On raconte que la folie, c'est faire plusieurs fois la même erreur en espérant à chaque fois un résultat différent. L'obstination idiote.
La persévérance absurde.
C'est joliment dit, mais moi je pense que la folie c'est plus simple.
Par exemple, c’est se lever le matin et regarder le monde sans trembler.
Ni pleurer.
La folie, c'est s'habituer?
(Ou alors, c’est plus subtil et subjectif, comme vouloir faire le jeu de la barbichette avec un tigre adulte, sauter du viaduc de Millau en parachute au petit matin, être François Bayrou ou manger des endives au jambon de son plein grès.)
Mais quand chaque matin, je me lève (et je me bouscule, je ne me réveille pas, comme d’habitude) et je que vais au travail, espérant épanouissement, nourriture d’esprit et calembours sophistiqués à la machine à café, ne serais-je pas moi-même zinzin, finalement ?
Ou, à minima, naïf ?
(Le taquin dira que je suis lâche d’avoir stagné si longtemps et il aura raison, mais je dirai aussi que bon, je voulais voir des défis (là où il n’y a finalement que le morne quotidien de journées sans passion))
Alors voilà, j’annonce mon départ.
Parce que je peux regarder le monde en tremblant, ça ne me fait pas peur, mais je ne peux plus me regarder sans penser à tout ce que j ai raté.
J’annonce mon départ, c’est fou, mais moins que de rester.
Et alors je suis serein. Parce que cette décision est la plus sensée depuis bien des années dans une vie qui finissais par ne plus en avoir vraiment, de sens.
Je suis pas la personne la plus imprévisible du monde mais j’aime l’aventure et le mystère et les chaussettes aux couleurs audacieuses. Alors ce grand inconnu, devant, est finalement moins flippant que ce petit quotidien que je connais trop bien.
Et si finalement, la folie, ce n’était pas croire qu’on va rater mais craindre qu’on peut y arriver ?
La folie, c’est faire plusieurs fois la même erreur en espérant à chaque fois un résultat différent.
C'est joliment dire qu'on regarde chaque jour les femmes Afghanes et les enfants de Gaza et qu'on ne fait rien.