lundi 27 février 2012

Le Trophée / Pierre Perret



(Oui, alors on ne se moque pas de Pierre Perret, sinon je demande à Mathilde Seigner de remettre votre diplôme, ok?)


Hier soir, la prestigieuse académie des Oscars, la version US des césars, mais sans Mathilde Seigner qui fait sa Kanye West ou Jeanne Balibar qui trouve de très bon goût d'imiter le cochon devant Indiana Jones lui-même (d'ailleurs je soupçonne les artistes Américains honorés aux Césars de se faire des soirées "I was at the Fucking Césars" entre eux où ils se racontent leurs expériences respectives, rigolent un coup, pleurent de honte et oublient tout dans le champagne très cher.) mais avec à la place George Clooney, Spielberg, Scorsese, Billy Crystal, le meilleur hôte toutes remises de prix confondues, Robert De Niro et consorts, a honoré de façon flamboyante le film français The Artist en lui attribuant 5 statuettes, comme quoi faire des films muets laisse sans voix. (cette vanne a reçu un Ruquier d'Or, donc respect, les enfants!!)

Je profite donc de ce moment historique pour vous donner mes moments préférés des Oscars et vous annoncer que oui, en parlant, on peut avoir la classe aussi.

George Clooney, Meilleur Second Rôle, Syriana,  2006


George Clooney at the Oscars

Irish Filmmaker/Activist | Myspace Video


Parce que Oui, ce monsieur à la classe des Grands, celle des Gregory Peck, des James Stewart et des Cary Grant.
Il est drôle, il dit des choses chouettes, charme toute la foule et surtout remet sa récompense dans l'Histoire de son médium. C'est là sa classe: humble au point de vouloir paraître plus petit que son prix.


Julia Roberts. Meilleure Actrice. Erin Brokovich. 2001


Julia Roberts winning an Oscar® par agg44

Sérieusement. Comment résister à cette tempête qui vous sourit?

Simone Signoret, Meilleure Actrice, Les chemins de la Haute Ville 1960



Seconde Française après Claudette Colbert en 1935 à recevoir la récompense ultime, elle rayonne de classe devant l'académie alors que dans le même temps son mari, ce con d'Yves Montand nouait une relation avec Marilyn (en même temps, comment dire non à Marilyn...)
Et parce qu'elle est formidable, elle dira plus tard qu'elle regrettait que Marilyn Monroe n'ait jamais su qu'elle ne lui en avait jamais voulu.

Jack Palance, Meilleur acteur dans un second rôle, La Vie l'Amour, Les Vaches 1992



73 ans, il fait des pompes sur une main.
J'ai 33 ans, je fais une pompe sur 2 mains.

James Cameron, Meilleur Réalisateur, Titanic 1998


James Cameron winning an Oscar® Titanic par babisflou

I'm the King of the World!
Un égo éléphantesque, certes, mais un égo éléphantesque qui a mené à bien les projets cinématographiques les plus insensés de ces 25 dernières années. (Terminator, Aliens, The Abyss, Terminator 2, Titanic, Avatar...)
Des défis technologiques inhumains à la mesure de son caractère de tyran absolu refusant même la notion d'échec.
Du genre à demander l'impossible à son équipe technique et ses acteurs mais aussi du genre à passer 17heures par jour dans l'eau pendant le tournage de The Abyss, profitant des longues heures de décompression qu'il devait subir pour regarder les rushes de la journée avant d'aller affronter les producteurs pour justifier un dépassement de budget de 20 millions de dollars.
Du genre à reconstruire le Titanic quasi à taille réelle pour son film et à noyer son décor (et ses acteurs principaux) sous des tonnes d'eau pour un plan.
Avec Titanic, il touche l'Histoire, celle de Ben-Hur et des Dix Commandements, prend le temps de remercier ses parents et savoure sa place au sommet de l'Olympe.

