de sa classe trop beau, mdr-lol avec ses boutons pendant qu'il donne tout ce qu'il a sur une chanson de sa composition qui parle d'amour et de mort et de rongeurs et/ou reptiles puants, et les parents qui disent tout le temps chuuuuut pendant que vous essayez d'écouter un truc à peu près potable.

Parce que la fête de la musique c'est le premier jour de l'été. Donc c'est le départ des grandes manoeuvres pour les frappeurs de djembé, cet instrument barbare de tortionnaire slovène, interdit par la convention de Genève et favori du jeune qui se laisse pousser les dreads grasses parce qu'il se sent rebelle.

Parce que la fête de la musique, c'est bien joli, mais on a quand même vachement plus de chance d'assister à ça:



que d'admirer ça:



Parce qu'à la fête de la musique, tous les ans, il pleut. c'est une loi naturelle et on ne peut rien contre ça.

Parce qu'à cause de la fête de la musique, on se réveille avec la gueule de bois. c'est une autre loi naturelle.

Moi, à la fête de la musique, je vais sortir.
Parce qu'en bas de chez moi, il y aura certainement un groupe de jeunes lycéens qui seront en train de chanter (faux) une chanson de Muse ou Indochine pour montrer qu'ils sont romantiques à Morgana, la blonde de leur classe qu'ils trouvent trop canon, lol, mdr ou une chorale d'amateurs qui fera faire des saltos sous son sable de Sète à Brassens en taillant en pièce "Une Jolie Fleur" dans l'optique de passer un jour sur TF1 ou alors deux DJ qui s'amuseront à se faire une rave party tout seuls à 19h et j'en passe et des pires.

dimanche 19 juin 2011

Spécial Hommage à Clarence Clemons - Jungleland / Bruce Springsteen and the E Street band



Il y a des gens qui vous aident à devenir quelqu'un de meilleur.

Par sa musique, Bruce Springsteen m'a aidé moi, à devenir meilleur que ce que je n'étais.

Hier, le 18 juin 2011, Clarence Clamons, le légendaire Saxophoniste du E Street Band, le groupe du Boss est mort à 69 ans des suites d'un AVC qui l'a frappé le 12 juin dernier.




Alors je suis triste parce qu' hormis le fait que je n'aurait jamais la chance de voir le Big man en live, je sens qu'il y a un bout de l'histoire du rock qui a disparu avec lui.

Bruce Springsteen et le E Street Band, c'est une vision populaire de l'Amérique à travers des chansons qui racontent des histoires simple, jolies et incroyables.

Des chansons qui parlent surtout de gens.

De gens de tous les jours, de gens normaux, mais qui deviennent gigantesque à travers la musique.

Clarence Clemons, la pierre angulaire du E Street Band, l'ami de toujours de Springsteen, le seul membre du groupe à apparaître sur la pochette du mythique album "Born to Run", un album qui m' a touché pour toute la vie, a rejoins ces gens dont il racontait les histoires avec son saxophone.

Il a rejoint les vieilles légendes oubliées de l'ouest américain, les mythes ouvriers, les rêveurs, les artistes, les poètes, les aventuriers, les héros dont il ont vanté les exploits.

Bruce Springsteen et lui se sont rencontrés dans un bar un soir de tempête nous dit la légende.
C'était un jour de Septembre 1971, à Asbury park dans le New Jersey.
Bruce jouait avec son groupe, Clemons lui aurait demandé à jouer avec eux, et sans se dire un mot de plus, ils ont tout de suite su qu'ils étaient le chaînon manquant de l'autre.

Le reste n'est qu'histoire.

J'ai longtemps trouvé le saxophone ringard avant de découvrir Clarence Clemons (non mais c'est vrai, rien qu'à entendre ce qu'en faisaient Jean-Jacques Goldman et plein d'autres compositeurs français dans les années 80, ça vous donnait envie de boucher cet instrument au goudron et le plonger dans la mer)

Je me sens musicalement orphelin aujourd'hui et triste.

Mais si je me doute que la peine et le chagrin du Boss doivent être immenses à cette heure-ci, je sais aussi qu'il aura toujours des histoires de personnes magnifiques à raconter.

Et il y en aura certainement une pour Clarence, parce que les légendes ne meurent jamais.

Et avant de m'endormir, il me semble qu'un air de saxophone tombe avec la pluie qui bat mes vitres...









La plus belle présentation de l'histoire du Rock, le plus bel hommage jamais rendu, une vraie preuve d'amour.
Une vie entière en quelques mots...

jeudi 16 juin 2011

Kick, Push / Lupe Fiasco



Le hasard fait parfois bien les choses.

En rentrant de ma séance hebdomadaire chez mon psy, (qui d'ailleurs est d'accord avec moi: Oui, l'homme est condamné à se faire illusion sur lui-même. Exemple: Mélanie Laurent. 19/20.) j'ai croisé une joyeuse bande de skateurs qui arpentait les rues du XVIIIème sur leurs planches de bois montées sur leurs roues en uréthane.

Et je me suis rappelé combien je trouvais ce sport joli et surtout véritable sujet de réflexion sur l'art et l'urbanisme.

J'adore le skate, mais je ne suis absolument pas skateur moi-même vu que j'éprouve quand même quelques réticences à voir mon visage décapé sur un trottoir.

Oui, je trouve que le skate est un art, car il propose un discours sur l'urbanisme.

En utilisant le mobilier urbain (bancs, marches et rampes d'escaliers, plans inclinés) et en le détournant de sa fonction originale, le skateur pose un vrai dilemme: proposer une nouvelle fonction à un objet et ainsi en modifier la nature tout en le dégradant irrémédiablement à coups de passages répétés sur son revêtement.
En gros, les skateurs inventent une nouvelle utilisation d'un bout de béton, se réappropriant ainsi totalement un espace, lui donnant une nouvelle raison d'être, et le déglinguent en même temps à coups de glissades rageuses avec leurs trucks (les supports des roues) et rendant ainsi son utilisation impossible (ou alors vachement plus aventureuse et sujette à provoquer la chute qui brise les coudes et pète les dents.)

Un art qui sublime et détruit.
Un mariage entre l'architecture et le mouvement condamné à n'être qu'éphémère.

Pour moi, le skate est la plus pure preuve d'utilisation d'un espace au sein d'une cité.

C'est une forme d'expression propre à la ville.

Le vélo, on peut en faire partout, des graffitis, on peut en poser sur des arbres ou des montagnes si on est un gros relou qui ne respecte rien, mais pour le coup, le skate ne trouve son épanouissement total qu'au sein d'un amas complexe (et parfois design) de fer et de ciment.

Le skate n'est pas qu'un moyen de transport qui permet une liberté totale, filant comme le vent en zig-zaguant entre les bus et les piétons, le skate est une forme d'expression visuelle qui inclut intimement la ville, l'architecture et son mobilier quotidien dans sa grammaire.

La chose que j'adore, par exemple, quand je vois des riders glisser sur des plans inclinés ou des pièces de béton posée là pour faire joli, c'est qu'ils apportent l'idée de la mécanique à une structure dont le but premier est justement d'être fixe.

Et je trouve ça beau.

Le Hasard fait bien les choses, parce qu'en rentrant chez moi ce soir, je me suis aperçu que la chaîne Arte diffusait un documentaire sur le skate qui racontait en beaucoup mieux que moi cette idée d'expression en mouvement au sein d'un environnement fixe.

Je vous conseille fortement la vision de ce documentaire très intéressant en vous ruant sur le site de la chaîne Arte.tv où il peut encore être visionné dans leur rubrique Arte + 7.

Et si je trouve que le skateboard est de l'art, la boucle se ferme de façon parfaite lorsqu'un skateur décide de rider une oeuvre d'art urbaine.

C'est le travail que propose Raphaël Zarka, artiste plasticien dont j'ignorais jusqu'à l'existence jusqu'à ce qu'on m'offre ce petit livre, devenu une véritable bible au fil du temps:


Raphaël Zarka fait aussi de la photo et parfois, cela donne ça:


Une oeuvre d'art qui devient une autre oeuvre d'art.
Beau...

Et l'oeuvre d'art devient totale lorsque c'est l'environnement qui devient le sujet, et non plus le skateur, comme sur les photos de Fred Mortagne.




Et avant tout, les skateurs se déplaceront à l'envie, en liberté totale, roulant complètement au hasard.

Et là encore, il fait plutôt bien les choses...

mercredi 15 juin 2011

It's the End of the World (as we know it) / R.E.M



Vous commencez maintenant à être au courant avec tous les films, articles et reportages qui fleurissent un peu partout en ce moment, va falloir se mettre à sérieusement songer à prévoir des sous-vêtements de rechange, puisque la fin du monde, c'est demain.

Enfin, pas demain-demain, mais le 21 décembre 2012 d'après une belle brochette d'illuminés de scientifiques qui ont consciencieusement analysé le calendrier Maya et qui sont arrivés à la conclusion logique que comme le calendrier s'arrête le 21 décembre 2012, le monde s'arrêtera aussi.

Alors déjà, je me permets audacieusement une petite question: Pourquoi éplucher le calendrier maya et pas le calendrier Inuit, Apache ou Chinois?

Pourquoi s'intéresser à des mâcheurs de coca et fumeurs de pavot plutôt qu'à des spécialistes des hivers sans fin?

Bon, admettons.

