dimanche 26 février 2012

Name in Stone / Dead Man's Bones



Laissez-moi vous raconter une histoire amusante.

Il m'arrive de temps en temps, lors de mes pélerinages visites chez Gibert Joseph, le meilleur disquaire de l'univers intersidéral, d'acheter un disque à l'aveugle, sans rien connaître de l'artiste (ou du groupe) , juste sur la bonne foi de la pochette aguichante qui va titiller ma curiosité.

Il y a peu, donc, je tombe sur ce bel objet au rayon indépendant:



Une jaquette comme ça, forcément, ça me parle, je passe en caisse, prends le métro, monte les escaliers de mon immeuble, rentre chez moi, glisse la galette dans mon ordinateur et feuillette le joli livret.

Et pendant que je me dis que j'ai bon goût pour choisir les disques à l'aveuglette tant la musique est chouette, je découvre avec stupéfaction dans une mimique de surprise à faire passer Buster Keaton pour un gars atteint de paralysie faciale que ce groupe est celui de l'acteur canadien Ryan Gosling.

Ryan Gosling, nouvelle coqueluche d'hollywood et des filles de bon goût est le comédien principal de Drive, meilleur film de l'année sans aucun doute possible.

Evidemment, ça a le don de me rendre admiratif et jaloux et je me dis que bon, ça suffit comme ça, ces mecs qui cumulent comme ça, l'air de rien, les réussites classes comme jouer dans des films formidables, faire de la jolie musique, être élu homme sexy de l'année alors qu'on ne parle même pas dans ces films formidables en question et accessoirement réussir à mettre Eva Mendes dans son lit.

Mais comme Dieu n'existe pas et qu'il est très cruel, Ryan n'a pas de bol, ce soir c'est Jean Dujardin qui risque de gagner l'Oscar du meilleur acteur qui ne parle pas.

Parce que Ryan Gosling n'est même pas nominé. Ce qui prouve qu'à vouloir jouer les muets, on est jugé par des aveugles.

Ce soir, pendant que tout le monde pleurera de joie si Jean Dujardin gagne, moi j'écouterai le disque de Ryan Gosling en me disant que quand il se décide à s'exprimer avec la bouche, ben ce n'est pas mal non plus.

Et j'écouterai la BO de Drive en me disant que les films sur les voitures dans Los Angeles méritent de gagner tous les oscars.
Car ce sont ces films-là qui font rêver.

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