lundi 18 juin 2012

Guilty / Lou Reed



Accusé, levez-vous!

Telle est la sentence implacable qui résonnait dès potron-minet dans ma tête dont les cheveux s'étalaient comme un soleil d'été et mon oreiller ressemblait aux champs de blé.

Un martèlement ininterrompu, comme un gros doigt pointé sur ma culpabilité.

Je ne voulais qu'être libre dans ma tête, derrière ma fenêtre, me rendormant peut-être.

Je me suis levé, et dans mon miroir, où j'me croise tous les matins, 6h40, je voyais ça:



Et je suis parti avec ma culpabilité en bandoulière, dont le corps sur mon corps était lourd comme un cheval mort.

N'approchez pas, je vous préviens, que vous soyez flics ou badauds, ce matin, je suis d'humeur malin.

Je regardais vainement mes chaussures, honteux, j'évitais le regard des gens, me fondant dans les murmures de la foule, espérant ainsi échapper à cet oeil inquisiteur qui, à chaque pas, riait de moi.

Mû par un désir fou de vivre une autre vie, un rêve en moi avec ses mots à lui, j'ai levé la tête et j'ai accepté le poids de l'accusation, près à payer ma sentence.

Hier, j'ai été voir Johnny en concert. Au Stade de France, invité que j'étais.

Et j'ai aimé ça.

J'ai chanté ses chansons, j'ai fait les poings enchaînés sur Gabrielle, j'ai allumé un briquet sur Que je t'aime (oui, parce que je suis un vrai rockeur, moi, j'allume des briquets sur les chansons d'amour, pas mon smartphone comme tous les rockeurs binaires.)

J'ai balancé mes bras sur Tennessee.

Hier, j'étais hypnotisé par un show démentiel à base de flammes de 25 mètres de haut, d'étincelles à créer des incendies de forêt sur la pelouse du stade, de choristes belles comme des chanteuses de la Motown, subjugué par des incrustations vidéos d'un mauvais goût à effrayer un motard picard, et heureux de chanter les tubes d'un chanteur qui ressemble de plus en plus à ses filles adoptives.

Et j'ai un problème, je crois bien que j'aime.

Et en partant, le premier surpris de mon enthousiasme, je me suis dis qu'un matin, quand je pleurerai, je me dirai que je vivais là mes tendres années.


(Bon, j'ai écouté Thunderstruck de AC/DC pour me réveiller, faut pas déconner non plus.)

1 commentaire:

hélène a dit…

hahaha un de plus !