Chaque jour une chanson que je partage avec vous amis lecteurs.
Une chanson en fonction de mon humeur ou de l'actualité du jour.
Une chanson pour danser, pleurer ou tout péter.
Une chanson pour aider à affronter la journée.
Hier soir, en fier courageux inconscient que je suis, j'ai décidé de faire la randonnée à rollers dans Paris.
La randonnée rollers dans paris, c'est un mélange entre le carnaval et rollerball.
Et on peut dire que je n'ai pas fait le déplacement pour rien.
L'ambiance générale est sympathico-fun avec un soupçon d'inconscience flagrante, voire de folie manifeste pour certains participants qui s'amusent à faire des figures dans tous les sens, remonter le cortège pour le descendre ensuite à la vitesse d'un TGV sous EPO, ghetto-blasters sur l'épaule et appareil-photo dans l'autre main (certains pourraient se bander les yeux, ils le feraient.)
Moi, je n'ai pas pris mon appareil-photo par peur de le voir écrasé lors d'une chute (hautement improbable vu mon sens de l'équilibre qui n'a rien à envier à Spider-Man mais totalement involontaire si d'aventure cela devait se produire.)
Une fois l'appréhension passée, c'est grisant de déambuler au milieu des monument parisiens de nuit, éclairés comme des cathédrales et des supertankers, en sentant le bitume -plus ou moins- lisse glisser sous ses roues.
il y a une espèce de formidable sentiment de liberté à filer comme le vent rouler tranquillement au milieu de la chaussée sans la crainte de devoir s'arrêter au prochain feu rouge lorsque l'on freine de façon très aléatoire se faire percuter pas une benne à ordure.
Paris est à nous, et nous, nous sommes libres et sauvages, cheveux au vent (pour ceux qui en ont d'assez longs) sourires au lèvres et les yeux rouges d'émotion à cause de la vitesse qui vous écrase des moustiques sur le visage.
Alors quand même, cette rando n'est pas de tout repos:
26,9 km (d'après le parcours du site) sur trois heures.
Les montées, c'est fatigant.
Le plat, c'est fatigant.
Les descentes, c'est terrifiant.
Et le niveau est quand même relativement élevé.
Dans les descentes, ça va à fond, dans les montées, ça va à fond et sur le plat, ça va à fond aussi.
(il existe une rando avec un niveau beaucoup plus accessible que je me ferai bien aussi et qui part le dimanche de Bastille.)
J'ai tenu un peu plus d'une heure et demie avec mon entrainement de tuberculeux et j'en suis quand même bien content puisqu'en plus, j'ai réussi à ne pas me tuer.
Je le referai très vite, après m'être entraîné (un peu) plus intensément.
Bon, je vous laisse, j'ai encore quelques litres de mercurochrome à boire au goulot en prévision...
Ce week-end, je me suis salement amoché le museau en me coupant sottement en me rasant.
Fatigué de ma barbe de trois jours qui me donnait un air d'aventurier ténébreux et me piquait les joues, j'ai décidé de me coller les pattes à Elvis
(lui)
ou Wolverine
(lui)
Et comme je suis d'un naturel jovial, je me rase en sifflant, c'est mieux que de le faire ne travaillant et ça met de bonne humeur le matin.
Sauf que.
Sauf que, je ne sais pas si vous avez remarqué, mais quand on siffle, on se retrouve avec une bouche en dutre de canard.
Et à jouer avec des instruments tranchants comme des griffes d'adamantium à vous mutiler un blaireau pendant qu'on tire une tronche en dutre de canard, on risque forcément l'accident bête et la défiguration complète.
Donc, sifflant, je manie le rasoir avec la célérité du ninja, mais bon, siffler et raser ne font apparemment guère bon ménage et je m'ampute violemment d'une partie de la joue gauche.
Je dois dire qu'à ce moment-là, je me suis épaté de stoïcisme et au lieu de hurler ma douleur en courant partout dans mon appartement (enfin, courir partout dans un 15m2, c'est vite fait, du coup on cours très vite en rond plutôt que partout et non seulement je me serais retrouvé avec la tronche à Double-Face mais en plus, j'aurais eu la tête qui tourne. Idiot.)
