Il y a quelques jours, j'assistais joyeusement au concert d'Eminem dans un Stade de France chauffé à blanc (en compagnie, joyeuse elle aussi, de mon Hobbes de la vie qui aime elle aussi les "bitch" du rappeur blanc de Détroit lancés à la cantonade et à peu près tous les 7 mots et demie.)
Dans quelques semaines, je retourne voir le King, l'Empereur, la légende Jay-Z avec joie et ma frangine.
Je me disais alors combien j'aimais ce son, ses paroles syncopées, sa musique rythmée/scratchée/torturée et combien le Hip-Hop avait été important pour moi.
Mais pourquoi?
Alors je vous propose un voyage dans le temps, façon je danse le Mia, pour vous présenter les 10 titres historiques, qui m'ont collé une claque dans les oreilles et m'ont rendu un peu plus accro à chaque fois.
10 titres qui ne quittent pas mon Ipod.
Je commence donc avec Sure Shot des mythiques Beastie Boys.
J'ai découvert ce titre au collège.
En 3ème.
En 1994.
(fichtre, ça ne nous rajeunit pas, hein?)
A cette époque, Internet était un délire de Science-Fiction, les CD arrivaient à peine, on avait encore les images de la Dream Team qui avait pulvérisé la notion de sport 2 ans auparavant à Barcelone (et l'on attendait encore que Michael Jordan retombe sur Terre.) et on s'échangeait dans la cour du bahut des cassettes audio.
La cassette audio, jeune, est un objet bizarre en plastique à l'intérieur duquel défile une bande magnétique sur laquelle on pouvait enregistrer de la musique.
On se les échangeait comme les gosses s'échangent maintenant des Pokémons. Le but étant de trouver LE son que l'autre n'a pas, de découvrir le groupe qui remue la tête de tout le monde là-bas, à Babylone-la-grande, que l'on ne voyait que dans les films et qui avait encore ses tours jumelles.
Je découvre donc Sure Shot en 1994, année de la mort de Kurt Cobain et de Jack Kirby.
Sur une cassette échangée à la récré et le choc va être violent.
Cette chanson représentait ce que j'avais attendu toute ma vie.
Il y avait les grosses guitares et la batterie déchaînée comme dans les chansons que mes parents m'avaient fait découvrir et que j'avais continué à aimer (Le Nevermind de Nirvana tournait en boucle dans mon baladeur...), il y avait de la rage et du fun qui résonnaient en moi, jeune que j'étais et surtout il y avait le scratch.
Un son indescriptible, incroyablement cool et malpoli et tellement futuriste.
Sure Shot est tirée de l'album Ill Communication, sorti en 1994.
Je découvre alors les Beastie Boys, ce groupe de Brooklyn composé de Michael "Mike D" Diamond, Adam "Ad-Rock" Horowitz et Adam "MCA" Yauch et deviendra un de mes préférés.
Je les verrai alors 4 ans plus tard en concert à Nancy mais à ce moment-là, je ne le sais pas encore et pour moi, rien que le fait de les écouter est un acte subversif.
J'avais découvert le Rap et le Hip-Hop quelques mois plus tôt avec un autre groupe incroyablement plus vénère (j'y reviendrai plus tard) mais les lascars New-Yorkais représentaient à cette époque, pour moi en tout cas, l'absolu de ce que devait être cette musique:
Rythmée, endiablée, fun, jeune, rebelle et cool.
A l'opposé des Jean-Jacques Goldman et Francis Cabrel consensuels de l'époque.
Et bien loin de ce que les années 90 produiront de pire dans l'histoire de la musique: L'eurodance, dont tous mes camarades de classe étaient dingues tandis que j'écoutais (déjà) Bruce Springsteen et les Stones et que je fouillais comme un damné pour découvrir de nouvelles guitares saturées, des vinyles scratchés et des rythmes funkies.
J'essayais d'expliquer à mon père en quoi le hip-hop a été aussi important pour moi.
En fait, il a été pour ma jeunesse ce que les Beatles, Les Stones ou Led Zeppelin ont été pour la sienne: une bouffée d'air frais.
Le 4 mai 2012, Adam Yauch meurt à 47 ans des suites d'un cancer de la gorge.
Ce jour là, une partie de ma jeunesse et de son insouciance sont parties avec lui et j'ai pleuré.
Parce qu'il avait réussi à me faire aimer l'ado que j'étais.
1 commentaire:
Coooool ! J'ai hâte de lire la suite, bitch...
Miss-E
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