Le 21 décembre 2012, toute la terre finira en cendres à coups baffes dans les pôles balancées par des astéroïdes haineux au son d'une chanson d'Eve Angeli.

Toute la Terre?

Non, parce qu'un petit village est prévu pour résister à la fin des temps.
Et coup de bol, ce village se trouve en France et s'appelle Bugarach.

Bugarach se situe dans l'Aude et ressemble à ça:


C'est joli, là, vu comme ça.

Et à Bugarach, les phénomènes paranormaux, on est pas habitué visiblement. (même si depuis quelques temps, les prix de l'immobilier semblent connaître une flambée à faire passer Manhattan pour la banlieue d'Auxerre et ça, c'est assez bizarre quand même...)

Ben faut dire que selon tous les déglingués croyants à l'apocalypse prochaine, à Bugarach on pourrait y croiser, pêle-mêle, Le Graal, L'Arche d'Alliance et le Christ lui-même planqués dans une grotte, des soucoupes volantes farceuses, des extra-terrestres qui s'éclatent sur les rives d'un lac souterrain planqué sous la montagne, le trésor des templiers, des Atlantes, des templiers qui gardent leur trésor, des gourous et même François Miterrand (si, si, véridique!).

Il y en a qui ont encore du forcer sur le pastis à la cantine à midi, hein?

Sur les pentes de Bugarach, des Raëliens dansent les testicouilles emballées dans du papier alu.

Mais pendant ce temps Mr le Maire, tout sympathique qu'il a l'air, flippe comme un damné.

Pas de la fin du monde (surtout qu'en plus, je voudrais pas dire, mais il a trouvé le bon plan pour être sauvé, ce planqué!)

Non, Mr le Maire Jean-Pierre Delord se colle des chocottes de compètes parce qu'il se dit (à juste titre) que si tous les déglingués illuminés férus d"ésotérisme de France et de naguère commencent à rameuter leurs moulins à prières et leurs sous-vêtements de rechange, il devra se faire à l'idée de vivre Woodstock, mais avec que les hippies et sans les concerts.

Et comme Bugarach risque de passer d'un coup de 200 habitants à 27.000 mabouls, il risque de passer un sale réveillon à d'avoir des gazs au moment d'entamer la bûche de Noël.

Alors pour vivre heureux en attendant la mort, je lui conseille fortement de déménager, il y a bien des coins qui seront désertés pour cause d'Armaggedon imminent.

Je profite de l'occasion pour vous dresser mon top des Apocalypse loupées:

- L'An Mil


Avec l'arrivée du nouveau Millénaire, tout le monde chrétien s'attend à un bug général de la création, la terre qui s'effondre, le retour du Christ et l'âge de la bête.
Cet hiver a été particulièrement doux pour la saison.

- 1533


Le Prophète Melchior Hoffman le jure, le Messie va revenir, c'est sûr.
Et il reviendra à Strasbourg.
Melchior Hoffman est mort en prison en 1543.

- 1844


50.000 Millérites attendent, là encore, la seconde venue prévue pour le 22 Octobre.
Le 22 Octobre 1844 est maintenant connu pour être le jour de la grande déception.

- 1910


Cette fois, c'est sûr, la venue de la Comète de Halley va forcément rimer avec fin des temps.
1910, c'est l'année de la mort de Mark Twain et de Léon Tolstoï. C'est aussi l'année d'une grêve historique des horlogers à New-York. Flippant...

- 1982


Un alignement parfait des planètes, phénomène rarissime, devrait disloquer la Terre en raison des formidables forces gravitationnelles ainsi engendrées.
Il parait que les marées ont connu une élévation soudaine de 0.04 mm.

- 1997


D'après la secte Heaven's Gate, la Terre est sur le point d'être recyclée.
Heureusement, la comète Hale-Bopp cache derrière elle un vaisseau intersidéral pour éviter à certains élus de finir dans un sani-broyeur galactique.
Le gourou Marshall Applewhite, très au fait de la communication extra-terrestre, pense que se faire un bon shot de Cyanure et d'Arsenic permet de rejoindre la soucoupe volante-taxi.
39 morts.

- 2000


Alors que tout le monde attend un bug affreux qui va plonger la planète entière dans un chaos total, on se rend compte que le bordel total n'aura pas lieu puisque même windows n'a pas planté.

- 2011


Harold Camping a étudié la Bible pendant près de 50 ans, à fait des calculs pointus et précis et pour lui, tout est clair, l'Apocalypse est pour le 21 mai.

Harold Camping est reparti faire ses calculs...

dimanche 12 juin 2011

Anotha (BBQ) / People Under the Stairs



Ce qu'il y a de parfois de magique dans la vie, c'est de faire un barbecue à Paris.

