mercredi 30 juin 2010

Working in the Coalmine / Lee Dorsey



En ce moment, quand je regarde mes mains au boulot, elles sont franchement crades.

Couvertes d'huile de coupe, de poussière d'aluminium, d'éclats de métal, de graisse, de résidus de poudre noire, de poussières diverses ( à se demander si certaines ne sont pas toxiques) ou de peinture et je le vis plutôt bien en fait.

Non, je n'éprouve pas une quelconque joie à me couvrir de crasse radioactive, mais disons que le fait de travailler avec mes mains me comble d'aise.

Ou plutôt, cela me donne l'illusion de faire partie de ces gens formidables pour qui tout semble facile, genre refaire marcher une voiture même sans embrayage; hop, un fil de fer ici, un bout de bois là, démarre, pour voir, teuf teuf, tout va bien, salut mec à la prochaine, ou encore faire une salle de bain de haut en bas tuyauterie incluse, attends, deux points de soudure, essaye les 35 jets de ta douche, fllsssshhh, tout va bien, salut mec à la prochaine.

Je n'en suis pas encore à refaire marcher des automobiles ou installer la plomberie d'un complexe spa-piscine à vagues-sauna-douche multijet d'un grand hôtel de Dubaï, mais je crois que je ne me débrouille pas trop mal.

Mes connaissances, en gros, se limitent à brancher une prise pour réparer une lampe cassée (quand je suis en confiance et vraiment en forme, et si ce n'est pas trop en hauteur en raison de mon vertige et de mon équilibre de Dahut, je change l'ampoule.)

Mais petit-à-petit, grâce au champ d'expérimentations que me fournissent ma soeur atomique Caro-magnonne et son appartement, j'apprends plein de trucs.

Rebrancher un téléphone (en ayant la tonalité, une sonnerie et tout et tout, il ne reste plus qu'à dire "allo".)

Réparer (presque) des chaussures.

Installer des lampes hyper-techniques certifiées par la NASA composées uniquement de câbles en plastique à tendre en parallèle dans tous les sens avec des lampes high-tech à visser dessus. et quand c'est bien fait (et seulement si c'est extrêmement bien fait.) ça marche. Là, chez la caro-magnonne, c'est Versailles, elle se balade en lunettes de soleil tellement ça allume.

Et j'oublie deux-trois trucs.

Au boulot, c'est l'apothéose, j'utilise des outils hyper spectaculaires comme des meuleuses électriques, des guillotines à métal, des perceuses avec des lames à transpercer un char d'assaut, des limes electriques hyper véloces et j'en passe.

Et mon rêve, franchement, c'est maintenant d'apprendre à souder.

Si, sérieusement.

Vous vous dites, tant d'années d'études pour voir un aboutissement professionnel dans le fait de savoir souder.

Et bien oui, et avec fierté, même.

Parce que si je cherche à ne pas regretter certains choix, j'essaye surtout d'être fier de ce que je sais faire.

je suis fier de ce que j'ai appris, même si je ne l'utilise pas toujours à bon escient, c'est vrai. (pensez donc, une maitrise de ciné...)

Mais si je sais souder, j'aurai la fierté de me sentir complètement appartenir à ces magiciens de la vie.
Un prestidigitateur-pyromane.

Papa, je serai un homme ton fils!

(Promis, c'est pour bientôt!)










(Vu que je vais apprendre à souder...)

Aucun commentaire: