lundi 31 octobre 2011

The Creep (feat. Nicki Minaj & John Waters) / The Lonely Island



Aujourd'hui c'est Halloween, le jour où on joue à se faire peur et à se dissoudre les dents avec des bonbons chimiques et très vulgaires.

Libre à vous, donc de terroriser vos voisins ou vos patrons, d'effrayer les filles dans la rue ou vos parents, puisqu'aujourd'hui, c'est permis.

Halloween a ceci d'avantageux que cette journée permet à tous les freaks, psychopathes et autres bizarroïdes du monde entier de se balader tranquillement dans la rue et de passer totalement inaperçus sans risquer de provoquer une hystérie collective...

Imaginez leur bonheur de ne pas se sentir rejetés à cause d'une démarche bizarre, d'un look de croque-mort ou d'une attitude de déglingué.

Je dois avouer que je me sens proche d'eux puisque moi-même malgré ma classe et mon charme (sur)naturels, j'ai longtemps cru faire partie de cette armée de morts-vivants qui effraye 364 jours par an  et que l'on ne regarde plus le 31 octobre.

(Bon ensuite j'ai rencontré mon psy, lavé mes miroirs et écouté certaines personnes parler et je me suis senti pas si monstrueux finalement. Et loin de là, même. La vie est belle.)

Halloween, c'est la thérapie de groupe à portée des gens qui se sentent différents (ou qui sont simplement sociopathes et tueurs en série.) les rires, les films d'horreur et les bonbecs en plus.

Et c'est carnaval avec les petits cons enfants déguisés en sorcières ou lutins qui cassent les testicouilles sonnent aux portes pour demander du pognon.

(bon, il existe des inconvénients indéniables pour nous, gens -à peu près- normaux, comme le fait de croiser un authentique tueur en série comme ça, dans la rue, sans être particulièrement attentifs ou sur nos gardes -vu que c'est normal si il se balade avec une tronçonneuse à la main, c'est Halloween- et de finir par alimenter les pages "faits divers" d'un journal local de Bourgogne et de devenir la star d'un "Faites entrer l'accusé".)

C'est pour ça que j'aime Halloween.
Parce que le bizarre devient plus fréquent, l'étrange devient commun et l'insolite prend toute la place.

Et parce que comme les lascars du Satudray Night Live,  je peux me promener tranquillement dans la rue...








(et j'en profite pour hurler mon amour à John Waters qui a fait du Bizarre, de l'étrange, du décalé et du marginal un art...)




dimanche 30 octobre 2011

Salute Your Solution / The Raconteurs



A chaque problème, sa solution nous dit le dicton.


J'ai donc décidé d'éviter de stagner comme une poule devant un cure-dent face au moindre problème rencontré dans mon quotidien palpitant.

Une fuite d'eau? Hop un torchon! (et couper le'arrivée d'eau est bien utile aussi.)

Mon lit se casse en deux? Pas de soucis, je pose mon matelas par terre (et je fonce chez Ikéa à la vitesse de l'éclair.)

Des problèmes de boulot? Pas de problèmes, j'appelle Taïwan dès 9 heures du matin (et sur le reste de la planète en suivant les fuseaux horaires tout au long de la journée.)

Un rouleau de scotch fait des merveilles sur une carte vitale cassée en deux et un bon coup d'huile lubrifiante vous répare un téléphone portable à écran tactile sans soucis.

Je trouve souvent des solutions comme remplir mon frigo quand j'ai faim ou marcher quand le métro est en galère.

Mais le mieux pour surmonter les problèmes, c'est finalement de les ignorer...





jeudi 27 octobre 2011

The Neighbor Song / Trucker





J'adore découvrir de nouveaux voisins.

Parce que quand ils sont chouettes, c'est l'occasion de trouver des gens avec qui échanger, trouver des bonnes raisons pour trinquer et trouver un peu d'aide pour faire les plombiers.

Et l'autre soir, en partant de chez moi , je tombe sur mon voisin d'à côté.

"Oh une nouvelle tête" me dis-je, "bienvenue à toi, voisin qui vient déposer tes bagages à côté de mon appartement, bienvenue dans ce quartier si charmant, bienvenue, bienvenue"

(oui, j'aime être démonstratif et lyrique quand je me dis des choses dans ma tête.)

Il a l'air bien élevé malgré sa jeunesse apparente et je décide donc de l'attendre pour emprunter l'ascenseur.

Durant le trajet, je lui demande si il aime ce quartier que j'aime, lui vante les mérites du 18ème arrondissement et des charmes de Pigalle, Jules Joffrin ou Montmartre.

Je lui demande ce qu'il pense de l'immeuble si accueillant dans lequel il s'est installé.

