lundi 20 mai 2013

Tiger Mountain Peasant Song / Fleet Foxes



La vie est faite de moments magique.

Il suffit d'ouvrir les yeux et de savoir les reconnaître.

Comme par exemple lorsque, lors d'un voyage à Lyon, capitale des gaules, des passages secrets et du saucisson, je revois des amis que je n'avais pas vu depuis encore plus longtemps que la saison des pluies qui nous frappe actuellement.

Et que l'on reprend, l'air de rien, des conversations vieilles de 10 ans comme si elles avaient eu lieu hier.
Et qu'ils vous présentent avec tout leur amour et un regard de fierté ce bout de chou de (presque) 2 ans, belle comme un coeur et malicieuse, qui vous check le poing avec la classe d'Eminem et balance la pluie aux ordures avec son rire.

Les familles sont de la magie.

Lyon est donc une ville très chouette, même sous la pluie avec ses fleuves, ses ponts et ses saucissons.

Et malgré les averses et le vent, la roue voilée de mon destin bancal a décidé, pendant 5 minutes, de tourner dans le bon sens.

Il y a un parc gigantesque. Un central parc, presque, mais avec un Zoo.
Il y a des canards en liberté, des daims et des oiseaux et plein d'autres animaux exotiques et jolis.

Et alors que nous courions marchions sous la pluie avec Hobbes, la roue voilée de mon destin bancal a décidé pendant deux secondes d'arrêter de me faire des blagues et de me faire tousser comme un tuberculeux.
Le soleil s'est montré, a épousseté quelques nuées et alors du fond d'un bosquet, parce qu'il est fier et beau et qu'il voulait le montrer, un tigre est apparu et s'est un peu promené pour qu'on puisse le regarder. (je dois avouer qu'à ce moment, j'ai eu du mal à faire croire que mes yeux étaient encore mouillés de la pluie.)

Le Tigres sont de la magie.

Un vrai tigre, comme on en voit dans des jungles mauves, comme ceux que l'on finira par faire disparaître à force de réussir à tout bousiller.
Parce que quand tout sera fini, quand il ne restera rien d'autre que la cendre et le goudron et plus de tigres, il ne nous restera que des regrets idiots.
Mais le tigre, lui saura que jusqu'au bout, il a été fier et beau.


Et si le voir dans un enclos, loin des ses empires et de ses sujets et de l'ombre de sa jungle peut rendre triste, le tigre ne se formalise pas, parce qu'il sait que même derrière des barreaux, il est fier et beau.

Et je suis sûr que pendant qu'il se montrait, puissant et serein, il voulait me montrer qu'en fait, être fier et beau, c'était facile.

Il suffit de le savoir.
.




Cette photographie est dédiée à ceux qui bousillent tout.
Car vous ne serez jamais fiers et beaux, vous n'êtes que cendres et goudron.

lundi 13 mai 2013

The Times they are A-Changing / Bob Dylan



The Times They Are A-Changin' 1964 par aHobo




Scandale!
Infamie!

Mr Robert Zimmerman, aussi connu sous l'astucieux sobriquet de Bob Dylan, a été proposé par Mme Filippetti, notre ministre de la culture, pour être décoré de la Légion d'Honneur.

Bon alors, tout d'abord, avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit peu de droit et apprenons les articles de loi en s'amusant avec Moyen.

-OUI, votre honneur, Bob Dylan, citoyen américain peut être décoré de la Légion d'Honneur puisque (et je consulte mon code civil pour les nuls) un étranger peut (je cite) "être décoré de la Légion d'Honneur si il a rendu des services à la France ou encouragé des causes qu'elle défend (droits de l'homme, liberté de la Presse, causes humanitaires)" mais cette décoration reste totalement symbolique puisque selon l'article R48 du Code de la Légion d'Honneur, contrairement aux décorés français, les étrangers ne peuvent être considérés comme membre de la légion d'honneur.
Ce sera tout votre honneur.


Donc Bob Dylan est proposé pour être décoré de la Légion d'Honneur.

Et paf.

Esclandre.

Le Grand Chancelier de la Légion d'Honneur, le Général Georgelin (oui, je lui mets des majuscules, même si cet homme est tout petit à côté d'un Hippie.) annonce d'emblée qu'il porte son veto en raison (et je re-cite) de "ses thèses pacifistes, notamment son opposition à la guerre du Viet-Nam et de sa consommation de cannabis." (rebelle, le Bob.)

(donc si je résume "droits de l'homme", "causes humanitaire" n'ont rien à voir avec "pacifiste" et "engagé contre la guerre au Viet-Nam". Ah bon.)

Marine Le Pen, qui une fois de plus a perdu une bonne raison de nous épargner des nausées matinales et de sales odeurs de gaz, agrippe l'étendard et part au combat comme un seul homme en déclarant qu'elle serait "choquée si Bob Dylan obtenait la Légion d'Honneur (là, j'abrège, je ne veux pas lui laisser plus de tribune qu'elle n'en mérite) [...] ce n'est pas ça la Légion d'Honneur [blablabla] donnée à n'importe qui n'importe quand".
(donc si je résume "Bob Dylan est "N'importe qui". Ah Bon.)

OBJECTION, Votre Honneur !!!!

