dimanche 9 mai 2010

Wild World / Cat Stevens



Je suis revenu de mon voyage incroyable et je vais essayer de ne pas trop m'étendre, sinon vous risquez de finir de lire ce texte à l'automne prochain.

Alors j'ai vu des choses merveilleuses.
J'ai vu un Ours et un Coyote.
Mais pas dans un zoo ou un cirque à la con, je les ai vu chez eux.

J'ai vu la force de Mavericks, Pillar Point, Half Moon Bay, California et la stèle de Mark Foo pour nous rappeler que nous ne gagnons pas toujours à la fin.

J'ai vu des désolations salées infinies, écrasées dans la vallée de la mort, entourées de rochers hurlant en couleur.

J'ai vu des Sequoias, qui n'étaient pas vieux comme le monde ceux-là mais bien plus âgés que ce que je connais du monde.

J'ai vu l'océan Pacifique et le désert de Mojave, parsemé d'Arbres de Josué.

J'ai roulé sur le Golden Gate Bridge.

J'ai gagné 10 dollars 50 (en en jouant 3.) à Las Vegas, ce qui fait de moi un type presque milliardaire en rapport à mon salaire mensuel (mais je ne me suis pas marié avec une pute russe ce qui fait de moi un quasi-milliardaire un peu marginal.)

J'ai vu un coucher de soleil sur l'océan. Et sur une étendue salée du nom de Badwater, coincée entre des montagnes, 83 mètres sous le niveau de la mer. Et sur le grand Canyon qu'un ruisseau à taillé pendant des millions d'années et qui donne le vertige à trop le regarder dans les yeux. Et un autre sur le désert de Mojave, où je sentais encore les vapeurs d'essence des prototypes que des pilotes d'essais envoyaient au-delà du mur du son ou dans des manoeuvres improbables avant de partir dans des piqués fatals.

Et dans l'avion du retour, le levé d'un soleil orange à mis le feu à tout le Groënland qui s'étendait sous nos yeux et j'ai continué de pleurer.

J'ai beaucoup pleuré.
ému, ravi, parfois triste ou nostalgique, mais toujours conscient de vivre quelque chose d'exceptionnel et surtout de le vivre avec les personnes qu'il me fallait.

J'ai bu des Budweiser dans des vrais Saloons entourés de vrai gens bizarres, à regarder du vrai Base-Ball à la télévision.

J'ai vu les filles du Hooters.

Je n'ai pas vu de baleines mais j'ai vu des otaries sur un ponton de San Francisco.

J'ai vu des palmiers, des villas de stars, des voitures de la taille d'un porte-avion nucléaire français, et des piscines grandes comme la Méditerranée.

J'ai dormi dans des motels, comme dans les films mais je n'ai pas trouvé de lit massant.

J'ai joué au billard en regardant les trains passer devant la porte du bar.
Devant la porte, pas un peu plus loin.

J'ai vu des bikers fascinés par la démesure du Hearst Castle.

J'ai vu des Français. Des vrais casse-couilles. Des Français.

J'ai vu des guitar-héros déchainés jouer comme Hendrix à l'Iron Door Saloon de Groveland (oui, Groveland, un mélange du Grosland et de Délivrance.) devant des mecs à casquettes et des filles à T-Shirts.

J'ai bu un coup au saloon de San Francisco. Où Le videur était le père Fouras, mais avec une casquette, la tenancière était la mère de tous les poivrots de la ville, où Johnny Nitro jouait du blues avec son groupe génial (dont un joueur de piano-guitare, vous savez ce formidable engin qui a révélé Modern Talking au monde, qui m'a fait (presque) aimer l'instrument.) Et où un biker un peu péteux m'a menacé de me couper les testicouilles avec son canif rouillé parce qu'on était français. (je pense.)

J'ai vu Alcatraz et j'ai pris un Cable Car.


J'ai passé les deux plus belles semaines de toute ma vie.
Sans comparaison possible.

J'ai vu des choses que je ne peux même pas raconter tellement c'était étrange/beau/génial, entouré de mes meilleurs amis.
Des personnes que j'aime le plus au monde.

J'ai vu un Ours et un Coyote chez eux.

Et le RER B qui m'a ramené à la réalité ce matin m'a semblé être plus agressif.
































Et comme je trouvais ma vie déjà trop cool et pas assez hostile dans mon 15m2 tout seul à 30 ans, j'ai décidé de me la compliquer un peu, histoire de rester dans une ambiance "sauvage" quelques jours encore.

En rentrant de mon rêve éveillé, ce matin, je me suis rendu compte que pendant mon absence, mon chauffe-eau avait fuit comme un petit pisseux et avait provoqué un court-circuit qui avait tout fait disjoncter.

Dont mon frigo qui refoule méchamment du goulot avec ses mares de flotte moisie partout.

Heureusement que j'avais coupé l'arrivée d'eau générale en partant, ça a évité de créer un dégât des eaux équivalent à la grande crue de la Seine de 1900 et ça a permis au pompiers de ne pas avoir à péter ma fenêtre ou ma porte pour fermer un simple robinet et mettre un immeuble à sécher.

Oui, je sais maintenant que vivre à Paris est plus sauvage et plus hostile que le fond du trou perdu de la Californie (ou le Nevada ou l'Arizona.)

4 commentaires:

Jelly a dit…

Bienvenue Moyen. Et n'oublie pas que Paris fait rever des millions de gens partout dans le monde. Tu vis dans ce qu'on dit être la plus belle ville du monde! C'est pas mal... ;D

Par contre, Cat Stevens, tu sais ce que j'en pense.

GROS bisous à toi quand même.

Unknown a dit…

Ah bah voilà je m'étais dit "aujourd'hui tu ne pleures pas, ça suffit maintenant"...
Et puis ton commentaire me rappelle tout ce que j'ai vu et vécu aussi... et qu'après 15 jours, je ne suis toujours pas remise.
On m'avait dit "tu n'oublieras jamais la Californie"... Je me rends compte que ce voyage ne ressemble à aucun autre!
Ce satané volcan m'aura permis de me sentir libre et et d'avoir les idées un peu plus claires...
Merci pour ces larmes de joie (qui changent des malheureuses de ce week-end). J'te pique la chanson pr me l'écouter en boucle aujourd'hui.
Bon retour à la réalité... Dur dur...

Kiddie a dit…

Ah ben alors c'est malin ça, je vais encore pleurer...
Tu listes tout ça très bien, ton texte est beau et émouvant... et rappelle tant de souvenirs...

Drine² a dit…

Toute l'époque de ma môman (et l'une de ses idoles aussi... Pas que des trucs pourris ouf... :-D)
Merci pour ta très jolie explication de ton blog ;-)
Je t'envie d'être parti là-bas...