Je m'interromps ici quelques secondes pour rassurer les personnes étrangères aux comic-books, et au cas où vous ne connaîtriez pas le désopilant Double-Face, sachez qu'il s'agit d'un ennemi de Batman et qu'il ressemble sobrement à ça:
(oui, élégant)
Pendant que je me vidais de mon sang et tentais de recoller le bout de ma joue manquant (afin de pouvoir continuer à siffler, parce que siffler avec un trou dans la joue, ça fait faire "sffffrrrrrtttt" et puis c'est tout.) je me disais que la prochaine fois que je me raserai, je tenterai la paralysie faciale.
Et maintenant, j'ai les pattes d'Elvis.
Ou de Wolverine.
Mais avec une plaie Fukushimesque à la limite du radioactif à la place de mon sourire de Don Draper (lui, je vous laisse le chercher, google est là pour ça...)
La prochaine fois que je me raserai, je prendrai un rasoir électrique.
Parce que même si j'augmente mes chances de prendre un coup de jus létal dû à un dysfonctionnement de la batterie Lithium-Ion de tension nominale de 3,7 Volts, je diminue quand même mes chances de m'amputer du visage dû à un sifflement trop intense...
Hier, j'ai eu la chance d'assister dans un Bercy redécoré aux couleurs du Canada à la rencontre France - Canada comptant pour la préparation aux mondiaux qui vont se jouer en Slovaquie.
Le Hockey est un subtil mélange de:
+
+
+
+
Et au canada, ce sport est une religion, un peu comme le Foot au Brésil, le Rugby en Nouvelle-Zélande et la pétanque chez nous.
Hop, l'entrée en fanfare du team canada sur le son de Hells Bells d'AC/DC (miel à mes oreilles, joie bonheur et craquements de mâchoires en prévision)
C'est un sport que j'adore pour sa rapidité, l'exigence technique et mentale qu'il requiert et les mises en échec qui ponctuent périodiquement le jeu de bruits de mâchoires brisées, d'os craqués et d'épaules clouées sur les rambardes.
Je suis même de chez moi la NHL (National Hockey League), le championnat Nord-Américain, le championnat le plus prestigieux au monde puisqu'il réunit au sein de ses équipes ce qu'il se fait de mieux sur la planète en matière de patineurs/croqueteurs/boxeurs.
Alors hier, j'étais heureux de voir la nation la plus forte du monde fouler la glace de Paris pour un joli match dans une ambiance de joie et d'accent québécois.
La moitié de la communauté canadienne de la capitale devait être dans la salle et du coup, ça assurait une ambiance de matchs des Canadiens de Montreal avec tous ces drapeaux, les maillots brandis un peu partout, les supporters et les bontempis qui enivraient la foule (oui, je m'enflamme, mais le bontempi est un instrument qui m'émeut...).
Mon seul regret est que nous n'ayons pas eu droit à un petit concert de Roch Voisine pour l'avant-match.
Et ne voyez pas d'ironie là-dedans, je trouve vraiment que ça aurait été sympa, vu l'enthousiasme que ce cher Roch de notre belle province dégageait pendant ses commentaires du tournoi olympique de hockey à la télévision française (il a failli passer pro après sa carrière universitaire et c'est une blessure qui l'a amené à faire de la chanson, comme quoi, la tranquillité de nos oreilles tiens parfois à peu de choses...)
Et malgré les palets balancés à 90km/h, les mises en échec à pleine vitesse contre les rambardes, les bourres-pifs, les coups de crosses et les mains dans la gueule, c'est un sport tellement technique qu'il pourrait s'apparenter à un ballet.
Et je passerais facilement pour un rôteur de bière inculte si je vous disais que ça pourrait être le lac des cygnes interprété par des camionneurs.
La glisse fluide, les mouvements de l'équipe, les changement incessants de joueurs sur la glace, les combinaisons alambiquées pour amener le palet au fond des filets, les appuis précaires pour contrôler la rondelle de plastique, les shoots en déséquilibre total à pleine vitesse sur des lames fines comme des rasoirs, les voltes-faces, les feintes, les arrêts brutaux alors qu'ils sont lancés à presque 50km/h sur leurs patins et j'en passe...
Hop, petite vidéo de mon cru fimée par moi-même...
C'est pour tous ces détails que j'ai un énorme respect pour les hockeyeurs.
Parce que ce sport, sous ses allures de cours de récré gelée nécessite une telle technique et une telle concentration que vous sentez qu'il faut une vie de pratique pour arriver à ce niveau.
La France perd 3-2.
Et moi, je vais chausser mes rollers, pour glisser dans les rues de Paris.