Je lui demande depuis combien de temps, d'ailleurs, il a emménagé.

"Boaf, 2 ans me dit-il d'un air absent".

"Enchanté, moi c'est Moyen" lui réponds-je en mettant mon sac à dos.

dimanche 23 octobre 2011

Dis-Moi est-ce que tu m'aimeras / Kent



A force de vous rabâcher qu'un jour la gloire et Scarlett Johansson frapperont à ma porte, il était temps que ça se produise.

Souvenez-vous, il y a un mois j'inscrivais lachansondujour aux Golden Blog Awards dans l'espoir caché de gagner un prix et de siroter du champagne au milieu de jeunes filles aux robes surnaturelles et de richissimes éditeurs ou producteurs prêts à me payer une fortune pour continuer à égayer le quotidien sordide du français moyen qui assiste à la défaite du XV de France et qui perd toutes ses économies dans des actions minitel.

(d'ailleurs vous pouvez encore voter pour moi jusqu'au 24 octobre 18 heures, alors par pitié, cliquez!)

Il y a trois jours, j'ai reçu un mail m'invitant à assister à la cérémonie de remise des prix qui aura lieu le 16 novembre prochain à l'Hôtel de Ville de Paris, certainement en présence de nombreuses jeunes filles aux robes surnaturelles et de producteurs richissimes qui ne savent as trop quoi faire de leur argent et qui devraient investir dans le fiable, investir dans le moyen.

Bon, ce mail me dit simplement que je suis invité à assister à la cérémonie et non que je vais rafler tous les prix (prix que je brandirai en disant "I'm the King of the World" et "Scarlett, you're good, i kiffe you, i kiss you!") ais quand même cette invitation me fait plaisir et titille ma curiosité.

Après tout, le festival de Cannes ne rappelle-t-il pas les équipes des films en compétitions qui vont être primés?

Et quand vous faites des anniversaires surprises, ne vous arrangez-vous pas pour que la personne à qui vous fêtez l'anniversaire soit présente?

(Là je me dis que ça aurait de la gueule d'organiser un anniversaire surprise pour quelqu'un sans l'inviter, pour que ce soit vraiment une surprise...)

Alors par prudence, je commence déjà à rédiger mon discours de remerciements (où il y aura des mots très forts comme "faim dans le monde" "la guerre ça pue" "crise" "existentialisme" "méta-discours" "supers-pouvoirs" "toujours hors-jeu cet enculé de Richie Mc Caw" et "Scarlett Johansson") , je vais repasser mon plus beau T-Shirt histoire d'afficher ma classe légendaire:



et je vais me préparer des cartes de visites à distribuer (d'abord) aux jeunes filles dans des robes surnaturelles et (ensuite) aux producteurs/éditeurs richissimes qui feraient bien d'investir dans le Moyen pour que leur vie soit bien.

Mais lectrices, lecteurs, je vous promets que je ne vous oublierez pas, vous qui avez fait ma gloire.

Je penserai à vous quand je passerai à la télévision dans des émissions sérieuses et profondes ou au grand journal.

Je penserai à vous, pour que vous continuiez de penser à moi.

Le 16 novembre, je serai à l'Hôtel de Ville de Paris à assister à une remise d'un prix que je n'aurai pas, et c'est un peu à vous que je le dois.






























(Il faut que je trouve le numéro de Scarlett Johansson, j'ai le droit d'emmener une personne...)

samedi 22 octobre 2011

Knock On Wood / Eddie Floyd



Je ne sais pas si je suis superstitieux, mais j'avoue avoir quelques tocs (plus ou moins) conscients qui rythment mon quotidien (et empoisonnent parfois celui des autres.)

Par exemple, je compte toujours les marches des escaliers que j'emprunte.
Ce toc-là remonte à longtemps avant Moyen-Christ.
Gamin, j'allais parfois en vacances à Nice avec La Marraine (dans la famille, on l'appelait La Marraine parce qu'elle était le Parrain. Notez par là qu'elle ne ressemblait pas à Marlon Brando, même si il avait eu les cheveux violets, mais elle était l'histoire de la famille. Et un peu son chef et comme elle était institutrice à la retraite, on filaient droit, fallait pas déconner.)

A Nice donc, elle m'a demandé un jour combien de marches il y avait jusqu'à l'appartement.
On les a comptées ensembles et depuis, inlassablement et sans m'en rendre compte, je les compte toutes.
(Oui, je peux parfois faire peur.)

