vendredi 18 novembre 2011

No One Gets The Prize / Diana Ross





Mercredi, j'ai assisté à la cérémonie de remise des prix des Golden Blog Awards.

Alors je n'ai rien gagné, mais je le savais déjà, les shorts-lists étaient arrêtées depuis quelques temps déjà.

Mais ce que j'ai appris, c'est que cette génération de l'espoir, cette génération de la créativité, de l'alternatif, génération responsable, du changement, la génération qui renverse les choses comme on l'a vu en Tunisie ou avec les indignés, cette génération qui promet comme l'a présentée un adjoint au maire de Paris dans son discours d'introduction, ben cette génération-là, elle laisse traîner ses gobelets par terre dans les salons de l'hôtel de ville.

J'ai aussi appris (grâce au vainqueur dans la catégorie "Humanitaire") qu'il y a "chaque jour des gens qui meurent de faim en Afrique et c'est inacceptable et il faut faire quelque chose! Non mais c'est vrai, quoi, zut." (c'est vrai qu'en France, c'est tranquille, vu que c'est comme des vacances à la ferme finalement: tout le monde à un logement décent pour un salaire raisonnable, chaque emploi est une partie de plaisir, chaque repas est un festin, chaque fin de mois, on est millionnaires. La France, c'est la mélodie du bonheur 2.0.

J'ai appris que pour être blogueur, il fallait tweeter comme un acharné les yeux rivés sur son téléphone dernier cri (ce qui me donnait l'impression d'être un homme des cavernes qui découvre le feu -et les joies de la viande grillée qui l'accompagnent- avec mon téléphone qui fait très bien décapsuleur.)

J'ai appris que les blogs sont élus en fonction de leur popularité. Pas en fonction de leur point de vue, de leur originalité ou de leur traitement de l'information.
Comme si, chaque année aux César, on ne prenait que les 10 films qui ont fait le meilleur score au Box-Office pour choisir les lauréats.

J'ai aussi découvert que les Flashmobs ne sont pas tous forcément cools et inventifs, surtout quand un site de mode (dont je n'ai quasiment rien compris au principe si ce n'est qu'il propose aux gens d'échanger des vêtements, ce qui est trop cool et hype et révolutionnaire et ce qui est surtout ce qu'Emmaüs fait depuis 57 ans, le souci communautaire en plus.) décide de l'organiser et envoie une douzaine de filles se déhancher sottement sur de la mauvaise musique, au point de faire passer le spectacle de fin d'année du collège Hervé Vilard d'un village des vosges pour la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.

Un mec qui se baladait avec un saladier remplis de bonbecs que j'ai poliment refusés m'a reproché d'avoir perdu mon âme d'enfant. Donc un blogueur, c'est peter pan, forcément.
(en même temps, j'aurais dû me méfier en voyant les bornes d'arcades installées un peu partout. Un blogueur est un geek qui passe ses soirées à jouer aux jeux vidéos, même à l'hôtel de ville à une remise de prix.)

Cette soirée était donc riche en enseignements et en coupes de champagne.

(Je tiens évidemment à préciser que le fait de n'avoir rien gagné ne m'a point rendu aigri, au contraire. J'y suis allé franchement curieux et motivé pour passer une bonne soirée. Ce n'est pas de ma faute si ils n'y ont pas mis du leur...)

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