samedi 28 juillet 2012

It Keeps You Runnin' / The Doobie Brothers






Les Jeux Olympiques de Londres ont démarré en fanfare hier grâce à une magnifique cérémonie d'ouverture réalisée par l'incroyablement talentueux Danny Boyle et c'est l'occasion pour moi de vous reparler un petit peu de sport et de la raison pour laquelle je pleure comme une collégienne devant des athlètes qui gagnent et des athlètes qui perdent.

Mes moments préférés des Jeux Olympiques.

Barcelone 1992, Basket-Ball, le rêve de la Dream Team.

La plus grande équipe de sport collectif de tous les temps.

Tout d'abord, remettons-nous un peu dans mon contexte à cette époque.

Il faut savoir qu'en 1992, les images de la NBA étaient très rares, le câble ou canal plus n'étaient pas encore développés et internet n'était qu'un délire de science-fiction encore très loin.
Il était donc difficile d'accéder aux exploits des basketteurs professionnels de la ligue Nord-Américaine mais leur renommée dépassait toutes les frontières et ils étaient déjà des idoles planétaires.

On ne pouvait voir leurs actions que sur des cassettes vidéos (alors mes jeunes amis, une K7 video, c'est l'ancêtre de vos DVD ou Blu-Ray, c'était une grosse boîte de plastique noir à l'intérieur de laquelle une bande magnétique contenait de l'image et du son et pouvait être lue sur un magnétoscope. Une autre grosse boîte noire. Il fallait la rembobiner pour revenir au début et pour passer d'un chapitre à l'autre, fallait appuyer sur avance rapide et attendre des plombes.) que l'on s'échangeaient à la récré.

En 1992, je découvre tout juste le Hip-Hop dans mes oreilles ahuries et les grands joueurs de la NBA devant mes yeux ébahis, donc.
Et un roi commence son ascension.

Michael Jordan.

Mais revenons aux Jeux.

Le Comité Olympique Américain commence à en avoir un poil ras-le-bol de perdre le titre en basket et décide donc d'autoriser les joueurs professionnels à participer aux jeux.

Ils contactent Earvin "Magic" Johnson, légende absolue, pour lui proposer de monter une équipe et d'en être le capitaine.
Il accepte immédiatement.

Car pour Magic Johnson, le challenge va au-delà de la victoire.

9 mois auparavant, il a annoncé sa séropositivité et veut prouver que l'on peut pratiquer un sport à très très haut niveau avec le virus du sida.
Il contacte Larry Bird, son ami et rival de toujours, ravi de jouer à ses côtés pour la bannière étoilée.

Et ils s'adressent d'emblée à Michael Jordan.

Et Michael Jordan fait son Jordan. Il fait sa star et se fait désirer.

C'est finalement sa mentalité de compétiteur qui le pousse à accepter.

Pour la victoire, certes, mais surtout pour observer les méthodes d'entraînement de ces deux géants du Basket-Ball, sachant qu'il devait encore les affronter pour une paire d'années et donc emmagasiner le maximum d'informations sur eux afin de trouver des méthodes pour les battre.

L'équipe finale est alors composée de:

Magic Johnson
Larry Bird
Karl Malone
David Robinson
Clyde Drexler
Scottie Pippen
Charles Barkley
Chris Mullin
John Stockton
Patrick Ewing
Christian Laettner
et son Altesse, "His Airness" Michael Jordan

(Line-Up ahurissant quand on y pense et surtout d'un niveau qui n'a jamais été égalé depuis, tous sports confondus)

Voir autant de stars et d'égos éléphantesques dans une seule équipe aurait pu facilement courir à la catastrophe.

Et le génie viendra de leur coach: L'Immense Chuck Daly des Detroit Pistons

Pour leur premier match, il les oppose à une équipe universitaire et les envoie sur le terrain sans leur donner une seule indication pour les laisser prendre leurs décisions seuls.

Ils perdent lamentablement.

Le message de Daly est clair: Vous êtes une grande équipe, mais sans moi, vous n'êtes rien et surtout sans moi, vous perdrez.

Le lendemain, ils rejouent contre la même équipe, leur collent une déculottée fracassante et la légende entre en marche.

Il n'aura suffit que d'un seul jour pour que cette équipe de rêve prenne ses marques.

Arrive Barcelone.

Ils sont reçus comme des chefs d'états, le public est en délire, leurs adversaires se prennent en photo avec eux avant, après et pendant les matchs.

Et ils régaleront le monde par leur jeu hors du commun.

