jeudi 18 octobre 2012

Melody Cool / Mavis Staple (Feat. Prince)




Je ne sais pas vous, mais moi, quand le temps devient nucléaire et que la misère du monde devient de la pluie et trempe mes soulier, j'ai rapidement envie de:

A: Prendre une tangente supersonique, traverser un hémisphère et profiter d'une retraite anticipée dans des îles lointaines de sable blancs, vers les Marquises ou un quelconque récif de corail perdu dans le Grand Pacifique, bercé de musique Mélanésienne, du murmure des vagues, du parfum des colliers de fleurs que des créatures splendides, souples et douces comme du velours viendront me glisser autour du cou pendant que mes doigts se perdront dans leurs cheveux. (si en plus, il pouvait y avoir des Tigres du Bengale perdus au fond d'une jungle mauve, ce serait le Loto.)

B: Rester au fond de ma couette. Feindre la maladie grave et hautement contagieuse, couper mon téléphone, regarder des films qui font rigoler (Woody Allen, The Party, quelques Jude Apatow et Papy fait de la Resistance en boucle. Avec des chips.) Refuser tout net d'affronter ce monde qui fait rien qu'à pleuvoir comme une ordure et chercher à me piquer ma casquette et rester dans le mien, où les annonces des marabouts du XVIIIème arrondissement sont des oeuvres d'art exposées au public, où les disques s'entassent et les livres gambadent joyeusement.

C: Avoir un parapluie pour en échanger un petit coin contre un coin de Paradis

D: Avoir un Ipod qui vous connaît...
En partant travailler ce matin, ronchon comme une teigne, à rouspéter après tout, tout le monde et me faites pas chier tas de con, mon Ipod, bouclier ati-émeute et gilet pare-balle de la vie, qui me connaît rudement bien a eu l'ingénieuse idée de me passer cette chanson dans les oreilles.
Je l'ai écoutée 16 fois d'affilée, j'ai laissé mes pieds glisser sur les marche-pieds, j'ai presque souri, j'ai discuté avec le taxi qui m'emmenait dans les rues de Paris sous la pluie (et lorsque ce même taxi est tombé en panne au beau milieu d'une rue à sens unique -modeste mésaventure qui bien évidemment ne pouvait tomber que sur moi vu que c'est mon karma- je n'ai même pas flippé. Même quand le chauffeur a tapé sur son tableau de bord pour redémarrer.)

Je n'étais pas sur une île perdue où l'on ne sent que les embruns et les fleurs de tiaré, où les feulements des tigres venus de la forêt épaisse vous rappellent qu'ici, il n'y aura jamais de voitures.
Je n'avais pas de parapluie paradisiaque, ni de bouillotte sous ma couette.

Mais ce matin, j'ai bronzé des oreilles et je me suis dis que cette journée allait groover.

(bon, après je suis effectivement arrivé au boulot et mon enthousiasme débordant s'est écrasé comme un vieux flan.)




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