dimanche 12 février 2012

I Will Always Love You / Dolly Parton



Whitney Houston, la grande diva des années 90, celle qui a eu l'idée saugrenue de lancer la mode des chanteuses "à voix" , entraînant dans son sillage Céline Dion, Mariah Carey ou Lara Fab.... non ben pas elle en fait, s'est éteinte cette nuit à Hollywood à l'âge de 48 ans.

Depuis longtemps descendue de la stratosphère où elle planait pour rejoindre les shoots les plus glauques (qui la font planer aussi, rien ne se perd, rien ne se créé, vous connaissez la chanson...) Madame Houston (oui, je l'appelle Madame, je ne la connais pas assez pour oser appeler une ex-méga-star intergalactique par son prénom comme il est pourtant coutume de le faire à la mort des gens célèbres, comme si d'un coup leur disparition nous rendait intimes, surtout lorsque cette star disparaît dans un flash qui fait plus penser à un pêt de musaraigne asthmatique qu'à une supernova dinosaurocide digne du standard dont elle jouissait il y a 15 ans.) n'était plus que l'ombre d'elle-même, enchaînant cures de désintoxication, concerts foireux à 200 dollars la place pour assister à une embarrassante audition d'une star académie de seconde zone où elle se s'auto-pariodiait, chantant faux et camée ses plus grands tubes et télé-réalités humiliantes où, aux abois financièrement, elle acceptait de se faire filmer en pleine distribution de mandales à coups de ceinturons par son mari.

Elle était poliment oubliée de tous, donc, jusqu'à cette nuit où son décès a rappelé la mémoire des gens en même temps que leur fascination nécrophage pour les destins les plus pourris.

(surtout qu'en plus, je voudrais pas dire mais sa mort est finalement tout sauf une surprise. Elle n'est que la logique implacable de sa terrible descente aux enfers.)

On a donc vu fleurir sur la toile des centaines de milliers de messages d'amour et chacun y va de sa version de I Will Always Love You, du live plein de cordes et d'émotion dégoulinante devant un parterre de spectateurs tartinés d'auto-bronzant à Las Vegas à celle du film dont elle illustre la Bande Originale, la gentille bouse cosmique "Bodyguard", qui a confirmé à la planète entière que oui, elle est jolie, oui, elle sait chanter, mais fichtre non, il ne faut plus qu'elle fasse l'actrice ou alors pour Joséphine, Ange Gardien, au moins elle serait raccord.

Loin de moi l'idée de balancer une volée de bois vert à une défunte qui n'a pas eu de bol, mais j'avoue que la capacité du public à s'agglutiner autour du glauque et du morbide a une légère tendance à m'horripiler.

Maintenant, il ne sert plus à rien d'avoir du talent pour être vénéré ou écouté, il faut mourir.

Une bonne mort bien immonde, de préférence jeune, camé, malade ou suicidaire et là, on en remplit des pages à votre sujet.

Demandez à Amy Winehouse par exemple.

Bref, passé cette petite irritation pas bien méchante, je me disais ce matin que c'était justement l'occasion de parler de cette fameuse chanson qui l'a sattelisée comme un Apollo 11 emmenant Neil Armstrong vers la lune.

I Will Always Love You est donc une chanson de Dolly Parton, la reine de la country.

(Dolly, je te kiffe même si tu es botoxée, rien que pour Jolène, je te kiffe...)

Elle l'écrit en 1974, suite à sa rupture (artistique et sentimentale) avec Porter Wagoner, artiste country qui la fait signer sur son label et l'invitera régulièrement à son Show télé, The Porter Wagoner Show.

C'est d'ailleurs là que mon esprit caustique frappe et me fait ricaner à chaque fois que j'entends cette chanson dans des mariages, qui si elle est jolie, effectivement, est quand même une vraie chanson de rupture...

Avec Dolly, pas d'orchestres démentiels et de démonstration de voix à faire de Baccarat une zone sinistrée, un petit piano, une gratouille et peut-être un violon.

Il est d'ailleurs truculent de voir sur la vidéo ci-dessus que Dolly Parton chante cette chanson devant Porter Wagoner lui-même dans une de ses émissions.

(Avant Madame Houston, Elvis, le King en personne, voudra en faire une reprise, ce qui ravira la blondinette, avant que ce bon vieux grigou de colonel Porter ne lui apprenne que le King, il prend plus de 50% de royalties sur chaque disque qu'il enregistre. Faut pas déconner non plus. Refus de la belle, puis gloire et fortune. Elle a eu le nez creux sur le coup-là...)

Madame Houston, je vous souhaite sincèrement de trouver le repos, après les galères que vous avez vécu.

Mais je me permets un petit conseil, avant de vous dire une dernière fois au revoir.

L'éternité, ça peut être vachement long, surtout si vous le recroisez:




(au passage, on admire une dernière fois la plus belle performance en maniement de rame de l'histoire de la télévision, à faire passer Tony Estanguet pour le petit baigneur...)


Ceci dit, si il veut vous payer un coup, ne refusez pas tout de suite, sous ses airs de saoulon sale, il a certainement de chouettes mélodies à vous faire chanter....

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bodyguard, une bouse cosmique ?
1. Bah non, moi j'aime bien, j'aime bien !
2. Je suis sure qu'au fond de toi, cher Moyen, le film a su toucher ton romantisme sans limite !

Miss-E