Un show inoubliable où je retiendrai les sourires gigantesques de Magic Johnson, heureux comme un gosse de jouer des JO pour son pays et fier de vivre la vie qu'il voulait, sans laisser le virus le lui interdire et les vols en apesanteur de Michael Jordan, un de ces sportifs qui me prouvent chaque jour que la beauté peut se rechercher dans la perfection d'un geste et la détermination à l'atteindre.
Une pefection que je range aux côtés de Zinedine Zidane et de Mohammed Ali.

En 1992, je ne suis qu'un gosse de 13 ans qui regarde des étoiles aller plus haut que le ciel.








Barcelone 92, 10.000 mètres Féminin, Le tour d'honneur de Derartu Tulu et d'Elana Meyer

Derartu Sulu est Ethiopienne et noire.
Elana Meyer est Sud-Africaine et blanche.

En 1992, à Barcelone, Mme Tulu devient la première africaine noire à gagner l'or olympique.
Un évènement déjà historique pour cette petite Ethiopienne gardienne de troupeaux sur les hauts plateaux qui s'est certainement entraînée sur des cailloux.

Mais l'histoire ne s'arrête pas à la victoire.

La médaille d'argent revient à Elana Meyer, Afrikaan Blanche.

Et Elana rejoint Derartu, l'embrasse et sous leurs bannières respectives entament un tour d'honneur incroyable.
En quelques foulées, ces deux petits bouts de femme effacent la honte et la violence, font taire les canons et les chiens et montrent au monde que l'Apartheid est loin.
Que l'Apartheid n'est plus la question des hommes mais des ignorants.
Et des aveugles.






Rome 1960, Marathon, La Longue Course d'Abebe Bikila

Abebe Bikila est Ethiopien (lui aussi) et ancien membre de la Garde Impériale de son Altesse Haïlé Sélassié.

Comme on trouve au palais qu'il ne court pas trop mal, on l'envoie à Rome participer au marathon.
Il est entraîné par Onni Niskanen, un membre de la croix-rouge, un Suédois d'origine Finlandaise féru d'athlétisme et qui voit en lui une chance de médaille.

A cause de l'incroyable chaleur qui étouffe la capitale italienne, le Marathon se court le soir avec une arrivée de nuit.

Et Bikila court alors pieds nus.
Toute sa vie il a couru pieds nus et les quelques chaussures offertes par l'empereur ne sont pas assez confortables pour lui.

Il court alors comme sur ses hauts-plateaux, pays des troupeaux et des lions et dépose le favori algérien au 41ème Kilomètre.

Il court sous les yeux de Marc-Aurèle et des empereurs de marbre, passe sous l'arche de Constantin, bat le record Olympique et se contente de quelques étirements.

24 ans avant, Benito Mussolini  conquit le pays des chêvre et des lions.
Abebe se contenta de se promener pieds nus devant des empereurs.






Atlanta 1996, 200 m et 400m, la Loco de Waco

Voir en direct sur une petite télévision dans un appartement face à la mer en Espagne un tel exploit est presque un privilège.
Pas uniquement parce qu'être face à la mer est un privilège mais parce que vous vous rendez soudainement compte comment des années de sacrifice, d'entraînement et d'abnégation trouvent leur résolution en 20 secondes sur une piste en tartan.

L'Américain Michael Johnson est texan.
Il se met à l'athlétisme par hasard puisqu'il préfère les études.
"Il a les jambes trop courtes" disent les entraîneurs universitaires, "il ne sera jamais un athlète de classe mondiale".

Il s'en fout, il préfère les études.

Et alors Michael Johnson rencontre Clyde Hart, celui qui sera son entraîneur jusqu'à sa retraite en 2001.
Ensemble ils développent une technique de foulée permettant au Texan de compenser ses jambes trop courtes.

Il passe par des échecs et des éliminations.

Mais en 1996, il est champion du monde du 400 et du 200 mètres et décide de s'aligner sur les deux distances pour tenter de gagner l'or olympique, ce que personne n'avait réussit avant lui.

La Loco de Waco, avec ses chaussures en or va alors se mettre en marche.
Il ne va pas simplement gagner les deux courses, pulvériser des records et entrer dans l'histoire.

Il va montrer qu'il est seul au monde.
Que tout ce travail, ces efforts et ces essais l'ont propulsé au panthéon, sur l'Olympe de la piste.

Il a des kilomètres d'avance, colle tous ses poursuivants deux heures derrière lui.
Il donne l'impression qu'une fois arrivé, il pourrait se prendre un coca, s'asseoir tranquillement et regarder ses adversaires enfin finir la course.