Je tiens simplement à rappeler à Mon Général que des fumeurs de joints décorés, vous en avez déjà au moins un, qu'il s'appelle Yannick Noah, qu'il a le point commun avec l'auteur et interprète de Like a Rolling Stone de ne pas payer ses impôts en France non plus mais qu'il se démarque en revanche dans le fait que lui, il n'a pas fait de bien du tout à la musique.
( et paf, je vous place une jurisprudence de malade, Mr le Juge.)
Et Madame Le Pen, outre le fait que finalement, son avis on s'en contrefiche comme de notre première gastro, elle doit autant écouter Bob Dylan que moi des marches militaires le matin.
(si je voulais la faire classe, je dirai: quand à vous, Madame Le Pen, je ne dirai rien, si ce n'est que je serais choqué que vous écoutassiez Mr Dylan. Et Paf, un imparfait du subjonctif. Dans les dents.)

Il me semble quand même saugrenu de hurler au scandale car l'on veut décorer un pacifiste (je serai vulgaire, je dirais même "Non mais allo, quoi.") alors que personne n'a tiqué lorsque Mr Poutine, qui n'est pourtant pas connu pour sa franche camaraderie, ni pour être le désopilant qui fait des blagues à table et qui pète dans les ascenseurs du Kremlin, l'a été (mais du coup, lui il doit rimer avec "droits de l'Homme") et que Maurice Papon, qui devait certainement être notre Martin Luther King à nous et rimer avec "cause humanitaire", a été enterré avec la sienne...


Et pendant qu'en France, un pacifiste indigne, Barack Obama le décore...




(Maintenant, si en plus cette polémique sa mère fait ressortir ce yoyo de Hugues Aufray de son trou pour nous rappeler un ènième fois que c'est lui qui a lancé la carrière de Dylan, on aura tout gagné...)

vendredi 10 mai 2013

Beyond the Sea / Bobby Darin



(Non mais écoutez-moi ça comment ça swingue. Classe, style et élégance. Point.)


Voilà, je suis revenu.

Vous avez vu, ce n'était pas long, hein.

Ban pour moi, ça m'a semblé être les vacances les plus longues du monde.

Parce que je me suis assis sur du sable et que j'ai profité du plus beau spectacle du monde.



Et j'en ai profité, du vent sur mon visage et du sable sous mes orteils.
J'en ai profité, de l'eau salée dans laquelle j'ai trempé mes pieds.
J'ai profité de ma cocotte de moules marinières en entendant des chansons de Charles Trenet à la radio.
Et je suis retourné sur la plage pour écouter les mouettes et les sirènes de bateaux et les rires des enfants. Et les vagues.

J'ai marché dans les rues aux odeurs d'embruns et je suis encore retourné sur la plage pour compter les mouettes et les mâts des bateaux et les phares éteints. Et les vagues.

J'ai profité de mon assiette de langoustines et de mon verre de vin blanc.

Et je suis retourné sur la plage.
Et une dernière fois, j'ai essuyé le sable sous mes pieds, j'ai léché le sel sur mes lèvres et je suis reparti.
Et Paris me semblait moins grise.

jeudi 9 mai 2013

Ainsi soit-il / Taïro

Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo



Aujourd'hui, je m'enfuis.
Je disparais pour quelques heures.
Alors ne cherchez pas à me joindre, ne me courez pas après, laissez-moi partir, n'ayez pas peur, je reviens.



Je me suis levé avant le soleil, j'ai mis mes plus beaux habits et j'ai même pris des lunettes de soleil car j'ai décidé que c'était l'été, je fonce dans un métro qui me mettra dans un train et je regarde au loin.

Pas un regard derrière, pas une hésitation, je ne veux plus voir de barrières.

Aujourd'hui je serai loin parce que j'en avais besoin.

Il est bon de parfois péter les plombs, balancer deux secondes le quotidien, oublier les galères et la misère, revivre le mystère et, sur un coup de tête, aller vers de nouveaux endroits en prenant un chemin de fer.

Et, enfin, vivre des moments un peu simples, un peu sympas, un peu bizarres parfois et qui vous font passer le goût de l'éphémère.

Pardonnez-moi pour cette fuite, mais il y avait longtemps que je n'avais plus vécu des moments comme ça...



jeudi 2 mai 2013

The Letter (The Box Tops cover) / Joe Cocker




Où est passée la magie du courrier?

Nan mais je demande parce que chaque fois que j'ouvre ma boîte aux lettres, c'est pour y trouver des factures et des pubs.

Mais où sont les lettres qui racontent des histoires, les courriers anonymes, les lettres d'amour, les correspondances enflammées, les timbres exotiques qui annoncent des nouvelles venues d'îles lointaines ou de jungles mauves?

Alors vous me direz que pffff, maintenant avec internet, on peut se parler à l'autre bout du monde et s'envoyer autant de nouvelles qu'on veut.

Et ben justement, je me dis parfois qu'il serait plus malin de prendre un peu de temps pour écrire une jolie lettre, se déplacer pour la poster, attendre qu'elle arrive, attendre qu'elle soit lue, attendre la réponse.

Parce que les publicités et les factures, on ne les attend pas. On les subit sottement  comme des vulgaires spam qui, non content de participer activement à des génocides d'arbres, mettent de mauvaise humeur et prennent de la place dans les poubelles et dans les archives.

C'est donc blasé, vide de toute excitation et en manque d'enveloppes parfumées et barrées d'une jolie écriture manuscrite, que j'ouvre chaque jour ma boîte aux lettres et que je jette les publicités et trie mes factures.

Et entre des menus de restaurants chinois, un relevé bancaire et des promos incroyables sur les tapis, j'ai eu la chance de découvrir une carte qui venait de l'autre côté du grand Atlantique.
Avec un timbre rond...