mardi 5 avril 2011

No Doubt / House of Pain





Ce matin, en plein travail d'une précision démoniaque à effrayer un physicien des particules ou un ingénieur nucléaire japonais, je fut soudainement pris d'un doute terrible.

Je suis parti en laissant branché un appareil vibrant* qui fonctionne sur batterie pour le recharger.

Et là, j'ai été assailli par un flot d'image dantesques, courts-circuits, étincelles, incendie, explosion, mon appartement réduit en cendres.

(avec cette vision cauchemardesque de mes billets de concert souvenirs réduits à l'état de papier noirâtres, mes disques fondus, mes photos disparues, mes bières bouillues et mes caleçons trouyus itou.)

Et comme je suis du style à vérifier 25 fois que j'ai bien fermé ma porte (même si je laisse mes clés à l'intérieur) et à éteindre 736 fois la lumière pour être bien sûr qu'elle soit éteinte, je vous dis pas l'angoisse gluante qui inondait mon front de sueur.

Chaque tic-tac de la pendule résonnait comme un crépitement de feu de bois, celui-là même qui nous réunissait gamins, à chanter fort et faux du Hugues Aufray.

Et puis j'ai pris mon courage (et mes testicouilles) à deux mains et j'ai décidé de jouer au pragmatique, raisonnable adulte qui garde son sang-froid et évite d'alerter les pompiers, le GIGN et Areva pour une histoire de prise de courant.

Les prises de courant, d'ailleurs, est-ce que ça peut exploser?

Je dois avouer que là, mon cerveau pourtant rompu aux plus grandes prouesses dignes de ces joueurs d'échecs qui disputent 158 parties en même temps (par exemple, je peux parler au téléphone ET écrire ET me ronger les ongles en même temps, c'est dire si je suis balèze...) est devenu simplement bipolaire.

Toute son activité était tourné vers des calculs savant d'ampérages, de volts, de résistances et autres probabilités que ce genre de poisse me tombe sur le coin du museau (vous voulez vraiment que je vous donne le résultat de l'équation quantique -digne d'un E=MC2 de CM2- qui pourrait se résumer à P=M/GV2** ? si vous êtes un habitué de mes extraordinaires aventures musico-divertissante, vous connaissez déjà mes rapports houleux avec la roue voilée de mon destin bancal et vous savez que je ne suis pas le Moyen pour rien) avant de plonger dans une confiance absolue en l'électroménager domestique moderne.

Bref j'ai passé la journée entre l'angoisse et la sérénité.

En rentrant, j'ai battu le record du monde du 100M métro (course d'obstacle entre les valises, les poussettes et les vieux sur un quai bondé, c'est super physique et on en parle pour les JO de 2016) remonté le temps en montant les 6 étages à pieds et poussé un soupir de soulagement.

Comme je suis quand même quelqu'un de prévoyant, j'avais volontairement oublié de brancher mon chargeur...




* une tondeuse à cheveux, pervers aux idées mal placées!
** Poisse = Moyen divisé par Galères de la Vie au carré.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Comme tu es doué pour immiscer le doute et l'angoisse dans mon petit cerveau-éponge... :

Parce qu'il ne faut pas laisser un appareil qui fonctionne sur batterie banché ???
Non mais parce que ça m'arrive souvent, quoi !

Miss-E

Caro a dit…

D'où le dommage collatéral : une moquette sur la tête