vendredi 25 mars 2011

Ace of Spades / Motörhead



Sous mes dehors de garçon sympa et dynamique se cache en fait un féroce fauve sanguinaire sans une once de compassion, prêt à exécuter sans la moindre pitié le faible et le rival.

Une machine de guerre, je vous dis.

Je suis une bête à la bataille.

Alors, pour prouver ma valeur, j'ai participé à un petit tournoi de poker sans enjeu majeur à part l'honneur (on ne jouait que des espèces de petites crêpes en plastique que l'on appelle "jetons" dans le milieu ultra-select des assassins aux cartes tranchantes.) dans un bar super sympa à côté de chez moi.

(je pourrais dire que c'est le Clin's Bar, métro Simplon, que le demi est quasi-donné mais ce serait faire de la pub et violer la loi Evin, donc je resterai discret.)

Il y a 15 jours, j'ai donc affronté ce que la ville compte de pires fripouilles et de gangsters en tout genre don Vincenzo-Guitar-Héro, mon propre cousin.
Et au terme d'une partie mouvementée qui a vu fumer les colts et certains mordre la poussière dans un râle d'agonie, j'ai gagné.
Sans peur, sans reproche et avec de la chance classe.

C'est donc plein de confiance et de hargne que je me suis présenté à la table finale ce mercredi pour un enjeu qui tue: un appareil photo numérique pour shooter les soirées et exposer ensuite au Grand palais (oui, depuis que je suis devenu champion de Poker, j'ai un peu relevé mes ambitions, et je pense maintenant avoir le talent pour que mes oeuvres côtoient celles de Depardon et David LaChapelle.)

La partie commence, tendue comme un string arc.

J'observe mes ennemis dans le blanc des yeux et je lis la peur au fond de leurs yeux.

Je dégaine mon valet et ma reine (ce qui me fait une paire de valets grâce au Flop -le flop, ce sont les trois cartes alignées ostensiblement sur la table, communes à tous les joueurs).

Je perds contre une paire de rois.

Pas grave, me dis-je, j'ai cerné le jeu de ces bandits, je vais leur faire leur mère.

Je passe, je gagne, je passe, je perds, je perds, je passe.

Je me fais crâmer un full aux rois par une quinte.
(ordure)

Je gagne sans dévoiler mon jeu (j'avais un 5 et un 8, mec...)

Je suis un char d'assaut.

Et après, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, mais le vent de la chance s'est mis à souffler légèrement contre moi et après l'élimination du cousin de Pat Garrett (un sud-américain qui avait refroidit les frères james à lui tout seul) j'ai senti que mon tour n'allait pas tarder;
je joue alors mon vas-tout, enchaînant les relances comme Mohammed Ali, sûr de ma force.

Et alors que tous mes jetons se retrouvent sur le tapis, face à mon ennemi dans ce duel aux saveurs mystiques, je dégaine ma force de frappe.

une paire de rois.

Une goutte de sueur sur la tempe de Tom-les-beaux-yeux.

Il dégaine un as et un 8.

il n'a rien.

la quatrième carte, un valet, préserve le statu-quo. Je suis toujours vainqueur.

La cinquième carte sera un as.

Alors ça, c'est pas de bol.

perdre avec une jolie paire de roi contre une paire d'as apparue sur la cinquime carte, c'est un coup à bouffer tout le jeu.

Je suis donc rentré chez moi, changé, car je me sens homme maintenant que je maîtrise les cartes tel un Sylvain Mirouf de compète.

Et je m'en fous, je suis imbattable à la bataille!

(ce soir, il y a un euromillions à 133 Millions d'euros, j'ai décidé de ne pas jouer, pour laisser une chance aux autres. Je suis toujours un mec sympa et dynamique, rassurez-vous!)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

c'est pas ricain la tête-à-möteur, thierry :)