Pour un garçon avide d'aventure et de sensations fortes, il est un terrain de jeu magnifique:
Les Taxis parisiens.
Ah ça, quand on aime l'adrénaline et le frisson délicieux qui parcours votre échine lorsque vous sentez que votre vie risque un poil de vous échapper, je ne peux que recommander de prendre un taxi de nuit à Paris.
Déjà parce que Paris, la nuit, c'est joli, le long des quais ou au milieu du Louvre.
Ensuite parce que question surprises, on est servis.
C'est la garantie de vivre des rencontres improbables et des moments de grâce le temps de rentrer chez soi.
Pour moi, la dernière expérience remonte à samedi dernier, où, vers 2h du matin, rentrant chez moi d'un mix épico-paranormal, je suis tombé sur un psychopathe vénère et contrarié par le prix du gaz.
Je vous explique:
Comme je suis quelqu'un de plutôt gentil qui essaye de légèrement se socialiser quand il en a l'occasion, j'ai le défaut handicapant de parfois engager la conversation alors que l'ignorance et le silence pourraient me sauver la vie.
Donc:
-Moi "Et vous travaillez jusque quelle heure?"
-Taxichopathe "6 heures du matin, mais il faut bien si on veut vivre, hein? vous n'êtes pas d'accord? Si on veux vivre avec tout qui augmente, il faut bien, parce que tout est cher, là, c'est pas possible, vous n'êtes pas d'accord, hein? Jusque 6 heures!"
-Moi (nullement inquiété ni méfiant après la réponse très précise et calme de mon chauffeur) "Et le taxi est à vous?"
Et là, j'ai mis le doigt dans un engrenage infernal, une machinerie diabolique, un moulin des supplices, une décharge véhémente contre le quotidien difficile des chauffeurs de taxi parisiens. Quel naïf je fais...
-Taxichopathe "Non mais ça va pas? vous savez combien ça coûte? La licence, c'est déjà 200.000 euros, hein, vous êtes d'accord? alors avec la voiture ça fait 250.000 euros. Et je fais comment, je ne peux pas payer ça, hein, vous êtes d'accord? mais je vais vous dire, hein, vous êtes d'accord, de toute façon on vit dans une dictature déguisée, regardez le prix du gaz. Il prend encore 5% vous êtes d'accord, hein? et je fais comment, le prix du gaz il prend 5% mais les salaires, rien du tout parce que ici, hein, c'est une dictature déguisée, les gens, ils ne disent rien, vous êtes d'accord? Non mais, vous êtes d'accord, c'est vrai ce que je dis! Et puis le gaz il augmente, mais l'électricité aussi hein? et les pays arabes, ils ont bien raison de faire la révolution à cause du prix du gaz, vous êtes d'accord? Alors je vais vous dire, les élections, ça changera rien parce qu'on est dans une dictature déguisée, il faudra attendre encore 15 ou 20 ans, hein, vous êtes d'accord? Et comme on est dans une dictature déguisée, et que la licence, c'est 200.000 euros, je vais vous dire moi, il faudrait une bonne révolution, non mais c'est pas vrai? Hein? vous êtes d'accord? Alors on laisse les gens rien dire et on augmente le prix du gaz et tout ça, ça va faire des morts, je vous le dis, moi, hein? Vous êtes d'accord?"
(le tout à grand renforts de gestes qui altéraient aléatoirement la trajectoire de son véhicule pour m'expliquer la hausse du gaz et comment fonctionnait une dictature déguisée et qu'il y allait avoir des morts.)
Là, évidemment, je ne réponds rien à part un "heuuuuu" poli et surtout, je réfléchis à la vitesse de l'éclair pour savoir si je devais être d'accord avec lui (ou faire semblant) et lui montrer que je le suivais sans condition dans sa croisade Jeannedarquesque contre le prix du gaz et finir écrabouillé contre la tour GDF de la défense dans un taxi-suicide ou si je devais me permettre d'émettre une légère réserve, avec la peur de me voir considéré comme un infidèle païen et me retrouver cloué sur le capot d'un taxi écrabouillé contre la tour GDF de la défense.
Dans les deux cas, les perspectives de passer une nuit tranquille diminuent drastiquement.
Je suis descendu nonchalament en lui souhaitant bon courage.
200 mètres avant chez moi.