C'est aussi un peu grâce à elle que -toujours à Nice pendant mon enfance insouciante, à porter des bonnets et des blousons quand tout le monde était en maillot de bain vu ma propension à cette époque à attraper un rhume en ouvrant le frigo- j'ai participé à l'élévation du niveau de la Méditerranée avec les tonnes de cailloux que nous avons jeté de concert dans l'eau bleue juste pour me faire plaisir. Et me distraire sous mes écharpes.

J'aime quand tous les interrupteurs d'une pièce sont dans le même sens, ce qui me vaut parfois de sacrés casses-têtes pour éteindre une lumière quand elle est reliée à plusieurs interrupteurs.

Je vérifie toujours 3 fois que ma porte soit bien fermée, même quand je suis dehors et que mes clés sont à l'intérieur.

(depuis que je suis resté enfermé dehors avec mes clés à l'intérieur, je vérifie toujours 3 fois que mes clés soient bien dans ma poche.)

Je m'acharne chaque matin à avoir les boucles de mes lacets de la même taille.

Elles restent de la même taille pendant environ 27 secondes, mais ça me rend heureux.

Je rythme ma vie au son des chansons et aux rites quotidien que mon esprit (torturé) a l'audace de m'imposer.

Et jusqu'à présent, je n'ai pas eu la preuve d'effets néfastes.

Je touche du bois.



mardi 18 octobre 2011

Wagon Wheel / Old Crow Medicine Show



Vous courez dans le métro?

Vous marchez sur les tapis roulants et vous montez les escalators 4 à 4?

Vous faites donc partie de ces gens qui me rentrent dedans tous les matins et tous les soirs par peur d'être en retard.

Un conseil, amis pressés.
(un conseil sympa que je vous donne, pour votre propre santé et que je vous encourage à suivre avant que je ne vous fasse chier vos propre dents...)

Arrêtez-vous, respirez, regardez et écoutez.

Les wagons ne sont finalement pas fait uniquement pour y souffrir...

lundi 10 octobre 2011

People are Strange / The Doors



Il existe une loi immuable qui régit l'univers: Si un déglingué se balade en ville un samedi soir, dormez tranquilles, il sera pour ma pomme.

Pour commencer, établissons d'abord le contexte:

J'habite un immeuble propre, avec de la moquette sur les marches d'escaliers, un ascenseur  lumineux et (presque) fiable et deux digicodes pour rentrer.

Pour vous dire à quel point c'est sécurisé, je ne connais même pas mes propres digicodes vu que j'entre grâce à une espèce de bâton de miko en plastique noir accroché à mes clés. La torture serait donc totalement inutile puisque ne connaissant pas mes digicodes, je ne pourrais certainement pas permettre l'intrusion de terroristes internationaux, de serial killers ou de vendeurs de calendriers.

J'habite au sixième étage de mon immeuble et pour brouiller les pistes, sur ma porte il y a une plaque avec l'inscription "Yvonne M. Juriste"

C'est dire si il faut être motivé pour me retrouver...

Samedi dernier, j'étais tranquillement affalé installé chez moi à me regarder un programme quelconque.

Minuit.

On toque à ma porte.

Comme j'attendais Scarlett Johansson et qu'elle était en retard de 2 ans et demi, je suis allé ouvrir.

Pas de bol, ce n'est pas Scarlett, c'est un mec.

Et qui n'est pas un voisin, même pas de loin.

C'est un mec qui tient un casque de moto à la main, qui a un air paniqué à deux doigt du vraiment louche.

Lui: "Bonjour Monsieur, je suis en danger est-ce que vous pouvez m'aider, il faut que vous me cachiez"

Moi (surpris d'abord puis clairement opposé à sa proposition) "Ah ben qu'est-ce qu'il vous arrive"

Lui (regardant avec insistance le coin supérieur du mur. Ce qui est bizarre, puisqu'il n'y a absolument rien à part un coin.) : "Il m'arrive une embrouille, il faudrait que voous me laissiez entrer s'il vous plait, deux secondes, que je me cache".

(Cacher quelqu'un dans un 17m2 n'est pas chose aisée, donc je me met en tête de lui trouver une solution aléatoire, surtout que je veux bien parfois jouer les bons samaritains, mais il faut y mettre du sien et avoir l'air d'un échappé d'asile qui veut me sauter à la gorge pour me voler mes adidas superstar, ce n'est clairement pas y mettre du sien)

Moi: "Naoooon..."

Lui "s'il vous plait, je suis en danger."

Moi: "Ah ben non, le plus sage serait que vous alliez voir la police!"

Lui : "allez-y, aidez moi, vous êtes juriste."

Moi: "J'ai une tête à m'appeler Yvonne?"

Lui: "..."