Steven Spielberg, Meilleur Réalisateur, La liste de Schindler, 1994


Spielberg recoit un oscar par tduke

Parce qu'il le méritait déjà pour Les Dents de la Mer et pour Indiana Jones et pour Rencontres du 3ème Type et pour Jurassic Park et pour tous les autres.
Le meilleur de tous, enfin récompensé par ceux qui lui doivent tant.

Cuba Gooding Junior, Meilleur Acteur dans un second rôle, Jerry Maguire, 1996


Cuba Gooding Jr. Oscar Acceptance Speech par Lilia44540

Une joie incroyable.
Et un oscar mérité.
Mais ce qui me touche le plus, c'est comment il remercie Tom Cruise, pour moi un grand oublié, injustement d'ailleurs, des oscars.
Parce que bon, oui, il est à fond dans la scientologie et oui, c'est relou ses décrochages réguliers mais bon, pour né un 4 juillet, pour Entretien avec un Vampire où il défonce facilement tout le reste du casting, pour Magnolia, Minority Report et La guerre des mondes avec Spielberg, pour Rain Man où je trouve sa performance aussi remarquable que celle de Dustin Hoffman, pour tout ça, il méritait d'être récompensé.

Cuba Gooding Junior ne l'oublie pas et c'est chouette.
Et j'aime ces gens qui explosent de joie comme ça, spontanément, parce que pendant quelques secondes, ils oublient tout, les protocoles, les merdes du quotidien, la liste de courses en rentrant de la cérémonie et leur carrière pour se mettre à vivre.

Kate Winslet, Meilleure Actrice, The Reader, 2009


Oscar 2009 - kate winslet best actress HQ... par krscoop59

Parce que, jolie comme tout, elle demande à ses parents de siffler parce qu'elle ne les retrouve pas au milieu des spectateurs.
Et ça, oui, c'est un joli moment.

Robert De Niro, Meilleur Acteur, Raging Bull, 1981



Parce que ne pas lui avoir donné pour ce film aurait été un scandale.
Parce que ne pas l'avoir donnée à Martin Scorsese pour ce film est un scandale.

Woody Allen




Seule et unique intervention de Woody Allen aux oscars (qu'il a pourtant remporté pour Annie Hall -Meilleur Réalisateur et Scénario Original, 1978- Annah et ses Soeurs -Meilleur Scénario Original 1987- et cette année pour Minuit à Paris, toujours Meilleur Scénario Original.) car il a du mal à quitter New-York.
Et alors que l'Amérique est encore groggy du 11 septembre, il se déplace et rend hommage à sa ville pour l'aider à oublier les cendres, les morts et la poussière.
Et rappeler à l'académie que le cinéma et l'humour sont aussi là pour ça.


J'aurai pu rajouter le combat de boxe entre Ali et Stallone l'année de Rocky, Brando qui ne se présente pas et envoie une indienne à sa place, ou les oscars de De Niro et Scorsese, récompensé bien tard lui aussi (ils avaient du flan dans les yeux les années où sont sortis Taxi Driver, Raging Bull, Les Affranchis ou Casino?) ou Eastwood et Hitchcock qui se contente d'un "Thank you very much, indeed" pour le prix récompensant sa carrière.

Mais je vous laisse retrouver vos propres moments préférés et savourer celui que Jean Dujardin nous a offert hier...




dimanche 26 février 2012

Name in Stone / Dead Man's Bones



Laissez-moi vous raconter une histoire amusante.

Il m'arrive de temps en temps, lors de mes pélerinages visites chez Gibert Joseph, le meilleur disquaire de l'univers intersidéral, d'acheter un disque à l'aveugle, sans rien connaître de l'artiste (ou du groupe) , juste sur la bonne foi de la pochette aguichante qui va titiller ma curiosité.

Il y a peu, donc, je tombe sur ce bel objet au rayon indépendant:



Une jaquette comme ça, forcément, ça me parle, je passe en caisse, prends le métro, monte les escaliers de mon immeuble, rentre chez moi, glisse la galette dans mon ordinateur et feuillette le joli livret.

