mercredi 7 juillet 2010

The Door is Always Open / Dave And Sugar



Ma porte est toujours ouverte.
Mon appartement est petit, c'est vrai, mais il me parait toujours plus grand quand les gens que j'aime sont dedans avec moi.

C'est ce que je me disais Lundi Soir en tout cas.
lundi soir, je pars chez mon psy en me disant "ma porte est ouverte aux amis, c'est normal, tiens donc, où sont mes clés, je ne les sens pas dans maVLAM."

Je précise que je ne m'amuse pas à hurler VLAM à tue-tête sur le palier de mon appartement le soir quand je pars chez mon psy, j'imitais seulement le bruit d'une porte qui se claque violemment sur votre nez.

Parce que Lundi Soir, je suis parti de chez moi et je me suis rendu compte que j'oubliais mes clés quand la porte s'est refermée à cause d'un courant d'air à effrayer un Typhon.

Evidemment, mes doubles étaient également chez moi, sinon, je ne serais pas Moyen.

Je vous ferais grâce de mes essais pour ouvrir la porte avec une radiographie (vieux truc de magicien de la Vie, quoi? tu es enfermé dehors et tes clés sont à l'intérieur? pas de problème files-moi une radio, hop hop hop je la glisse dans la fente de la porte, hum, ça résiste, je secoue un peu, clac c'est ouvert, tu es chez toi!)

Je vous épargnerai donc mes gesticulations de Magicien de la Vie en devenir et me résouds à appeler un escroc serrurier à 21h, parfait pour avoir un tarif honnête.

Mes concierges, qui sont des gens formidables, me glissent une carte de visite d'un serrurier, un vrai donc, et pas un voleur qui vous glisse son numéro dans la boite aux lettres, et quand vous l'appelez, il démolit votre porte parce, ben il n'y a pas le choix mon pauvre monsieur et ça fera 2000 euros.

J'appelle le maître des clés qui m'annonce être en déplacement mais il me file un autre numéro en me disant d'appeler de sa part, tout ira bien.

Ah, me dis-je.

Ce qui va suivre est la retranscription fidèle de la conversation téléphonique qui a eu lieu juste après.

Tuuut.
Tuuut?
Tuu-clic- Allo?

Moi: "Bonjour Monsieur, je vous appelle de la part de BIIIP, je suis coincé chez moi sur mon palier et ma clé est dans mon appartement."

Mr X : "Qui vous a donné ce numéro?"

Là, dans ma tête, se posent deux solutions:
-Soit je suis tombé sur un père de famille en train de border ses gosses qui a peur d'être piégé par l'inspection du travail parce qu'il est serrurier au black, et là, je me dis qu'il va me raccrocher au nez ou me faire payer 2000 euros.
-Soit je suis tombé sur un assassin qui bosse pour des albanais et je suis déjà mort.

Moi: "humreuleureum, Monsieur BIIIP?"

Mr X : "Ah, Ok."

(genre, tout va bien, je ne suis pas trahis par un confrère de la pègre et je vais venir te faire payer 2000 euros...)

Moi : "Oui, donc voila, la porte, fermée, clés dans appartement tout ça.."

Mr X : "Vous habitez où?"

Là, j'hésite.

Franchement, la perspective de me prendre une balle dans la tête parce qu'en fait ma porte s'est refermée à cause du souffle d'une balle tirée par un sniper pour abattre un type dans l'appartement d'en face, faisant de moi le témoin gênant d'un règlement de compte entre mafieux albanais m'enchante guère et celle de payer 2000 euros m'enchante encore moins.

Moi : "J'habite rue BIIIIP" (non, je ne donnerai pas ma rue, dès fois qu'un tueur albanais lise ce blog."

Mr X : (un temps de réflexion qui me semble durer une éternité de 54 secondes) "Je prends quelques outils et je suis là dans une demie-heure."

(Le mot outil m'a tout de suite fait penser à des flingues en tout genre, des silencieux, des cordes à piano pour étrangler, comme dans les films, des crans d'arrêts ou des explosifs pour faire péter ma porte et me faire payer 2000 euros.)

Moi : "Huuuuuuu Ok..." (avec la voix d'un ado qui découvre des poils.)

Le type arrive, avec un grand sac.

Je suis prèt à me sauver.

Il me regarde.
Il met la main dans son grand sac plastique.
Je récite des jevousalumarie.
Il me regarde.
Je me prépare à dévaler les escaliers.

Pas de flingues, de couteaux ni d'explosifs, il sort une radiographie.
(vus vos poumons, mec, va falloir penser à la retraite...)

Je suis vert.

Une radio.
Comme moi.
Sauf que lui, c'est un magicien de la vie.

Il glisse la radio dans la fente de la porte, ah, ça résiste? Attends, j'insiste, hop, un petit coup de pied en bas, toujours pas?, un coup d'huile là, je secoue, CLAC c'est ouvert, vous êtes chez vous.


54 secondes.
(en gros)
(oui, il fait tout en 54 secondes, réfléchir et ouvrir les portes, il est très fort.)

80 euros.
(oui, ça aussi c'est fort.)

Mardi soir, j'ai filé mes doubles à ma soeur.
Qui est aussi ma voisine.

6 commentaires:

L. a dit…

: ) ton texte est génial...
et même si tu as perdu 80 euros dans l'histoire, tu es au moins tombé sur un bon serrurier!
bisous

Kiddie a dit…

J'approuve les dire de "L", super texte, tenue en haleine jusqu'au bout tout ça et conclusion très maline !

Math a dit…

Moi aussi j'aime beaucoup le texte mais ca m'éneeeeerve quand tu fais des stéréotypes sur les gens de l'est: les albanais, les roumains j'en passe! Thierry je vais te faire un tour des balkans en te tirant les oreilles!!!

Unknown a dit…

T'es vraiment trop fort et trop drôle!!!!

Cammat a dit…

Génial !! Mieux que le roman de l'été.....Et saches que j'ai récité les jevoussaluemarie avec toi !

moyenman a dit…

Merci Cammat, c'est très gentil!
Merci de traîner sur ce blog, bienvenue en tout cas, et j'espère que vous y passerez de bons moments.