mercredi 26 novembre 2008

Jesus Walk / kanye West




Kanye West nous refait les portes du pénitentier, en plus vénère, plus désespéré, et plus mystique surtout.
Avec ses choeurs sortis d'un gospel (mais un gospel qui carbure au super alors), sa rythmique de char d'assaut, il compose un hymne de combat pour la génération Obama.

Et ses paroles, qui semblent directement tirées de versets de la bible, donnent une puissance mythologique à l'ensemble, au point d'imaginer ce cantique chanté par les fils d'israël dans l'ancien testament.

Un chant de guerre pour des soldats sûrs de leur victoire car ils ont l'éternel à leurs côtés.

un chant de guerre pour des soldats qui savent que leur combat est juste.
Pour ceux qui ont refusé d'aller se faire massacrer en Irak.
Pour ceux qui croupissent dans le couloir de la mort, dans l'attente de la révision de leur procès (près de 20% des condamnés à mort sont des cas où la partialité du jugement est avérée)
Pour ceux qui ont attendu sur les toits de leurs maisons sous les eaux après Katrina.
Pour ceux qui se sont fais chasser de leur maison après les subprimes.
Pour les ouvriers de General Motors qui attendent qu'une des plus grande entreprise du monde mette la clé sous la porte.

Une rage qui date de 2004 et qui n'a pas diminué depuis (Kanye West avait ouvertement traité l'administration Bush de raciste après Katrina lors des MTV Awards) malgré l'égo éléphantesque de l'artiste.

Comme quoi, il arrive parfois que des idées de grandeur à la limite de la mégalomanie totale (voir comment il se met en scène dans le clip) cohabitent avec un discours complètement conscient.

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