Et pendant que je me dis que j'ai bon goût pour choisir les disques à l'aveuglette tant la musique est chouette, je découvre avec stupéfaction dans une mimique de surprise à faire passer Buster Keaton pour un gars atteint de paralysie faciale que ce groupe est celui de l'acteur canadien Ryan Gosling.

Ryan Gosling, nouvelle coqueluche d'hollywood et des filles de bon goût est le comédien principal de Drive, meilleur film de l'année sans aucun doute possible.

Evidemment, ça a le don de me rendre admiratif et jaloux et je me dis que bon, ça suffit comme ça, ces mecs qui cumulent comme ça, l'air de rien, les réussites classes comme jouer dans des films formidables, faire de la jolie musique, être élu homme sexy de l'année alors qu'on ne parle même pas dans ces films formidables en question et accessoirement réussir à mettre Eva Mendes dans son lit.

Mais comme Dieu n'existe pas et qu'il est très cruel, Ryan n'a pas de bol, ce soir c'est Jean Dujardin qui risque de gagner l'Oscar du meilleur acteur qui ne parle pas.

Parce que Ryan Gosling n'est même pas nominé. Ce qui prouve qu'à vouloir jouer les muets, on est jugé par des aveugles.

Ce soir, pendant que tout le monde pleurera de joie si Jean Dujardin gagne, moi j'écouterai le disque de Ryan Gosling en me disant que quand il se décide à s'exprimer avec la bouche, ben ce n'est pas mal non plus.

Et j'écouterai la BO de Drive en me disant que les films sur les voitures dans Los Angeles méritent de gagner tous les oscars.
Car ce sont ces films-là qui font rêver.

mardi 21 février 2012

Le Jeu du Sample du Jour: Crack a bottle (Feat. Dr Dre & 50 Cent) / Eminem



Dans leur chasse effrénée aux sons qui vont pulvériser vos enceintes et liquéfier les dancefloors, les producteurs  de hip-hop rivalisent d'audace et de curiosité pour trouver le sample le plus improbable.

Celui qui, parti d'une banale chanson bien inoffensive, deviendra sous leurs assauts à coups d'effets une ritournelle méchante et agressive au point de lessiver vos oreilles sans prendre le temps de rendre votre dépouille.

Le talent de ces archéologues de la musiques est justement de trouver le petit bout intéressant d'une chanson dont on aurait jamais imaginé qu'ils puissent en connaitre l'existence.

Imaginez donc Dr Dre, énorme producteur de tubes west-coast, vendeurs de disques par millions de tonnes, découvreur d'Eminem et Snoop Dogg, producteur de 2Pac et symbole même du rap californien avec ses chansons à la subtilité d'une panzer division perdue dans Limoges rentrer dans son studio et crier fièrement à la cantonnade: "yo négros, j'ai trouvé un beat qui tue sa mother."

Les dits négros (dont Eminem fait éminemment partie) écoutent religieusement, applaudissent et imaginent déjà les paroles les plus méchantes qu'ils vont pouvoir poser sur le son de char d'assaut qui se bat contre un tracto-pelle sorti par leur parrain.

Mais, jeunes naïfs, d'où pensez-vous que ce bon vieux toubib à sorti ces quelques notes qui fracassent le bois du parquet vernis de ce studio high-tech dans lequel vous allez enregistrer votre prochain disque d'or?

Non, il ne s'agit pas d'un James Brown oublié ou d'un artiste funk auteur d'un unique tube en 1973.

Avant de vous révéler l'insoutenable réalité, imaginez-les encore, casquette vissée sur la tête, casques de 12 kilos sur les oreilles, déambulant sur le front de mer de santa monica en reluquant les cagoles en bikini ou trainant à Compton avec leurs potes.

Les gros gaveurs de millions qui font les bad boys au volant de leurs cadillacs surgonflées, ils rappent sur du Mike Brant.