Moi: "Non, le plus sage serait que vous alliez au commissariat ou que vous appeliez la Police si vous avez des ennuis. Il y a un commissariat rue Marcadet et un autre rue de Clignancourt"

Lui: "Comment vous savez ça, vous êtes de la Police?"

Moi: "Non"

Lui: "Si"

Moi: "Re-Non"

Lui "Ah ben comment vous le savez alors?"

Moi: "J'habite dans le quartier."

Lui "Ah"

Moi: "Vous voulez que j'appelle la police pour vous?"

Lui: "Oh Oui, s'il vous plait!"

Moi: "Ok, mais alors il faut me dire ce qu'il se passe, que je sache quoi raconter à la maréchaussée." (si, si, j'emploie parfois le terme Maréchaussée, il m'amuse beaucoup.)

Lui: "Non, mais bon, il y a un gros mic-mac"

Moi: "Ah ben vous savez, je peux pas appeler la police en leur demandant de venir tout de suite parce qu'il y a un gros mic-mac, ils risquent de pas aimer des masses et de ne pas nous prendre totalement au sérieux."

Lui: "Non mais vraiment cachez moi!"

Moi: "Naon!" (oui, je me fais insistant pour lui montrer que je ne suis pas un faible samaritain, je suis un samaritain qui n'est pas complètement con.)

Après, il m'a demandé un verre d'eau qu'il a tenu longtemps, m'a encore demandé de l'aider, s'il vous plait, je lui ai re-conseillé d'aller voir les képis et il est parti en me rendant mon verre d'eau qu'il n'avait pas bu (dommage pour les empreintes ADN, mais ça devrait être suffisant pour les empreintes digitales...)

J'étais content de moi, fier de ne pas avoir cédé à la panique et d'avoir envoyé une victime potentielle vers son funeste sort.

Même pas peur, le Moyen.

J'ai fini mon film toutes lumières éteintes, caché sous mes draps en l'écoutant au casque.

Et pour être sûr de ne pas être repéré, j'ai retenu ma respiration pendant 2 petites heures...

vendredi 7 octobre 2011

Been Through the Storm (Feat. Stevie Wonder) / Busta Rhymes


Ce qui est formidable avec Stevie Wonder, c'est que quand il apparaît sur des chansons, ça donne souvent des résultats formidables.

Celle-ci ne fait pas exception et son duo avec le gros Busta Rhymes, connu pour avoir la subtilité d'une division de Panzer qui a trop fêté l'Oktoberfest vous balance un groove à renverser la muraille de Chine.

Et quand je rencontre la tempête, cette chanson m'aide à ne pas m'écarter de mon chemin.

A chaque jour suffit sa peine, me dit l'adage.

A chaque peine suffit la chanson du jour, vous dis-je.

Quitte à sentir la pluie cogner sur son visage...

mardi 4 octobre 2011

I Hear Music / Billie Holiday



Vous le savez, je ne suis pas du genre à m'attendrir pour un rien et je suis sensible comme un parpaing.

Mais cette jolie chanson du jour, j'ai décidé de la dédier à Sarah Churman, 29 ans et dont le nom ne vous dit probablement rien.

Et c'est normal, parce qu'elle est totalement inconnue et qu'elle vit la même vie que des millions d'autres personnes.

Pourtant, Sarah, avec son joli tatouage sur le bras, a réussit à légèrement émouvoir l'inébranlable qui sommeille en moi (et au passage humidifier un petit peu mes yeux sombres et intraitables.)

Il y a quelques jours, Sarah s'est entendue pour la première fois, grâce à un implant placé dans son cerveau.



Des histoires comme ça, il doit y en avoir des dizaines par jour, et certainement aussi jolies.

Ce qui m'a ému n'est pas la performance technique, car je suis quelqu'un qui a une grande confiance en notre technologie et de telles prouesses ne m'étonnent finalement pas tant que ça, même si je reste complètement émerveillé.

Ce que j'ai trouvé formidable, c'est finalement la spontanéité de sa réaction.
Un moment comme il y en a des dizaines par jour, où tout un contexte s'efface au profit d'une émotion.

C'est chouette parce que là, Sarah a balancé toutes les merdes du quotidiens, et toutes les choses biens aussi, elle a oublié qu'elle avait un dispositif électronique implanté dans le cerveau, qu'un ami la filmait, que le médecin en face faisait des branchements sur sa tête et qu'au retour, elle devrait acheter des sacs poubelles et à manger pour son chat.

Sarah à profité de 20 secondes de vie, parce qu'elle a entendu sa voix.

ça m'a coupé la mienne.

Sarah, j'aime beaucoup ton tatouage sur le bras, cette jolie chanson est pour toi et dans mon IPod, si tu veux, j'en ai d'autres comme ça...