mardi 2 décembre 2008

Moyen lache les platines et laisse Miss-E vous parler d'un groupe que Moyen ne connait pas très bien (et sur lequel il ne veut pas dire de conneries)

Aujourd'hui, je laisse à Miss-E le soin de prendre le contrôle de mes platines pour vous envoyer en voyage dans un pays fait de cristal et de feu.

Comme il m'arrive d'être (parfois) de mauvaise foi et de juger un groupe ou un artiste sur une première impression, j'ai décidé de chasser cette mauvaise habitude en laissant les gens qui s'y connaissent mieux que moi en parler.



Miss-E, c'est à toi... (et n'abime pas mes platines)





Alors aujourd’hui, ça n’est pas Moyenman mais Miss-E qui est en charge de la programmation musicale de la chanson du jour.

Et je n’ai pas décidé de m’arrêter sur une musique précise, mais sur un groupe. Et pas n’importe lequel ! Il est islandais et forcément méconnu, car ce n’est pas Bjork (bien qu’ils aient déjà collaboré), mais Sigur Ros, also known as mon groupe préféré ! 

Commençons par un petit historique :
Isolés sur une petite île volcanique proche du Groenland, trois amis, n’ayant même pas 20 ans, décident d’occuper leur temps libre en faisant un peu de musique. Sigur Ros naît en 1994.
La sortie de leur 2e album au nom imprononçable (Ágætis byrjun) leur apporte une renommée en dehors des côtes islandaises, et Thom Yorke, le génie de Radiohead, les choisit pour assurer la première partie de leurs concerts européens en 2000.
Anecdote : il paraîtrait même que Thom, après avoir écouté cet album, ait jeté la plupart des morceaux qu'il était en train de composer, les trouvant nettement inférieurs à côté de ceux de ces génies venus du froid. Tout comme Bjork qui déclarait qu’à chaque écoute de leur musique si atypique, elle était en larmes…

Quand on a une vingtaine d’années et qu’on fait de la musique, on pourrait facilement se tourner vers un genre musical reconnu, faire du rock ou du hip hop. Mais quand on a 20 ans et qu’on vient d’une île désertique perdue où l’hiver perdure toute l’année, on tente autre chose, une nouvelle expérience… Car ce n’est pas de la musique dansante. Ils viennent du Nord, mais ça n’est pas les rythmes endiablés d’Abba !
Certains étiquettent leur musique de « post-rock » ou « rock progressif ». Mais loin de tout standard, ce groupe a surtout créé son propre style.

Le chanteur et guitariste, alias Jónsi, chante d’une voix de fausset des compositions d’une dizaine de minutes, loin des hits préfabriqués, tout en jouant parfois de son instrument avec un archet, afin de créer un son atmosphérique. Le bassiste Georg utilise également, sur certaines compositions, une baguette de batterie pour jouer.

Un exemple de Jónsi et son archet sur ce premier extrait live : Glosoli, joué au MOMA de New York (clin d’œil à notre thématique new yorkaise, Thierry ! Alors… C’est pas classe de jouer là ???)



Quand ils sont chantés, leurs morceaux sont en islandais ou en vonlenska, une langue inventée par le chanteur (à l’instar de Nosfell avec le Klokobetz ou de l’écrivain Tolkien qui en inventa une dizaine !). Mais pas besoin de comprendre, à ce niveau d’émotion et de passion, on est au-delà des mots.

Leur sonorité évoque la nature, le vent, le froid, la mer qui se déchaîne, l’obscurité, les cornes de brume de bateaux égarés en pleine tempête. Le calme se transforme en envolées lyriques nous transportant entre pureté et plénitude, entre glaciers et volcans, entre déserts et geysers, dans l’émotion et l’intensité à coup sûr. Proche d’une jouissance extrême !
On sent nos tripes se nouer, nos membres se crisper, la chair de poule parcourir notre corps. Sans savoir de quoi, on se remplit, on est vivant, on est bien là, immergé par tant de puissance. On est en apnée. On se délecte. On se retient d’exploser. Et le rythme se relâche, on se détend, on respire. On est sonné, KO.

En concert, ils sont accompagnés de nombreux musiciens additionnels. Notamment un quatuor à cordes (Amiina) et un quintette de cuivres qui multiplient l’utilisation d’instruments divers : piano, orgue, xylophone, clavier, flûte, et des instruments totalement inconnus !

D’où ce second extrait live d’une de leurs chansons les plus classiques et accessibles, Hoppipolla, jouée à 13 musiciens :

Hoppipolla là

« Des moments de pureté infinis, de douceur, des cordes lentes, un langage inconnu, tout ceci nous emmène vers les cieux. Il y a sans conteste une dimension spirituelle, lyrique voire religieuse dans cette musique. Elle nous transporte, on croirait presque se promener nu avec des elfes sur des contrées verdoyantes et vallonnées, parsemées de geysers », www.albumrock.net

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Je crois qu'il manque la fin...
Miss-E

Anonyme a dit…

C'est déjà un grand plaisir de te lire !
Et je vais aller écouter ton extrait!
(j'aimerai bien que ce blog devienne plus connu, plus lu, plus commenté...!)

Anonyme a dit…

On y est presque !
Tout le texte est là, mais le lien n'est pas actif. Tu crois que c'est possible de faire quelques chose ?

Merci ! Merci Sophie ! :)

Miss-E

Anonyme a dit…

J'ai écouté... ça prend effectivement aux tripes et fait monter les larmes... c'est assez dingue... mais je crois que c'est pour ça que je ne peux les écouter... ça me met dans un état que je n'aime pas trop, je m'y sens mal...

moyenman a dit…

Ayé, le texte est complet, les liens actifs, tout va bien!!

Dis donc, sof', c'est seulement quand Miss-E prend le contrôle de mes platines que tu trouves des qualités à mon blog et que tu souhaites sa reconnaissance? = )

Anonyme a dit…

Soph, si tu peux, va sur le 2e lien. C'est une de mes musiques préférées...

Je comprends ton sentiment. Il ne faut pas écouter ça n'importe quand. Limite, il faut prendre des précautions avant de décider d'écouter un de leurs albums. Ça remue ! :)

Merci beaucoup Thierry pour cette invitation sur ton blog. Ton blog est cool. Voilà ce que j'aurais voté si ça avait été possible...

Miss-E

Anonyme a dit…

Ben non je viens presque tous les jours figure toi ! Mais je lis et j'écoute que quand ça me dit !
Et non, ça fait un moment que je me dis que tu mérites d'être plus connu... ! mais je ne sais pas comment on fait...
J'écoute la 2e chanson... elle est effectivement "plus classique" et plonge moins dans des tréfonds de soi qu'on a pas forcément envie de connaître...
c'est pas mal "prendre ses précautions avant d'écouter...". C'est pas de la musique innocente et gratuite quoi...

kryce a dit…

Amusant, c'est les origines islandaises du chanteur qui font qu'il chante comme une baleine ?

Sinon dans le même genre (un peu) mais bien de chez nous (Paris) un groupe fort sympatique (d'autant plus que le grateux ne m'est pas inconnu mais c'est déjà un peu moins intéressant)

http://fr.youtube.com/watch?v=xTysF1E4Ft0

Anonyme a dit…

Comment dire Kryce...? Je suis contente de ne pas te connaître ! :)

Ceci dit, je comprends mieux pourquoi tu es un ami de Thierry... :D