jeudi 8 décembre 2011

Belfast Boy / Don Fardon



J'adore le rugby, mais évidemment, comme je suis un garçon pas très sérieux et parfois un peu porté sur la bouteille et les comptoirs, j'aime aussi le football.

Alors laissez-moi vous raconter brièvement l'histoire d'un de mes joueurs préférés:

George Best.

George Best est un joueur Irlandais, un vrai, avec un look de rockeur, des pattes sur les joues et une dégaine de voyou.

Un mec avec un caractère trempé dans les territoires du nord, une répartie de charretier et un dribble à rendre fou Léo Messi.

Mais surtout un des plus grands joueurs de l'histoire.

Son génie explosera durant son passage à Manchester United (entre 1963 et 1974)
Il y vit sa période faste, éclaboussant les terrains de la perfide Albion de son talent et d'une classe nonchalante à rendre jaloux un brésilien.



40 avant Messi, ça dribblait sec du côté d'Old Trafford...

Mais George Best a un talon d'Achille.

Et un gros.

L'alcool.

Il lui arrive de jouer saoul, il arrive en retard aux entraînements, affiche une descente de mineur de fond et forcément, son niveau s'en ressent.

Il cache son surpoids sous une barbe d'ours malpoli, décide de prendre sa retraite en 1972, à 26 ans, avant de revenir 2 semaines plus tard après des vacances en Espagne où il a plus tâté de la marguarita que fait du scrabble comme tout bon retraité, il roule en voiture de sport et picole à longueur de journée, à rendre malade un polonais.

Devenu ingérable, Manchester United se sépare de lui en 1974 après avoir fait le bonheur des Red Devils et gagné une Coupe d'Europe des clubs champion (en 1968) deux Championnats, une coupe d'Angleterre et deux Charity Shields et un titre de meilleur buteur d'Angleterre.
Et un Ballon d'or en 1968.

168 buts sous le maillot rouge de Manchester.

Une légende.

A partir de là, la dégringolade va malheureusement s'accélérer.
Il va faire quelques piges pour des clubs de seconde zone (lors d'un de ces matchs, il s'arrête en plein dribble, se retourne, vomit, repart et marque le but.) avant de s'envoler pour les Etats-Unis et jouer pour Los Angeles (la franchise des Aztecs.)

Cette période ne lui apportera pas grand-chose, si ce n'est qu'il dira plus tard qu'il avait une très chouette maison pas loin d'une jolie plage. Il y avait un bar entre sa maison et la plage, il n'a jamais vu la plage.

Il va alors jongler entre l'Angleterre (à Fulham) et les USA (un peu partout) avant de prendre sa retraite en 1984.

Il a 37 ans.

Ses déboires ne vont pas s'arrêter là puisque joueur arrêté, bière consommée nous dit l'adage.

Il dira d'ailleurs: j'ai arrêté de boire en 1969. Les 20 minutes les plus longues de ma vie.

Il passe Noël en taule en 1994, joue les commentateurs sportifs pour SkySport l'année suivante en plus d'être élu sportif britannique du siècle.

En 2005, il est admit en urgence à l'hôpital pour une infection pulmonaire.

(après sa greffe du foie en 2002 qui avait nécessité la transfusion de 20 litres (40 pintes) de sang, il dira "40 pintes en 10 heures, j'ai battu mon record de 20 minutes." Toujours le mot pour se marrer, le Belfast Boy.)

Il meurt le 25 Novembre, à 59 ans.

George Best n'a jamais pu jouer un match de Coupe du Monde même si il avait plusieurs fois réclamé la création d'une Equipe d'Irlande Unifiée.

Parce Georgie était un Irlandais pur souche, protestant et de Belfast.
Un père ouvrier, une mère alcoolique.

Alors comme l'Irlande sait rendre hommage à ses soldats, 300.000 personnes braveront la pluie pour accompagner George Best vers sa dernière demeure, au son de "The Long and Winding Road" des Beatles.
Parce que même entre 4 planches, il est resté classe et rockeur.

L'aéroport de Belfast est baptisé George Best Belfast City Airport.

Il avait revendu tous ses trophées (dont son ballon d'or) pour payer la boisson, ses dettes et accessoirement un toit puisque ses dépenses étaient telles qu'il était à deux doigts d'être SDF.

Après ses funérailles, Manchester et la FIFA on décidé de racheter son trophée pour qu'il lui revienne.

Sur une couronne mortuaire, on pouvait lire "Maradonna Good, Pelé Better, George Best."

Je n'ai pas vu jouer George Best. Malheureusement.

Mais je l'adore car il correspondait à une époque et avait une attitude.
Une élégance (bon, de saoulard, certes, mais une élégance quand même) un charisme de rockeur et surtout une technique révolutionnaire qui aurait dû le mener au sommet.

Mais comme il n'était qu'un homme et qu'il n'était qu'Irlandais, il a dû faire avec ses faiblesses.

Des faiblesses qui l'ont mené au sommet.

Je finirai en citant ce farceur une dernière fois, avec ce qui est peut-être la plus belle phrase du monde, la phrase qui résume une vie et qui en inspire d'autres...

"J'ai claqué presque tout mon argent dans l'Alcool, les Femmes et les Voitures de Sport, et le reste, je l'ai gaspillé..."














(si vous me cherchez un cadeau de Noël, un Maillot de Manchester des années 70 -rouge de préférence- avec le numéro 7 -ou 10, ça dépend de l'année, il a changé de numéro pendant sa carrière Mancunienne.- dans le dos me fera grandement plaisir. Pour vous remercier, je boirai un coup à votre santé...)


Bon et comme George était le meilleur, comme son nom l'indiquait, c'est cadeau, je vous offre encore deux de ses citations que je préfère:

"Si j'avais eu le choix entre dribbler 5 joueurs puis marquer un but de 40 mètres en pleine lucarne à Anfield (le stade de Liverpool, rival histoirique de Manchester United) et me taper Miss Monde, j'aurais eu du mal à me décider. Par chance, les deux me sont arrivés."

"On dit que j'ai couché avec 7 Miss Monde, c'est complètement faux, il n'y en a eu que 4, pour les trois autres, je ne suis pas allé au rendez-vous..."


Aucun commentaire: