samedi 11 février 2012

I Want it All / Queen





Je dois vous avouer de larges difficultés de ma part à souscrire au concept de compétition.

Si je nourris certainement de larges ambitions personnelles comme m'élever au dessus des plaines, regarder droit dans les yeux un soleil qui se couche sans fin ou avoir un jour une conversation intelligible avec Steven Spielberg, Paul Auster ou Scarlett Johansson, l'idée de devoir écarter à coup de barres de fer, manipulations sournoises, extorsions violentes ou tricheries fielleuses toute personne se trouvant sur mon chemin ne me procure pas particulièrement de réelle joie.

Déjà parce que ma compétitivité est comme la roue voilée de mon destin:

bancale.

Ensuite, m'estimant en (longue) période d'apprentissage de la vie, je pense fermement que l'on ne peut s'enrichir en se combattant.

Je pense sottement que gagner aux dépends des autres ne m'apportera rien.

Pour exemple, petit, aux jeux de société, je n'aimais pas gagner. Alors je me laissais perdre. (même contre les membres de ma propre famille, ce qui pourrait passer pour une attitude de soumis battu à coup de ceinturons et valoir à mes parents une visite des services sociaux.)

Je n'aurai jamais l'attitude combative de ceux prêts à tout pour atteindre leur but. (et c'est d'ailleurs surement un tort de ma part, un aveu de faiblesse absolue, je le concède.)

Je ne parlerai pas du cas particulier des sportifs pour qui la compétition est un mode de vie encadré, pour les plus nobles, de valeurs prestigieuses comme l'effort, le dépassement de soi, le fair-play, ( ainsi que le tacle appuyé et la mauvaise fois quand on va parler à l'arbitre.)

Je veux apprendre de mes victoires et des échelons que je gravis quotidiennement dans mon périple mouvementé vers l'accomplissement de mon ambition personnelle (j'ai un jour parlé à un assistant de Spielberg et discuté avec une fille qui ressemblait presque à Scarlett Johansson si elle avait été brune, plus mince et avec la tête de Muhammar Kadhafi.)

Mais je veux aussi apprendre de mes échecs.

Car ils ont plus de valeur pour moi que des victoires qui m'auraient coûté un écart dans mes convictions.

J'admets que ce statut presque chevaleresque du "je refuse la victoire sale" peut paraître d'une niaiserie totale à l'heure actuelle où l'on se frite pour une place dans le métro.

Mais c'est surtout parce que je sais que chaque jour, quand je me lève et que je me brosse les dents, je vois dans le miroir mon plus grand rival.

Ma Némesis ultime, celui qui ferait passer le Jocker, Lex Luthor, Doomsday ou Magnéto (le méchant aimanté des X-Men) pour des enfants de coeur cueilleurs d'Orchidées.

Celui que j'écraserais du talon de mon adidas superstar sans éprouver le moindre remord.

Celui qui pense que de toute façon, il ne pourra pas gagner.


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