Oui, LE Mike Brant de "Qui saura" et de "Rien qu'une larme"

Celui qui faisait pleurer vos mères dans ses chansons avant de les faire pleurer tout court en tombant sottement du 6ème étage le 25 avril 1975.



Outre le fait que l'idée de choper du Mike Brant pour en faire une chanson qui ferait passer le son d'un engin de chantier pour un gazouilli printanier relève du génie pur, ce qui me fascine est la capacité qu'ont ces gars-là à tout écouter. (bon, c'est un peu leur taf, c'est vrai.)

Et c'est là que je me rend compte que parler de Dr Dre, Eminem et Mike Brant dans le même post, dans la même phrase même, a quelque chose d'hautement improbable (même si indéniablement marrant, il est vrai.)

Chercher pendant des jours les quelques mesures, le break de batterie, le solo de guitare qui va servir de point de départ à un hit interplanétaire (ou une grosse daube sans nom, c'est selon.)

Et les chanteurs francophones ont apparemment la côte chez les rappeurs puisque outre ce bon vieux Mike qui fait la joie d'Eminem, Dr Dre a aussi samplé Aznavour et son "Parce que tu crois" pour la chanson "What's the difference" tirée de son chef-d'oeuvre Chronic 2001 et Jay-Z a samplé "Une nuit sur son épaule" de Véronique Sanson pour "History" sa chanson hommage à Barack Obama.

Les découvertes musicales ne cesseront de m'étonner.

L'occasion pour moi de vous annoncer un set spécial Sampleurs, Samplés et reprises au Baron Samedi, le bar le plus cool de Paris Vendredi 24 février (oui, ce vendredi-là) par Moyenmoi-même et son acolyte Soulman Guillaume.

Et de vous rappeler le dossier que j'avais consacré à Dr Dre sur le formidable site centrifugue de mon formidable ami Gwendal et dont la suite arrive très très vite (promis, mec!)

http://centrifugue.fr/2011/dr-dre-ou-le-remede-par-le-beat-1-5-a-nigger-with-attitude-1986-1992/

http://centrifugue.fr/2011/dr-dre-ou-le-remede-par-le-beat-25-guerres-et-beats-1992-1996/

mercredi 15 février 2012

Ma Benz / Brigitte




Parce que tu as un tatouage mais pas un encrage de bad boy nourri aux clous et bâti comme un tracto-pelle.
Parce que ton côté garçon, doucement affiné à coup de velours rouges venus des cépages du bordelais et de blancs charpenté venus de chez toi n'effraierait quand même pas un Navy Seal à la descente de mineur de fond quand il s'agit de taquiner du mauvais whisky.
Parce que ta voix chante. Avec musicalité. Pas comme les lyrics sauvages d'une bête enfermée chaque jour et qui ne ressortirait que les nuits sans lune pour hanter les rues sans réverbères.
Parce que tu marches comme on danse.
Parce que tu sais reconnaître ce qui est beau de l'ignorance.
Parce que tu es une ourse du Yosémite.
Parce que tu sais toute la fermeté dont il faut faire preuve pour t'apprivoiser. Mélangée à la faiblesse de ne jamais totalement te capturer.
Parce que tu aimes le fromage et le lard fumé et que tu le revendiques.
Parce que tu es ta famille et qu'elle en est fière. Et c'est pour ça que c'est toi qu'elle regarde.

Parce que c'est ton anniversaire.

Parce que c'est trente ans, c'est important.

Bisous, Kiddie.

lundi 13 février 2012

None of us are free / Solomon Burke



Parce que pendant que nous plaignons dignement les enfants soldats ou des bidonvilles de Jakarta, pendant que nous hurlons notre colère devant le traitement des ouvriers des mines de sel de Pologne ou d'Azerbaïdjan, pendant qu'indignés nous nous cachons derrière le commerce équitable pour soutenir le paysans Guatémaltèques, chaque jour, automatisés, nous nous levons à heure fixe pour effectuer le même trajet qui nous mènera vers les mêmes tâches avant de nous rendre aux mêmes réflexes conditionnés que nous effectuons machinalement avant de dormir.

