Chaque jour une chanson que je partage avec vous amis lecteurs.
Une chanson en fonction de mon humeur ou de l'actualité du jour.
Une chanson pour danser, pleurer ou tout péter.
Une chanson pour aider à affronter la journée.
Aujourd'hui, la NASA a dévoilé une magnifique photographie Haute Definition de notre jolie planète bleue.
(Que l'on surnomme Blue Marble)
Elle est belle, vue de là-haut, non ?
Bon, évidemment, si on se rapproche un peu, tout de suite on se colle des déprimes à faire passer Benjamin Biolay pour Patrick Sebastien
Donc hop, reprenons un peu de hauteur s'il vous plait
(ce que font très intelligemment les filles, je vous le rappelle, en se perchant sur des talons pendant que nous, garçons, continuons de courir maladroitement entre les sacs poubelles arrachés et des cadavres de tigres du bengale pigeons écrasés pour tenter de les rattraper.)
Vue d'ici notre Terre est très jolie.
Et bien voyez-vous, amis, lecteurs assidus ou de passage, cette photographie fait du bien et donne espoir.
(et c'est d'ailleurs pour ce genre de résultat que je considère comme indispensable le fait de continuer à développer des programmes spatiaux et à explorer les fonds des mers.)
Et pour une fois que cette fraude de Yann Arthus-Bertrand n'est pas derrière une image vue du ciel...
En observant cette photo magnifique, je me suis dit que j'avais de la chance.
Car il m'en reste des endroits à découvrir.
(de préférence, des endroits avec encore des tigres du bengale, des jungles mauves et des baleines. Des endroits où les enfants n'auront pas appris à faire la guerre. Ni à trier mes déchets.)
Et comme ça, en passant.
29975 visites sur mon blog (bon, certains sites font ça en une journée, je sais.)
La 30.000ème, je lui roule une pelle.
Le 30.000ème, je lui roule un clope. (Et allez, soyons oufs, une tape sur l'épaule.)
Je m'en fiche de la pluie froide qui tombe en ce moment (et rallonge fâcheusement les jupes des filles.)
J'oublie qu'il y a le métro avant le boulot. Et après le boulot.
J'arrive à ne sérieusement pas penser à mes lacunes évidentes en matière de sociabilité.
Je n'imagine plus un monde sans tigres du bengale ni baleine ou ours polaires.
J'oublie le boulot.
Je m'en fiche de ne plus avoir de bière dans mon frigo.
Ni de saucisson.
Je ne prête même plus attention aux représentants de la maréchaussée qui me contrôlent dans la rue, aux détrousseurs potentiels qui me suivent dans le métropolitain quand je pars vers l'inconnu(e), mes pas rythmés par des chouettes airs de guitares et aux névrosés qui m'accostent pour me dire pour qui voter. (je répète, votez bien, votez rien.)
Le Web est un gigantesque terrain de jeux qui ne demande qu'à être exploré.
Prenez cette formidable chanson de K'Naan, rappeur Canado-Somalien, par exemple.
Bien qu'elle soit visible sur la plateforme de youtube, elle n'y est pas répertoriée.
C'est en suivant une suite de liens divers et (évidemment) alambiqués que je suis tombé dessus, de manière totalement fortuite.
La seule manière de pouvoir l'écouter est donc de tomber dessus par hasard et je trouve ça formidable.
Car dans mon obsession pour le caché, le bizarre, le secret et le mystère, j'ai trouvé aujourd'hui une bien jolie récompense.
Avec une chanson qui vous incite à explorer les jungles peuplées de tigres de bengale encore plus profondément, sans vous retourner, parce que vous n'avez rien à perdre.
Certaines personnes ont d'ailleurs tellement bien compris ce principe qu'elles ont transformé le réseau en véritable chasse au trésor pour remettre au goût du jour les fameuses "hidden tracks" , ces chansons cachées qui n'apparaissaient que si on laissait tourner le CD pendant de longue minutes sans l'arrêter.
Une plage supplémentaire apparaissait alors, dévoilant une chanson-mystère qui n'apparaissait pas sur le track-listing de l'album.
Un jour d'ailleurs, je vous ferais un sujet sur mes hidden tracks préférées, les plus surprenantes, les plus invraisemblables ou dures à trouver...
A midi, je me suis assis sur un banc au parc des Buttes Chaumont (car la joie de retourner en formation, c'est de manger dans le parc qu'il y a derrière le bâtiment.) j'ai sorti ma salade emballée et j'ai observé l'eau gelée du bassin.
(oui, parce que figurez-vous qu'il faisait un froid de canard ce midi et qu'il faut être drôlement motivé pour manger dehors, assis sous les marronniers nus par un froid qui pique, plutôt que dans un bâtiment chauffé où l'on vous sert du café.)
Je riais devant les canards (justement) qui glissaient en essayant de marcher maladroitement sur la surface lisse de la banquise du plan d'eau des buttes chaumont et je me suis dis que finalement, la campagne à Paris, ce n'étais pas si compliqué.