Il est mercure et flash, fait mine de figer le temps et enflamme un stade.

Car sa fréquence de course ahurissante, son rythme mécanique, sa concentration absolue et surtout sa profonde détermination le placent hors du temps et de l'espace pendant 20 secondes.

20 secondes incroyables, un éclair, qui ont du paraître extraordinairement longues pour ses adversaires.

Le 400 mètres est déjà légendaire.



Mais le doublé sur 200 mètre achève d'écrire l'histoire.



"Il a les jambes trop courtes. Il ne sera jamais un athlète de classe mondiale."

Il s'en fout.



Barcelone 1992, 400 mètres, L'incroyable histoire de Derek Redmond et de son père

Derek Redmond est anglais et un des favoris pour le titre sur 400 mètres.

Le coup de feu donne le signal du départ mais c'est une blessure au dos qui foudroye Derek.
Il s'effondre sur la piste.

Pour sa première participation aux Jeux, le jeune homme est abattu, dans une détresse sans fond et pourtant il se relève et décide de terminer sa course à cloche-pied.

Son père saute alors sur la piste, envoie voler les officiels et l'aide à franchir la ligne.

Dans les bras l'un de l'autre, ils oublient le stade, la compétition, les juges et les chronos et dans les bras l'un de l'autre, il partagent la douleur.

Pas de victoire ici.

Et pourtant, la plus belle course du monde.




Et je vous parlais de recherche de perfection au début.

Voila pour moi ce qu'est la perfection.

Une fillette cachée derrière un mur en Roumanie, qui vole avec grâce, touchant à peine ses barres asymétriques et se fend d'un large sourire.

Montreal 1976, Barres Asymétriques, le vol parfait de Nadia Comaneci






Voila, je m'arrêterai ici, vous laissant fouiller dans vos propres souvenirs.

Je vous encouragerai simplement à regarder les Jeux, pas forcément pour le sport (encore que le joie de voir du Beach-Volley féminin inonde mes yeux en ce moment-même) mais pour connaître un peu l'histoire de ces athlètes que personne ne connait, qui traversent la planète, qui viennent de pays en guerre, qui s'entraînent en secret, sur des pierres ou dans des champs de mine pour la joie de concourir pour leurs nations et tenter, pendant quelques secondes dans leur vie, de toucher un rêve ou d'atteindre la perfection.


Je finirai en citant humblement Jesse Owens, afro-américain qui fit l'affront de gagner les jeux de Munich en 1936 sous les yeux fous d'Adolf Hitler.

( Il faut savoir qu'au concours de saut en longueur, lors des qualifications, il mord ses deux premiers essais.
C'est alors Lutz Long, son adversaire, archi-favori et représentant parfait du rêve Aryen de l'oncle Adolf qui lui conseille de reprendre ses marques et de partir de plus loin en rallongeant sa course d'élan.
Il se qualifie de justesse.
Après un concours anthologique, Owens gagnera l'or (après avoir gagné le 100 mètres. Il gagnera encore le 200 mètres et le relais.) et Lutz Long sera le premier à venir lui serrer la main et à le féliciter.
Ils resteront amis jusqu'à la mort de Long en 1943, pendant la guerre. Dans son Testament, Lutz Long s'adresse d'ailleurs à Jesse Owens et signe "ton frère, Lutz" )

«Vous pourriez fondre toutes les médailles et toutes les coupes que j’ai gagné. Elles ne vaudraient pas grand chose comparées à l’amitié à 24 carats que j’ai éprouvé pour Lutz Long».













J'ajoute que je vais encourager au taquet l'équipe de France Féminine de Football qui propose plus de jeu en une mi-temps que les garçons depuis 4 années.

jeudi 26 juillet 2012

Fabled City / The Nightwatchman (Tom Morello)




Dans la série "chaque journée me surprendra toujours" j'ai appris aujourd'hui même que Mr Lakshmi Mittal devait porter la flamme Olympique avant l'ouverture des JO de Londres demain.

Je ne savais pas Mr Mittal athlète me disais-je innocemment, mais si ça se trouve c'est un crack en cricket. (Oui, parce que les cracks en crickets sont en Inde, au Sri Lanka, au Pakistan et en Australie.)

Ah ben non, même pas.

Tout juste fait-il peut-être un petit jogging de temps en temps, comme ça, pour la forme.

Non, Mr Mittal est la 6ème fortune mondiale, ce qui est pas mal comme position au classement des meilleurs fortunes du monde.