Et oui, nous pouvons néanmoins nous estimer heureux.










































Et sur une note plus légère, aujourd'hui 13 février est l'anniversaire de mon amie Blondie pas la chanteuse à qui je souhaite une excellente 24ème année. En chanson. (Avec Blondie la chanteuse.)

dimanche 12 février 2012

I Will Always Love You / Dolly Parton



Whitney Houston, la grande diva des années 90, celle qui a eu l'idée saugrenue de lancer la mode des chanteuses "à voix" , entraînant dans son sillage Céline Dion, Mariah Carey ou Lara Fab.... non ben pas elle en fait, s'est éteinte cette nuit à Hollywood à l'âge de 48 ans.

Depuis longtemps descendue de la stratosphère où elle planait pour rejoindre les shoots les plus glauques (qui la font planer aussi, rien ne se perd, rien ne se créé, vous connaissez la chanson...) Madame Houston (oui, je l'appelle Madame, je ne la connais pas assez pour oser appeler une ex-méga-star intergalactique par son prénom comme il est pourtant coutume de le faire à la mort des gens célèbres, comme si d'un coup leur disparition nous rendait intimes, surtout lorsque cette star disparaît dans un flash qui fait plus penser à un pêt de musaraigne asthmatique qu'à une supernova dinosaurocide digne du standard dont elle jouissait il y a 15 ans.) n'était plus que l'ombre d'elle-même, enchaînant cures de désintoxication, concerts foireux à 200 dollars la place pour assister à une embarrassante audition d'une star académie de seconde zone où elle se s'auto-pariodiait, chantant faux et camée ses plus grands tubes et télé-réalités humiliantes où, aux abois financièrement, elle acceptait de se faire filmer en pleine distribution de mandales à coups de ceinturons par son mari.

Elle était poliment oubliée de tous, donc, jusqu'à cette nuit où son décès a rappelé la mémoire des gens en même temps que leur fascination nécrophage pour les destins les plus pourris.

(surtout qu'en plus, je voudrais pas dire mais sa mort est finalement tout sauf une surprise. Elle n'est que la logique implacable de sa terrible descente aux enfers.)

On a donc vu fleurir sur la toile des centaines de milliers de messages d'amour et chacun y va de sa version de I Will Always Love You, du live plein de cordes et d'émotion dégoulinante devant un parterre de spectateurs tartinés d'auto-bronzant à Las Vegas à celle du film dont elle illustre la Bande Originale, la gentille bouse cosmique "Bodyguard", qui a confirmé à la planète entière que oui, elle est jolie, oui, elle sait chanter, mais fichtre non, il ne faut plus qu'elle fasse l'actrice ou alors pour Joséphine, Ange Gardien, au moins elle serait raccord.

Loin de moi l'idée de balancer une volée de bois vert à une défunte qui n'a pas eu de bol, mais j'avoue que la capacité du public à s'agglutiner autour du glauque et du morbide a une légère tendance à m'horripiler.

Maintenant, il ne sert plus à rien d'avoir du talent pour être vénéré ou écouté, il faut mourir.

Une bonne mort bien immonde, de préférence jeune, camé, malade ou suicidaire et là, on en remplit des pages à votre sujet.

Demandez à Amy Winehouse par exemple.

Bref, passé cette petite irritation pas bien méchante, je me disais ce matin que c'était justement l'occasion de parler de cette fameuse chanson qui l'a sattelisée comme un Apollo 11 emmenant Neil Armstrong vers la lune.

I Will Always Love You est donc une chanson de Dolly Parton, la reine de la country.

(Dolly, je te kiffe même si tu es botoxée, rien que pour Jolène, je te kiffe...)

Elle l'écrit en 1974, suite à sa rupture (artistique et sentimentale) avec Porter Wagoner, artiste country qui la fait signer sur son label et l'invitera régulièrement à son Show télé, The Porter Wagoner Show.