Enfin, ce n'est pas si compliqué les jours de semaine, à l'heure du déjeuner, par un froid polaire à ne pas mettre un canard dehors et hors des vacances scolaires.
Parce que le parc des Buttes Chaumont, l'été, ça vous rappelle le périph', la côte d'azur et le métro aux heures de pointes en un seul endroit.
Il faut cohabiter avec des gens, subir les chiens, les ballons et les enfants et marcher pendant des heures pour trouver une place où s'asseoir, comme sur une plage de côte d'azur.
Mais aujourd'hui, face à l'eau gelée, j'étais tout seul avec la buée qui sortait de ma bouche et ma salade emballée.
J'espérais -un instant- qu'un ours blanc égaré pointe le bout de son museau, mais j'ai du me contenter des canards.
Aujourd'hui, sans m'y attendre, j'ai voyagé, parce que l'eau s'était arrêtée.
Pend#nt que j'écout#is de chouettes ch#nsons d#ns mon Ipod sur le chemin de l# m#ison, l# Fr#nce perd#it son triple #.
Le triple # est une note #ttribuée # un p#ys ou une entreprise p#r une #gence de not#tion qui se f#it rémunérer p#r les entités qui se font noter ou qui utilisent l# note en question pour se v#loriser sur le m#rché.
# ch#que fois que cette entité émet de l# dette sur les m#rchés, l'#gence de not#tion reçoit un pourcent#ge de l# tr#ns#ction.
(ce qui me f#it poser de sérieuses questions qu#nd # l'indépen#nce et l'objectivité réelle de ces f#meuses #gences...)
(fin de l# p#renthèse "C#C 40 pour les nuls")
Donc l# Fr#nce perd son triple #, note l# plus élevée possible et doit s'#ttendre # vivre des temps sombres, dignes des f#mines #fric#ines, verr#des files d'#ttente # pires qu'en pologne lorsque le ride#u de fer ét#it encore debout dev#nt les boul#ngeries (qui sont toujours #u coins des rues, je le r#appelle) et on v# cert#inement bientôt voir les enculés enfoirés f#ire un disque pour inciter les m#îtres du monde de tout poil # lui rendre s# lettre en même temps que s# compétitivité.
C'est #insi, les ventes d'#lbums de Christophe M#é et de Y#nnick No#h, les 18 millions d'entrées d'Intouch#bles et le 13 heures de Je#n-Pierre Pern#ut n'#uront p#s suffit.
Comment un p#ys qui # l# SNCF et le pôle emploi, Christophe M#é et Y#nnick No#h en fers de l#nce de l# scène music#le et le 13h de TF1 comme source d'inform#tion et d'ouverture vers le monde, un p#ys # l# pointe de l# technologie #u point que nos chercheurs vont tr#v#iller d#ns d'#utres p#ys pour les #ider # g#rder trois # plutôt que de rester ici, comment le p#ys de Desproges, Prévert et Michel Onfr#y #-t-il pu redoubler comme un c#ncre pl#nqué #u fond de l# cl#sse et échouer au brevet?
#mis, lecteurs, ne soyez p#s triste.
#yez espoir.
Pend#nt que notre économie s'effondre et que le doute m'h#bite, je me dis en voy#nt mes vieux bulletins que je n'#i fin#leme,nt p#s si m#l fini...
Vous comprendrez que pour des r#isons purement économiques et pour éviter de perdre mon triple M (pour Mec Moyen M#rr#nt) ce texte # été écrit s#ns #ucun #.
Alors oui, certains veulent planquer le Général Bigeard (grande figure de Toul c'est cool, le Général. D'ailleurs il a même une avenue à Toul c'est cool, c'est l'avenue où il y a le Cora. Pour ceux qui connaissent pas, le Cora, c'est comme Carrefour sauf qu'on entend l'accent lorrain à la caisse.) au Panthéon, l'essence va bientôt se compter en carats et non plus en litres, la mer ressemblera bientôt à une grosse flaque de pétrole, Yannick Noah et Christophe Maé vont continuer de faire des albums, le nationalisme triomphant et les lettres de délation anonymes vont redevenir tendance (va falloir se tenir bien à droite, les enfants...) les 17m2 à Paris se loueront pour à peine un SMIC et Burger King ne reviendra pas en France.
Mais sache, ami lecteur, que malgré tout, la vie est belle.
Les Nymphéas de Monet sont toujours aussi beaux au musée de l'Orangerie.
La mer n'est pas encore une grande flaque de goudron.
Les étoiles ne sont pas éteintes.
Les bars ne sont pas fermés.
Les images de Mohammed Ali dansant sur un ring, de Pelé, Zidane ou Cantona dansant sur du gazon et de Michael Jordan flottant dans les airs ne sont pas oubliées.
Les mots de Prévert ne sont pas effacés.
On n'a pas encore fait de remakes des films de Woody Allen.
La voix de Marvin Gaye n'est pas enrouée.
Les guitares de Neil Young et de Bruce Springsteen ne sont pas débranchées.