Je ne vous parle pas de jouer les pyromanes du week-end en enflammant la pelouse du Champ-de-Mars pour trois chipolatas brûlées ou d'enfumer tout un quartier (au point de passer Vigipirate en code rouge vif et de mobiliser 3 casernes de pompiers) avec un bidon remplis de charbon de bois planqué dans une allée.

Je vous parle de la joie d'être dans un appartement (ou une cour intérieure au rez-de-chaussé) et d'utiliser cette merveille de la technologie:



Le Barbecue Electrique.

La preuve de l'évolution humaine, l'exemple de technologie qui participe à l'élévation de la société, affranchit l'homme de sa condition d'animal, le libère des contraintes naturelles et fait de lui le maître face à la création.

Et celui que joue les ayatollahs de la grillade en s'insurgeant sur le fait qu'un barbecue électrique est un blasphème culinaire, je lui rappelle que ce n'est pas la braise qui fait l'homme, c'est la prise de courant.

De plus, il est une évidence naturelle qui saute aux yeux : le barbecue est le seul moment de l'année (entre mai et septembre en gros) où l'on peut ne manger que de la viande sans avoir la moindre once de remords.

Aucune culpabilité qui martèle la conscience, aucune initiative à la mangerbouger pour nous freiner. Le barbecue est un plat constitué uniquement de viande, n'est proscrit dans aucun régime (comme la moutarde) est bon pour la santé, la flore intestinale et la peau et rend heureux pour plusieurs jours.

Oubliez les plats fades qui ont la saveur d'un disque de Christophe Maé et la force d'une phrase de Mélanie Laurent.

Dansez sur le groove du Barbecue.

vendredi 10 juin 2011

Ain't Got No Home / Clarence "Frog Man" Henry



Ce qu'il y a de prodigieux lorsque l'on habite à Paris (ou toute autre ville légèrement large, plus ou moins capitale d'un pays et légèrement attractive d'un point de vue économique et touristique) c'est le bonheur transcendantal que l'on éprouve (que dis-je, la joie, mais la joie spirituelle, la joie qui élève et fait de nous des hommes bons et meilleurs) lorsque l'on a à chercher un logement.

En gros, le Viêt-Nam, à côté, c'est barbecue sur la plage avec une légère odeur de brûlé au petit matin.

Mais faut dire, l'aspirant parisien est quand même un peu exigeant à vouloir vivre dans un logement luxueux de 30 20 15 m2 pour un loyer qui n'atteint même pas un smic.

Ou à peine.

Et en plus, ce péteux qui se croit de la haute (l'aspirant parisien) n'hésite pas à pousser le bouchon en demandant un toilette qui ne soit pas sur un palier, un immeuble en bon état, un logement refait (ouais, c'est ça, il croit que les proprios sont tous dans le BTP ou quoi? nan mais faut pas déconner, aspirant parisien, déjà que t'as un toit pas percé...)

Et certains, aux goûts de luxe, pensent même qu'ils pourraient habiter DANS Paris.

Nantis, va.

Heureusement, il reste des bonnes âmes, qui ont le resto sur le coeur et ma main dans la gueule qui sont toutes prêtes à aider celui (ou celle) qui est dans la peine et le besoin.

C'est beau de se dire que le temps de Pharaon et des champs de coton est terminé...

(je précise que le texte ci-dessous n'est pas le scénario de Misery ni tiré d'un sketch du groland, ce qui rend cette annonce encore plus drôle.)

mercredi 1 juin 2011

L'Autre Finistère / Les Innocents



Demain, le 2 Juin, je serai dans une auto, filant sur des autoroutes vers le grand atlantique, les plages, les bateaux, les ports, les phares, les bars et quelques filles aux lèvres salées.

Demain, je vais en Bretagne accompagner de quelques lascars avides d'aventure et d'embruns profiter d'un long week-end pour me ressourcer auprès d'amis de (presque) 15 ans.

Je penserai à vous quand je mangerai mon tourteau-mayonnaise, mes langoustines, mes moules-frites les yeux plongés dans les vagues à siroter des bières sur des comptoirs de marins.

En attendant de vous poster des photos de ma région préférée du monde après Toul-c'est-cool, je vous laisse avec cette chanson sans âge, qui vous transporte aussi sûrement qu'un trois-mâts mais sans le mal de mer et qui chavire les coeurs.

Et pendant que je retourne voir mon Océan bien-aimé, je vous rappelle que l'anniversaire de la chanson du jour, c'est en ce moment et que le G8 et la grossesse de Carla, à côté, c'est une kermesse paumée dans un endroit sans mer.
Alors j'attends vos chansons préférées, vos textes, vos insultes et vos déclarations d'amour, n'hésitez pas à participer, ça me ferait plaisir.

Ma déclaration à moi, je viens de la faire à ce caillou pointu du bout du monde...