Spécialisé dans le rachat d'entreprises sidérurgiques et d'aciéries en état de quasi-faillite, il les modernise, supprime toutes les allocations et combat les syndicats pour leur donner de la valeur avant de les revendre.
(Pour schématiser: il transforme un club genre Brie-Compte Robert ou Blénod-Les-Pont-à-Mousson en machine de guerre de Champion's League en virant tout le monde et en signant Ibrahimovic qui n'est plus à un déménagement près.)

Il achète le numéro 2 de l'acier, Arcelor, malgré la réticence de certains états comme La France, La Belgique et le Luxembourg, bassins sidérurgiques historiques.

Et comme il est actionnaire majoritaire à 40%, sa première mesure est de reverser 30% des bénéfices aux actionnaires.

Il fait fermer les Hauts-Fourneaux de Liège, rentables pourtant, mais pas assez pour lui qui veut se lancer dans l'industrie des mines de fer, en plein essor.
3.000 familles en dépendaient.

Je me demande donc avec la plus grande naïveté possible comment les valeurs Olympiques rabâchées sans cesse par le CIO comme fair-play, dépassement de soi, courage, partage, respect... (en gros, hein, je fais court.) peuvent être compatible avec productivité, plan social, actionnaires, wall street et réduction de la masse salariale (en gros aussi, je fais court itou et j'évite mettre le mot "enculé".)

On peut aisément comprendre que les Syndicats et les familles d'ouvriers qui travaillent pour Mr Mittal risquent de ne pas voir ce footing d'un très bon oeil.
(en plus je suis sûr qu'il est incapable de faire un semi-marathon comme le Gaston, lui.)


Donc Mr Mittal, qui nous vient du Pays des Tigres du Bengale et parce qu'il est riche, va participer à allumer la Flamme Olympique.

Et pendant ce temps, celles des Hauts-Fourneaux de Florange sont toujours éteintes.



























(Ah, on me souffle que Mr Mittal a également sponsorisé la construction d'une Tour à Londres ce qui lui donne droit à un tour gratuit d'autoroute Londonienne en portant une torche et nous donne par la même occasion une magnifique preuve de l'indépendance absolue du CIO.)





















Tom Morello, guitariste de Rage Against the Machine, groupe culte s'il en est, n'a rien perdu de l'engagement politique qui l'animait à l'époque.

Il fait une reprise stratosphérique de The Ghost of Tom Joad de Bruce Springsteen en duo avec le Boss lui-même lors des Rock'n Roll Hall of Fame inductions de 2009.

Et rejoint les activistes de Occupy Wall Street pour jouer les protest singer...






Je vous invite urgemment à Lire La Coupe d'or de John Steinbeck auquel cette chanson me fait étrangement penser alors que ça n'a rien à voir..
Des Pirates, une femme Mystérieuse, des combats maritimes, des bateaux, des pillages...
Et l'histoire d'un homme qui arrive à posséder tout ce qu'il désirait et se rend compte qu'il ne sera jamais satisfait.



vendredi 20 juillet 2012

Across The Wire / Calexico




Voila une chouette chanson d'été pour siroter des margharitas et porter des lunettes de soleil.

Une ambiance Mariachis pour un groupe qui nous vient de l'Arizona, état du Grand Canyon, des cactus, des déserts et de Kingman, coeur de la route 66.

(et Kingman, souvenir émouvant de bar fantastique avec son billard, son juke-box que le gentil barman m'avait rendu gratuit en le débloquant spécialement pour moi, sa voie de chemin de fer qui passait juste devant ce sportsman cafe et dont les convois titanesques faisaient trembler tout le bâtiment. Et une route immortelle.)









Alors comme à Paris il est difficile de trouver des cactus et des déserts, je trouve des bars.

Et accoudé à un comptoir, je retourne au bord du Grand Canyon.


                                                                                        (Copyright @Nyazilla)





























Petit message à l'attention des terriens qui découvriront ces quelques lignes dans plusieurs siècles ou des habitants de planètes lointaines qui voudraient s'intéresser à nous, Terriens et à nos civilisations (dans le cadre d'un voyage scolaire d'une université venant de la banlieue de Zeta Reticuli par exemple.)

Je m'appelle Moyen et je vous parle depuis l'année 2012.
J'ai 33 ans.

43 années avant aujourd'hui, un habitant de notre planète, la Terre, posait le pied sur notre lune.