Le Whisky et la bière ne sont pas désalcoolisés.
Les tigres du bengale et les baleines ne sont pas tous tués.
Les graffitis sur les murs ne sont pas tous gommés.
On a toujours les livres de John Steinbeck et Paul Auster.
Et je pourrais comme ça citer encore quelques centaines de raisons qui font que la vie est merveilleuse.
Mais je préfère en découvrir de nouvelles.
A noter que cette merveilleuse chanson est tirée du non moins merveilleux album Smile des Beach Boys.
Un album que Brian Wilson voulait comme une suite directe au chef-d'oeuvre "Pet Sounds".
Commencé en 1966 - 1967 , il n'a jamais pu réellement le finir dans sa forme originelle en raison de nombreux problèmes comme des dissensions et un manque de motivation au sein du groupe, des désaccords avec Capitol, la maison de disque, la perte de leur triple A, les problèmes de drogue de Brian (et sa dépression et ses problèmes mentaux). Des extraits sont sortis sous des formes diverses (dont l'album Smiley Smile) mais en 2011 sort enfin la version la plus proche de ce qu'aurait dû être Smile. Et en étant l'heureux propriétaire grâce aux occasions de Gibert Joseph, le meilleur disquaire de l'univers intersidéral et de Paris, je peux vous dire que c'est une merveille. Peut-être encore plus beau que son illustre prédécesseur.
Une autre raison qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue.
Comme vous le savez, je suis un amateur de mystères, de découvertes et de choses étranges.
Hier, je suis allé manger dans un formidable petit restaurant chinois dans le XIXème arrondissement.
Les gens étaient gentils, la musique agréable et les menus vraiment pas chers donc j'ai poussé la porte, demandé une table et je me suis assis.
Mon père ne m'a pas transmis qu'un goût musical exquis ou une promesse de calvitie ravageuse, il m'a aussi appris à être curieux à propos des vins et à les aimer.
Ces Bordeaux sombres et souples ronds en bouche et légers comme des bulles de savon malgré des teintes de velours, les vins d'Alsace avec leurs essences subtiles, les Côtes du Rhône aux parfums qui semblent venir d'Asie ou d'Orient, les vins de Loire au goût clair, les rouges, les blancs, les vieux et tannés par le bois, les jeunes qui rafraîchissent avec leurs insolentes notes vertes ou les grands crus anciens qui ne demandent qu'à être invités à table pour vous raconter une histoire...
Machinalement, j'ouvre donc la carte des vins de ce petit restaurant chinois du XIXème qui ne servait ni bouillabaisse, ni viandes grillées mais des nems formidables et des plats de boeuf au saté divins.
Par pure curiosité évidemment, je tiens à préciser...
Et là, je fais une découverte extraordinaire.
Des St Emilion grands crus, des vins de 1974, des Mouton Rothschild, des Châteauneuf du Pape 1986, des bourgognes Millésimés...
5 pages de cet acabit.
Je n'en croyais pas mes yeux de voir un restaurant de nouilles vapeur proposer la carte du Crillon.
A mon retour, sans avoir rien bu que de l'eau, sobre comme un chameau sauvage que je suis (et préférant imaginer les notes fruitées qui devaient sonner à chaque ouverture de bouchon plutôt que frustrer mes sens à ne choisir qu'une bouteille parmi les pages de découvertes formidables que me promettait la carte plastifiée d'un restaurant chinois du XIXème arrondissement...) j'ai demandé à la personne qui s'occupait de la formation pour laquelle je me déplaçait dans le XIXème si il connaissait la carte des vins de ce restaurant.
Et là, il m'a raconté une histoire incroyable.
En rachetant l'endroit, les actuels propriétaires décidèrent de faire des travaux dans les caves.
Et en rangeant un énorme tas de cageots poussiéreux, ils sont tombés sur un passage dans un des murs.
Et derrière, des milliers de bouteilles.
Une collection complète de grands crus hors d'âge qui sommeillaient tranquillement, attendant d'être invités à table pour raconter leurs histoires.
Ils les ont donc mis sur leur carte, à des prix défiant toute concurrence, ignorant la valeur des pépites qu'ils avaient entre la main.
Bientôt, tout le quartier fut au courant, au point que les propriétaires se demandaient pourquoi les gens venaient pour boire et pas pour manger.
Ensuite, ils ont petit à petit découvert quels secrets renfermaient leurs bouteilles et ont alignés certains de leurs prix.
Il existe donc encore des trésors enfouis sous terre qui attendent d'être déterrés.
Comme des bouteilles de vins oubliées.
Pour tout un quartier, le trésor était donc la joie de déguster tranquillement un verre de vin rare dans un cadre les ramenant directement sur les rives du Yang-Tsé Kiang, en regardant passer des jonques au milieu des fumeries d'opium et en oubliant que demain, il faudra repartir dans une jungle sans tigres du Bengale...
Maintenant, imaginez-vous sur les rives du Fleuve Bleu, cerné par la jungle aux tigres avec un verre de Médoc pourpre dans la main..