Dans mes voyages taxi-comiques, j'ai eu diverses expériences à vous rendre piéton:
Un chauffeur qui roulait à presque 100 km/heures sur le Boulevard Magenta en me disant que le danger, c'était les autres quand je lui faisait remarquer que j'étais pas non plus aux pièces et que dormir dans mon lit était bien plus sympathique qu'agoniser dans un lit d'hôpital.
Avec mon cousin on a eu un taxi qui s'endormait au volant. Mon guitar-héro préféré me fait remarquer que les départs lorsque le feu passe au vert sont de plus en plus tard et effectivement, dans le rétroviseur, nous voyons ses yeux bien fermés à chaque feu rouge.
Place de la République, un taxi refuse de nous prendre, mes amis et moi parce qu'il a dut attendre une seconde et 28 centièmes entre le moment où il accepte la course et le moment où l'on s'approche des portières.
Je suis tombé une fois sur un taxi d'une gentillesse absolue qui m'invitait à mettre la radio de mon choix et me proposait régulièrement un verre d'eau (faut dire que le bitume devenait liquide avec la chaleur radioactive qui frappait cette nuit de juillet, l'année dernière.)
On a payé une course 40 euros.
40 euros pour faire 2km.
Parce que c'était nouvel an.
Le 3 Avril dernier, Calvin Russel est reparti sur la route, tout seul, comme lorsqu'il n'était encore qu'un enfant.
Ce géant du Blues a attendu d'avoir 42 pour enregistrer son premier album, était plus connu en Europe qu'aux USA et incarnait la vie à la Kerouac jusque sur sa gueule creusée au whisky.
Il a eu une histoire incroyable, dont le récit serait un croisement magique entre les écrits de Jack london, John Steinbeck et Jack Kerouac (je cite exprès trois auteurs que j'aime, pour me faire plaisir.)
Il erre sur les routes du sud dès son adolescence, entre San Francisco, le Texas et El Paso, au Mexique; vend de l'herbe pour vivre, passe plusieurs fois par la case prison ,(une bonne douzaine d'années en tout.) et compose de temps en temps une petite chanson, comme ça, sur un coin de bar ou au fond d'un cachot.
Et il attendra jusque ses 42 ans donc, avant d'enregistrer son premier album.
Sa carrière durera 20 ans, agrémentée de disques sidérants et de tournées légendaire et à 62 ans, un cancer du foie l'emmène rejoindre ses ancêtres comanches dans la grande prairie.
J'admire cet amour de la route et du voyage.
Voila un véritable aventurier qui partait sans trop se soucier où il allait, à vivre une vie de bateau, mais qui serait porté par les chemins et non par les flots.
Moi-même je suis un fan de ces voyages à l'aventure et je n'hésite pas, parfois, à me lancer vers l'inconnu en choisissant de descendre à des stations de métro que je ne connais pas histoire de découvrir ce qu'il y a là-bas.
Il part donc une dernière fois sur une longue route, lui qui n'a jamais su s'arrêter.
Mais je suis certain que dans son périple, il trouvera bien un bar où raconter ses histoires et gratter sa guitare.
Cette chanson est dédicacée à mon papa Calvin Gaston, qui arpente aussi les routes du grand Toulois avec une guitare enrouée dans les oreilles et à ma maman, qui a bien raison de l'accompagner plutôt que de le laisser voyager seul.
Le soleil reviens et avec lui les chants des oiseaux, les jupes des filles, les terrasses et l'envie soudaine (et saisonnière) de donner un coup de balai dans son appartement et dans sa vie...
Je ne suis pas quelqu'un de parfait, et honnêtement, je ne cherche vraiment pas à l'être sinon ma vie -et la vôtre par la même occasion- serait sans aucun doute d'un ennui mortel.
J'ai quelques défauts saugrenus comme honteusement connaître par coeur des chansons d'une médiocrité navrante (au point que certains me poussent à m'inscrire à "N'oubliez pas les paroles", je suis fan de la panse de porc farcie qui, malgré son nom barbare sorti des âges les plus sombres de l'humanité ou d'une grotte de Lascaux est un bonheur au palais, je ne sais pas faire de skate sans tomber même après de nombreuses tentatives plus ou moins douloureuses du temps de ma jeunesse folle, j'aime les casquettes, j'aime les USA et Britney Spears, je rigole devant des comédies grotesques, je suis imbattable en pêts de bras, j'aime les histoires de super-héros, je suis gaucher, je porte des baskets, je chante faux et j'ai une légère tendance au bordelisme.
Non pas que je me complaise benoîtement dans une crasse radioactive à effrayer un bidon d'eau de javel (faut pas déconner non plus, je ne suis pas une plate-forme BP coulée dans le Golfe du Mexique ou un réacteur Fukushimesque. Et je fais la vaisselle. Tous les jours. -Faudrait pas que j'effraie Scarlett Johansson ou une parisienne...) , mais je concède avoir la fâcheuse tendance à parfois laisser sottement traîner deux-trois centaines de trucs chez moi comme des livres/CD/DVD/verres de bière dans l'optique astucieuse de les avoir sous la main pour les retrouver plus vite par la suite.
Evidemment un tel talent fait tache et me force souvent à me faire des sessions de cache-cachee avec mes affaires rangement plus ou moins organisé et surtout éphémère comme l'innocence un soir de surboum.
Comme je sens que cet écueil à priori minime risque un jour de se révéler létal:
"Argl, mon Dieu, il me reste 17 heures pour désamorcer la bombe sournoisement planquée au fond de mon frigo. Il me suffit de couper ce câble. Vite ma pince coupante. Où est-elle? Fichtre."
-17 heures plus tard-
"Quelle poisse, je ne l'ai pas trouvée et il me reste 16 piles de conneries choses essentielles (car oui, comble de la malchance, j'accumule les handicaps et les trucs les plus farfelus en tous genres.) à fouiller. Vite, ou je vais mour..." (la fin de cette scène a été censurée afin de ne pas heurté la sensibilité des plus jeunes, facilement effrayés par la vision apocalyptique de l'explosion d'une bombe sournoisement planquée au fond de mon frigo rempli de bières et de saucisson)
Afin de me prémunir contre tout risque potentiel d'attaque terroriste, j'ai décidé courageusement de prendre des mesures radicales.
Je découvre, euphorique, que mes étagères peuvent contenir bien plus que ce que je pensais et je m'excuse auprès d'elles pour les avoir sous-estimées.
Incrédule, je vois les rayons du soleil et mon tournesol à travers la vitre.
Je découvre que ranger ses livres donne plus l'impression d'être un lecteur que les laisser au pied de son lit.
Je retrouve des films.
J'agrandis mon espace...
Ces quelques défauts bénins font donc de moi quelqu'un de complètement imparfait, mais je le vis plutôt pas trop mal vu les quelques efforts déployés pour y remédier.
Et pour contrebalancer, j'ai quand même quelques qualités.
Mais je ne les dévoile jamais au premier rendez-vous, sinon ce serait trop facile...
Comme il est bon de parfois se rappeler des trucs tristes.
Des choses qui n'enchantent pas forcément et laissent un joli goût de cendres amères dans la bouche quand elles arrivent.
Il est bon de se souvenir parfois de moments tristes, pour mieux attendre les merveilles qui vont arriver....
Je suis évidemment un grand fan de cette chanson formidable, que l'on retrouve entre autres sur le monstrueuse Bande-Originale des Affranchis, un des plus grands films de l'histoire du cinéma (et de toute façon, je ne vous permet en aucun cas de me contredire, c'est un film de Martin Scorsese et c'est moi le chef et puis c'est tout!)
Il est marrant d'apprendre que lors de la tournée des filles avec James Brown, le Godfather of Soul était tout étonné de voir que les membres du groupes étaient blanches, qu'elles ont partagé la scène avec les Beatles et un jeune Iggy Pop et qu'elles aient été nommées meilleur groupe de R&B en 1964...
Déjà, mettons les choses au clair, le premier qui se moque, il prend du wizard dans les naseaux.
Je suis vraiment fan de Nana Mouskouri.
Elle est toute jolie, elle à une voix d'oiseau qui accueille le printemps, elle a fait un album génial avec Quincy Jones et Bob Dylan lui-même ne tarit pas d'éloges à son égard.
Laissez-moi vous présenter mon Tournesol que j'ai acheté toute à l'heure, entre une boutique de téléphones et une boucherie chevaline. :
Il est pas canon?
J'hésite encore à l'appeler "Professeur" ou "Albert" ou "Léonard" et je suis heureux de partager un bout de mon rebord de fenêtre avec lui.
Mon hélianthe bien-aimé réapparaît enfin pour me réchauffer les joues et je trouvais dommage de ne pas l'accueillir avec tout l'honneur qu'il mérite.
Maintenant, il me suffit de regarder par la fenêtre et de regarder ma plante chérie pour savoir où se trouve la grosse boule de feu qui tourne dans le ciel et qui nous honore de sa présence entre le 6 avril et le 15 septembre. (du 16 septembre au 5 avril, il n'y a pas de soleil, que du gris, et on appelle ça la saison grise. Saison Nucléaire marche aussi.)
C'est un peu le même principe que le nord et la mousse des arbres, sauf qu'au lieu de regarder par terre pour trouver mon chemin, je regarde à côté de moi, et je trouve la lumière.
(l'été arrive les enfants. Un été à passer en chansons et en boissons...)
Je suis le chemin et je suis l'horizon me disais-je (modestement) ce matin devant ma glace en ne me rasant pas (comme tous les jours).
Et même si je me lève semblable chaque jour, que je ris à des comptoirs et que je pleure devant la mer, même si parfois je trébuche et d'autre fois je domine la vallée de la mort, que je mange du saucisson au soleil à côté d'un canal (pour me rapprocher de l'eau) , même si je dois visiter des commissariats (un jour, je vous parlerai de ma visite du CIA d'Epinal, vous allez être bluffés, 24h chrono et Mission : Impossible ne sont que des amateurs à côté de l'agent Moyen.) et vivre des défaites, même si je lutte contre le froid et le vent, que j'espère encore la mer, que je débouche des bouteilles, prends des photos et chante faux, ben je ne me souviens plus d'où je suis parti.
Sans doute de trop loin.
Sans doute de moins bien.
Mais peut importe le seuil, me disais-je ce matin.
Ce matin, en plein travail d'une précision démoniaque à effrayer un physicien des particules ou un ingénieur nucléaire japonais, je fut soudainement pris d'un doute terrible.
Je suis parti en laissant branché un appareil vibrant* qui fonctionne sur batterie pour le recharger.
Et là, j'ai été assailli par un flot d'image dantesques, courts-circuits, étincelles, incendie, explosion, mon appartement réduit en cendres.
(avec cette vision cauchemardesque de mes billets de concert souvenirs réduits à l'état de papier noirâtres, mes disques fondus, mes photos disparues, mes bières bouillues et mes caleçons trouyus itou.)
Et comme je suis du style à vérifier 25 fois que j'ai bien fermé ma porte (même si je laisse mes clés à l'intérieur) et à éteindre 736 fois la lumière pour être bien sûr qu'elle soit éteinte, je vous dis pas l'angoisse gluante qui inondait mon front de sueur.
Chaque tic-tac de la pendule résonnait comme un crépitement de feu de bois, celui-là même qui nous réunissait gamins, à chanter fort et faux du Hugues Aufray.
Et puis j'ai pris mon courage (et mes testicouilles) à deux mains et j'ai décidé de jouer au pragmatique, raisonnable adulte qui garde son sang-froid et évite d'alerter les pompiers, le GIGN et Areva pour une histoire de prise de courant.
Les prises de courant, d'ailleurs, est-ce que ça peut exploser?
Je dois avouer que là, mon cerveau pourtant rompu aux plus grandes prouesses dignes de ces joueurs d'échecs qui disputent 158 parties en même temps (par exemple, je peux parler au téléphone ET écrire ET me ronger les ongles en même temps, c'est dire si je suis balèze...) est devenu simplement bipolaire.
Toute son activité était tourné vers des calculs savant d'ampérages, de volts, de résistances et autres probabilités que ce genre de poisse me tombe sur le coin du museau (vous voulez vraiment que je vous donne le résultat de l'équation quantique -digne d'un E=MC2 de CM2- qui pourrait se résumer à P=M/GV2** ? si vous êtes un habitué de mes extraordinaires aventures musico-divertissante, vous connaissez déjà mes rapports houleux avec la roue voilée de mon destin bancal et vous savez que je ne suis pas le Moyen pour rien) avant de plonger dans une confiance absolue en l'électroménager domestique moderne.
Bref j'ai passé la journée entre l'angoisse et la sérénité.
En rentrant, j'ai battu le record du monde du 100M métro (course d'obstacle entre les valises, les poussettes et les vieux sur un quai bondé, c'est super physique et on en parle pour les JO de 2016) remonté le temps en montant les 6 étages à pieds et poussé un soupir de soulagement.
Comme je suis quand même quelqu'un de prévoyant, j'avais volontairement oublié de brancher mon chargeur...
* une tondeuse à cheveux, pervers aux idées mal placées!
** Poisse = Moyen divisé par Galères de la Vie au carré.