(Non, nous ne faisons pas que nous charcuter entre nous. Parfois, lors de rares moments de lucidité, nous regardons vers les étoiles.)


mercredi 18 juillet 2012

Lucky, Lucky Me / Marvin Gaye



Mes amis, vous qui comme moi luttez chaque jour contre la roue voilée de votre destin bancal en essayant de chasser le mauvais oeil et d'attirer chance et bonne fortune de votre côté, j'ai trouvé la solution.

Comme je vois toujours que mon verre de bière est à moitié plein, je vois aussi qu'il y a plus galérien.

Des gens qui sont finalement là pour collectionner les emmerdes comme vous les timbres et ma soeur les gommes et qui vous rappellent qu'à côté d'eux, vous êtes un ticket gagnant à la loterie:

Prenons en exemples ces personnes suivantes:

Violet Constance Jessop.



Née en 1882, elle est anglaise, hôtesse et infirmière.

En 1911, elle sert comme hôtesse à bord de l'Olympic, navire géant la White Star Line.
Le 20 septembre de cette même année, crac, l'Olympic heurte le HMS Hawke, croiseur de sa gracieuse majesté et est obligé de faire halte en cale sêche à Belfast.

Mais Violet aime apparemment les bateaux et en 1912, elle est hôtesse à bord du sistership de l'Olympic, fleuron de la White Star Line, Bateau le plus moderne de l'époque, le plus grand, le plus luxueux, le plus insubmersible.

Mais comme elle a pas de bol, ce bijou qui fait son voyage inaugural ce 15 avril 1912 s'appelle le Titanic et se prend un iceberg de plein fouet.

(bon, vous avez tous vu le film, je vais pas vous refaire le naufrage en intégralité.)

Elle s'accroche (certainement) à une planche et est sauvée au milieu des eaux glaciales de l'Atlantique Nord.

Ce qui va permettre à cette chouette Violet (oui, je la trouve chouette, Violet) de persévérer.

En 1916, le monde est en guerre, et elle sert comme Infirmière à Bord du Britannic , fleuron de la White Star Line (à mon avis, ils ont dû se poser des questions sur leur karma eux aussi) et le 21 novembre, il coule comme un plomb au beau milieu de la Méditerranée.

Violet était donc à bord des trois sisterships de classe Olympic de la White Star Line lorsque ceux-ci connurent quelques pépins techniques les entraînant par le fond ou au mieux en cale sèche pour plusieurs mois.

Elle décédera en 1971 à 83 ans d'une pneumonie (certainement dûe à ses bains forcés, c'est dire si elle a pas de bol.)


Mais Violet a un challenger au rayon poisserie.

Tsutomu Yamaguchi



Ce grand-père à l'air débonnaire né en 1916 pensait avoir une bonne étoile lui aussi et croyait avoir de la veine.
Pensez-donc, il travaille malgré la guerre et le 6 août 1945, il est envoyé en voyage d'affaires.
Il n'a pas le temps de trouver Hiroshima jolie qu'un deuxième soleil apparaît dans le ciel.
140.000 morts.

Un peu paniqué, Mr Yamaguchi décide de rentrer chez lui.

Il profite sereinement de son été, se repose de son choc, certainement sous le soleil.
Ce soleil qui vous réchauffe le visage.

Et le vent se lève à Nagasaki...

70.000 morts.

C'est un cancer de l'estomac qui emportera Mr Yamaguchi en 2010.
Il faudra 64 années de soleil pour que le gouvernement japonais accepte de le reconnaître comme étant (le seul) survivant des deux seuls bombardements atomiques de l'histoire de l'humanité.



Forcément, à côté de ces deux-là, nos métros ratés et nos rhumes au mois d'août font pâle figure.


Mais finalement, savez-vous pourquoi ils ont vécu aussi longtemps, bravant les catastrophes, les cendres et la mort?

Ben je suis sûr que c'est parce qu'ils se sont considérés comme les personnes les plus chanceuses du monde...


















































J'en profite pour souhaiter un excellent anniversaire à Mr Mandela. 94 ans.
Pour ceux qui ne savent pas qui c'est, c'est un Moyenman Sud-Africain.


souvenez-vous...

lundi 16 juillet 2012

Moon River / Frank Sinatra




Dans un épisode précédent de La Chanson du Jour de Moyenman...

"Boire une bière locale accoudé à un comptoir perdu facilite les échanges sociaux ... La Blue Moon est une bière qui ressemble un peu à la Hoegaarden chère à nos terrasses ... Depuis, je recherche désespérément cette bouteille dans tout Paris... celui qui me trouve de la Blue Moon à Paris (ou ailleurs) et qui me donne le tuyau ou qui me la livre, je l'invite à boire un coup. Celle qui fait ça aura la même chose et un bisou..."