C'est d'ailleurs là que mon esprit caustique frappe et me fait ricaner à chaque fois que j'entends cette chanson dans des mariages, qui si elle est jolie, effectivement, est quand même une vraie chanson de rupture...

Avec Dolly, pas d'orchestres démentiels et de démonstration de voix à faire de Baccarat une zone sinistrée, un petit piano, une gratouille et peut-être un violon.

Il est d'ailleurs truculent de voir sur la vidéo ci-dessus que Dolly Parton chante cette chanson devant Porter Wagoner lui-même dans une de ses émissions.

(Avant Madame Houston, Elvis, le King en personne, voudra en faire une reprise, ce qui ravira la blondinette, avant que ce bon vieux grigou de colonel Porter ne lui apprenne que le King, il prend plus de 50% de royalties sur chaque disque qu'il enregistre. Faut pas déconner non plus. Refus de la belle, puis gloire et fortune. Elle a eu le nez creux sur le coup-là...)

Madame Houston, je vous souhaite sincèrement de trouver le repos, après les galères que vous avez vécu.

Mais je me permets un petit conseil, avant de vous dire une dernière fois au revoir.

L'éternité, ça peut être vachement long, surtout si vous le recroisez:




(au passage, on admire une dernière fois la plus belle performance en maniement de rame de l'histoire de la télévision, à faire passer Tony Estanguet pour le petit baigneur...)


Ceci dit, si il veut vous payer un coup, ne refusez pas tout de suite, sous ses airs de saoulon sale, il a certainement de chouettes mélodies à vous faire chanter....

samedi 11 février 2012

I Want it All / Queen





Je dois vous avouer de larges difficultés de ma part à souscrire au concept de compétition.

Si je nourris certainement de larges ambitions personnelles comme m'élever au dessus des plaines, regarder droit dans les yeux un soleil qui se couche sans fin ou avoir un jour une conversation intelligible avec Steven Spielberg, Paul Auster ou Scarlett Johansson, l'idée de devoir écarter à coup de barres de fer, manipulations sournoises, extorsions violentes ou tricheries fielleuses toute personne se trouvant sur mon chemin ne me procure pas particulièrement de réelle joie.

Déjà parce que ma compétitivité est comme la roue voilée de mon destin:

bancale.

Ensuite, m'estimant en (longue) période d'apprentissage de la vie, je pense fermement que l'on ne peut s'enrichir en se combattant.

Je pense sottement que gagner aux dépends des autres ne m'apportera rien.

Pour exemple, petit, aux jeux de société, je n'aimais pas gagner. Alors je me laissais perdre. (même contre les membres de ma propre famille, ce qui pourrait passer pour une attitude de soumis battu à coup de ceinturons et valoir à mes parents une visite des services sociaux.)

Je n'aurai jamais l'attitude combative de ceux prêts à tout pour atteindre leur but. (et c'est d'ailleurs surement un tort de ma part, un aveu de faiblesse absolue, je le concède.)

Je ne parlerai pas du cas particulier des sportifs pour qui la compétition est un mode de vie encadré, pour les plus nobles, de valeurs prestigieuses comme l'effort, le dépassement de soi, le fair-play, ( ainsi que le tacle appuyé et la mauvaise fois quand on va parler à l'arbitre.)

Je veux apprendre de mes victoires et des échelons que je gravis quotidiennement dans mon périple mouvementé vers l'accomplissement de mon ambition personnelle (j'ai un jour parlé à un assistant de Spielberg et discuté avec une fille qui ressemblait presque à Scarlett Johansson si elle avait été brune, plus mince et avec la tête de Muhammar Kadhafi.)

Mais je veux aussi apprendre de mes échecs.

Car ils ont plus de valeur pour moi que des victoires qui m'auraient coûté un écart dans mes convictions.

J'admets que ce statut presque chevaleresque du "je refuse la victoire sale" peut paraître d'une niaiserie totale à l'heure actuelle où l'on se frite pour une place dans le métro.

