dimanche 14 octobre 2012

Un peu de Prévert / Kent

KENT - Un peu de Prévert from Kent Cokenstock on Vimeo.


"Notre Père qui êtes aux Cieux, restez-y. Et nous, nous resterons sur la Terre, qui est quelquefois si jolie" (Surtout Paris)
                                                                                                  Jacques Prévert (& Moyen)  

Paris m'a souvent réservé de drôles de surprises.
Paris m'a fauché mon Ipod, mon portefeuille, ma carte bleue, m'a agressé dans des rues familières et des halls d'immeubles éclairés.

Paris m'a caché dans un 17m2.

Mais depuis quelques temps, afin que notre relation ne tourne pas au vinaigre, Paris essaye de se racheter.

Et je dois avouer qu'elle n'y va pas de main morte. (ce qui me parait complètement justifié après tout ce qu'elle m'a fait endurer, la bitch.)

De jolies balades nocturnes dans des quartiers que je ne connais pas, des traversées de canal de l'Ourcq sur le bateau-taxi qui relie les deux rives à faire passer la croisière du Titanic pour une pateaugeade dans une flaque de gadoue et des vides-greniers riches de trésors de bric-à-brac.

A ce moment-là, se réveiller dans mon 17m2 avec ses rangements planqués partout, ma table et mes chaises pliantes, mes affiches, mes BD, mes étagères remplies de disques, mes murs recouverts de publicités pour les marabouts du XVIIIème commençait à ressembler à ça:



(Je n'ai pas le talent de ce génial Gene Kelly pour danser d'un bout à l'autre de ma pièce, ni pour chanter que je viens de me réveiller sous le soleil, mais sinon, je vis les mêmes petit-déjeuners mine de rien...)

Mais la capitale me réservait encore autre chose.

Hier, c'était la fête des vendanges de Montmartre et forcément, quand il y a les mots "Vendanges" et "Montmartre" dans la même phrase, je brave les gens sans éducation, les touristes bruyants et les poussettes et je me déplace.

La pluie, froide et laide a arrêté de tomber.

Et je me suis rappelé que j'habitais près d'un quartier où il reste des escaliers avec des rampes et des lampadaires en fer forgé, où il y a des vignes, des bars de quartier avec des vieilles publicités sur des plaques émaillées, des affiches du Fabuleux destin d'Amélie Poulain dans des sex-shops, des voisins qu'on connaît, des chats qui se cachent dans le cimetière, l'ombre de Prévert, qui me pousse à faire des listes et celle de Brassens, qui m'incite à faire pousser ma moustache, un buste de Dalida dont la poitrine est usée par les mains coquines des touristes de passage, les mots de Boris Vian et des marches, des centaines de marches qui ne nous amènent jamais au même endroit.

Hier, j'ai redécouvert mon quartier, que j'avais depuis trop longtemps oublié.

Alors Paris, Montmartre, mon Jardin, mes voisins, ma cave et mon grenier aux mystères a fêté nos retrouvailles et a fait sauter le Sacré-Coeur comme un bouchon de champagne.


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