Je errais donc depuis des mois en recherche d'une Blue Moon, pour me rappeler des étendues sauvages, la liberté et la route.

Une gorgée, rien qu'une, pour laisser sa mousse crépiter sur mes lèvres et un instant capturer l'essence de l'isolement, du voyage, des odeurs de bois et de gasoline, entendre de nouveau de la musique venant d'un juke-box et repartir vers des déserts sans fin.

Oui, parce que là, je ne vous parle pas d'une vulgaire Budweiser qui se boit devant un match de Base-Ball dans un bar du coin.

Je vous parle de notes épicées et d'une légère acidité d'orange.
Je vous parle de pointes de coriandre, de mousse onctueuse, de swing sur les papilles,de jazz en bouche.

Je vous parle de fraîcheur, d'espaces, de liberté promise au fond d'une bouteille bleue.

Bref, autant vous dire l'ambition démesurée que j'accordais à la quête d'une bouteille de bière et l'attente folle qui allait forcément être déçue lorsqu'une nouvelle fois, je poserai mes mains sur un comptoir et lèverai un verre de ce souvenir liquide au son d'une chanson de Neil Young.

Des mois de quête sans fin, à retourner tout Paris et le web pour retrouver mon Graal au point d'abandonner tout espoir et de prendre mon mal en patience en me promettant à moi-même une tournée générale lors de ma prochaine excursion dans les Amériques de John Denver et de ce bon vieux Frankie.
Et retourner à mes Mosel Bier de Leader Price, mes Kronenbourg de soir de match, mes 33 Export d'Etudiant ou mes Heineken pour remplacer l'eau.

Oh, je vous vois venir, oui il y a des tas de jolies et bonnes bières en France et en Belgique aussi, mais voyez-vous mes amis, la Belgique, ce n'est pas l'Amérique et ce qui a fait le goût si particulier de ma Blue Moon, c'est sa rareté.

Ben oui, on ne la trouve pas au coin de la rue finalement.

Et la semaine dernière était donc mon anniversaire.

Un anniversaire drôlement chouette dans le plus chouette des bars Parisiens (je sais que je frise le yoyotisme à me répéter comme ça au sujet du Baron Samedi, mais je n'y peux rien, je suis d'une honnêteté absolue dès qu'il s'agit de discuter comptoirs.)

Et au fond d'un sac en papier, où m'attendaient des bouteilles de pays lointains remplies de bières rousses comme mes rêves, que croyez-vous qu'il m'attendait?


























                                                                          Hop! Posée sur ma table!

(Le plus drôle étant que maintenant, je la trouverai au bout de ma rue...)

Kiddie, le sourire qui vous illumine, celle que je porterai volontiers sur tous les sommets des Himalayas des Buttes Chaumont jusqu'au Népal, Kiddie, petit jardin suspendu de Babylone, tu es un grand duc...



Pause publicitaire de nos sponsors...






Tu tutoies les anges, comme Belmondo et grâce à toi, je remérite de boire.

Kiddie, cette bouteille est magnifique.

Kiddie, tu m'as offert la Californie.




















































Note à l'intention de Blondie: La prochaine fois, on boira une Blue Moon entre nos deux bouteilles de Champagne.




vendredi 13 juillet 2012

Cayenne / Les Amis d'ta Femme (Parabellum cover)



Deux jeunes ont été condamnés par le tribunal de Limoges à 1 mois de prison avec sursis et 600 euros d'amende pour avoir mis une claque à un policier qui arborait des insignes SS.


Moi je dis:



pics on Sodahead



Je vous mets en garde mes amis.


Vous vouliez vous aussi vous lancer à l'assaut de la vie qui pue en vous disant que coller une paire de gifles à un gugusse bercé trop près mur qui arborait des insignes nazis en pleine rue allait rendre ce monde meilleur?


Pas de bol, notre justice bien faite vous donnera tort et vous collera des chaînes, du goudron et des plumes et au fond d'un cachot pendant qu'un représentant de l'ordre et de la justice, ange gardien aux ailes coupées pourra continuer de se balader tranquillement à l'air libre, bras tendu, front (national) haut et mèche propre.


Je vous invite à lire l'article du figaro mis en lien au-dessus mais personnellement, là je pense qu'il y a moquerie.