Mais c'est surtout parce que je sais que chaque jour, quand je me lève et que je me brosse les dents, je vois dans le miroir mon plus grand rival.

Ma Némesis ultime, celui qui ferait passer le Jocker, Lex Luthor, Doomsday ou Magnéto (le méchant aimanté des X-Men) pour des enfants de coeur cueilleurs d'Orchidées.

Celui que j'écraserais du talon de mon adidas superstar sans éprouver le moindre remord.

Celui qui pense que de toute façon, il ne pourra pas gagner.


dimanche 5 février 2012

Luckenbach, Texas / Waylon Jennings



Hier, je regardais à la télévision un formidable documentaire sur les grandes plaines de l'ouest sauvage et légendaire de ce vaste pays du hip-hop, de Michael Jordan, Neil Young (oui, bon, il est canadien, mais c'est pas loin...), Prince, de la cuisine hypercalorique, des fords Mustangs et du port d'armes que l'on appelle l'Amérique.

Ou les Etats-Unis pour les pointilleux.

Et les yeux humides devant les vastes plaines, les mustangs sauvages, désolations des déserts arides et le silence majestueux et immortel de Monument Valley, je me suis dit qu'il était temps pour moi de partir, loin, mais surtout loin de moi-même.

J'admirais donc le dextérité surhumaine des cow-boys de l'Utah ou du Wyoming au jeu du je prends le taureau par les cornes, mais avec un lasso (cette admiration pour des hommes portant des chaps en cuir et chevauchant des pur-sangs en jouant à faire de noeuds avec des lassos m'a d'ailleurs fait presque peur, du coup pour me rassurer, j'ai regardé un film avec Scarlett Johansson.) au son de standards country et j'avoue avoir envié leur quotidien, à admirer des couchers de soleil sans fins sur des horizons sans barrières.
(et dans des ranchs qui ne font pas 17m2.)

Le petit-fils de Geronimo était interviewé et je me suis cherché un nom indien (quelque chose comme Blaireau Futé des Prairies m'irait bien, ça sonne pas mal.)

Le règlement de comptes de OK Corral était reconstitué et j'ai voulu regarder des westerns.

Mais surtout, pendant une heure, j'ai aimé la country.

Des chansons nostalgiques, d'une tristesse terrible, qui parlent de ces plaines qu'ils ne reverront plus, des ces grands espaces promis au béton et au bulldozer, qui parlent des filles aux yeux clairs comme l'eau d'une rivière sauvage, de chevaux sauvage galopant dans le couchant, de barbecue, de whisky et des copains.

Et je me suis juré que moi aussi, je partirai loin de moi-même, fuyant ce que je peux me détester et j'irai admirer des couchers de soleil infinis sur des prairies où ne passent que des chevaux, quelques cow-boys, un tigre du bengale avec de la chance et certainement une fille aux yeux clairs.

mercredi 1 février 2012

Maybe So, Maybe No / Mayer Hawthorne



Le plus chouette dans la vie, c'est l'incertitude de demain.

Je ne suis pas particulièrement excité à l'idée d'avoir à faire des choix, car finalement prendre une décision ne relève en rien de la magie de l'inconnu mais nécessite il est vrai une bonne dose de "j'assume donc je suis" puisque se retrouver face à une situation à choix multiple verra sa résolution dans notre capacité à rester maître de notre destin.

Fi du hasard, tout n'est qu'action.

Le frisson, le vrai, se trouve dans l'ignorance.

Une part d'inconnu indicible que nous ne pouvons maîtriser car il ne résulte certainement pas de nos actions quotidiennes mais bien du sens dans lequel la roue voilée de notre destin bancal va tourner.

J'aime l'idée de m'endormir, loin de ce que je vais vivre, me sentant pour une fois heureux d'être ignorant, car je sais qu'à mon réveil, tout ne sera que surprises.

Il ne me restera donc plus qu'à agir.