Pour ma part, je trouve la défense de notre ami nostalgique de la main croix de fer un peu légère:


"j'vous jure madame le juge, je ne savais pas ce que ça représentait une totenkopf, je trouvais ça juste joli et ces deux impolis m'ont volontairement passé à tabac, oui passé à tabac! comme ça, gratuitement. Faut dire, ils avaient l'air un peu basano-bougnoulo-communisto-juifs, madame le juge, donc ça ne m'étonne pas de ce genre de racaille. Madame."


-Bien monsieur, faites avancer le témoin


"Alors bonjour, je m'appelle monsieur "Biiiip" et que je suis gardien de la paix madame votre honoreur. Alors tout comme il a dit mon collègue, ces deux individus l'ont sauvagement agressé alors qu'il partait en mission sauver une femme enceinte séquétress.. stressquéssée.. séquess.. enfermée, quoi et rouée de coups de bâtons couverts de clous rouillés."


-Bien, merci pur votre déposition.

-La parole est à la défense.


"Bonjour madame..."


COUPABLE!






Bon, j'avoue avoir légèrement grossi le trait mais finalement ma parodie reste moins grotesque que le délibéré réel


Et lire ce genre d'information, ça me fait sortir de mes gonds et ça me fait sentir de sales odeurs de gaz.


Aujourd'hui, on a appris qu'il y a en France 67.373 détenus.
Pour 57.408 places.


































(Notez que je ne veux absolument pas créer la polémique: taper des gens, c'est mal et idiot donc il faut être puni. Mais se promener avec des insignes venus de l'ombre et de la fange, c'est scandaleux et ça mérite un châtiment. C'est pourquoi je pense que cette juge est une blague. Et je ne veux pas non plus hurler à l'erreur judiciaire pour ces 67.373 personnes. Je pense simplement qu'on pourrait les incarcérer dans des conditions qui ne feraient pas passer les geôles Nord-Coréennes pour Ibiza.)

mercredi 11 juillet 2012

Seven Nights to Rock / Moon Mullican



Je viens de passer une semaine pleine de champagne, de rebondissements, d'émotions, de gâteaux, de bières, de shots (merci Baron Samedi, meilleur bar de l'univers intersidéral.) de cadeaux, d'amis et de musique et aussi de bière un peu et de champagne (ben oui, il y avait 2 bouteilles.) alors je me suis dis qu'il fallait célébrer cette semaine au son du rock'n roll.

Elle commence Jeudi soir.
Un jeudi soir d'exception, comme il en existe tous les 10.000 ans, au détour du passage tout en pyrotechnie d'une comète lointaine et extinctrice de dinosaures.
Mais j'y reviendrai.

Vendredi soir. Des amis comme Blondie traversent la France et affrontent la Porte de Clignancourt pour porter une moustache, boire des verres dans le meilleur bar de l'univers (je vous laisse deviner) écouter des vinyles rayés et de la musique à danser.
Et offrent des cadeaux à émouvoir des pierres avec leur amour de Martin Luther King.
Et d'ailleurs, un vieil épisode de la chanson trouvera d'ailleurs un dénouement incroyable au détour d'un sachet en papier et d'un décapsuleur en forme de space invader.
Mais j'y reviendrai dans un autre épisode, car c'est une saga à suivre.

Samedi.
C'est la pluie mais une balade malgré tout.
A petits pas entre Lamarck et la statue de Dalida, Les vignes, la Villa Léandre, le passe-muraille, la divette de Montmartre et tout ce qui fait que le 18ème est chouette.
Et c'est quand même la pluie alors on mange japonais et on va boire des grenadine à l'eau en s'endormant dans le bistro.

Les brunchs sont pour les dimanches, ont fait croire qu'il fait beau avec des lunettes de soleil, on traverse la goutte d'or sans craindre pour son oseille, un thé, un au-revoir, un film, je me couche tard.

Lundi, retour au boulot mais pas trop.

Mardi, je suis dans une série télévisée. (enfin, en vrai, je suis au travail, hein?)
Une série policière.
Avec des experts.
Mais assez de rêver aux exploits des flics de Las Vegas ou New-York, de mon côté, c'est la police scientifique de Marseille avec un accent de canebière à faire enfler des sardines qui m'appelle.
Et oui, je suis donc dans une série, mais celle de ma vie, ce serait plutôt Friends ou Seinfeld.
Rire de rien, de tout et de peu mais surtout avec ceux que l'on veut.

Et nous sommes Mercredi et encore, je me souviens de jeudi.

Jeudi soir, donc, Jeudi de comètes et de cataclysmes, j'ai découvert que Dieu, il était assis à la droite Du Boss.

Jeudi soir, j'étais assis à Bercy.

Et Bruce Springsteen était sur scène pendant 3h38 (record de France) et il a fait le concert le plus incroyable que j'ai pu voir de ma jeune vie. (et pourtant, j'ai vu Johnny.)

Alors je ne vais pas trop m'attarder dessus au risque de faire le relou fan du Boss, mais bon, il a chanté comme un fou, ils ont fait une intro avec "Au Clair de la Lune" à l'accordéon, il s'est jeté dans la foule, il a fait presque 35 chansons mais pas Born in the USA ni The River, ce qui est dommage mais pas grave, ils ont rendu un hommage magnifique à Clarence Clemons, il a dansé avec sa fille, il a fait chanter sur scène une petite fille du public sur Waiting on a Sunny Day, sa femme est rousse, Steve Van Zandt est méga-classe avec sa dégaine de pirate et son jeu de guitare préhistorique qui fait fondre les amplis, ils ont sué des litres et des litres de sueur, usé leurs doigts sur leurs instruments, étranglé leurs cordes vocales et ils nous a tous couchés.

Bref, j'ai vu l'histoire du Rock'n Roll mais également son futur.

Et comme je suis généreux, l'immense Born To Run, filmé par moi-même.

Je me souhaite un bon anniversaire et je vous souhaite de jolis jours de rock'n roll.


















(si vous êtes sages, vous aurez droit à Because the Night filmé par moi-même également...)

lundi 9 juillet 2012

Underwear / Pulp





La crise économique peut parfois avoir des conséquences imprévisibles.

La métallurgie et le secteur automobile sont durement touchés et les plans sociaux impliquent plusieurs milliers de personnes qui perdront leur emploi.

Et aujourd'hui, j'apprends qu'un autre secteur vit des heures sombres.

Wonderbra est à vendre.

L'article là:

Là.

Drame.

(vous imaginez bien que si j'avais 600 millions d'euros, je saurais tout de suite où les investir...)

Mesdemoiselles, aidez l'économie de votre pays, sauvez des emplois, luttez contre la crise et achetez de la lingerie.

S'il vous plait.





dimanche 1 juillet 2012

One is the Magic # / Jill Scott



Je m'insurge.
Je bondis.

Je me lève et hurle à la face du monde que je suis victime de ségrégation.

Pourquoi, dans les supermarchés, tout est vendu par deux?

-Steack Hachés: Hop par deux dans les barquettes en polystyrène.
-Yaourts: par deux (ou 4, mais bon, multiple de deux, chipotez pas.)
-Bières: par trois. Et oui, sur les deux il y en a toujours un qui a plus soif que l'autre.
-Ampoules: par deux. (pas plus tard que cette semaine, j'ai changé mon ampoule halogène, ben au franprix, c'est par pack de 2. Genre on est un joli couple, mais on est libre des lampes. Chacun la sienne.)


 Et pire, pourquoi prendre par deux est-il plus économique?
Qu'est-ce que c'est que cette arnaque?

Et là, vous me direz "Ben prends tout par deux, ça te reviendra moins cher et t'en auras plus."

Ben je répondrai: "Des clous!"

Et si je ne veux pas.
Et si je veux assumer mon statut de 1 et le hurler à la face du monde avec mon steack emballé individuellement dans une boîte en polystyrène?
Je n'ai qu'une lampe à côté de mon lit, je ne veux qu'une ampoule.
Et puis 1 yaourt en dessert, ça ira très bien, merci.

Et puis on crois faire une bonne affaire, on prend par 2 et hop, le temps d'en consommer un, le deuxième est périmé.

Arnaque vous dis-je.


Pourquoi les voyages que tous les spams du monde me proposent sont-ils toujours accompagnés d'une réduction formidable si on part à deux?
Deuxième ticket pour un euro de plus, à 50%, avec la vidange et le pare-brise.

Je ne vois pas en quoi partir tout seul coûterait ostensiblement plus cher que partir accompagné.

Moi je dis, abus.


Je suis (je, ainsi que tous les je qui ne disent jamais "nous") victime de ségrégation.

Une ségrégation instrumentalisée et sournoise qui vous fait croire que votre place dans la société est à 2.

Ben moi je trouve que déjà, faire de la place pour 1, c'est pas une mince affaire...











Et j'en profite pour souhaiter la bienvenue à une lectrice du 5-4 qui manie les ciseaux.

Bienvenue, donc.